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Critiques de Frank Miller (424)
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Sin City, tome 6 : Des filles et des flingues

Basin City, USA. Ici, le faible est écrasé par le fort. Ici, le pauvre meurt sous le regard méprisant du riche. Depuis des générations, la ville se nourrit de tous les crimes, tous les trafics. Police, Justice, Eglise, Politiques sont tous corrompus. Voilà pourquoi ses habitants la nomment « Sin City », la « Ville du Péché ».

A Sin City, les plus riches sont aussi les plus pervers, à l’instar des membres de la famille Roark. « La famille Roark tient Sin City depuis les débuts du train et du six coups. De génération en génération, leurs millions ont viré billions. Les Roark, c’est notre famille royale à nous ». Sénateur, Ministre de la justice, Cardinal tout leur est permis depuis que « l’arrière grand père […] a lâché tous ses biftons pour importer d’la pute haut d’gamme ».

Mais parfois, un homme défie les puissants, partant pour une mission suicide au nom, si ce n’est de la Justice, de la Vengeance. Mais Justice et Vengeance se confondent souvent à Sin City.



(…)



Le tome 6, Des filles et des flingues (Booze, Broads & Bullets), est un recueil de 11 nouvelles. Elles permettent de découvrir le quotidien de certains personnages que l’on a déjà suivis. Même si ce quotidien n’est pas de s’attaquer à la mafia, il reste toujours violent. On y découvre aussi de nouveaux personnages. C’est le cas notamment de Delia « les yeux bleus », tueuse à gage perverse, dont on peut découvrir les premières missions.



« Ça m’ferait presque chialer. C’est beau l’amour.



Ouais, Marv. Comme tu dis ».



(…) on pourrait, cataloguer Sin City comme une transposition dans le monde du neuvième art des mauvais films d’action made in USA. Eh bien « on » aurait tord ! Et ce pour au moins deux bonnes raisons. La première étant que c’est plutôt les comics qui inspirent le monde du cinéma (c’était ma moins bonne raison, voire un préjugé totalement accepté par l’auteur), la seconde tenant aux qualités de narrateur de Franck Miller qui accroche le lecteur.



D’abord, il y a une narration à la première personne par le personnage principal. Ensuite il y a les dialogues qui ponctuent le récit. Ils sont brefs, percutants et claquent comme des détonations. Si la parole distingue l’homme de la bête, on sent qu’à Sin City la frontière entre les deux est vite franchie. Tout cela contribue à poser une ambiance lourde où malgré la part d’ombre qu’ont en eux les « héros », on ressent une forte empathie, car le décor, Sin City, est bien plus noir, et de fait, ils semblent lumineux par contraste. Miller fausse alors notre jugement et nous permet de prendre plaisir dans la lecture en acceptant le recours à la violence, même si on n’est pas fan du genre.



Un autre tour de force de Miller tient dans le ressenti qu’il transmet au lecteur. Depuis le début de cette chronique, le mot violence revient tout le temps. Cependant, la majorité du récit retranscrit une introspection du personnage. En l’accompagnant à travers son errance dans la ville, son dialogue intérieur nous livre ses pensées, on ressent les tourments de son âme. Les scènes d’action sont là, à intervalles réguliers, mais la réelle violence est celle ressentie, pas celle qui nous est donnée à voir.



Graphiquement, cette noirceur se traduit dans son utilisation particulière du noir et du blanc (à l’exception de quelques touches de couleurs éparses et d’un passage de 25 planches relatant les hallucinations d’un personnage drogué). Ils sont purs, bruts, sans nuances. Ils ne se mélangent jamais, pas une touche de gris. Sur des fonds noirs, Miller fait exploser la lumière blanche. Il imprime sur la rétine du lecteur des contours, des détails. L’ambiance s’impose directement au lecteur. Chaque planche est dépouillée du superflue : peu ou pas de décor. Tout est centré sur les personnages, leurs émotions, et sur les armes qui le passionnent manifestement. Une autre «passion» redondante, pour le plus grand plaisir du lecteur masculin, tient dans l’érotisation des personnages féminins. Sin City semble être la ville des femmes fatales aux courbes parfaites.



Franck Miller C’est notamment le cas avec qui lui apportent la reconnaissance et lui permettent de travailler à ses propres créations. Avec Sin City, Franck Miller nous propose des récits noirs, violents.


Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Sin City, tome 6 : Des filles et des flingues

Nous avons ici un recueil d’histoires, de différentes longueurs , toutes ne se valent pas .

on est toujours dans l’ambiance Sin City mais passant d’un petit récit à un autre on s’y perd un peu et on oublie vite ce qu’on a lu… dommage …. l’univers est toujours aussi beau et troublant
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Xerxès - La chute de l'empire de Darius et l'..

On se rappelle que l'auteur Frank Miller avait réalisé 300 vers la fin du XXème siècle que j'avais bien aimé d'ailleurs. C'était une claque non seulement visuelle mais scénaristique également. Frank Miller est une sommité en matière de comics.



Le cinéma s'était emparé de son oeuvre pour le meilleur ou le pire. Il y avait eu des débats concernant les thèmes traités qui frisait un peu la xénophobie. A vrai dire, j'étais passé un peu à côté car cela ne m'avait pas marqué.



Deux décennies après, voici une suite où nous sommes encore au beau milieu d'une bataille qui s'engage entre un général athénien et les armés du roi de perse en déroute. Là encore, il y a des effets assez impressionnants. On est emporté par la passion qui anime les personnages jusqu'à leurs destins tragiques.



Cependant et malgré toutes ces audaces, je dois bien reconnaître que ce n'est pas du même acabit que 300 car j'ai été un peu lassé au fil de ma lecture. Cela souffre de cette comparaison avec ce chef d'oeuvre. C'est déjà pas mal mais sans avoir atteint l'exceptionnel comme jadis.
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Cursed la rebelle

J’ai mis du temps à lire ce roman, mais il est génial ! Disons qu’il est si sombre que je savourais les chapitres en prenant mon temps ; si j’avais lu d’une traite, j’aurais peut-être fait une overdose et je sais que j’aurais moins aimée. En tout cas, l’expérience était top, l’univers est fascinant et je suis impatiente de découvrir la série Netflix qui va en découler.



C’est une réécriture du mythe arthurien est incroyable, il ne faudra s’attendre à une réécriture classique, parce que tous les repères sont brisés, renversés et chamboulés. Chaque référence, personnage est présent, mais travaillé, exploité de manière à se réinventer, à nous surprendre. Il est certain que les choix de Thomas Wheeler ne plairont pas à tout le monde, j’ai plus d’une fois été déstabilisée par cette version de la légende arthurienne. Au final, je ressors envoûtée, charmée par l’audace et le culot, curieuse de voir jusqu’où toute cette réinvention ira.



L’histoire nous projette auprès de Nimue, une jeune adolescente qui voit sa vie changer le jour où son village et les siens se font massacrer par des Paladins rouges. Sur sa route, elle va croiser Arthur, Gauvin, Morgane ou encore Merlin à qui elle doit transmettre une épée terrifiante et puissante. L’intrigue est très sombre, violente et meurtrière ; tous les coups sont permis, les héros ne sont pas des saints et les antagonistes sont humains. A plusieurs reprises, j’avais la sensation que les personnages avaient cette capacité à être le pire et le meilleur, bons et mauvais, amis et ennemis. L’intrigue explore la magie, la guerre, le fanatisme religieux, les joutes de pouvoirs, les coups de poignards dans le dos, la lâcheté et le courage, la mort et la part d’ombre en nous.



