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Critiques de Frédéric Gros (146)
Marcher, une philosophie

Des « Balades » de Thoreau, à « L’éloge de la marche » de David Le Breton en passant par « Bâton de randonnée » d’Yves Leclair, ma bibliothèque de «marche » est déjà bien étoffée, mais je n’ai pas hésité longtemps avant d’ajouter le livre de Frédéric Gros sur mes étagères.

Ici pas de récit personnel, pas de conseils aux marcheurs, pas d’itinéraires secrets, mais plutôt une réflexion, une méditation sur l’art de la marche. Frédéric Gros interroge les marcheurs invétérés, ceux dont l’oeuvre ou l’action porte le sceau du marcheur. De Rimbaud à Nietzsche en passant par Ghandi, sans oublier Kant ou Thoreau.



Se balader, marcher, flâner, des activités qui prédisposent à penser et méditer au coeur de la nature, loin des soucis quotidiens.

Nietzsche est le premier accompagnateur de cette marche, chez lui pas de mièvrerie, on va d’un bon pas de Sils-Maria à Rapallo, hiver ou été, mer ou montagne "Nietzsche marche, il marche comme on travaille, il travaille en marchant" les livres de Nietzsche portent la marque de ce grand dehors que l’auteur nous décrit avec infiniment de poésie

Pas question ici de records, de vitesse

Mais la marche peut être fuite comme celle de " L’homme aux semelles de vent" qui de Charleville à Aden arpente le monde, chez Rimbaud la marche est l’expression de la colère, l’envie d’ailleurs,



Marchons aussi avec Rousseau qui, comme Nietzsche, dit ne pouvoir penser qu’en marchant et en éprouver une grande joie "Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j’ose dire ainsi, que dans les voyages que j’ai faits seul et à pied "

Se promener est-ce marcher ? bien sûr nous dit l’auteur pour qui "Le secret de la promenade, c’est bien cette disponibilité d’esprit, si rare dans nos existences affairées" et nous engage à relire les pages où Proust évoque ses promenades " Du côté de Guermantes ou de Méséglise "

Nous croisons au détour d’un chemins, Wordsworth, poète de la nature, car "marcher fait venir naturellement aux lèvres une poésie répétitive, spontanée , des mots simples comme le bruit des pas sur le chemin"

Ce livre plein de poésie et de grand vent, donne envie de boucler son sac. Je ne peux en épuiser ici tout le charme ni la liste d'autres marcheurs mais je vous laisse le plaisir de faire un bout de chemin avec eux.






Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Marcher, une philosophie

La marche sous différents angles, la marche sous le regard de quelques penseurs, la marche comme moment de réflexion, la marche comme regard sur soi, comme contact avec la nature, avec le monde, la marche considérée comme une promenade, comme un pèlerinage, comme une fuite, comme une errance, comme une flânerie, c'est tout cela et plein d'autres éléments savoureux qu'on retrouve dans ce remarquable petit essai. Que ce soit la marche régulière et quotidienne de Kant, la marche mystique et politique de Gandhi ou la marche réflexive et productive de Nietzsche, Frédéric Gros révèle tout l'intérêt intellectuel de ce geste répété d'avancer un pied devant l'autre.



Les chapitres peuvent se lire de façon indépendante les uns des autres, mais ils n'ont pas tous la même pertinence. L'angle est parfois parcouru très rapidement et on demeure déçu. Alors qu'en d'autres occasions, la discussion mène loin et contribue à nos réflexions. Dans l'ensemble, j'ai bien apprécié cette lecture que j'aurais aimé me faire lire en déambulant tranquillement dans mon quartier.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Marcher, une philosophie

C'est un livre dense, très intéressant et de lecture très accessible pour un bouquin de philo.



Il y a trois auteurs qui ont écrit sur la marche : Frédéric Gros (ce livre), David Le Breton, anthropologue (3 livres), Roger-Pol Droit, philosophe (1 livre). Quoique trois points de vue différents, ils ont en commun l'idée que marcher n'est pas un sport, mais une activité permettant d'apprécier la nature, se concentrer sur soi même, méditation, travailler ses idées, ...



Ce livre de Frédéric Gros part de la particularité de la marche - un bon marcheur, liberté, lenteur, rage de fuir, solitude, silence, rêves éveillés, éternités, ... - ce sont les titres des chapitres. A chacune de ces particularités il associe un philosophe (ou autre) et décrit sa vie, comment la marche a affecté sa vie et sa pensée.



C'est le contraire de Roger-Pol Droit, dans son livre "Comment marchent les philosophes" qui partage l'activité de marcher en quatre catégories et, dans chaque catégorie, mentionne les philosophes.



