On pourrait dire que l'essentiel est dans l'être, pas dans le faire. Cette opposition entre être et faire ne doit pas nous faire oublier que ce que nous faisons émane de ce que nous sommes.
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Nous divisons la réalité en deux : ce que nous aimons et ce que nous n'aimons pas, ce qui nous rassure et ce qui nous fait peur; mais la réalité est unique, et elle comprend inévitablement les deux aspects. Du point de vue du réel, le tragique et l'heureux sont les deux faces d'une même pièce. D'ailleurs, comme le bien et le mal, le tragique et l'heureux sont des catégories de l'esprit qui ne sont pas adéquates pour parler du réel qui, lui, alterne création, séparation, destruction. II se contente d'explorer les possibles. Nul n'échappe au déchirement de la séparation. Tout change tout le temps. Rien n'existe sans son contraire. Nous nous heurtons en permanence à la différence. Et comme nous ne pouvons pas sortir du réel, sont donc également vraies et intemporelles les quatre propositions suivantes :
– Le réel est. Il existe. (Tout commentaire est superflu, et le silence s'impose, silence qui n'exclut pas l'émerveillement.)
– Le réel est créateur et heureux. (La vie offre une infinité d'occasions de joie.)
– Le réel est destructeur et tragique. (La vie est une vallée de larmes.)
– Le réel est créateur et destructeur, heureux et tragique, parfait tel qu'il est. (La vie est belle telle qu'elle est, au-delà ou au coeur de la joie et de la souffrance.)
Je ne dis pas que le réel est en partie tragique et en partie heureux, et que nous arrivons à une moyenne neutre. Je dis que tout est, en permanence, à la fois parfaitement heureux et complètement tragique, selon l'endroit où se porte notre regard. La vie illustre parfaitement le double aspect indissolublement tragique et heureux de la réalité, car la mort est inscrite dans la naissance...
Emmanuel Desjardins : « les valeurs suprêmes de son enseignement sont l’amour de l’autre, la communion, la liberté et l’absence d’égocentrisme. Cela signifie qu’il n’a pas besoin d’enseigner, qu’il n’a rien à prouver, rien dont il veuille convaincre qui que ce soit, qu’il n’est prisonnier d’aucun dogme, d’aucune méthode et qu’il se met totalement au service de celui qui fait appel à lui. Il n’est pas là en tant qu’ego avec ses goûts, ses attentes, sa façon de faire, son besoin d’aider, son refus de l’impuissance. Il fait le vide, il est un espace infini dans lequel on se sent accueilli et accepté tel que l’on est. Tous les disciples interrogés à ce sujet sont unanimes. Ce qui était extraordinaire, disent-ils, c’est que Swâmi Prajnânpad se mettait à notre niveau, il était si proche, il s’intéressait à tous les détails de notre existence, son écoute était parfaite
Swâmi Prajnânpad : « Le chemin ici est celui de la Connaissance suprême (Prajnâna), le chemin du yoga concernant le Soi (Adhyâtma Yoga) ou encore le chemin qui vous conduit à être établi en vous-même ! C’est le chemin qui vous conduit à un état où le mental, libéré de toutes les attirances extérieures, est rempli à ras-bord de sa propre et douce joie