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Citations de François Bon (253)


François Bon
Ecrire c'est se soumettre à un démon qui contraint au seul déchiffrement de soi-même.
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"Ce qui est à conquérir chaque fois et toujours, c'est d'abord son identité pour les autres."
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Une peau. La prison c'est une peau.
On la porte en soi d'avance, en tout petit et comprimé. Et d'un coup ça remonte à la peau, on comprend que sans y penser on l'avait déjà en soi. Comme on préfère se coucher contre un mur, là-bas on retrouve d'instinct la trace d'un reste ancien, une grotte où rien ne vous arrive, où on est protégé.
Une fois que c'est dans la peau, ça s'enlève pas. On se frotte ; on se gratte, on rentre chez soi mais on ne la perd pas.
Page 26
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’avais acheté à Poitiers mon premier pantalon à pattes d’eph. Tous les copains avaient déjà le même. Je ne crois pas que le scandale, vis-à-vis de ma mère, ait concerné les pattes d’eph elles-mêmes : plutôt l'intuition qu'en trahissant la couturière du village, puis dans la ville le magasin qui avait l'exclusivité du magasin du tissu en commerce, une rupture bien plus violente et essentielle du monde s'amorcait, qui tuerait la petite ville, ferait des centre-villes (les plus grosses) une infinie boutique à fringues jetables, et des périphéries un entassement de sous-langues (Kiabi et les autres)
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Je découvrirai seulement bien plus tard que la passion à lire un dictionnaire ne m'a pas été réservée-C'est juste que je n'en connaissais pas d'autres que moi.Le Littré comme lecture d'enfance de Francis Ponge.(p.96)
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Ils se rendent pas compte que c'est notre survie, presque.
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Les ateliers, pour nous, c’est un peu une écluse avec les forces vives du monde, là où des êtres rendent compte de leur propre intensité. On injecte dans l’inventaire de la langue et des mots des cailloux qui ne lui appartiennent pas d’avance, mais dont elle a besoin en permanence pour répondre à ce qu'on exige d'elle
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Quand mon chat mange un mulot, comment il fait : d'abord il me l'amène, bien fier. Jusque sur la table, s'il faut. Encore vivante, les pattes tremblantes et un petit battement sous le ventre de la souris. Et quand j'ai vu, d'un petit coup de gueule la retourne : la retenant par le cou. On entend les os du crâne craquer sous la dent, le ventre blanc enfle sous la pression. Puis il avale d'un coup le bestiau, os et peaux, tout entier sans mâcher. La queue dépasse un instant et disparaît ; après il s'en va dormir. Ce qui est simple est violent.
Page 106.
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On arpente les maisons qu'on n'habite plus, on retrouve les visages qu'on ne voit plus. Des objets sont là dans la pénombre qu'on ne se souvenait plus y être.
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On passe devant la maison inhabitée, on s'arrête. Des carrés vides, troués. Des écroulements. On ne voudrait pas réparer, on ne voudrait pas s'installer : seulement ça a été habité. C'est une image de comment on installe un relief dans l'espace, des chemins, des fenêtres avec vue, et un toit et une coquille. .... L'inhabité appelle. Comme possibilité, dès qu'ici on vient et regarde, de refaire en soi, où tout est encombré, le même vide, la même ruine peut-être, mais où reconstruire se fera sans passé ?
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"Le paradoxe étant que l'Amérique, quand elle reprend à l'Europe et amplifie les Beatles et les Rolling Stones,se saisit de ce qu'elle recelait déjà,mais ne voulait pas reconnaître : le blues du Delta et l'électricité de Chicago,toute la musique des Noirs."
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Mais écoute raide, mon Buzon : quand t'as mariné dans la préventive deux fois et demie le temps que le plus rosse oserait pas te retenir, le jugement c'est quoi ? Ils te demandent : - Vous êtes au trou depuis combien ? Ton baveux leur z'y dit... Ah... Alors on vous en colle pour autant, à la minute près : - Monsieur, vous êtes libre.
Page 137
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Mais si j'avais vécu à votre époque, c'est aviateur que j'aurais été, et non pas poète, dit Baudelaire
-Alors j'aurais choisi de naître un peu plus tard et d'être astronaute, dit Proust.
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(de Proust à Baudelaire)

Je n'ai jamais écrit que le livre que tout dans votre œuvre désignait, et qui en restait absent.