C'est un livre intéressant. Ceux qui aiment marcher ne marcheront plus comme avant après lire ce livre.

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Marcher, une philosophie

Somme toute, ce livre m'a un tantinet déçue. Autant j'ai pu avoir quelque enthousiasme en commençant le premier chapitre, ce premier développement avec Nietzsche sur la relation marche/écriture était intéressant ; on sait bien que de nombreux écrivains se plaisent à trouver l'inspiration de cette manière et le sujet me plaisait, mais bonsoir il n'en finissait pas avec des propos hors sujet sur Nietzsche, et je ne vois pas ce que venait faire là cette pénible description de sa fin tragique !

Deuxième chapitre "dedans-dehors" c'était prometteur, il y a tant à dire... et bien non 2 ou 3 pages et hop bâclé !

Chapitre suivant, voilà qu'il recommence les mêmes divagations avec Rimbaud.... Là, la lassitude a pris le dessus... alors j'ai accéléré le mouvement et n'ai pu accrocher avec tout ce fatras qui suivait : sorties quotidiennes, promenades, jardins publics, pèlerinages (c'est pas ma tasse de thé, et pour ma part la marche c'est seule, sinon c'est de l'excursion, du sport ou du tourisme, ce qui n'est pas la même chose...), ...rage de fuir, conquête du sauvage !! et j'en passe.

Ce n'est pas vraiment ce que j'espérais de cette lecture que j'imaginais plus philosophique telle la promesse du titre....

Grande marcheuse moi-même je ne me suis à aucun moment sentie concernée ne serait-ce que d'un poil. J'ai eu l'impression que l'auteur se faisait avant tout plaisir, révisant ses connaissances littéraires au passage, donc pour finir j'ai rebroussé chemin n'ayant nulle envie de me laisser promener par ce monsieur.
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Marcher, une philosophie

François Gros est un philosophe, mais il marche. Surtout, il sait parler de la marche – celle qu'on ne fait pas simplement pour se déplacer d'un point à un autre – et il le fait bien. La marche est l'une des plus simples activités auxquelles un homme puisse s'adonner, mais cette pratique est féconde. L'auteur analyse finement ce que nous pouvons vivre et expérimenter en marchant.

En outre, j'ai particulièrement apprécié les chapitres concernant quelques grands marcheurs devant l'éternel: Nietzsche, Rimbaud, J.-J. Rousseau, Thoreau, Nerval, et aussi Gandhi; quant à Kant, il a accompli, à une heure immuable, la même promenade quotidienne pendant des décennies ! Ces évocations particulières permettent d'approcher ces personnalités qui sont marquantes dans le domaine de la littérature ou de la philosophie.
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Marcher, une philosophie

Ouvrage érudit sur le thème de la marche vu par les différents philosophes et écrivains liés à ce sujet. Hélas, cela est présenté comme un catalogue sans déroulement d'une réflexion propre à l'auteur. Je m'attendais à lire un essai mais cela ressemble plus à un guide dont le chapitres sont indépendants les uns des autres. D'où ma déception. Il n'en reste pas moins que ce livre est richement documenté et intéressant pour nourrir sa propre pensée.
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Marcher, une philosophie

Réflexions sur la marche, entrecoupées de récits de philosophes célèbres d'autrefois.
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Marcher, une philosophie

non terminé
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Marcher, une philosophie

lu en Décembre 2012, j'avais apprécié un maximum.

Je pense qu'il va falloir le reprendre pour le plaisir d'enrichir Babelio de quelques citations....



Après nous avoir exprimé les différents fondements sur la notion de liberté, F. Gros nous illustre ce concept avec la vie tumultueuse de Nietzsche (1844,1900), en nous refaisant tout le cheminement de son parcours issu de ses longues marches ! sublime !!!!! j'en redemande, en fait je découvre les personnages, je cherche d'autres références, je m'égare, je tombe dans des puits de connaissances, bref.... j'exulte .

C'est pas fini, j'enchaîne sur Rimbaud (1854,1891), même époque, mais des lieux bien différents....même hargne pour la marche, mais pareil ça me ramène a plein de référence dont l'Abyssin de Ruffin que j'ai adoré. Va falloir que je me mette à lire du Rimbaud ! ....



Rien que 130 citations que je vous ai révélées !!!! franchement vous auriez tort de vous priver...



Vendredi 30 Septembre 2016, comme d'hab je lisais autour des étangs, la femme du boulanger, en marchant....un silence....un Bing...Gadgette, mon chien, vient de se faire renverser....le vétérinaire n'a rien pu faire....va falloir que je reste philosophe,....hommages à ma Gadgette.....