L’histoire est efficace, simple et complexe. Simple, car Nimue doit apporter une épée à Merlin. Complexe, parce qu’elle croise des personnages ou groupes de personnages convoitant cette épée, symbole de pouvoir. « Qui brandira l’épée du pouvoir sera le seul vrai roi ou la seule vraie reine » et cela se voit en chaque chapitre. Nimue est directement ou indirectement la proie d’éléments se liant devant ou derrière elle. Et mine de rien, ce tapis une fois tissé devient une fresque captivante, dense, nerveuse et tendue, où tout est possible, même le pire. Cette fin était mémorable, percutante et donne très envie d’en savoir davantage. L’histoire offre dans ce premier tome des intrigues intéressantes et sait parfaitement remplir son rôle d’introduction tout en donnant une histoire particulière.



L’ambiance m’a de suite attrapée et tenue en haleine jusqu’au bout. Le ton est mature, la guerre et la mort, le poison et les ombres donnent une saveur amère, violente au récit. L’humour est lui aussi grinçant, il n’y a nulle place à la folie, à la gaieté et à la joie, les âmes sensibles devront également s’abstenir de se plonger dans ce récit où le sang coule à flot. Le texte est signé par Thomas Wheeler, les mots sont fluides, percutants, moderne avec un certain soin dans les descriptions, dans les dialogues. J’ai trouvé le texte travaillé et agréable à lire, prenant et facilement imaginable, c’est un style très cinématographique. On s’imagine de suite les personnages, les lieux, les émotions… Par ailleurs, les illustrations sont très intéressantes. Le style est percutant, parce qu’il est très loin de ce que j’aime d’ordinaire. Je dois même avouer qu’il est dérangeant, mais ce qui est dingue, c’est qu’il est parfait pour le récit. C’est très graphique, les traits nous délivre des personnages, des morceaux d’objets ou de décors que j’ai apprécié voir. Les illustrations m’ont d’une certaine façon intriguée, fascinée et les planches couleurs sont très jolies.



Les personnages sont passionnants, attachants à leur manière parce qu’ils sont vibrants, peu importe le rôle qu’ils ont, c’est intéressant. Surtout que l’histoire ne leur épargne rien. Je serais bien en peine de citer un chouchou, d’en citer un plus “gentil” qu’un autre… Nimue est à la fois agaçante et force l’admiration, elle apprend à devenir indépendante, courageuse, altruiste, elle est rebelle et têtue, inconsciente. J’ai eu beaucoup d’affection pour Merlin, son histoire, son intrigue, sa personnalité. Les Paladins rouges avec le père Carden à leur tête, le Moine Larmoyant, ces antagonistes sont glaçants et passionnants pour les débats qu’ils entraînent. Uther et les personnages gravitant autour de lui sont eux aussi intéressants. J’ai hâte de découvrir – pour les survivants – ce qu’ils vont nous réserver par la suite.



En conclusion, ce premier tome est captivant pour ma part. A petite dose, j’ai appris à apprécier ce qui dérangera bien des personnes. L’univers est violent et sombre, l’atmosphère est tendue et nerveuse, cette réinvention du mythe arthurien est percutant et atypique. Ce qui me dérangeait a fini par capter mon intérêt et par curiosité, par fascination, tous ces éléments devinrent des points d’accroche qui font le charme de cette série qui s’annonce intéressante. J’ai adoré l’écriture, les choix faits sur la légende arthurienne ou sur les dessins, j’ai adoré découvrir chaque personnage. L’intrigue est dense, fouillée tout en étant simple, efficace et fluide, je suis curieuse de découvrir le prochain opus.
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Batman : Année Un

La Chronique Fourre-Tout D'YRADON #N13 sur "Batman - Année Un" de @FrankMillerInk, Ed Brubaker, David Mazzucchelli et @TheDougMahnke chez @UrbanComics



Continuer cette chronique par un des titres phares sur le plus grand et le plus connu des anti-héros, j'ai nommé Batman, est également une bonne chose. Même si cet ouvrage n'est plus à présenter, tant il est fondateur dans le mythe du justicier de Gotham City et écrit par un autre mythe du comicsverse, Monsieur Frank Miller, j'ai enfin sauté sur l'occasion du black friday chez Iznéo, pour franchir le pas et combler mon retard dans les classiques du genre.



Et c'est une vraie claque. Outre l'origine du traumatisme de notre héros que tout le monde connaît, ce comics revient sur les balbutiements des aventures en tant que justiciers de Gotham City et toutes les difficultés qu'il a rencontré à ses débuts. Devoir lutter contre les hors-la-loi, les forces de Police et ses démons n'est pas tâche aisée.



Cet épisode pose les bases solides de ce que l'on pourra retrouver dans la suite des aventures Gothamiennes de Batman et des futures ordures qu'il croisera sur sa route. C'est donc une excellente oeuvre sur notre héros, qui grâce à son scénario béton et son univers graphique de toute beauté est une superbe accroche pour découvrir le monde des comics et l'univers de Batman. Un opus à découvrir sans attente et qui sera un cadeau parfait pour le néophyte voulant se lancer dans le comicsverse.



Note : 5/5.



Comme toujours, suivez-moi sur les réseaux sociaux ou directement sur ce blog, pour échanger avec votre serviteur et/ou être les premiers avertis lorsque paraît une nouvelle #chronique. Je viens également d'ouvrir un #insta, un compte @Babelio et je suis "Superlecteur" sur IZNEO, pour ce blog à retrouver sous les #nametag : yradon4774 (insta) et Yradon4774 (Babelio et IZNEO).



See you soon sur les ondes...
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Batman - Dark Knight III - Intégrale

D'une certaine manière, ce tome fait suite à Batman: The Dark Knight Strikes Again (DK2, 2001/2002) réalisé par Frank Miller et Lynn Varley, mais il n'est pas indispensable de l'avoir lu avant. Il comprend les 9 épisodes de la minisérie, ainsi que les 9 mini-comics qui l'accompagnaient, initialement parus en 2015-2017, coécrits par Frank Miller & Brian Azzarello, dessinés par Andy Kubert, encrés par Klaus Janson, avec une mise en couleurs réalisée par Brad Anderson, pour les épisodes 1 à 9. Les mini-comics sont également coécrits par Miller & Azzarello, dessinés par Frank Miller (mini-comics 1, 4 & 5 encrés par lui-même, 6 à 9), encrés par Klaus Janson (m-c 1, 6, à 9), avec une mise en couleurs réalisée par Alex Sinclair (m-c 1, 3 à 9). Le mini-comics 2 a été dessiné et encré par Eduardo Risso et mis en couleurs par Trish Mulvihill, et le 3 dessiné par John Romita junior, encré par Miller.



Batman est mort, mais quelqu'un brise la vitrine souvenir contenant son costume dans la Batcave, et le dérobe. À Gotham, un jeune est en train de courir pour essayer d'échapper aux policiers. Alors qu'ils descendent de voiture pour le serrer, une silhouette avec une cape et un masque intervient. Le préfet de police Ellen Yindel doit faire une déclaration devant à la presse. Le maire a dépêché Bailey Travers pour la conseiller, une spécialiste en communication. Dans une jungle, un minotaure massif s'en prend à une peuplade indigène. Wonder Woman intervient, et se lance dans le corps à corps, alors qu'elle porte un nourrisson sur son dos. Après la victoire, elle lui donne la tétée. Elle arrive enfin à la cité des amazones, où elle confie son nourrisson Jonathan à l'une d'elle. Elle apprend que sa fille Lara n'est pas présente pour sa séance d'entraînement qui avait pourtant été programmée. Lara se trouve en Arctique, et elle pénètre dans la Forteresse de Solitude de son père où ce dernier est assis sur un bloc de glace, lui-même enrobé et figé dans une gangue de glace. Elle entend du bruit venant de plus loin à l'intérieur de la Forteresse. Il y a un message sur le verre de la bouteille abritant Kandor, un appel à l'aide.



