AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Eduardo Mendoza (347)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Mystère de la crypte ensorcelée

Que peut faire un délinquant interné depuis plusieurs années en hôpital psychiatrique pour actes anti-sociaux, quand un commissaire de police et la mère supérieure d'un internat de jeunes filles l'investissent d'une mission très particulière, celle d'enquêter à leur place sur l'énigmatique disparition de deux pensionnaires de la vénérable institution des soeurs lazaristes ?

Notre picaro, adepte de la rhétorique, n'a d'autre choix que de tenter de percer un mystère qui va vite se révéler aussi complexe que semé d'embûches...



Un roman volubile et pétillant qui, dans une langue superbe, châtiée et stylisée à souhait, nous embarque dans une histoire des plus loufoques et des plus cocasses au côté d'un personnage issu de la plus pure tradition picaresque, aussi hilarant que fin observateur malgré son statut de délinquant aliéné.

Mais au fil d'évènements rocambolesques et sous le couvert de l'humour cocasse, affleure une peinture peu reluisante de l'Espagne post-franquiste : corruption policière, misère, prostitution, bourgeoisie mafieuse...

Un roman plein de peps et d'entrain qui décrit toutefois l'envers d'un pays accablé de pauvreté.

Un agréable moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          220
Le Mystère de la crypte ensorcelée

Véritable roman noir ou habile parodie ? Picaresque moderne (avec le antihéros par excellence, un personnage issu des couches les plus basses de la société et dont la morale est souvent discutable) ?



Sans rentrer dans ce débat, c’est à mes yeux une petite pépite …



Prenons le héros tout d’abord. Anonyme dont le véritable nom ne sera jamais révélé, il souffre d’une défaillance mentale (et non pas d'une déficience, sa folie est toute relative !) qui lui donne une perception / interprétation fantaisiste(s) de la réalité. Il se fait « engager » par des puissants de Barcelone à cause de sa connaissance des bas-fonds de la ville pour résoudre cette enquête. S’il réussit, on lui promet la liberté (autrement dit, bye bye asile et bonjour ce qu'il imagine être une vie de rêve!). S’il échoue, tant pis, ce ne sera qu’un inconnu qui, mué par ses « légers » problèmes psychologiques, se sera mêlé de quelque chose qui ne le regardait pas. Un dommage collatéral excellent en fait...



Voici le point de départ d’une enquête noire, très noire, qui scrute à la loupe les différents milieux de Barcelone (du commissaire à l’homme politique en passant par les religieuses), pour nous livrer, dans un second degré acide, une véritable critique de la société de l’après-dictature franquiste.



Au-delà de cet portrait amer, la grande réussite de ce roman est, à mes yeux, la narration. Eduardo Mendoza aurait pu se contenter de nous livrer un formidable roman noir, le contexte s'y prêtait. Mais il ne s'est pas arrêté à cela.



La narration à la première personne, sorte de mémoires d'un héros pas comme les autres, nous fait pénétrer dans les méandres de différents milieux avec les yeux du protagoniste, nous fait interpréter les choses à sa façon, dans le langage raffiné de celui qui veut être pris au sérieux et qui est convaincu d’être ce que nous savons qu’il n’est pas. Sa perception, souvent surprenante des choses est biaisée, et à plus d’une reprise un sourire s'est franchement dessiné sur mes lèvres… Sans parler du burlesque de certaines situations (fou oblige), et de la noirceur de certains personnages qui m’a conduite à me demander si en définitive, il ne valait pas mieux avoir la folie du héros.



Je me répète, une pépite…. Suivie de 3 autres aventures que j’ai dévorées tout aussi vite…


Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          210
Une comédie légère

Pourtant très fan d’Eduardo Mendoza, je n’ai pas accroché à ce roman pourtant très bien écrit. Je reconnais le style de l’auteur, baroque et plein d’humour, mais je n’ai pas me défaire d’un ennui persistant en lisant.



Carlos Prullàs est un auteur de comédies à succès. Il partage sa vie entre le théâtre, soirées mondaines et la famille en vacances sur la Costa Brava. Très sensible aux charmes des femmes, il séduit une amie de sa femme et une jeune comédiennes dépourvue de talent mais protégée par un homme influent.



Malheureusement, je n’ai pu continuer à lire la suite. Ce petit accroc dans l’œuvre de Mendoza ne m’empêchera pas de lire d’autres romans de cet écrivain.

Commenter  J’apprécie          200
La ville des prodiges

Lorsqu’Onofre Bouvila âgé de 13 ans, débarque à Barcelone en 1887, il a tout juste en poche de quoi payer une semaine dans la sinistre pension de famille où il a élu domicile. Le patron, le señor Braulio, aux mœurs un peu étranges, est intraitable sur le paiement à l’avance et Onofre se met en quête d’un emploi…sans succès. Il s’apprête à être mis à la porte quand la fille du propriétaire, Delfina, bonne à tout faire, lui propose de gagner quelques sous chez les anarchistes en distribuant leur brochure sur le chantier de l’Exposition universelle qui doit voir le jour l’année suivante. Il arpente alors ce lieu en pleine effervescence où se construit la modernité, en appelant à la lutte les travailleurs. Pour compléter ses revenus il va se lancer dans le commerce des lotions capillaires avec un certain Efrén Castells qui va devenir le compagnon de route de son extraordinaire ascension sociale.