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Marcher, une philosophie

Certainement un livre que tous les marcheurs et philosophes sauront apprécier ! Au premier abord, l’idée semble bien saugrenue de réunir dans un même livre les thèmes de la marche et de la philosophie. Et pourtant, nous sommes tous marcheurs et nous sommes tous philosophes, souvent sans en être pleinement conscients.

Frédéric Gros, est professeur de philosophie et pratique la marche. Pour autant, l’auteur n’évoque qu’à de très rares occasions ses souvenirs de marche. Son récit est en fait un voyage dans le temps et dans l’espace. Et l’on découvre qu’au cours des siècles de grands penseurs ont souvent été de grands marcheurs.



Rousseau (XVIII°), par exemple, se lance à 16 ans dans de longs voyages à pied à travers la France. Ce sont des voyages heureux. « Jamais je n’ai tant existé que dans les voyages que j’ai fait seul et à pied » dira t-il. Ses interminables marches solitaires dans les sous-bois, loin du monde, vont lui permettre de découvrir en lui l’homme primitif, naturel, sauvage, innocent, heureux, bien loin de l’homme social plein de rancœur, de haine, de méchanceté, de jalousie. Pour Rousseau, la marche, en effaçant les mauvaises pensées, est bonheur, bien-être, joie et calme.



Kant (XVIII° également) lui, ne quittera jamais sa ville natale de Königsberg. Sa vie était réglée comme du papier à musique. Tous les jours, que le temps fut beau ou mauvais, Kant partait pour sa promenade d’une heure pile, toujours sur le même chemin, toujours seul, en respirant par le nez, la bouche fermée. De toute sa vie d’adulte, l’histoire veut qu’il n’ait manqué que deux fois sa promenade quotidienne ! Marche monotone, régulière, inéluctable. Pour Kant, la marche est discipline, volonté.



Nietzsche (XIX°) trouvera dans la marche un exutoire à ses terribles maux de tête. De grandes marches, seul, sur des sentiers de montagne, tous les jours, jusqu’à 8 heures de marche par jour. C’est dans la marche que Nietzsche trouvera son inspiration pour écrire un de ses textes majeurs « Ainsi parlait Zarathoustra ». Pour Nietzsche, la marche est indissociable de la réflexion : penser en marchant, marcher en pensant.



Rimbaud (XIX° également) pratiquera la marche dès l’âge de 15 ans. Il traversera l’Europe à pied, toujours à pied, de Belgique en France, d’Allemagne en Italie, d’Autriche en Suède. Ses pas le conduiront jusqu’au désert, dans les montagnes du Harar. Il en mourra à 36 ans, terrassé par des douleurs atroces dans le genou. Pour Rimbaud, la marche est synonyme de fuite, de fuite en avant. Mais aussi de joie, de fatigue, d’épuisement.



Ainsi, ce livre nous fait découvrir les mille et une façons de marcher et ses mille et un effets bénéfiques. Chacun trouvera dans la pratique de la marche les bienfaits répondant à ses propres aspirations.
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Marcher, une philosophie

Livre très intéressant, qui mêle la marche, ses conditions, ses bienfaits et la philosophie en revenant justement sur les principaux "philosophes marcheurs", et pas n'importe lesquels : Rousseau, Nietzsche, Kant, Thoreau, etc....

Tout cela dans un style agréable et accessible.

Qui donne envie de penser en marchant... ou l'inverse.
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Marcher, une philosophie

De Jacques Lacarrière, auteur de Chemin faisant, à Sylvain Tesson ou Jacqueline de Romilly, les écrivains ont souvent mis en avant les joies sensorielles de la marche et les rencontres qu'elle permet de faire. La destination n'apparaît souvent que comme un prétexte. C'est le voyage lui-même qui importe. Déjà dans l'antiquité maîtres et disciples marchaient régulièrement. Socrate questionnait et apprenait au cours de ses promenades, et de nombreux dialogues de Platon s'ouvraient sur l'évocation d'une rencontre imprévue, la marche favorisant une quête de vérité.



Frédéric Gros est un adepte de la randonnée, bien différente de la promenade. Son parcours croise ceux d'auteurs itinérants qu'il nous présente au fil des chapitres dans lesquels il invite tour à tour Rousseau, Raimbaud, Thoreau, Kant, Nietzsche, Gandhi et d'autres qui ont fait l'éloge de la marche. « Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose », écrit Nietzsche. Selon lui la marche crée et favorise une disponibilité à certaines pensées et les pensées nées en marchant sont plus authentiques. Frédéric Gros propose également des chapitres plus personnels où on entend la voix de l'auteur qui entraine son lecteur dans ses pas.