À Gotham, le préfet Ellen Yindel hésite à rallumer le Batsignal. Sur le toit du commissariat central, un agent vient la prévenir que Batman a été repéré et qu'il est poursuivi par des voitures de patrouille. Il s'en suit une course-poursuite impitoyable pour coincer ce Batman, qui qu'il soit. Mini-comics 1 - Atom (Ray Palmer) est en train d'essayer de fuir de gros lézards, plus gros que lui. Il finit par leur échapper, sortir du vivarium dans lequel il était et reprendre sa taille normale. Il consulte son téléphone et apprend que Batman est en détention. Il sort de cette pièce, et enfile sa blouse. Dans la pièce adjacente, il manque de marcher sur un individu de quelques centimètres de haut. Flottant à un mètre cinquante du sol, il découvre Lara, la fille de Superman & Wonder Woman, tenant contre elle la bouteille de Kandor. Elle est venue demander l'aide d'Atom.



Bien évidemment, cette histoire s'inscrit dans la même réalité que Batman: The Dark Knight Returns (1986) de Frank Miller, Klaus Janson, et Lynn Varley. Lorsque sa parution est annoncée, le lecteur observe immédiatement que Frank Miller n'en est que le concepteur dans une mesure qui n'est pas clairement affichée : scénariste, mais pas forcément dialoguiste, et peut-être que Brian Azzarello l'a aidé dans l'histoire, soutenant ainsi Miller affaibli par la maladie. De même, ce n'est pas lui qui dessine les épisodes principaux. Ainsi considéré, le lecteur se dit qu'il va découvrir un ersatz de Dark Knight. Son impression est confortée par une démarche mercantile redoutable, à commencer par la multiplication des couvertures variantes, tellement nombreuses qu'elles sont rassemblées dans un tome à part Batman - Dark Knight III : Les couvertures. En outre, il existe un récit indépendant, ne se déroulant pas à la même époque que celui-ci, mais avant DKR : The Dark Knight Returns: The Last Crusade (2016, VO) par Frank Miller, Brian Azzarello, John Romita junior et Peter Steigerwald. Enfin, l'éditeur a gonflé le prix des numéros en les agrémentant de mini-comics, il est vrai dessinés par Miller lui-même. La découverte des premières pages le conforte dans ses a priori : Andy Kubert ne dessine pas comme Frank Miller, se contentant de faire des citations visuelles, par exemple de la Batmobile de DKR. Dans ce recueil, les mini-comics sont reproduits à la taille d'un comics normal, et il est criant que Miller n'a pas investi de temps pour représenter les décors, Alex Sinclair réalisant un travail remarquable pour essayer de nourrir les arrière-plans, mais sans aller jusqu'à suggérer les différents lieux.



Tout malentendu étant dissipé quant à l'illusion que ce récit pourrait prétendre à du pur Frank Miller, le lecteur se dit qu'il peut quand même l'apprécier pour ce qu'il est. À la lecture, il prend vite conscience d'une narration décompressée, avec des épisodes qui se lisent 2 fois plus vite qu'un épisode normal. Il en va de même pour les mini-comics. Le scénario repart de la situation de DKR II, avec l'existence d'autres superhéros. Le lecteur retrouve donc un Batman, Superman, Wonder Woman, Atom, et quelques autres. L'intrigue en elle-même se focalise sur la présence des kryptoniens échappés de la bouteille de Kandor avec des intentions agressives, et sur la résurgence d'un Batman. Miller tire parti de la forte pagination qui lui allouée pour déployer son intrigue et donner assez de place aux différents superhéros pour exister. Il est difficile de dire avec certitude qu'elle est la part réalisée par Brian Azzarello car visiblement le lecteur ne retrouve pas ses dialogues très caractéristiques, ni sa cruauté pour décrire les actions de la pègre. Les dialogues manquent d'ailleurs un peu de mordant, et les monologues intérieurs de conviction.



Le lecteur ne peut donc pas attendre d'Andy Kubert qu'il dessine comme Frank Miller. Il repère les références graphiques comme l'usage des ombres dans la cellule de Batman, les emprunts comme la Batmobile tank, les postures très caractéristiques de Lara, etc. L'artiste dose la densité d'information visuelle en fonction des séquences et des cases. Il peut aussi bien montrer une vue détaillée de Gotham vue du ciel que ne pas dessiner de décor pendant 2 ou 3 pages d'affilée. Klaus Janson réalise un encrage plus doux que celui qu'il avait conçu sur mesure pour Frank Miller, tout en gardant quelques aspérités de ci de là. Les dessins ont donc une apparence de surface moins brut, moins spontanée que pour DKR, plus lissée que pour Dark Knight strikes again. Andy Kubert reproduit l'apparence des personnages tels qu'ils étaient dans DKR. Il réalise des mises en pages assez aérées, en phase avec le scénario décompressé. Il sait donner de l'ampleur et de l'énergie aux scènes d'action. La mise en couleurs de Brad Anderson est assez riche, moins que celle d'Alex Sinclair. Il sait augmenter la lisibilité en faisant ressortir les surfaces les unes par rapport aux autres. Il joue avec discernement des nuances pour rehausser les reliefs de chaque surface, sans tomber dans l'exagération. Son usage des effets spéciaux est pertinent et efficace pour enrichir les scènes d'affrontements.



Dans les mini-comics (sauf le 2), le lecteur retrouve avec plaisir les postures très caractéristiques des personnages dessinés par Frank Miller, les visages plus burinés les silhouettes plus anguleuses, les regards plus durs. Néanmoins, il ne retrouve l'art de flirter avec l'abstraction développé dans la série Sin City, ni les découpages à fort impact des autres réalisations de l'artiste. Il comprend le choix initial de l'éditeur de les avoir publiés comme mini-comics lors de la sérialisation, plutôt qu'à la taille habituelle. Il se rend également compte que ces chapitres font partie intégrante de l'histoire globale et ne sont pas dispensables. Comme dans les autres chapitres, il regrette que les personnages mis en scène ne disposent pas d'une voix intérieure plus marquée, d'avis plus tranchés, d'une vraie personnalité. De chapitre en chapitre, le lecteur perçoit bien l'intrigue générale, facile à suivre. Il retrouve des personnages qu'il avait appréciés ou détestés dans Strikes Again. Il se rend compte petit à petit que l'intrigue est finalement assez ramassée et 100% bons contre méchants vraiment méchants. Mais les pages se tournent à un rythme rapide, les séquences d'action sont spectaculaires à souhait et ça reste un bon comics d'aventure et de divertissement qui ne souffre que de 2 maux : porter l'appellation Dark Knight Returns, et avoir été gonflé par l'éditeur.



… et puis il se passe quelque chose d'inattendu à la fin de l'épisode 7. Le lecteur grimace un peu en voyant l'utilisation d'un deus ex machina, vraiment très pratique. Dans le même temps, il se rend compte que la vraie nature du récit se révèle, avec une honnêteté elle aussi inattendue. Dans les 2 derniers épisodes, il lui semble entendre la voix de l'auteur, un peu mêlée de démagogie car son discours semble être taillé sur mesure pour les fans de Batman, mais aussi étayé par un credo exprimé par plusieurs superhéros qui rappelle que ces superhéros peuvent aussi être avant tout des héros, des modèles, une source d'inspiration, et pas simplement des produits de divertissement surexploités par des éditeurs en quête d'une profit maximal et immédiat. Il apprécie également une utilisation plus mordante des pastiches de déclarations tonitruantes ou définitives sur écran télé, avec une mention spéciale pour la superbe éhonté et narcissique du quarante-cinquième président des États-Unis.