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6. « Écrire. Écrire pour obéir au besoin que j'en ai.
Écrire pour apprendre à écrire. Apprendre à parler.
Écrire pour ne plus avoir peur.
Écrire pour ne pas vivre dans l'ignorance.
Écrire pour panser mes blessures. Ne pas rester prisonnier de ce qui a fracturé mon enfance.
Écrire pour me parcourir, me découvrir. Me réveiller à moi-même.
Écrire pour déraciner la haine de soi. Apprendre à m'aimer.
Écrire pour surmonter mes inhibitions, me dégager de mes entraves.
Écrire pour déterrer ma voix.
Écrire pour me clarifier, me mettre en ordre, m'unifier.
Écrire pour épurer mon œil de ce qui conditionnait sa vision.
Écrire pour conquérir ce qui m'a été donné.
Écrire pour faire droit à l'instance morale qui m'habite.
Écrire pour retrouver – par-delà la lucidité conquise – une naïveté, une spontanéité, une transparence.
Écrire pour agrandir mon espace intérieur. M'y mouvoir avec toujours plus de liberté.
Écrire pour produire la lumière dont j'ai besoin.
Écrire pour m'inventer, me créer, me faire exister.
Écrire pour soustraire des instants de vie à l'érosion du temps.
Écrire pour devenir plus fluide. Pour apprendre à mourir au terme de chaque instant. Pour faire que la mort devienne une compagne de chaque jour.
Écrire pour donner sens à ma vie. Pour éviter qu'elle ne demeure comme une terre en friche.
Écrire pour affirmer certaines valeurs face aux égarements d'une société malade.
Écrire pour être moins seul. Pour parler à mon semblable. Pour chercher les mots susceptibles de le rejoindre en sa part la plus intime. Des mots qui auront peut-être la chance de le réveiller à lui-même. De l'aider à se connaître et à cheminer.
Écrire pour mieux vivre. Mieux participer à la vie. Apprendre à mieux aimer.
Écrire pour que me soient donnés ces instants de félicité où le temps se fracture, et où, enfoui dans la source, j'accède à l'intemporel, l'impérissable, le sans limite. »
(Charles Juliet, in : Il fait un temps de poème, 1996, cit. pp. 314-315)
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François Bon
Évitons les mots rares, c'est comme cela que la peur surgira de la nuit...
[Notices sur sa traduction de Le Chien d'HP Lovecraft dans le recueil Dagon et autres récits d'horreur]
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Les enseignants savent de plus en plus nombreux que poser l’écriture comme pratique et comme expérience, et non pas comme objet extérieur dont il faudrait se saisir des codes parce qu’ils sont les codes du dominant, du diplôme et du curriculum vitae, c’est permettre de réintroduire le poète dans son rôle de celui qui va en avant
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Là-bas au travail on pleurait, on s’engueulait, même si on se tirait la gueule il n’y avait pas l’isolement.
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Ce texte-ci lui l’avait dicté puisqu’à ce que je demandais il restait sur sa feuille blanche, on se voyait pour la première fois et ce qu’il avait dicté c’était encore non pas des mots qui s’accumuleraient pour un texte mais ceux qui auraient dû rester en amont, dire l’obstacle, prétendaient seulement que ça ne valait pas d’être dit et c’est cela pourtant que je notais, disant même qu’un livre aussi peut s’écrire comme ça, sur ce qu’on n’arrive pas à dire ou qu’on ne veut pas dire, accumuler en amont, retenir parce qu’il n’y a pas droit à plus comme je ne prétendrai pas à autre droit que reprendre ici ces seuls mots parce qu’ils restent sans doute le partage possible et que si je viole pas ici ce droit (ces mots sont à lui, que je ne nomme pas, parce qu’aucun nom ne colle sauf celui qu’on porte et qui nous fait) rien ne se fera de ce partage possible et non pas pour un besoin affectif de ce partage mais pour le malaise où il nous met
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Tout : l'outil, l'acier, le cri, moteurs, air comprimé, tout ce qui était susceptible de manifestations bruyantes, dans cette seule condition de libérer une sonorité qui ne soit pas en deçà du bruit général mais atteigne l'intenable où cela commence vraiment à faire mal. Non pas un instrument de plus dans le tohu-bohu général, mais un bris du son même dont la règle n'était que de l'en faire jaillir à l'excès dans la provocation sans limite des choses.
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