AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Frédéric Gros (146)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Marcher, une philosophie

Voici un livre que tous les marcheurs et philosophes sauront apprécier ! Au premier abord, l’idée semble bien saugrenue de réunir dans un même livre les thèmes de la marche et de la philosophie. Et pourtant, nous sommes tous marcheurs et nous sommes tous philosophes, souvent sans en être pleinement conscient.

L’écrivain, Frédéric Gros, est professeur de philosophie et pratique la marche. Pour autant, l’auteur n’évoque qu’à de très rares occasions ses souvenirs de marche. Le récit est en fait un voyage dans le temps et dans l’espace. Et l’on découvre qu’au cours des siècles de grands penseurs ont souvent été de grands marcheurs.



Rousseau (XVIII°), par exemple, se lance à 16 ans dans de longs voyages à pied à travers la France. Ce sont des voyages heureux. « Jamais je n’ai tant existé que dans les voyages que j’ai fait seul et à pied » dira t-il. Ses interminables marches solitaires dans les sous-bois, loin du monde, vont lui permettre de découvrir en lui l’homme primitif, naturel, sauvage, innocent, heureux, bien loin de l’homme social plein de rancœur, de haine, de méchanceté, de jalousie. Pour Rousseau, la marche, en effaçant les mauvaises pensées, est bonheur, bien-être, joie et calme.



Kant (XVIII° également) lui, ne quittera jamais sa ville natale de Königsberg. Sa vie était réglée comme du papier à musique. Tous les jours, que le temps fut beau ou mauvais, Kant partait pour sa promenade d’une heure pile, toujours sur le même chemin, toujours seul, en respirant par le nez, la bouche fermée. De toute sa vie d’adulte, l’histoire veut qu’il n’ait manqué que deux fois sa promenade quotidienne ! Marche monotone, régulière, inéluctable. Pour Kant, la marche est discipline, volonté.



Nietzsche (XIX°) trouvera dans la marche un exutoire à ses terribles maux de tête. De grandes marches, seul, sur des sentiers de montagne, tous les jours, jusqu’à 8 heures de marche par jour. C’est dans la marche que Nietzsche trouvera son inspiration pour écrire un de ses textes majeurs « Ainsi parlait Zarathoustra ». Pour Nietzsche, la marche est indissociable de la réflexion : penser en marchant, marcher en pensant.



Rimbaud (XIX° également) pratiquera la marche dès l’âge de 15 ans. Il traversera l’Europe à pied, toujours à pied, de Belgique en France, d’Allemagne en Italie, d’Autriche en Suède. Ses pas le conduiront jusqu’au désert, dans les montagnes du Harar. Il en mourra à 36 ans, terrassé par des douleurs atroces dans le genou. Pour Rimbaud, la marche est synonyme de fuite, de fuite en avant. Mais aussi de joie, de fatigue, d’épuisement.



Ainsi, ce livre nous fait découvrir les mille et une façons de marcher et ses mille et un effets bénéfiques. Chacun trouvera dans la pratique de la marche les bienfaits répondant à ses propres aspirations.



Ma petite expérience personnelle se limite à 4-5 minutes de marche le matin, toujours à la même heure, à 6h45, été comme hiver, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve. Ces 4-5 minutes que je qualifierais plus pertinemment de promenade sont un moment vital pour la journée qui s’annonce. Écouter les oiseaux, entendre le bruit du vent, respirer à plein poumons, regarder les étoiles quand le ciel est dégagé, apercevoir au loin les lapins qui galopent …. . Ces quelques minutes soustraites au rythme fou qui va suivre m’apportent chaque matin le plein d’énergie. Un vrai petit bonheur !