La vitesse n'intéresse pas Frédéric Gros : « Nietzsche marche, il marche comme on travaille, il travaille en marchant » ; « Les journées à marcher lentement sont très longues : elles font vivre plus longtemps, parce qu'on a laissé respirer, s'approfondir chaque heure, chaque minute, chaque seconde, au lieu de les remplir en forçant les jointures. »



Rousseau, dans ses "Rêveries du promeneur solitaire" au nom si évocateur, dit ne pouvoir penser qu'en marchant et en éprouver une grande joie. « Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose dire ainsi, que dans les voyages que j'ai faits seul et à pied. » Frédéric Gros l'oppose aux marches ascensionnelles de Nietzsche, toujours en direction des sommets, comme la pensée qu'il recherchait.



Le temps consacré à la marche est celui qui nous ouvre à notre liberté. Pour Frédéric Gros : « le secret de la promenade, c'est bien cette disponibilité d'esprit, si rare dans nos existences affairées », il nous engage à relire les pages où Proust évoque ses promenades.



Marcher, une philosophie. Dans ce petit livre inclassable, Frédéric Gros nous propose une réflexion philosophique sur la marche qui est à la portée de tous et offre un sentiment de liberté et d'humanité. Avec des mots simples mais bien choisis, associés à une belle écriture, Frédéric Gros nous donne une belle leçon et nous invite sur les chemins à regarder les paysages se dérouler devant nos yeux. « Tout grand paysage est une invitation à le posséder par la marche », écrit Julien Gracq. La marche serait donc un art de vivre, un exercice spirituel et philosophique. Du coup… on marche !

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Marcher, une philosophie

Marcher, une philosophie, est un très bel essai dans lequel le philosophe Frédéric Gros affirme que le secret du génie philosophique se trouve dans la faculté de marcher, seul des heures durant vers l'ouest ou au sommet des montagnes.

Ce livre est un bijou d'érudition.

La marche nous donne une approche paradoxale de la liberté.

En quoi la marche est-elle une expérience de liberté ? Alors qu'elle est une contrainte, d'abord physique, marcher jusqu'à une fatigue parfois insoutenable, où le poids du corps devient comme un fardeau. Contrainte psychologique car il faut trouver la force mentale de continuer, contrainte météorologique... La marche nous amène à la patience, l'humilité, parfois la résignation. Ne jamais savoir à quelle heure on parviendra à sa destination...

Frédéric Gros nous dit que marcher est une démarche d'émancipation où l'on se libère de facilités aliénantes, qui nous paraissaient presque indispensables et dont la marche démontre qu'on peut s'en passer. C'est une joie d'en être libéré.

Marcher, c'est s'affranchir de ces contraintes et renouer avec une forme de liberté que nous aurions perdue.

Il y a différentes formes de marche, des marches en ville, des flâneries, des randonnées longues... Frédéric Gros nous les fait visiter avec le prisme d'un philosophe, mais aussi à travers son expérience personnelle.

Pourquoi le philosophe est-il fasciné par la marche ? L'effort physique répété a dans la marche une telle régularité que cela nous rend disponible à autre chose... Et notamment pour accueillir la pensée...

Mais marcher, c'est aussi mettre un pas devant l'autre, c'est peut-être le plus beau geste tendant à chercher l'équilibre dans le déséquilibre. Lever un pied, sentir le vide dans ce déséquilibre et emplissant ce vide par ce pied qui avance pour retrouver l'équilibre. N'y a-t-il pas dans ce geste primaire et préhistorique un geste inaugural qui prévaut aux prémices de la réflexion ? Car marcher fait penser, n'en avez-vous jamais fait l'expérience ? Marcher d'un point à un autre est la meilleure manière de voyager dans ses intériorités, parfois abyssales.

Mettre un pas devant l'autre et de manière répétée, c'est un mouvement perpétuel, il y a comme quelque chose de monotone et pourtant ce mouvement produit quelque chose d'inouï en nous, une sorte de métamorphose. Comme si le corps comme un fardeau s'en affranchissait par la marche par l'effort et la contrainte physique... C'est une contrainte qui devient douce du fait de sa régularité. Nous sommes disponibles à autre chose, la présence au monde, la présence à soi, la lenteur fait qu'on peut regarder et être disponible au monde, aux autres, disponible à notre propre corps, à ses respirations... Marcher c'est faire cette expérience de la lenteur. Apprendre cette lenteur...

J'ai compris pourquoi l'auteur conseille de marcher seul, ayant moi-même expérimenté les deux manières sur des chemins très longs. Sur de tels chemins je vous conseille d'y aller seul. Marcher, c'est être tout d'abord disponible à soi-même...