Comme le lecteur peut le supposer, cette histoire de Batman fait pâle figure à côté du premier Dark Knight Returns, et même à côté du second pourtant souvent décrié. Par contre, elle constitue une histoire de Batman divertissante, au rythme rapide malgré la pagination conséquente, avec de bons moments spectaculaires, et avec un dernier acte dépassant le simple divertissement pour une déclaration d'amour honnête au personnage.
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Sin City, tome 4 : Cet enfant de salaud

relecture d'un troisisème tome de la série SIn CIty, et je dois avouer avoir trouvé celui-là plutôt raté et ennuyeux. Le principal problème tient au fait que ce livre est verbeux à un point... des pages de monologues interminables, une voix off trop envahissante rendant l'ensemble indigeste au possibla. Sin City a toujours été bavard, mais dans ce tome, Frank Miller donne l'impression d'allonger la sauce encore et encore, jusqu'à la nausée. mais cette nausée n'est pas causée par des personnages particulièrement glauques, mais par un ennui profond. Reste quelles très belles pages, qui auraient fait un beau portfolio. That Yellow Bastard comporte au moins 50 pages de blabla en trop.
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Daredevil - Bethy, tome 1 : L'homme sans peur

Frank Miller et Daredevil, c'est une belle histoire d'amour qui a duré de 1979 à 1983 pour la série mensuelle, avec un retour en 1985 avec David Mazzuchelli (Renaissance) et un retour en 1993 avec John Romita junior (JRjr) pour la présente histoire.



Matt Murdock est un enfant qui est élevé par son père (parent unique) qui attend de lui qu'il réussisse dans les études. Jack Murdock est un boxeur sur qui plus personne ne veut parier et qui a été récupéré par la pègre pour récupérer des prêts monétaires auprès de débiteurs peu solvables. Pour augmenter leurs revenus, ces criminels relancent sa carrière sur le ring en arrangeant les combats et en lui de demandant de se coucher pour le dernier. De son coté Matt a fait ce qu'il fallait pour se lancer dans des études de droits, mais il est devenu aveugle suite à une aspersion accidentelle d'un produit chimique expérimental.



Je pense que les éditeurs de Marvel ont dû harceler Frank Miller jusqu'à ce qu'il dise oui pour écrire cette histoire. Il faut dire que Miller a une relation très affective avec ce personnage qu'il est facile de comparer à celle qu'il entretient avec Batman. Pour Batman, il a écrit Batman année 1 ; pour Daredevil il semblait logique qu'il en fasse autant. Néanmoins "Man wihtout fear" n'est pas la première année de Matt Murdock en temps que superhéros, mais plus son origine. Le récit passe par tous les moments qui vont transformer ce jeune garçon en un héros. Tout y est : l'origine de la matraque (billyclub) de Daredevil, la mère absente, la mystérieuse bonne sœur, l'accident qui lui ôte la vue, la première rencontre avec Stick, l'entraînement clandestin dans la salle de gym, le meurtre du père, la première rencontre avec Foggy, la première rencontre avec Elektra, le premier emploi, le premier affrontement contre les troupes de Wilson Fisk.



La deuxième différence évidente avec "Year one" est que Miller ne se contente pas de retracer l'origine de Daredevil dans une forme modernisée, il insère aussi tous les éléments qu'il a introduits entre 1980 et 1983. "Man without fear" constitue l'établissement d'une continuité fortement rétroactive par rapport à l'histoire originelle de Stan Lee et Bill Everett en 1964. La troisième différence est que Miller n'a pas réussi (ou n'a pas pris le temps) à trouver une structure narrative efficace. Il se contente de dérouler les séquences les unes après les autres, sans établir de cadre qui leur donne un sens. Foggy Nelson ne joue pas le rôle de James Gordon dans "Year one". Le lien qui unit Matt à New York (et au quartier d'Hell's Kitchen en particulier) apparaît clairement sans pour autant bénéficier d'une mystique identique à celle qui unit Bruce Wayne et Gotham.



Pour les illustrations, les éditeurs de Marvel ont été réquisitionner une valeur sûre de chez Marvel : JRjr. Heureusement ils l'ont à nouveau associé à un encreur vétéran et doué : Al Williamson. Ils avaient déjà travaillé ensemble sur la série de Daredevil, avec des scénarios d'Ann Nocenti (par exemple Lone stranger, en anglais). Je n'aime pas les dessins de JRjr, mais ici il a fait un véritable effort pour s'appliquer. Il a beaucoup travaillé pour donner une ambiance urbaine à chaque scène, en particulier personnalisant toutes les tenues vestimentaires (on reconnaît bien le début des années 1990). Il a également soigné la décoration intérieure de chaque pièce. Ses personnages sont facilement reconnaissables et leur gestuelle est inventive et crédible.



Par contre, la mise en page est très lourdaude, et très peu énergique. Dans certaines pages, on voit bien qu'il tente de s'inspirer des mises en pages de Miller, mais sans succès. Et même pour les scènes de combat, il va piocher dans les postures popularisées par Miller pour essayer de retrouver sa magie, sans grand succès. Al Williamson encre les dessins de JRjr en apportant beaucoup de précision et de finesse. Dans la mesure où JRjr a vraiment passé beaucoup de temps sur chaque détail, Williamson peu abandonner ses tics de remplissage (des traits fins parallèles légèrement tremblés) pour se concentrer sur un encrage donnant une lisibilité maximale aux dessins.



Cette histoire est agréable à lire, mais elle est très en deçà du niveau de qualité habituel des scénarios de Frank Miller. Par contre, JRjr est largement au dessus de la qualité habituelle de la sa production et il dispose d'un excellent encreur. Pour être honnête, j'ai préféré "Daredevil jaune" de Jeph Loeb et Tim Sale (une réécriture des origines de Daredevil plus fidèle à l'originale) que ce retour superficiel et lucratif de Frank Miller sur ce personnage.
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Sin City, tome 1 : The Hard Goodbye

une ambiance,un style, une originalité qui détonnent dans le monde très fermé des comics. L'histoire est classique avec le chevalier servant (mais loin d'être pur et sans reproche), une demoiselle en détresse (pas plus princesse que le précédent n'est chevalier...), une monde cruel et cynique (là on est servi) avec un méchant (et c'est un euphémisme) épris de la belle... Rien de bien nouveau sauf que si, tout est nouveau, les angles de vue, la colorisation, le décors invraisemblade mais cohérent.



Si vous avez vu, et aimé le film, vous aimerez la BD et le contraire est vrai tellement le cinéma a été fidèle à l'oeuvre de papier.
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Batman - The Dark Knight Returns

Un chef d'oeuvre de pamphlet politique... La meilleure BD Batman avec Long Halloween. On peut renier les travaux récents de Miller et ses opinions politiques radicales si l'on est pas d'accord, mais pas son talent : dans The Dark Knight Returns, il y a à boire et à manger pour tout le monde, les fascisants comme les anarchistes, dans un monde extrêmement sombre et violent, en proie à des fléaux que nous connaissons aujourd'hui. Mais outre son Batman bourrin, réac nettoyeur jouissif, sa Robin, son Joker, son Superman toutou de l'état en bon enfant de l'Amérique, son Green Arrow gauchot mutilé, ses punks... ce qui m'a transcendé avec TDKR, c'est la représentation des médias. Incontestablement. Déjà, à la fin des années 80, Miller les voyait tels qu'ils sont devenus aujourd'hui : sensationnalistes sans scrupules, au détriment de l'information, modelant l'opinion publique à coups de pseudo-débats étriqués, d'une superficialité absolue, bref, les abysses de la stupidité destinés à abrutir les masses et les conserver dans un état de torpeur docile et naïf. N'est-ce pas, journal de M6 qui parle des smartphones et des expressions qui font le buzz avec un grand sourire hypocrite, taisant les conflits guerriers de toute façon banalisés, ou des décisions politiques très graves telles que le projet de privatisation des légumes par l'union européenne? C'est vrai que sans ton smartphone, tu es has-been et tu es fichu, en quelques années, on a su rendre vital des gadgets absolument inutiles dont on rend dépendants, assistés...