Commenter  J’apprécie          60
Le guérisseur des Lumières

Fréderic Gros donne la plume à Mesmer pour raconter sa vie par le biais d'une série de lettres écrites à un certain Wolfart début 1815. II y raconte son enfance à la campagne; sa connivence avec les arbres qui selon lui procurent de l'énergie; ses études de médecine et sa découverte de l'équilibre des fluides cosmiques qui assurent l'harmonie du corps. Un déséquilibre de ceux-ci engendre des maladies que le magnétisme peut guérir par des effleurements de certains points du corps. Ses pratiques ont connu un énorme succès populaire. Par contre Mesmer s'est attiré les foudres des facultés de médecine. Pour les scientifiques, ses pratiques relevaient du charlatanisme.

Le livre, très court, révèle trop de longueurs à mon goût. J'ai donc été un peu déçue par la forme de l'ouvrage. Le contenu est intéressant et met en exergue la crainte de la nouveauté ou encore les a priori des médecins face à une méthode des soins qui leur échapperait. Même de nos jours, les médecines alternatives n'ont pas toujours bonne presse.
Commenter  J’apprécie          51
Pourquoi la guerre ?

Un petit ouvrage de 145 pages exhaustives sur la guerre et pourquoi l'humanité la fait et l'a toujours faite ; les différents état de la guerre, son histoire et son évolution, ses justifications, ses lois et codifications, et la question abyssale, pourquoi les hommes la font. "Normâlité des guerres, chaque fois s'y rejouent, s'y réinstituent, s'y réassurent la séparation et la primauté du masculin". En convoquant les philosophes en illustration du propos.
Commenter  J’apprécie          50
Possédées

Ce récit nous transporte au 17ème siècle pour nous conter l'histoire du prêtre Grandier, en délicatesse avec le principe de l'abstinence et de la modestie qui siéent habituellement à la charge presbytérale. Il le paiera cher tant sa naïveté et son orgueil l'ont fait haïr par des rivaux prêts à tout pour lui nuire.

J'ai trouvé ce livre chez Ravy à Quimper alors que je ne le cherchais pas et j'ai été bien inspiré. Il m'a rappelé le récit de Stefan Zweig "Conscience contre violence" dans lequel l'auteur dénonçait l'obscurantisme et l'intolérance appliquées à l'encontre de Michel Servet.

Il faut lire ces récits pour se rendre compte à quel point ils restent malheureusement d'actualité. L'intolérance a changé de forme et de véhicule mais elle règne encore en maître dans nos sociétés dites civilisées.

Et cela n'a de cesse de me mettre en pétard.
Commenter  J’apprécie          50
Possédées

Loudun, 1632. A quelques kilomètres de Richelieu, nouveau fief du cardinal premier ministre de Louis XIII, cette petite ville est secouée par les tensions religieuses entre catholiques et protestants lorsque la supérieure du couvent des ursulines, la mère Jeanne des Anges, et peu à peu l’ensemble de sa congrégation, est saisie de convulsions et d’hallucinations.



Elle avoue à son confesseur, le chanoine mignon, qu’un homme en soutane les visitent chaque nuit et les forcent à se caresser. C’est le diable assurément qui les poursuit ainsi, les laissant bientôt sans trêve s’épuiser en de folles sarabandes.



Le diable, il ne faut pas aller le chercher loin mais du côté du curé du village : Urbain Grandier. Le prêtre de la paroisse est bel homme, les femmes en sont folles et il ne dédaigne pas rompre son vœu de chasteté à l’occasion.



Souvenez-vous, c’est lui qui a engrossé Estelle, la fille du procureur du roi, précipitant la fureur de son père qui s’est juré de se venger de son ami qui l’a trahi…



L’affaire des possédées de Loudun, brassant les énergies du désir et les calculs politiques, les intrigues religieuses et les complots judiciaires, a fait grand bruit sous le règne de Louis XIII et a inspiré depuis plusieurs cinéastes et essayistes.



Possession ? Folie ? Hallucination collective ? Schizophrénie ? Hystérie ? Frédéric Gros fait dans Possédées au-delà de l’affaire, le roman d’un homme injustement condamné : Urbain Grandier.



Brillant serviteur de l’Eglise, fin lettré, humaniste rebelle, amoureux des femmes, figure expiatoire toute trouvée de la Contre-Réforme, Urbain Grandier complote soi-disant contre le cardinal de Richelieu et est l’auteur d’un libelle demande au Saint-Père de mettre fin au célibat des prêtres.