En tant qu'agnostique et pour des raisons totalement spirituelles, le fameux chemin de Saint-Jacques de Compostelle m'intéressait ; j'ai ainsi marché à partir du Puy-en-Velay jusqu'à Pampelune. Pas plus loin, effrayé par le risque d'hystérie religieuse en terre espagnole, et encore plus à l'approche de l'étape ultime, que je n'aurais pas supporté. J'ai rencontré des êtres ordinaires et exceptionnels à la fois. Marcher nous fait poser des regards sur les autres... Un marcheur qui avait des boules de pétanques dans son sac pour participer à une compétition internationale à l'étape de Figeac, un ambulancier qui pleurait de devoir renoncer au chemin pour cause de problèmes physiques, une femme d'un richissime industriel fille d'un riche banquier, habitant le XVIème arrondissement de Paris, ayant la crise de la quarantaine, fuyant cette vie qu'elle ne supportait plus, fuyant avec sa fille adolescente et un coach sur le chemin, et cette jeune américaine tout droit sortie de l'Université d’ Harvard, partie du Puy-en-Velay et qui poursuivait le chemin jusqu'au Maroc, à la frontière mauritanienne. Elle s'appelait Barbara... Le chemin de Compostelle est un petit village. J'entendais souvent parler d'elle comme d'un mythe, sorte de gazelle aérienne, fugitive, insaisissable... Les hommes en parlaient le soir dans les gîtes d'étapes. On l'a disait belle comme un mirage qui filait vers le désert saharien... Elle avait deux jours d'avance sur moi et marchait beaucoup plus vite... Qu'importe ! Le chemin est une lenteur. Et puis à Moissac elle s'arrêta pour une pause de deux jours... C'est là que je fis alors sa connaissance... Je me souviens de ce verre pris à une terrasse avec elle, nous avions devant nous la sublime abbatiale Saint-Pierre ... Elle n'était plus un mythe, elle devenait réelle avec ses ampoules aux pieds, son visage exténué par les kilomètres, le poids de son bagage qu'elle ne supportait plus, et son accent français à la manière de Jane Birkin... La jeune femme devenait une amie, compagne de route, prenant réalité sous mes yeux fatigués, éreintés... Nous découvrions le poids de nos corps et la légèreté qui va autour... L'abbatiale devant nous n'en était que plus belle...

Passées ces rencontres insolites, il y a celles non moins insolites avec un être que vous allez apprendre à mieux connaître en cheminant : vous-même...

Frédéric Gros convoque ici des philosophes marcheurs, ils sont célèbres... Kant, Nietzsche, Rousseau, Thoreau... Mais aussi d'autres intellectuels, des poètes, Arthur Rimbaud, Gérard de Nerval, des écrivains comme Julien Gracq...

Marcher c'est être disponible à des pensées, des impressions, des souvenirs...

Marcher m'a fait penser à des choses qui ne me seraient pas venues autrement.

En marchant, nous sommes traversés par des pensées...

Et puis la pensée creuse un autre chemin, un cheminement en tâtonnant tout d'abord comme une agitation et puis l'apaisement vient dans ce pas saccadé et régulier, la pensée s'évade revient, tente un rhizome, le chemin devient un souterrain, un pas de plus vers les choses qui nous échappent. Marcher est une verticalité vers l'inconnu.

Marcher, c'est atteindre une forme de disponibilité d'esprit qui aurait pu être occultée par la vie quotidienne.

Marcher est une ouverture au monde.

Marcher est une joie.

Marcher comble par une présence au paysage, à nous-même, aux autres donc plus tard...

Marcher, c'est faire un formidable pas de nos côtés sur nos existences...

Marcher peut être un rituel. La régularité et la discipline auxquelles Kant s'astreignait tous les jours n'était-elle pas ridicule ? Mais alors, sans ce rituel, interrompu deux ou trois fois seulement, que serait la production de son œuvre ?

Kant pensait que marcher, pendant longtemps fut la manière d'être le médecin de soi-même. Il avait infiniment raison... Plus que jamais, je le pense aujourd'hui.

Marcher, nous dit Frédéric Gros , relève de notre part d'enfance, et j'adore cette idée.

Je pense au confinement que nous avons vécu durant les dernières semaines. Partir dans les bois, marcher. Et lorsque cet état de droit nous obligeait à ne pas dépasser ce fameux kilomètre ridicule à ne pas dépasser, il y avait comme une jubilation de ma part à entrer dans les bois, à deux pas de chez moi, et à sceller mes pas dans les veines des chemins qui coulaient bien au-delà de l'ordre établi, des règles et des injonctions. Cela devenait comme une jouissance de marcher loin si loin, un pied-de-nez, une révolte, un cri de liberté...