The Dark Knight Returns est la meilleure oeuvre anti-médias de masse que j'ai jamais vue, encore aujourd'hui... Et l'adaptation animée a su lui rendre hommage. J'ajoute que le dessin de Miller, un peu comme celui de Sale ou de Cooke, contribue totalement à l'ambiance et ne nuit en aucun cas à l'oeuvre.



Miller est l'équivalent de Dantec en bande dessinée. Même si on est en désaccord politiquement et idéologiquement, on ne peut s'empêcher de trouver ça génial.
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Liberty, un rêve américain, tome 1 : Jungles

Après une enfance difficile (un père tué lors de manifestation, son professeur assassiné, elle-même tuant l’assassin pour se sauver, séjour en hôpital psychiatrique), elle s’engage dans la PAX : les forces de la paix pour aller combattre Les terribles producteurs de hamburgers. Elle y découvre son ennemi de la série : Moretti.

A côté de tout cela, on a une intrigue politique, des pages de propagande pour la PAX ou des pages de journaux.

Le scénario est très bien fait, les dessins excellents, les couleurs un peu trop comics (pétardes) par moment. L’histoire est excellente (les dernières cases du 1er tome, terribles !).

Par contre, il est bizarre de constater le chemin de l’auteur qui dénonce les dérives de l’ultralibéralisme, dans la série, et qui dans les années 2000 tient des propos néoconservateurs (voir ses opinions sur Wikipedia).

C’est une très bonne BD que je conseille, même si elle est devenue pratiquement introuvable.

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Sin City, tome 1 : The Hard Goodbye

Sin City c'est avant tout une expérience graphique. Miller nous livre à travers cette ville poisseuse des récits polars noirs ou chaque tome peut-être lu indépendamment. Des personnages y sont récurrents mais le personnage principal, c'est bien la ville, pourrie jusqu'à l'os où prostitution et corruption font loi.

Dans ce premier tome, nous allons suivre Marv, qui après une nuit d'amour avec Goldie se réveille à côté du corps inanimé de cette dernière. Comprenant qu'elle a été tué et qu'il a été piégé, Marv va se lancer en quête de trouver l'assassin de celle qui lui à offert une nuit de rêve.

Je l'ai déjà dit plus haut, Sin City c'est avant tout une expérience graphique. Miller a toujours eu un style de dessin particulier et c'est d'autant plus vrai dans Sin City, le style étant particulier, il ne plaira pas à tout le monde, mais pour ma part j'ai bien accroché et il faut avouer que cela donne un certain cachet à l'oeuvre.
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Sin City, tome 5 : Valeurs familiales

C’est toujours un plaisir de s’immerger dans la fange nauséabonde des bas fonds de Sin City, ça sent la Marlboro, le bourbon bon marché , les filles sont aussi belles que dangereuse , les hommes sont laids , idiots et ultra violents (moins violents que les femmes quand même! )

sublime graphisme… une œuvre culte
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Batman - The Dark Knight Returns

Frank Miller est quelqu’un qui aura beaucoup apporté à Batman. Aussi bien par l’intensité dramatique qu’en explorant les origines de ses personnages, il est sans doute l’auteur le plus influent parmi ceux qui auront orienté ce super-héros vers un univers résolument sombre et adulte. En découlent des récits haletants doublés d’un certain nombre de questionnements sur la justice et d’élégies sur notre humanité si fragile.

Mais Frank Miller, c’est aussi beaucoup de sorties provocatrices, une fascination pour la violence, et de nombreuses accusations de fascisme. Un cas épineux que je ne pouvais pas me contenter d’éluder : si je ne fais d’ordinaire jamais de politique dans mes critiques (et j’insiste : dans mes critiques, plus sur le blog en général), ici il va bien falloir que je livre malgré tout une analyse de ce qui m’a déplu dans sa pensée, d’autant plus que je m’attaque à son œuvre-phare : The Dark Knight Returns.



Scénario



TDKR innove en ceci qu’il fait vieillir Batman à l’occasion de ses cinquante ans : un parti pris surprenant pour l’époque mais tout à fait cohérent avec le personnage. En effet, Bruce Wayne affaibli face à une Gotham toujours aussi tentaculaire ne fait que renforcer le pessimisme de l’univers, et accentue ce que Miller appelle lui-même « des tourments wagnériens ». La plupart des super-héros possèdent une retraite confortable ; mais il en est un qui ne s’en satisfait pas. Nous découvrons donc un Batman torturé par son inaction face à l’injustice, hanté par l’idée qu’il mourra en laissant Gotham aussi dangereuse qu’il l’avait trouvée, fasciné par la mort au point de l’esthétiser à travers les différentes façons d’envisager la sienne. Mais Batman n’a plus de Robin, Gordon s’apprête à quitter son poste, et Albert aurait dû embrasser une vie plus paisible depuis bien des années. Bien entendu, l’arrivée d’un certain Gang des Mutants, sur fond d’une petite guerre de routine des USA contre un petit État d’Amérique latine, va forcer notre justicier à reprendre sa casquette…

Sur ces faits qui fleurent bon la joie de vivre, Miller va déchaîner tous les principaux antagonistes du Batverse tout en en faisant apparaître quelques nouveaux : Double-Face, le Joker, Superman, le nouveau et tout frais gang des Mutants, et Catwoman qui reste malheureusement de côté en maquerelle grisonnante. Là où des comics plus récents comme Silence se vantaient de réunir tous les personnages de Batman (tout en oubliant le Pingouin) pour accoucher au final d’un récit boursouflé et incohérent, on assiste ici à une surprenante maîtrise de la succession des adversaires au sein du récit : ni trop peu ni trop nombreux, ils s’enchaînent en rythme tout en faisant franchir à chaque affrontement un nouveau palier dans l’élévation de Batman au rang de légende.

Batman oblige, le Joker possède une place de choix : si vous n’avez pas réussi à regarder The Dark Knight jusqu’au bout, sachez seulement que ce n’est rien par rapport à ce qui vous attend ici. Plus laid et vicieux que jamais, il prépare une revanche pour toutes ces années passées à l’asile d’Arkham. Une case en particulier, dans une certaine émission télé, n’a pas fini de me traumatiser… Des trucs que je ne souhaiterais même pas à Ruquier ou à Hanouna.

Enfin, le retour d’un justicier violent et s’érigeant au-dessus des lois n’est pas sans déranger quelques figures intellectuelles ou judiciaires. Le récit est donc ponctué de différents débats et journaux télévisés visant à établir si Batman doit ou non se faire arrêter par les flics. La question elle semble vite répondue… jusqu’à ce que des gens se voulant les alliés de Batman aillent bien, bien plus loin que lui.



Dessins



Disons-le : j’ai mis du temps à me décider sur l’aspect plastique. Le style de Frank Miller est le total opposé de celui qu’on attendrait pour les super-héros : simple, sans grand décor, à la fois nerveux et rigide, le tout en privilégiant des cases petites voire le gaufrier. S’il adopte ce qu’en BD franco-belge nous appellerions le style « fil de fer », il est loin de posséder la précision d’un Schuitten ou l’harmonie d’une « ligne claire » à la Hergé ou Jacobs ; les personnages sont carrés et tout en muscles, avec un mélange entre simplification et détails prosaïques qui rappellent presque au premier abord des dessins d’enfant. Se faire surprendre, pourquoi pas ; mais les scènes d’action en prennent un coup.