Toutes les facettes de cet homme conduiront à sa perte et à son martyr le 18 août 1634, exécuté pour sorcellerie. Sous la torture et dans les flammes, il criera son innocence et l’auteur montre comment toute cette affaire a été montée en épingle par le procureur Trincant et ses amis Mignon, Mannoury et Adam.



J’ai trouvé ce roman très intéressant d’un point de vue historique bien sûr, Frédéric Gros s’est remarquablement bien documenté et grâce à lui je suis dorénavant incollable sur cette terrible affaire.



Mais c’est aussi un roman exigeant, très bien écrit, avec un vocabulaire et un style plutôt soutenus, ce qui peut rebuter celles et ceux habitués à lire des récits nettement plus simples d’accès.



Certains passages, notamment ceux ayant attrait à Jeanne de Belciel, future Jeanne des Anges, s’étirent toutefois un peu trop en longueur. Cette femme particulièrement exaltée et totalement centrée sur elle-même m’a rebuté. De nos jours, elle finirait à l’asile mais à l’époque sa parole a compté, il y a bien eu des voix pour mettre en cause cette possession et les simulacres auxquelles les sœurs se livraient mais le pouvoir judiciaire a fini par s’abattre sur ce pauvre Urbain Grandier, pourtant soutenu par les autorités ecclésiastiques.



Car cette affaire, si elle prend son origine dans l’exaltation religieuse et ses débordements, lorsque le tribunal ecclésiastique acquitte Grandier, elle devient politique et personnellement conduite par le père Joseph, l’éminence grise du cardinal, puis par le commissaire de Laubardemont, parent de la mère supérieure, lorsque Trincant avertit Richelieu que son curé complote contre lui.



Là encore, aucune preuve contre Grandier mais peu importe, la machine implacable va alors s’abattre sur lui. Grandier, ami des protestants, est héritier du XVIème siècle humaniste, de Rabelais, Jacques Amyot, Erasme et Thomas More, et paiera cher son modernisme, pris dans le tourbillon vengeur d’une époque qui se conclura par la révocation de l’Edit de Nantes.



Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          50
Désobéir

A toi ami lecteur, amoureux de l'Antigone de Sophocle et d'Anouilh.

A toi qui aime l'esprit libertaire de Thoreau.

A toi qui souhaite découvrir, mieux comprendre, la désobéissance civile, son histoire, son rôle, ses multiples formes, son actualité et son urgence.



Je te conseille la lecture de cet essai passionnant de Frédéric Gros.



Pourquoi obéissons-nous ? Comment désapprendre à accepter l'intolérable?



Dans son essai, Frédéric Gros lève l'étendard de la désobéissance civile. Il ne s'agit pas d'un guide pour apprendre à désobéir mais pour comprendre les rouages de notre obéissance automatique, de notre soumission.



Nous comprenons qu'il est non seulement possible mais urgent de résister, de se révolter, de transgresser les règles établies, de désobéir afin de ne pas être complice d'idées, d'actes, de pouvoirs, qui nous apparaissent comme illégitimes.



Merci à Babelio de m'avoir permis de découvrir ce magnifique ouvrage philosophique!
Commenter  J’apprécie          52
Désobéir

Aujourd’hui, de nombreuses circonstances devraient nous amener à nous révolter : l’accentuation des injustices sociales, la dégradation progressive de notre environnement, et « ce qu’on appelle le ‘’capitalisme’’ diffus » qui enveloppe les deux précédents.

Alors, pourquoi laisser faire, pourquoi ne pas désobéir ?

Frédéric Gros va poser la question de la désobéissance à la lumière de ce qu’est l’obéissance. Il ne va donc pas aborder les mouvements sociaux d’opposition qui font entendre leur voix, mais va tenter d’analyser pourquoi il est si facile de suivre sans bouger. C’est donc une réflexion avant tout philosophique de la désobéissance. Un peu ardu mais intéressant à lire, avec de nombreuses références, de textes aussi bien religieux que philosophiques et historiques.