Et s'il faut chercher un sens à notre actuel devenir, marcher n'est-ce pas une manière de requestionner nos pas, nos gestes d'une société qui va trop vite, qui s'accélérait jusqu'à présent, jusqu'au confinement dont nous sommes en train de nous extirper... ? Pour autant, faut-il nous précipiter et courir vers la vie d'avant pour rattraper les quelques semaines « perdues » ou bien tout simplement marcher comme une manière d'approcher de manière apaisée, libérée, le monde d'après... ?

Si marcher est un chemin vers soi, vers les autres pour mieux y parvenir, alors oui marcher est bien une philosophie !

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Marcher, une philosophie

Ne cherchons pas trop de philosophie dans ce sympathique petit livre, ou peut-être la philosophie dans le sens de conviction, de façon d'être et de vivre, "c'est ma philosophie".



Frédéric Gros convoque des poètes, des écrivains, des philosophes et même le grand Gandhi, et nous raconte ce que la marche leur a apporté, ce qu'elle représentait pour eux, en quoi parfois elle est indissociable de leur vie. Ce faisant, il n'hésite pas à se contredire parfois -- après tout, contrairement à ce qu'affirme la rengaine, il y a beaucoup plus d'une façon de marcher. Il se laisse parfois entraîner dans un lyrisme un peu exagéré, mais encore une fois, cette petite promenade en sa compagnie et celle de ses invités est finalement bien agréable.



Je vous laisse, je vais marcher un peu.
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Marcher, une philosophie

« En avant, route ! »

L’incipit de l’essai du philosophe enseignant Frédéric Gros oppose sport et marche à pied : « Marcher n’est pas un sport » puis il développe succinctement en quoi les deux pratiques se différencient : techniques, règles, scores, compétition, apprentissage, effort, discipline, endurance, marchandisation et médiatisation pour le sport ; « intensité du ciel, éclat des paysages » pour la marche. Le ton est donné. L’auteur aurait pu y adjoindre l’extraordinaire pouvoir subversif de la marche comme pratique gratuite, élémentaire, instinctive tournant royalement le dos au consumérisme ambiant mais l’orientation de l’ouvrage eût été autre. Le chapitre suivant enchaîne sur la notion de libertés (suspensive, le temps d’une randonnée ; de rupture avec la plongée dans la nature sauvage ; de renoncement en se détachant exactement de tout ce qui nous constitue socialement et civilement : « C’est au moment où on renonce à tout que tout nous est offert, au moment où on ne réclame plus rien que tout est donné, à profusion. Tout, c’est-à-dire l’intensité même de la présence ». Déjà vingt pages sont passées à toute vapeur produisant l’étonnement émerveillé du lecteur. L’écriture est lisible sans jargon philosophique ou formule alambiquée, les idées exposées simplement, étayées d’exemples éclairants. Les chapitres enchaînent les réflexions incisives et les portraits lumineux d’écrivains pour qui la marche a été un ouvroir de philosophie, de littérature ou de poésie, essentielles : Friedrich Nietzche, le marcheur des abrupts, depuis le village de Sils-Maria dans la haute Engadine : « Ne prêter foi à aucune pensée qui n’ait été composée au grand air… Être « cul-de-plomb »… c’est le vrai pêché contre l’esprit » ; Arthur Rimbaud, l’homme en marche contre tout, des Ardennes à l’Abyssinie : « Allons ! La marche, le fardeau, le désert, l’ennui et la colère » ; Jean-Jacques Rousseau, le promeneur herborisant : « Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi… que dans les voyages que j’ai faits seul et à pied… » ; David Henry Thoreau, le marcheur de l’Ouest : « C’est dans la vie sauvage que repose la sauvegarde du monde » mais encore les cyniques de la Grèce antique (« cynique » de « kunos », « chien », philosophes marcheurs à la vie de dogue, prompts à l’invective aboyée, pourfendant l’hypocrisie), Gérard de Nerval, l’errant mélancolique, ténébreux et hanté, Emmanuel Kant, Walter Benjamin, Gandhi, le rouet hindou, Hölderlin, le poète à vif et tant d’autres, anonymes pèlerins, lointains aborigènes, colporteurs disparus… Frédéric Gros ne perd jamais le fil de son propos, la marche à pied et ses effets, modifiant la perception des êtres et des choses. Il n’élude pas les difficultés rencontrées par le marcheur dans sa peine pédestre : « Il n’y a plus qu’un immense renoncement… les jambes sont aspirées par le chemin et l’esprit flotte au-dessus ». A la lecture de ce passionnant et instructif ouvrage, le lecteur sent que l’auteur, n’hésitant pas à partager ses expériences de marcheur, maîtrise son sujet comme le montre à l’envi la précieuse bibliographie en fin de volume. Il est rare de rencontrer un livre sur la marche qui ne se perde pas dans des considérations métaphysiques plan-plan, un lyrisme aphone, un mysticisme hermétique. Beaucoup de moments forts parsèment l’ouvrage à l’instar des chapitres consacrés à Thoreau, Gandhi ou Rimbaud mais peut-être l’acmé du livre se situe-t-il lors de l’évocation des pèlerinages, de Compostelle, du Kailash au Tibet et surtout quand il raconte la grande marche du peyotl effectuée par les Indiens Huichol dans la Sierra Madre, au Mexique. Le lecteur, mis en appétit, aimerait en apprendre davantage en parcourant lui-même les antiques tracés. Dans ces pages célestes, la Terre apparaît éminemment désirable avec ses cols vertigineux et ses chausse-trapes abyssales. Comme l’aurait dit David Henry Thoreau sur son lit de mort au prêtre lui évoquant l’au-delà : « S’il vous plaît, un seul monde à la fois ».
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Michel Foucault

