Franck Pavloff

J'ai souvent entendu parler de la nouvelle Matin brun. Je m'attendais donc à un récit un peu plus percutant. En fait, pendant ma lecture, j'avais l'impression de ne pas être la cible. À mon sens, c'est un livre qui s'adresse plutôt aux enfants. Malgré tout, j'ai trouvé l'histoire intéressante. Ce qui m'a interpellé ce n'est pas tant qu'elle illustre jusqu'où le totalitarisme peut aller mais plutôt comment celui-ci peut se mettre en place de manière insidieuse et consentie. Cela m'a fait penser au livre/film La vague. Une lecture qui pousse à la réflexion.

Magnifique!

Rarement un livre ne m'a paru si simple et à la fois si fort pour rendre avec la puissance des mots et si peu de pages, l'absurdité de personnages, qui nous ressemblent tant, face au totalitarisme. Un livre à lire et à relire afin de rester en éveil.

Un très court récit, une mise en garde, un rappel à la plus grande vigilance.

Un jour, dans un futur que l'on devine proche, l'Etat interdit les chats qui ne sont pas bruns, puis c'est le tour des chiens non bruns d'être supprimés. Personne - ou presque - ne dit rien... et puis c'est l'escalade ! Charlie et son copain, deux types ordinaires, ne se méfient pas assez, ils obtempèrent, pour faire comme tout le monde, pour avoir la paix, parce que le pouvoir en place met en avant des arguments scientifiques pour justifier ses mesures.



Un texte très court mais qui frappe très très fort. Un petit livre publié en 1998, s'est vendu à 1 900 000 exemplaires, notamment en 2002 suite à l'élection présidentielle et au traumatisme créé par Le Pen au second tour. J'avoue qu'à l'époque je n'avais pas lu ce livre mais il n'est jamais trop tard pour bien faire.



Une petite nouvelle essentielle qui dit tout de la menace fasciste qui gronde, du pire qui peut arriver parce que tout un chacun a préféré fermer les yeux pour avoir la tranquillité et ne pas sortir du rang.



Un cri contre la résignation, la soumission aux lois injustes qui laissent la porte ouverte à tous les totalitarismes.



Un livre qu'il faut acheter (neuf il ne coûte qu' 1,39 euro), offrir, faire lire à sa famille, à ses enfants, à ses amis mais aussi à ses ennemis car c'est facile de prêcher les convertis, c'est les autres qu'il faut essayer de sauver de l'abîme de la peste brune. J'espère qu'on étudie ce court texte dans les écoles, les collèges et lycées, sinon on devrait le faire.

Un bouquin de 11 pages, vous avez déjà lu ça vous ? Moi, c’était la première fois, c’est une collègue qui m’a dit que c’était super.



Je confirme qu’écrire une dystopie de 11 pages est pertinent et Frank Pavloff a bien relevé le défi : deux copains papotent de l’animal qu’ils ont fait piquer car il n’était pas brun, donc non conforme à la nouvelle loi. Et puis après, tous ceux qui n’étaient pas pour « l’idéologie du brun » étaient poursuivis par la milice… Et puis après, tous ceux qui, AVANT, avaient un animal non brun…



Vous devinez la fin ? Pourvu que cette société-là reste de la science-fiction…

Une dystopie très contemporaine, voilà ce que nous propose le poète et romancier Franck Pavloff.



Une de plus, vous me direz, oui mais... une dystopie qui tient en 10 pages (ressenti 5), voilà qui est plus rare. Et qu'une si courte nouvelle atteigne le chiffre de deux millions d'exemplaires, je trouve ça incroyable !



2€50, c'est peut-être cher payé la page, mais ici on est bien dans du texte engagé, un propos humaniste dont notre société devenue folle a plus que jamais besoin. Ne connaissant pas l'auteur, curieux, je me renseigne sur l'Internet et j'apprends que ce texte date tout de même de 1998 et que l'auteur l'a produit en réaction à l'extrême droitisation de la politique française à cette époque. Si j'en juge par l'évolution de la société durant les 25 années qui ont suivi (parlons simplement de droitisation : les intéressés eux-mêmes ne font plus dans le chipotage), j'ai quelques raisons de penser que l'auteur doit fulminer. Ou peut-être est-il simplement triste, triste comme un matin brun.