Du moins, c’est ce que je me disais… jusqu’à ce que je me prenne une claque avec une scène grandiose et tragique montrant un Superman au bord de l’agonie. Le travail des couleurs y sublime la scène, tout comme il vient rajouter à l’album avec ce qui semble de l’aquarelle cette esthétique assez unique. Le style pictural est également adapté au récit qu’il raconte : la vie de différentes boules de nerfs ambulantes, qui passent plus de temps à appréhender le prochain coup de l’autre qu’à se caillasser. Et ça caillasse beaucoup.

On trouve aussi des découpages très intéressants (bien que pas si novateurs si comme moi vous avez eu des cours de fac sur l’underground de la BD) : case scindée en deux rompant un gaufrier pour signifier l’écoulement d’un silence, grandes images longeant d’autres petites pour montrer d’un côté les catastrophes et de l’autre l’intensité de l’urgence du compte à rebours avant la prochaine, changement de couleur des cartouches pour indiquer qu’on change de voix off… Autant d’expérimentations qui servent toujours le récit plutôt que de le complexifier.



Fond politique



Mais vous m’avez vu venir, là où je serai plus réticent, c’est bien entendu le message qu’il y a derrière. Si dans les productions comics récentes, l’ambiguïté sur l’héroïsme que suscite nécessairement un milliardaire tabassant impunément les pauvres a été exploitée avec intelligence selon la critique par Batman White Knight (que j’ai choisi de ne pas lire pour tout un tas de raisons, ce qui s’avère une décision que je commence à sérieusement regretter), ici nous sommes dans la pure tradition conservatrice et libertarienne dans laquelle Batman a infusé. Gotham City est rongée par l’insécurité due au laxisme des autorités, et il nous faut un homme fort (j’ai envie de dire : providentiel) pour nous sauver. Et qui de mieux pour ça qu’un riche pour remettre tout le monde dans le droit chemin ? Quant aux criminels, les seuls motifs sociologiques qu’on avance sont des excuses incompréhensibles ou bidons servies par des hommes de paille sur les plateaux télés. Ils semblent être méchants juste parce qu’ils sont méchants (la palme revient à la néonazie avec des croix gammées tatouées sur les seins). La seule critique intelligente qui en ressort est que Batman est motivé avant tout par le sexe qu’il refoule : quand on voit Wayne qui accepte un duel avec le chef des Mutants juste parce que « son corps l’appelle », on se demande si Miller n’a pas fait, peut-être malgré lui, une brillante analyse de ses pulsions profondes.

Là où ça devient véritablement problématique, c’est que Batman va bien plus loin dans la violence que ce à quoi on était habitués, décidé même à la fin à faire ce qu’il s’était toujours interdit : tuer, même un être aussi dangereux et irrécupérable que le Joker. Le message autour des méchants peut se résumer ainsi : « les ennemis ne changent jamais : détruis-les avant qu’ils ne te détruisent ! » Les vies des Soviets ne comptent visiblement pas, soit dit en passant : Superman en dézingue à la pelle alors qu’il continue d’être le Gary Sue de DC Comics.

The Dark Knight Returns, c’est l’anti-Watchmen, sorti à la même époque : un comic super-héroïque introduisant des thématiques philosophiques et expérimentant de nouvelles formes d’histoire et de narration, mais délivrant un message politique d’un bord totalement opposé. Je ne suis ni le premier ni le dernier à le dire. Quand Alan Moore critiquait fermement les méthodes expéditives d’un Rorsach ou un Comédien, ici elles semblent les seules envisageables pour faire régner l’ordre. Ça passe quand ça casse.



« J’ai des droits… »

KRAAAASHHH

« Tu as des droits. Des tas de droits. Parfois, je me surprends à les compter jusqu’à en devenir fou. Mais dans l’immédiat, tu as un éclat de verre planté dans l’artère de ton bras. Tu te vides de ton sang. Et je suis la seule personne au monde qui puisse t’amener à l’hôpital à temps. »



Ceci étant posé, Frank Miller ne va pas non plus faire une promotion de la violence totalement décomplexée : on est tout de même dans une BD se voulant avoir une dimension philosophique, il faut donc s’interroger un minimum sur le moment où elle cesse d’être légitime. Et les admirateurs de Batman adoptent un tel puritanisme qu’ils finissent finalement par desservir leur cause. Jusqu’à ce que Batman les prenne en main… et montre qu’un héros ne sert pas qu’à la baston.

La misère sociale n’est pas totalement occultée : Bruce Wayne refuse de s’en prendre au menu fretin qui n’a choisi l’illégalité que pour survivre à la pauvreté (on trouve d’ailleurs quelques belles pages bien que complètement désespérées sur la misère sociale, dont notamment une qui m’a fortement ému). Les femmes ne sont pas non plus en retrait, avec quelques figures très déterminées… dont le nouveau Robin, et d’autres illustrant des réalités plus tristes (comme Catwoman). Miller condamne également les racistes et les homophobes par différents personnages secondaires, trop stupides pour donner envie d’être comme eux ; au final, le discours reste suffisamment nuancé pour qu’on accouche de l’œuvre d’un conservateur autoritaire plutôt que d’un facho pur jus.



Bon, bon, bon…



Par contre, la production récente de l’auteur ne s’encombre pas de toutes ces subtilités. Miller était militariste et patriote dans TDKR, soit ; mais cela l’a peu à peu amené à devenir xénophobe, notamment envers le Moyen-Orient. Parmi ses récents faits d’armes, il a notamment incorporé Greta Thunberg au sein des méchants de l’univers DC sur la dernière planche de sa courte BD The Golden Child. Le comble étant qu’il l’a réalisée pour lutter contre les dérives populistes…

Niveau dessin, on a définitivement basculé dans l’auto-caricature. L’autre jour, durant mon pèlerinage hebdomadaire à l’excellentissime librairie de bandes dessinées L’étrange rendez-vous, je tombe sur Terreur sainte, son brûlot post-11 septembre. Et les persos sont… comment dire ? des bites sur pattes qui se marravent de la façon la plus bourrine possible.

Enfin, quitte à râler, touchons un mot de DC, dont la politique est incompréhensible pour le néophyte. Double-Face retrouve un visage normal dans TDKR, mais aussi dans Silence. Bon, la maison a fait des reboots, toussa toussa, mais Miller continue de sortir des suites à son Dark Knight ! Donc, qu’est-ce qui est canon et qu’est-ce qui ne l’est pas ?