Foucault vient d'un milieu bourgeois.

Élève brillant, il s'intéresse à la philo grâce à un prof fan de Hegel.

Mal dans sa peau à cause de son homosexualité, il s'intéresse à la psychologie puis à l'enfermement.

Il deviendra très connu après Les mots et les choses, dans lequel il annonce la mort de l'homme.

Controversé après un reportage en Iran...

Très intéressant et plutôt dithyrambique...
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Michel Foucault



L'ouvrage commence par une longue partie sur la folie.

Avec par exemple la, question: folie , un simple degré de la passion?

Ou folie comme déchaînement des instincts, confusion du sexe et de la mort?

Ou encore, altération des facultés humaines, aliénation d'une vérité humaine?

Et pour conclure, Folie comme fondatrice de la science de l' Homme , en se basant sur le principe que les sciences de l'homme s'appuient toujours, pour se constituer, sur des expériences négatives.



Mais bien sur cette vue d'ensemble de l'oeuvre de M Foucault ne s'arrête pas à la seule folie. Elle aborde par exemple le pouvoir. A travers notamment (p 57) la Vérité comme système d'exclusion, de violence.



Sans oublier bien sur la normalisation (soumission des corps et contrôle des gestes, principe de surveillance exhaustive, entreprise de correction des comportements et de normalisation des existences.

Sont opposées la norme, aux ambitions bien plus grandes, à la Loi, qui se contente de délimiter un domaine du permis. Au contraire, "la norme tente d'atteindre l'intériorité des conduites individuelles, afin de leur imposer une courbe déterminée."

Avec un rôle majeur de la Médecine, et du psychiatre dans la diffusion des normes. Le rôle du psychiatre est de répondre à la demande de la famille d'un réajustement de l'individu malade à des normes de comportement.



Point commun de beaucoup de ces thèmes: la prison. F Gros reprend ici le "panoptique" cher à Foucault: un bâtiment en anneau percé de larges fenêtre, au centre , une tour permettant au gardien d'observer tous les prisonniers, sans que ceux ci ne puissent savoir s'ils sont observés. Intériorisation de la norme et du contrôle!



Finalement, au delà de ces quelques éléments, ce petit ouvrage m'a incité à compléter ma lecture de Foucault: mission accomplie donc!
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Petite bibiliothèque du marcheur

Cette sélection de textes traitent de la marche sous ses différents aspects : la promenade, la flânerie, la randonnée mais également le pèlerinage, l’errance…



Il réunit des auteurs qui au premier abord ont peu de chose en commun, si ce n’est de nous faire partager leur avis et leur perception de la marche. Pour n’en citer que quelques un, Alexandra David Neel, Gustave Flaubert, Marcel Proust, Arthur Rimbaud, Jean Jacques Rousseau, Georges Perec, Jack Kerouac ou encore Sylvain Tesson, balayent l’ensemble des aspects de la marche : son objectif, la meilleure façon de procéder, le rapport avec l’environnement…



Pour certains, marcher c’est être enfin avec soi-même, loin de toutes les sollicitations quotidiennes. Marcher permet de se débarrasser de son histoire au long des routes. Pour d’autres, une randonnée à pieds doit se faire seul, pour être libre de s’arrêter ou de continuer, de choisir son chemin…



Que l’on partage ou non ces impressions, il est intéressant de découvrir tout ce que la marche peut évoquer et ce que nous en attendons. Un livre a conserver sur sa table de chevet pour le feuilleter au gré de ses envie, de son état d’esprit.
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Philosophie de la marche

Mes pieds me pansent.