Commenter  J’apprécie          50
Désobéir

Voici un tome d'actualité proposant un questionnement intéressant.

"Désobéir" propose ainsi une histoire de la désobéissance, dont le début m'a paru quelque peu obscur et j'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour démêler les divers fils de la trame, abordant la désobéissance avant tout à travers les mécanismes de l'obéissance. Aussi passionnant qu'effrayant.

Un seul petit bémol, même pour une lectrice de non-fiction stimulée par la complexité de sujets à mille lieues de ses lectures principales, j'ai trouvé le livre difficile à lire, malgré de nombreux exemples concrets et clairs, dans un contexte de décompression intense et le mois aloué par Babélio pour lire et livrer une petite critique était bien nécessaire: tant d'angles sont couverts dans "Désobéir" et mes références philosophiques étant bien superficielle, que j'ai souvent dû relire en diagonale un chapitre avant de passer au suivant.

Néanmoins, je recommanderais sans hésiter ce livre à mes amis férus de philosophie et de politique et friands de désobéissance par les temps qui courent.
Commenter  J’apprécie          51
Possédées

Loudun est une place forte du Poitou au début du XVII ème mais grouille de "Huguenots", ce qui agace une partie de l'intelligentsia locale. Le prêtre, Urbain Grandier est même soupçonné de bienveillance envers eux , en plus de culbuter tout ce que la ville fait de femmes trop solitaires...

Urbain Grandier , aimé de ses paroissiens , n'est pas donc trop en odeur de Sainteté auprès des notables locaux.

Quand au couvent des Ursulines les sœurs commencent à avoir un comportement irrationnel et être dévorées par la tentation de la chair, les adversaires de Grandier se saisissent de l'occasion.



Roman très cultivé et "cultivant " que ce "possédé". Le style , très sec, et les tournures parfois archaïques cohabitent à merveille.

L'intrigue, historique, est fortement bien expliquée et l'on se rend compte de la place de la sorcellerie , de l'exorcisme et de toutes les croyances de l'époque .

Le roman est intense , à suspens si l'on n'est pas au fait de ce fait de l'histoire et bien moins austère qu'il ne semblait à première vue. De là à en faire un Goncourt...

Commenter  J’apprécie          50
Marcher, une philosophie

Ouvrage érudit sur le thème de la marche vu par les différents philosophes et écrivains liés à ce sujet. Hélas, cela est présenté comme un catalogue sans déroulement d'une réflexion propre à l'auteur. Je m'attendais à lire un essai mais cela ressemble plus à un guide dont le chapitres sont indépendants les uns des autres. D'où ma déception. Il n'en reste pas moins que ce livre est richement documenté et intéressant pour nourrir sa propre pensée.
Commenter  J’apprécie          40
Marcher, une philosophie

François Gros est un philosophe, mais il marche. Surtout, il sait parler de la marche – celle qu'on ne fait pas simplement pour se déplacer d'un point à un autre – et il le fait bien. La marche est l'une des plus simples activités auxquelles un homme puisse s'adonner, mais cette pratique est féconde. L'auteur analyse finement ce que nous pouvons vivre et expérimenter en marchant.

En outre, j'ai particulièrement apprécié les chapitres concernant quelques grands marcheurs devant l'éternel: Nietzsche, Rimbaud, J.-J. Rousseau, Thoreau, Nerval, et aussi Gandhi; quant à Kant, il a accompli, à une heure immuable, la même promenade quotidienne pendant des décennies ! Ces évocations particulières permettent d'approcher ces personnalités qui sont marquantes dans le domaine de la littérature ou de la philosophie.
Commenter  J’apprécie          40
Les philosophes face à la guerre

C'est peu de dire que la guerre en Ukraine a bouleversé toutes nos certitudes. Mais elle a aussi profondément questionné ce que nous croyons être la paix, ce que nous croyons être une relation entre les peuples basée sur l'intérêt commun, ou même l'intérêt individuel.