C'est un excellent texte. Malgré le ton léger, le sourire ne parvient jamais à éclore complètement sur nos lèvres, car on est immédiatement plongé dans le climat dérangeant de cette société. Dérangeant, non parce qu'on a de la peine pour nos deux jeunes gars paumés, mais parce qu'il résonne dans nos oreilles tandis qu'une part considérable de notre cerveau – celle veillant à notre santé mentale – œuvre désespérément et inconsciemment à l'ignorer.





Plusieurs thèmes, plusieurs grilles de lecture.



Au niveau le plus brutal et avec peu d'effort d'interprétation des images, on a la dénonciation d'un état fasciste exacerbant l'identité nationale et qui en vient à l'épuration ethnique.



À un autre niveau, c'est la dérive autoritaire vers une telle société qui est décrite.

Certainement la lecture la plus importante car, je dirais, quand on en arrive au stade totalitaire, c'est déjà trop tard.

De la même façon que l'épuration ethnique requiert toujours une déshumanisation de l'Autre, la dérive autoritaire draine son lot d'aliénations collective et individuelle. L'auteur montre très bien cet aspect par les réactions des amis face aux nouvelles mesures gouvernementales qu'ils apprennent. Pour conserver un équilibre mental, le cerveau cherche et trouve des justifications. Calmer la dissonance cognitive, et ce faisant perdre pied avec la réalité.



Troisième thème et non des moindres, le développement de la pensée unique qui invariablement accompagne les dérives autoritaires :



 (Commentant l'arrêt du Quotidien de la ville :)

« - Pas un jour sans s'attaquer à cette mesure nationale. Ils allaient jusqu'à remettre en cause les résultats des scientifiques. Les lecteurs ne savaient plus ce qu'il fallait penser […]

- À trop jouer avec le feu...

- Comme tu dis, le journal a fini par se faire interdire. »



Dans le doute, je rappelle encore une fois que ce texte précède de plus de 20 ans la gestion de la crise sanitaire du Covid...

Cet argument consistant à justifier la politique de la pensée unique (et la censure virulente l'accompagnant) par le souci de ne pas semer le doute dans l'esprit des citoyens (« Les lecteurs ne savaient plus ce qu'il fallait penser ») ferait probablement sourire s'il n'avait pas été repris comme élément de langage par les plus hauts représentants de nos démocraties occidentales durant les dernières crises sanitaires et géopolitiques.



Enfin, Pavloff pointe l'un des aspects les plus ignobles qui signent bien souvent l'entrée dans le totalitarisme : l'encouragement à la dénonciation de quiconque chercherait à apporter la contradiction face à cette pensée unique. Avec la loi SREN en passe d'être votée, son arbitraire et sa violation de la sphère privée sans précédent, la France pousse un peu plus loin encore la barre pour les auteurs de dystopie voulant innover... Elle n'est malheureusement pas la seule en ce moment, mais est-ce une consolation ?

Quand nos lâchetés risquent de nous repeindre le décor en brun, un sale matin. Un livre salutaire.

Plus une nouvelle qu'un roman, onze pages bien aérées, petit format.

Est-ce qu'on a le temps, en onze pages, d'installer un cadre, proposer une réflexion de fond et faire monter la tension?

Il semblerait bien que oui.

L'efficacité de ce petit texte réside dans sa simplicité apparente: point besoin d'effets de manches pour montrer la progression inéluctable du totalitarisme face à l'inertie confortable des citoyens...

À chaque palier franchi on se dit, oui, cela parait plausible.

Perturbant...



Challenge Muli-défis 2018

à lire à lire et à relire de toute urgence ....

Un tout petit ouvrage... Qui dit pourtant de grandes choses. D'hier, d'aujourd'hui et de demain, cet ouvrage est et sera d'actualité un long moment.

A mettre dans toutes les mains de ceux qui aiment penser.

Un tout petit livre à mettre dans toutes les mains et qui pose la définition du « salaud » qui n’est pas seulement celui que l’histoi Retient... Le totalitarisme en est la manifestation absolue mais ne doit pas faire oublier tout le quotidien.

Percutant: Je pense qu'il s'agit du terme qui représente le mieux ce titre.

J'ai déjà entendu dire qu'il fallait lire cette nouvelle mais je me suis toujours demandé si cela valait le coup. Il est dur de rendre un univers intéressant en 10 pages, seulement 10 petites pages pour mettre en place cet univers, c'est court et pourtant ce titre est bel et bien puissant. Comment 10 petites pages peuvent-elles être aussi fortes?

Au début je me disais: ce n'est pas si exceptionnel, c'est en arrivant à la chute que j'ai découvert toute l'intensité et la force du message transmis par ce texte intemporel.