Conclusion



Bref, The Dark Knight Returns est un classique de la BD étasunienne, à lire ne serait-ce que pour son intérêt historique. De mon côté, j’y ai trouvé ce que j’attendais d’une aventure de Batman, bien qu’au départ j’aie eu toutes les peines du monde à m’y accrocher. Si on met de côté le fond idéologique douteux de l’auteur, on découvre un récit intelligent et rythmé qui n’a eu de cesse de nourrir les imaginaires. Il paraît qu’on en a sorti un dessin animé très cool, qu’il faudra bien que je regarde un jour, car après tout, c’est pour ma culture…
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Batman : Année Un

Batman Year One est un modèle de mise en scène. Le travail du scénariste Frank Miller s'apparente ici à celui d'un réalisateur de films. Je le trouve d'ailleurs supérieur à son "The dark knight returns" sur ce point. Les scènes d'action sont efficaces, brutales. Le personnage de Gordon est à l'honneur, bénéficiant d'une certaine complexité (adultère, premier enfant, droiture impossible). Batman/Bruce Wayne est ici très humain, traumatisé, souvent blessé. A noter le passage où Alfred lit une étude sur les effets du manque de sommeil.
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Batman - The Dark Knight Returns

Ce qui frappe dans The dark Knight Returns de Frank Miller, c'est l'omniprésence des médias. Pas une planche sans une case de journal TV. Les présentateurs, les badauds, les pseudo-experts, les médecins commentent sans cesse l'action dans une sorte de délire collectif. La société de Gotham est entièrement perçue par ce prisme déformateur. Ce qui était sans doute une caricature en 1985 apparait étrangement proche de la réalité aujourd'hui. Chaque événement est boursouflé, méprisé, ridiculisé par une cohorte déconnectée. La satire est d'autant plus féroce que ce sont les médias qui ressuscitent les méchants traditionnels : Harvey Dent considéré à tort soigné, le Joker invité à un talkshow, les vigilantes, etc. Batman/Bruce Wayne devra sortir de sa retraite pour corriger les erreurs de cette société spectacle, quitte à mourir aux yeux des caméras...
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Batman - The Dark Knight returns : The gold..

Il s'agit d'un récit complet, mais pas autonome, publié la première fois en 2020. Il fait suite à Batman - Dark Knight III - Intégrale (2015-2017) par Frank Miller, Brian Azzarello et Andy Kubert qu'il est préférable d'avoir lu avant, mais pas indispensable. Il a été co-conçu par Frank Miller et Rafael Grampá, écrit par Miller, dessiné et encré par Grampá, et mis en couleurs par Jordie Bellaire. Cette version comprend la bande dessinée de 48 pages, et une section bonus avec 5 couvertures alternatives (Rafael Grampá, Frank Miller, Joëlle Jones, Andy Kubert, Paul Pope), un texte d'une page expliquant la gestation du projet de 2015 à 2020, et 19 pages de crayonnés et d'études graphiques.



Jonathan Kent est encore un jeune enfant. Il lévite en silence dans le salon de l'appartement de ses parents. Lara et Clark sont en train de papoter, d'évoquer les pouvoirs de Lara, et le fait que ceux de Jonathan le mettent dans une catégorie à part. Lara et Clark conviennent qu'ils doivent faire tout ce qui est en leur possible pour éduquer Jonathan, et que le temps viendra vite où ce sera à son tour de parler et ils écouteront pour apprendre ce qu'il aura à leur dire. Enfin les 2 adultes quittent la pièce et il peut se consacrer à l'écoute de la ville, de ses habitants. Quelques années plus tard, Jonathan est encore un enfant et il est en train de léviter au-dessus de l'artère principale de Gotham, avec Lara à ses côtés. Ils considèrent les humains s'agiter en bas, Lara parlant d'eux comme des nuisibles. Jon lui oppose qu'ils prennent soin les uns des autres. Elle lui oppose que surtout ils consomment des ressources, et ils sont fragiles, se blessant les uns les autres, passant beaucoup de temps à se soigner, et leur vie n'a pas de sens. Elle continue : les humains n'arrêtent jamais de manger, ayant tout juste le temps d'excréter, de brûler les énergies fossiles, de polluer la planète. Jon lui demande ce qui la met si en colère. Elle s'arrête car elle a détecté une émeute en dessous d'eux.



Une foule manifeste contre un politicien aux cheveux orange, avec une mèche impossible, et la trace des lunettes de bronzage. Elle est attaquée par des individus maquillés en clown, avec des cheveux teints en vert, un pantalon violet et un teeshirt blanc. Lara continue : les humains n'arrêtent jamais de se plaindre, jusqu'à temps qu'ils commencent à se massacrer entre eux. Soudain une silhouette se laisse tomber à proximité de l'échauffourée : Batwoman. Une troupe d'individus disparates est derrière elle, portant tous l'emblème de la chauve-souris, dans des formes hétéroclites. Elle n'arrive pas à croire qu'il puisse y avoir une émeute pour une simple élection. Malgré tout, il faut intervenir avant qu'il n'y ait trop de dégâts en vie humaine. Il suffit d'appliquer une stratégie anti-émeute basique qui a fait ses preuves. Le combat s'installe dans la durée. L'un des clowns rend compte à un mystérieux commanditaire et l'ordre est donné de battre en retraite. Lara et Jon ont observé les événements en hauteur sans intervenir. Carrie Kelley, Lara, Jon et les autres s'en retournent dans leur quartier général à l'écart de la ville, surnommé Bat Bunker. Kelley écoute Lara lui dire que Darkseid est derrière cette émeute, puis elle va prendre connaissance des nouvelles et de l'évolution de la situation par le biais de multiples sources d'information sur internet. Lara se plaint qu'une kryptonienne comme elle doive prendre des ordres d'un rat volant. Kelley lui rétorque sèchement que Lara ne sait pas comment s'opposer à Darkseid, alors qu'elle sait. Dans le quartier général de Darkseid dans un étage élevé d'un gratte-ciel en plein cœur de Gotham, Joker taquine Darkseid dans une discussion à haut risque.



C'est compliqué : Frank Miller est un auteur qui apporté un ton narratif viscéral au comics dans la série Daredevil de 1979 à 1981, qui a apporté un nouveau souffle à Batman en 1986, et qui a réalisé des créations remarquables comme Sin City. Forcément, un nouveau comics de lui est un événement, même s'il y a fort à parier qu'il ne sera pas au summum de sa forme créative. D'un autre côté, il revient à l'univers de Dark Knight, pour encore une suite, et il difficile de résister à la promesse de découvrir comment vont se comporter les enfants de Diana et Clark, même si ça risque de ne pas être terrible. Fidèle à ce qu'il écrit précédemment, il montre une très jeune femme influencée par le caractère de sa mère, avec une forme de condescendance pour la race humaine, confinant au mépris, et un jeune garçon imbibé de la sagesse de son père, et surtout de ses valeurs. Lara est donc fortement tentée par la vision totalitaire de Darkseid : il ne s'agit que de reconnaître les faits, à savoir que leurs pouvoirs démesurés en font quasiment des dieux pour les êtres humains, et donc les placent au-dessus du commun des mortels. Pour autant, Jon refuse cette posture de domination, estimant que chaque vie dotée de conscience a la même importance. Il y a donc une intrigue de fond consistante : le combat de Jon & Lara contre Darkseid qui est bien décidé à réduire la population humaine en esclavage, grâce au concept d'équation d'anti-vie. Dans le même temps, le récit porte s'inscrit dans la série des Dark Knight Returns (en abrégé DKR) : il est donc légitime que Batman soit aussi au cœur du récit. Il est présent en esprit, sa vision morale et son éducation guidant les actes de Batwoman qui fut sa protégée. Pour rétablir l'équilibre, elle doit se battre contre l'héritage de Joker : des individus se réclamant de lui, grimés en clowns et provoquant le chaos par la violence.



Darkseid s'est allié à Joker (pour une raison peu claire) ce qui justifie que Lara & Jon se retrouvent à se battre en compagnie de Batwoman. Sur la base de ce fil conducteur structurant l'aventure et les combats, le (co)scénariste raccroche d'autres considérations, comme c'était déjà le cas dans BATMAN : THE DARK KNIGHT RETURNS (1986, Miller, Klaus Janson, Lynn Varley) : en particulier un commentaire politique. Dans DKR, Miller tournait Ronald Reagan (1911-2004) en ridicule, alors quarantième président des États-Unis. Ici, il s'amuse à caricaturer le quarante-cinquième président des États-Unis : un bouffon imbu de lui-même jouant sur la défiance des communautés entre elles. Mais le lecteur reste un peu sur sa faim sur ce plan-là : ce n'est pas une carricature mordante, juste deux lieux communs accolés qui n'apportent pas grand-chose au récit. De même le discours de Darkseid apparaît comme convenu, surtout si le lecteur se souvient des énormités débitées par le 45e président des États-Unis tout du long de son mandant. Le discours de Lara peine tout autant convaincre, paraissant plus de circonstance que de reposer sur des convictions intimes.