10 penseurs habitués de philosophie magazine se soumettent à l'exercice de prendre du recul par rapport à cette guerre et de penser notre rapport au monde à sa lumière. De niveaux inégaux, ces textes interpellent toutefois chacun par l'angle choisi. Qu'est ce que le pacifisme? Fallait-il donc cela pour créer cette unité européenne? Que penser de la chute annoncée par certains de notre civilisation? Est-ce la faute de l'Otan? Y a t il des réfugiés plus acceptables parce que plus semblables à nous, et qu'en est il de l'universalisme des lumières? Sommes nous dans le déni du réel?

Aucune de ces réflexions ne permet évidemment de venir à bout du problème, mais elles ont chacune le mérite de bouleverser certaines de nos certitudes. Celle qui m'a le plus interpellé est la réflexion de Hartmut Rosa sur notre insécurité ontologique. Et si elle était la source de tous nos maux, à commencer par cette affreuse séduction des extrémismes qui nous promettent un avenir bien cadré, protégé des insécurités, par le prisme de l'homme fort?

Ce n'est pas dans ce livre, mais j'en ressors en me disant que ces soi-disant hommes forts sont décidément de vilains petits garçons qui refusent de devenir adultes, et de sortir de la toute puissance fantasmée. Avons nous donc besoin d'un ennemi, d'un bouc émissaire pour exister?
Commenter  J’apprécie          40
Possédées

"Les diables" de Ken Russell, sorti en 1976, avec Oliver Reed et Vanessa Redgrave.

Magnifique ! Fascinant ! Même dans sa version tronquée par la censure...



40 ans plus tard, dans son roman "Possédées", Frédéric Gros nous conte l'histoire de ces religieuses de Loudun, possédées par Satan et manipulées par l'église catholique, à seule fin d'éliminer Urbain Grandier, favorable au mariage des prêtres.



J'avoue avoir eu beaucoup de mal à lire le style ampoulé utilisé par l'auteur racontant des faits dans lesquels il est difficile de distinguer l'historique du romancé. L'utilisation excessive des parenthèses, les dialogues rapportés, les phrases sans verbe, celles qu'il faut relire pour les comprendre, à cause de leur longueur et de leur lourdeur...



J'ai fini par mettre ce style sur le dos du langage de l'époque, et me suis imposé d'aller jusqu'au bout de ce récit qui pourrait aisément être attribué à wikipédia...

Quelques passages, trop peu nombreux, m'ont toutefois séduit, comme l'entrée de soeur Claire au couvent.

Mais la lourdeur du style a eu raison de mon assiduité quelques pages avant la mort annoncée d'Urbain Grandier.



Le récit semble pourtant bien documenté, avec de nombreux personnages, dont certains sont supposés connus par le lecteur. Mais je voudrais signaler une coquille de taille : l'ordre des Ursulines n'a jamais été assujetti à la règle de Saint Benoît ! Il s'agit de l'ordre des Bénédictines.

Encore un coup du Diable !?
Commenter  J’apprécie          40
Marcher, une philosophie

La marche sous différents angles, la marche sous le regard de quelques penseurs, la marche comme moment de réflexion, la marche comme regard sur soi, comme contact avec la nature, avec le monde, la marche considérée comme une promenade, comme un pèlerinage, comme une fuite, comme une errance, comme une flânerie, c'est tout cela et plein d'autres éléments savoureux qu'on retrouve dans ce remarquable petit essai. Que ce soit la marche régulière et quotidienne de Kant, la marche mystique et politique de Gandhi ou la marche réflexive et productive de Nietzsche, Frédéric Gros révèle tout l'intérêt intellectuel de ce geste répété d'avancer un pied devant l'autre.