Franck Pavlov nous parle d'un régime totalitaire, d'oppression dans lequel le personnage principal ne s'oppose pas. Il n'est pas forcément pour mais il accepte pour ne pas avoir d'ennui jusqu'au jour où...



Finalement il n'est parfois pas nécessaire de lire des titres de 800 pages alors que 10 peuvent suffire pour transmettre un message.

Un format très (trop ?) court, mais qui fait de lui le compagnon idéal pour faire réfléchir enfants, adolescents, étudiants sur l'installation d'un régime totalitaire.

Pour une oeuvre à mon sens encore plus aboutie en restant dans un format court, ne manquez surtout pas "Inconnu à cette adresse" : Un indispensable de votre bibliothèque, machiavélique mais tellement instructif : Il fera réfléchir les adultes comme les plus jeunes sur la montée du nazisme.
Lien : http://onee-chan-a-lu.public..

c'est un livre court,simple et qui montre facilement et de manière très compréhensible l'acceptation et l'indifférence que la population peut avoir face a la discrimination,et comment des gens normaux peuvent en venir a dire que la discrimination est normale,faisant partie de la vie.

J'ai acheté ce minuscule ouvrage ce matin chez mon libraire, et j'ai pris aussi le journal "Les nouvelles brunes" publié par les éditions Cheyne à l'occasion des 2 000 000 exemplaires vendus de "Matin brun". Le journal comporte bien sûr la nouvelle, mais aussi des illustrations de Rascal, de fausses publicités crées par Rascal, Cheyne et Pavloff, visant à enrichir le texte original mais aussi à le compléter. Le journal est parodique, bien sûr, mais ô combien intéressant ;-)

Si j'en reviens à Matin brun, il est utile de savoir en préalable les circonstances dans lesquelles cette nouvelle a été composée : élections de 1998, certains partis s'allient avec le front national... Le ton est donné, la société dérive, il faut se méfier des régimes totalitaires, combattre tout ce qui fait obstacle à une société de "tolérance et d'accueil". Brun, c'est une référence aux chemises brunes, surnom donné aux miliciens nazis des SA (les sections d'assauts qui sont devenus après les SS, me semble-t-il). Et l'histoire tient en quelques mots, quelques paragraphes, car il n'en faut pas plus pour dénoncer et combattre, ou en tout cas ouvrir les yeux des lecteurs. Le narrateur et son pote Charlie boivent des cafés ou des bières ensemble. L'état national brun ayant voté la loi interdiant les chats d'une autre couleur que brun, le premier devra se séparer de son compagnon. Puis c'est le tour de Charlie et de son chien noir. Puis, le tour des livres et des publications qui ne comporteraient pas l'adjectif "brun" derrière ces noms... Et pour finir, on est condamné par avance, ou plutôt par passif, si on a déjà possédé un animal de la mauvaise couleur, ou si l'on connait quelqu'un qui l'a fait...

"Après tout, il était à moi mon chat, comme son chien pour Charlie, on aurait dû dire non. Résister davantage, mais comment ? Ca va si vite, il y a le boulot, les soucis de tous les jours. Les autres aussi baissent les bras pour être un peu tranquilles, non ?"

J'ai pensé à ce truc qui circule sur le web sur la grenouille qu'on fait chauffer à petit feu et qui ne se rend compte de rien. Eh bien voilà. C'est juste fantastique d'avoir réussi à condenser tout ça en si peu de pages, d'en avoir fait un texte facile, presque drôle, même classé "jeunesse" ! et si riche de sens...

Son succès est aussi dû au fait qu'il est "ressorti" en 2002, au moment du passage au 2ème tour de Jean-Marie Le Pen.

A lire et à relire absolument !

En quelques pages, les rouages de l’endoctrinement.



En quelques lignes, la vie de deux compères assujettis insidieusement aux lois de « l’enfermement » dans leur vie du quotidien.



Livre à remettre entre les mains de tout à chacun pour éveiller les consciences.

un petit livre que j'ai lu mais je l'ai pas aimé car ça parle de politique, de racisme et moi je n'aime pas trop ça. TOM 4E

Lire ce tout petit livre ne sert à rien si cette lecture rapide n'est pas suivie d'une longue réflexion.



"La seule condition au triomphe du mal est l'inaction des gens de bien" Edmund Burke

11 pages lues en quelques minutes mais qui mènent à des réflexions et discussions bien plus longues.

Encore cruellement d'actualité un peu partout dans le monde, un texte à partager sans modération et à mettre entre toutes les mains même les plus petites.