Le texte de la postface explique que le récit a été conçu à l'échelle de plusieurs années, au gré des rencontres entre le scénariste et l'artiste qui a donc également assuré les fonctions de coscénariste. Il est également expliqué que Miller a écrit cette histoire spécifiquement pour ce dessinateur. En découvrant les visuels, le lecteur est d'abord frappé par la capacité de Rafael Grampá, non pas à reproduire les caractéristiques des dessins de Miller, mais à en retranscrire l'esprit. Cela se retrouve aussi bien dans les postures de Lara, que le geste de Joker appliquant son maquillage, ou encore dans le découpage de page en 16 cases pour la séquence se déroulant dans une arcade de jeux plongée dans le noir. Mais le dessinateur n'est ni dans le pillage éhonté, ni dans l'hommage servile. Sa personnalité graphique reste entière et il sait insuffler des éléments qui n'appartiennent qu'à lui : des postures de Batwoman, à celles de Darkseid, tout en restant dans le ton DKR. Le lecteur abandonne rapidement ses réserves sur le récit, ou plutôt les met en veilleuse pour profiter du spectacle : Lara & Jon lévitant au-dessus de la masse grouillante urbaine, la découpe de la cape de Batwoman (très originale et très plausible), la moue pleine de morgue du quarante-cinquième président des États-Unis plus vraie que nature, le retour de Darkseid dans l'espace après avoir été frappé par ses propres rayons oméga, un dessin en pleine page de Batwoman s'apprêtant à lancer ses lames en forme de chauve-souris, les flammes inondant les rues de Gotham, la foule d'individus de tout poil portant le symbole de la chauve-souris courant vers Darkseid pour le passer à tabac. Impossible de résister à la verve de la narration visuelle.



Après avoir lu ces 48 pages de bande dessinée, le lecteur découvre les couvertures alternatives : une belle variation d'une image iconique par Grampá avec Batwoman s'apprêtant à lancer un cocktail Molotov, une texture de pierre intéressante pour le visage de Darkseid par Miller, une vision jeune et inquiétante de Batwoman par Joëlle Jones, des interprétations plus classiques et moins personnelles par Kubert, par Pope. Les pages d'étude graphique permettent de voir l'évolution de l'apparence de Lara et de Jon, sympathique sans être une révélation.



Après avoir satisfait sa curiosité irrépressible, le lecteur se dit qu'il est impatient de découvrir d'autres bandes dessinées illustrées par Rafael Grampá, et que le récit souffre d'une structure hétéroclite, vraisemblablement conséquence de sa conception étalée sur de nombreux mois, et de la faible pagination qui empêche les auteurs de développer quoi que ce soit, à commencer par leurs bonnes idées.
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Xerxès - La chute de l'empire de Darius et l'..

« Je suis Xerxès, le roi des rois, […] que tous les êtres vivants s'inclinent devant moi »



Si « 300 » (roman graphique adapté à l'écran en 2007) racontait la mythique bataille des Thermopyles, « Xerxès » est à la fois son préquel et sa suite. C'est à la fois l'histoire du Grand Roi de Perse Xerxès, mais aussi celle de son père Darius Ier et de la dynastie Achéménide dans sa longue guerre contre la Grèce, jusqu'à la défaite contre Alexandre le Grand.



Tout comme le film, cette BD divisera les lecteurs de part son esthétique des plus particulières et originales. Le trait de Frank Miller est un curieux mélange entre simplicité et complexité… Difficile de le décrire. Une chose est sûr : il dégage un véritable souffle épique et homérique lors des scènes de batailles. Les jeux d'ombres ou la découpe des plans sont la preuve du talent de Miller.



Xerxès est une œuvre vraiment à part qui, bien qu'elle ne détrônera pas 300, mérite qu'on s'y attarde.
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Batman - Dark knight : The last crusade

Je retrouve bien l'univers propre à Dark Knight avec un Batman vieillissant et pas au mieux de sa forme physique. Le joker est quant à lui plus puissant que jamais même enfermé derrière les barreaux d'une prison.



On va revoir les personnages qui composent cette galaxie de Gotham City. C'est bien entendu axé sur la relève à savoir Jason Todd, le second Robin qu'il va bien falloir apprivoiser car ce dernier est comment dire trop fougueux. Une succession n'est jamais facile à gérer.



Une oeuvre que j'ai bien aimé car sombre et surtout placé sous le signe de l'incertitude ce qui rééquilibre les forces en présence. Une fin assez majestueuse bien qu'expéditive. Un dessin fin et soigné avec un découpage assez efficace.
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Cursed la rebelle

L'auteur revisite la légende arthurienne dans un monde fantasy cohérent et très filmique. On y suit Nimue, future Dame du Lac aussi connue sous le nom de fée Viviane. Nimue a le don d'attirer les Invisibles, ces esprits présents dans la nature et qui lui donnent le pouvoir de contrôler végétation et animaux ("Le dédale de ronces était en train d'engloutir les Paladins Rouges"). Mais elle est aussi "marquée du signe de la magie noire", celle qui fait qu'elle a toujours été rejetée ou tout au moins fuie dans son village. Avec l'épée confiée par sa mère, c'est toute la puissance combinée des deux qui va s'épanouir entre ses mains ("L'épée attisait sa passion. Sa rage. Elle l'incite à massacrer"). Une énergie que Nimue, démunie face à ce qui lui arrive, a du mal à assumer et à canaliser. Le personnage est tout en nuance, à la fois puissante et fragile. On aime son côté "girl power" ("Pourquoi une femme ne pourrait-elle pas s'asseoir sur un trône?") mais aussi ses fêlures et ses interrogations.



A ses côtés, le jeune Arthur, mercenaire arrogant mais séduisant qui a une certaine propension à fuir la difficulté; sa demi-sœur Morgane, serveuse loyale et courageuse; Gauvain le Chevalier Vert qui n'a pas froid aux yeux; et Merlin l'Usurpateur (et non l'Enchanteur, il a perdu ses pouvoirs magiques), "ivrogne doublé d'un imbécile" au service du roi Uther Pendragon. Comme on le voit, les célèbres protagonistes médiévaux ont été quelque peu détournés de leur rôle d'origine, avec une mention spéciale pour Lancelot, Perceval et Guenièvre que je vous laisse deviner sous leur nom d'emprunt! Le récit alterne les points de vue et d'action des uns et des autres, créant un récit dynamique qui se lit vite malgré l'épaisseur du roman.



Face à eux, différents peuples aux caractéristiques bien marquées, comme les Paladins Rouges dirigés par l'impitoyable Père Carden et le Moine Larmoyant ("d'une force et d'une adresse hors du commun"), le Roi Lépreux et sa clique "affligée de toutes les difformités imaginables", ou encore les menaçants clans vikings menés par la Lance Rouge. Sans oublier bien sûr les Faë dont Nimue est devenue (malgré elle) la Reine, constitués de tribus d'origine animale. L'ensemble constitue un univers riche et prenant dont on imagine bien les scènes durant la lecture, et que j'ai hâte de découvrir sur Netflix!
Lien : https://www.takalirsa.fr/cur..
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