Les chapitres peuvent se lire de façon indépendante les uns des autres, mais ils n'ont pas tous la même pertinence. L'angle est parfois parcouru très rapidement et on demeure déçu. Alors qu'en d'autres occasions, la discussion mène loin et contribue à nos réflexions. Dans l'ensemble, j'ai bien apprécié cette lecture que j'aurais aimé me faire lire en déambulant tranquillement dans mon quartier.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
Commenter  J’apprécie          40
Possédées

Après "Jésus Superstar", plus scandaleux que "Sous le Soleil de Satan", plus fort que "Les dernière tentations du Christ" Loudun vous propose son dernier spectacle vivant "Possédées" en 3 actes avec ses 3 personnages atypiques.



Acte I. Pourquoi et par qui "Notre Grandier" notre "curé" de campagne tout en se dévouant aussi bien à Dieu qu'aux femmes de son entourage est accusé d'avoir pactisé avec le Diable par "Notre" Sœur Jeanne des Anges la mère supérieure des Ursulines qui est à la fois une grande mystique mais également amoureuse déconfite de Grandier. Notre 3ème personnage et non des moindres "Notre Sainte Mère l'Eglise Inquisitrice".



Acte II. "Notre" Sœur Jeanne des Anges et une de ses consœurs certifie avoir été possédée par le "Malin" sous l'apparence de Grandier. Est ce un fantasme, une espérance ou par dépit? Grandier est jugé à mort puis gracié. Par vanité ou par orgueil il retourne exercer son sacerdoce à Loudun où il rencontre l'amour d'une femme qui tombe enceinte de ses œuvres.



Acte III. Il pense qu'il est le bienvenu dans sa ville mais est ce bien le cas ? Bien sur que non ! Entre le lobby des Inquisiteurs et l'érotomanie de Sœur Jeanne des Anges, il est arrêté, jugé et condamné à mort.



Nous avons tous les ingrédients pour fabriquer un blockbuster loudunien : la passion, le pouvoir, la religion.



Mélangez tout cela danss un chaudron en forme de livre, ajoutez une pincée de sorcellerie, laissez cuire pendant 304 pages à petit feu de diablotin puis sortez du feu et laissez refroidir jusqu'à ce que l'Enfer soit glacé et servez.

Commenter  J’apprécie          40
Marcher, une philosophie

Livre très intéressant, qui mêle la marche, ses conditions, ses bienfaits et la philosophie en revenant justement sur les principaux "philosophes marcheurs", et pas n'importe lesquels : Rousseau, Nietzsche, Kant, Thoreau, etc....

Tout cela dans un style agréable et accessible.

Qui donne envie de penser en marchant... ou l'inverse.
Commenter  J’apprécie          41
Le guérisseur des Lumières

Le guérisseur des Lumières, c'est Franz-Anton Mesmer, le médecin tout à la fois controversé, acclamé et condamné qui a découvert le "magnétisme animal", né en 1734 en Allemagne et mort en 1815.

L'historien Frédéric Gros nous restitue les grandes périodes de sa carrière par le truchement de lettres fictives qu'il adresse à un ami (un certain M. Wolfart, qui ne lui répondra jamais) à la veille de sa mort.

Le jeune Mesmer est un enfant ultra sensible, formé par son père chasseur à l'observation intime de la nature et des animaux, qui apprend très tôt à être à l'écoute de ses sens, à être réceptif à l'invisible et à l'incompréhensible et la musique fait naturellement partie de sa vie.

Seulement voilà, au siècle des Lumières, la religion et ses obscurs miracles sont passés de mode : on soigne avec la raison, pour conserver le pouvoir et pour gagner de l'argent. Devenu médecin, Mesmer lui entend guérir avec ses mains, il transmet cette chaleur qu'il ressent et qu'il parvient de mieux en mieux à contrôler pour faire circuler chez ses malades, à l'aide de "passes", les humeurs bloquées qui provoquent crises, cécité, douleurs aiguës, etc. et que tous les traitements connus ont échoué à traiter.