Après une brève introduction de Nicolas Truong, aussi succincte que bateau, Sylvain Tesson embouque dans le goulot des idées reçues et parvient à délivrer une pensée réjouissante à travers un entretien axé sur la marche comme « critique en mouvement ». Consécutives à la parution de « Sur les chemins noirs », journal de marche salutaire, les réponses de Sylvain Tesson éclairent le propos en peu de mots aiguisés et directs. L’intervention suivante de Martine Segalen comparant marche et course à pied est dispensable. Fort heureusement, le philosophe Frédéric Gros remet les bonnes idées dans la balance et justifie le titre du recueil. Pourtant, les questions posées partent bien bas à partir des slogans politiques de Macron et consorts sur la « République en marche ». Gros ne se défile pas mais ramène vite le débat vers des horizons plus enthousiasmants en s’ancrant à la formule rimbaldienne : « En avant, route ! ». Il évoque le dépouillement de l’homme marchant : « Qui va « à pied » témoigne d’abord de sa misère ». En persévérant dans son effort, le marcheur demeure humble et digne, toutes choses banales en soi mais qu’il est utile de formuler et d’entendre ici. Dans le chapitre suivant, Frédéric Gros fournit des réponses sensées, pertinentes, incisives, aux questions de Monsieur Tout-le-monde : le temps alenti et dilaté de la marche, l’intensité des émotions ressenties, l’appréhension organique du paysage, l’écoute de soi, la disponibilité à sa propre pensée, l’exercice spirituel de la marche. « L’expérience de la marche permet aussi d’illustrer un certain nombre de paradoxes philosophiques comme : l’éternité d’un instant, l’union de l’âme et du corps dans la patience, l’effort et le courage, une solitude peuplée de présences, le vide créateur, etc. ». L’historien et critique Antoine de Baecque prend ensuite le relais avec brio quand il évoque la Musa pedestris de Victor Hugo ou le « sauvage » d’Henry David Thoreau quand la nature approchée dans une marche vitale lui transmet ses « énergies élémentaires ». La marche n’est plus seulement inspirante, elle devient la « condition même de l’écriture » : « Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant été moi, si j’ose ainsi dire, que dans les voyages que j’ai fait seul et à pied » note Jean-Jacques Rousseau dans ses Confessions. Sont évoqués à bon escient les écrivains Friedrich Nietzsche, Julien Gracq, Jacques Lacarrière, Nicolas Bouvier ainsi que le poète helvète, marcheur fervent, Pierre-Laurent Ellenberger. Les contributions du sociologue David Le Breton sont malheureusement redondantes et n’arrivent pas à la hauteur de son Eloge de la marche. S’insère l’étonnante participation de l’aventurière suisse au long cours, solitaire et déterminé, marcheuse des extrêmes, Sarah Marquis avec un programme quelque peu désolant qui parle de capacités humaines illimitées, de la souffrance exacerbée par la peur, du courage à endosser la douleur, de l’amour de la solitude, de la faim dévorante.

Si le petit recueil d’une centaine de pages se lit vite et facilement et bien qu’il comporte des contributions assez faibles, il n’en dispense pas moins quelques brillantes remarques et réflexions nourrissantes qui s’amplifient dans les ouvrages plus fouillés des auteurs déjà cités : Gros, Tesson, Lacarrière, Bouvier. Ces auteurs contemporains ont su penser avec leurs pieds et faire danser leur plume sur le tempo de la vie lancée en avant, dans la cadence de la marche qui dévoile la beauté du monde.
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Philosophie de la marche

Un petit recueil de textes et d'interviews assez plaisant.

Il n'y a pas beaucoup de philosophie là-dedans mais tout de même quelques aperçus sur des auteurs à découvrir.

On passera sur le snobisme anti-technologique de Sylvain Tesson: pas question de parcourir les sentiers de grande randonnée mais on use intensivement des cartes IGN! croit-il vraiment que ces cartes ont été réalisées sans technologie?

On passera aussi sur les considérations sociologiques qui sous cette forme ramassée consistent à classer les humains dans des cases artificielles (ce qui n'est pas le cas de tout travail sociologique).

Il reste une petite ouverture sur la philosophie et l'envie de lire le livre de Frédéric Gros: Marcher, une philosophie; les aperçus littéraires; et les expériences: celle hors normes de Sarah Marquis (une compatriote de Nicolas Bouvier), et celles plus ordinaires mais bien vues de David le Breton.

Plutôt une porte ouverte vers d'autres lectures.

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