Or cet homme, qui a fait des brillantes études donc, bien intégré à la société de son époque, est dénigré par ses pairs (Lavoisier, Franklin), et s'il semble sincère dans sa démarche, il ira de déconvenue en déconvenue en réalisant la perfidie de la nature humaine alors même qu'il est appelé et soutenu à la cour par Marie-Antoinette. Espérant que ses pairs applaudiront ses guérisons miraculeuses, il va réaliser que le pouvoir est plus fort que l'évidence ; attendant la reconnaissance des malades, il va se heurter à leurs proches, qui, veillant jalousement pour garder le contrôle d'un conjoint ou une pension d'invalidité, empêchent toute guérison ; fondant sa propre école sur le tard, il va se voir trahi par ses plus proches collaborateurs qui vont tenter de faire de sa méthode une science explicable...

Grand ami de Mozart, lui aussi incompris de son temps, ces lettres sont autant de partitions qui font de Mesmer un musicien du corps humain, qui, par son exceptionnelle présence au monde, était capable d'accorder la petite musique interne des corps pour en faire une prodigieuse symphonie.
Commenter  J’apprécie          40
Possédées

J'ai entamé ce livre par curiosité, sans intérêt particulier pour l'époque où il se situe et sans connaître l'événement dont il s'inspire. J'avoue que le début de ma progression a été poussive: le style est plaisant mais sans plus, et je ne dirais pas que l'intrigue rendre cruels les moments où il me fallait interrompre ma lecture. J'ai commencé à prendre un certain plaisir à avancer dans ce livre une fois que je me suis mis à mettre en parallèle ces faits d'une autre époque avec ce que nous vivons à l'heure actuelle.



Voyez par exemple comment politique et religion s'entremêlent. Voyez comment un notable puissant peut, par les coups les plus bas, salir la réputation d'un homme public pour l'écarter du chemin de son ambition. Et comment, au nom de la religion (catholique, en ces temps-là), on peut torturer un homme à mort pour le faire rentrer dans le rang de l'idéologie dominante, qui plus est en masquant que la cause première de ces tortures est en fait un conflit d'intérêts personnels.



Oui, tout cela que nous condamnons maintenant ailleurs s'est passé ici, un jour. Bref, finalement un bon livre si on le prend comme point de départ d'un débat de société.
Commenter  J’apprécie          40
Possédées



Frédéric Gros est philosophe, spécialiste de Bourdieu et de Foucault, et après de nombreux essais, ce texte est son premier roman .

Il s'intéresse au cas des « Possédées de Loudun » ; En 1632 , alors que le roi Louis XIII, prend toujours l'avis de Richelieu, Richelieu , lui, se réfère toujours au Père Joseph, redoutable éminence grise, celle-là. Et le Père Joseph a une grande importance dans cette affaire qui implique l'Eglise catholique .

A Loudun, se passe une sombre histoire de possession et d'exorcisme, des bonnes sœurs sont soi-disant habitées par Satan, réincarné sous la forme du curé Urbain Grandier.

En pleine contre-Réforme, Grandier , humaniste, amoureux des femmes, est une cible parfaite pour Richelieu qui mène une répression sévère contre la Réforme.



Ce roman , d'une écriture parfaitement moderne se focalise surtout sur Urbain Grandier et les mœurs dépravées de l'Eglise à cette époque, avec une jubilation parfois forcée il me semble, et retient le lecteur avec de multiples séances de » possession « racoleuses.

Cela dit, on y voit une réflexion sur le fanatisme qui devrait créer des échos troublants entre présent et passé.
Commenter  J’apprécie          40
Possédées

A partir d'une histoire déjà longuement débattue, F Gros a fait un roman plaisant à lire sur un thème qui n'est pas vraiment porteur a priori. Style alerte et fluide, avec une construction qui frise le polar.

F Gros a donné du corps à cet abbé Grandier et le parallèle avec notre époque n'est pas si loin.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Frédéric Gros (694)Voir plus

Quiz Voir plus

La propriété intellectuelle

La propriété intellectuelle protège:

Les idées
Les oeuvres finies

11 questions
112 lecteurs ont répondu
Thèmes : Propriété intellectuelle , droit d'auteurCréer un quiz sur cet auteur

{* *}