La fortune d’Onofre va en effet grandir à mesure que se développe Barcelone, grâce à la spéculation immobilière, la vente d’armes, puis l’industrie du cinéma qui fera de Bouvila une des figures les plus importantes de la ville. Et à travers sa destinée on assiste à l’histoire d’une ville construite de manière disparate, de bric et de broc, sans véritable plan d’ensemble mais avec la farouche volonté de s’affirmer et d’imposer son originalité et la spécificité de sa culture. Mendoza nous peint une série de personnages pittoresques, gravitant autour de la personnalité exceptionnelle de notre héros d’une époque où toutes les folies étaient possibles. Onofre et Barcelone vont connaitre une croissance extraordinaire due à l’essor industriel et qui rentrera en récession en 1929, date fatale…Entre temps Bouvila se sera vengé de son passé, aura aimé, aura haï et même tué, fondé une famille, bâtit un empire, restauré une propriété de rêve, et se sera lancé dans le plus fou des projets…



Une épopée extraordinaire racontée avec verve et humour par Eduardo Mendoza qui nous aide à comprendre la fascination qu’exerce encore aujourd’hui sa ville natale, Barcelone, victime de son succès et peut être de sa folie. Un très bon roman et même si j’ai été un peu déçue par la ville, il est vrai qu’elle reflète les incohérences de notre époque et surtout l’anarchie des cités modernes grandies trop vite, la course effrénée au pouvoir et à l’argent, le culte d’un progrès qui se révèle dévastateur…et le piège des dictatures qui se sont refermées sur beaucoup d’idéaux. Il met également en clair-obscur les difficultés de la condition féminine dans une société très patriarcale qui ne leur laisse que peu de liberté, et, bien que certaines aient eu de l’influence sur la destinée de Bouvila, elles n’en ont récolté que de la souffrance.

Bref, malgré quelques longueurs et chemins tortueux, un roman prodigieux.

Commenter  J’apprécie          190
Bataille de chats : Madrid, 1936

Un roman que j'ai beaucoup apprécié. Epais de plus de 450 pages, il se lit très bien et est même captivant. C'est un roman qui offre une large part à l'Art, et on retrouve la peinture de Velasquez tout au long de l'oeuvre. En ces temps troublés, il y a aussi de la politique, de l'espionnage, des complots militaires, des surveillances policières, des intrigues et mêmes des histoires d'amour. Et parachuté dans ce monde, un anglais, grand admirateur du travail de Velasquez, qui vient en toute innocence expertiser un tableau. Tout se déroule, à Madrid à la veille de la guerre civile... L'épilogue, que je trouve un peu hâtif et convenu, m'a seul empêché de donner la note maximale à ce livre.
Commenter  J’apprécie          190
Sans nouvelles de Gurb

Eduardo Mendoza fait partie de mes auteurs hispanophones préférés. Ses histoires sont toujours pleines d'humour, et Sans nouvelles de Gurb (Sin noticias de Gurb, en V.O.) ne déroge pas à la règle.



Dans ce court romans, deux extra-terrestres en mission d'exploration atterrissent à Barcelone. Le "chef" envoie son second, Gurb, en mission d'exploration dans les environs, mais Gurb ne revient pas.

Le second extra-terrestre part donc à la recherche de son compagnon, car il a besoin de lui pour piloter la navette spatiale et rentrer chez lui.

Au cours de ses pérégrinations, l'extra-terrestre ne parvient pas à retrouver Gurb, mais rencontre toute une galerie de personnages, avec laquelle il noue certains liens.

Les aventures de cet extra-terrestre (dont on ne connaît pas le nom) nous sont racontées sous forme épistolaire et sont parfois vraiment hilarantes. Le malheureux doit en effet endurer pas mal de choses avant

Chez Mendoza, les extra-terrestres ne sont pas des bestioles hostiles dont il faut se débarrasser avant qu'ils ne colonisent la Terre : ils sont là en mission d'observation et ce qu'ils découvrent comme contradictions dans le comportement humain est parfois assez révélateur de nos petits défauts. Et cette créature anonyme est finalement assez sympathique, car elle parvient même à se lier d'amitié avec certains humains.



Sans nouvelles de Gurb est une lecture assez délirante mais très amusante. Son seul (minuscule) défaut et sa brièveté : j'aurais presque voulu un roman plus long pour rire un peu plus longtemps...





Challenge globe-trotteurs : Espagne.
Commenter  J’apprécie          190
Sans nouvelles de Gurb

Depuis le temps que j'entends parler de ce livre, j'ai enfin pu l'extraire de ma PAL grâce à une copinaute. Et j'ai passé un bon moment de lecture... Mendoza place son histoire à Barcelone, évidemment... mais avec pour personnages principaux, deux êtres venus de très très loin. C'est qu'ils ont une mission : étudier la race humaine, son fonctionnement, ses us, ses coutumes, son schème de pensée, et tutti quanti. Afin de passer inaperçu, l'un des deux se dotera même de l'apparence de Madonna... Euh, un peu raté, vous imaginez bien !!! C'est un tout petit texte, mais qu'est-ce que c'est drôle. En tous les cas, moi, j'ai rit... Tellement de situations rocambolesques , en pensant par la tête qui ne cesse de s'arracher et tomber, la commande d'urine à boire dans un restaurant en étant persuadé que c'est le liquide le plus bu des Espagnols, une cuite incroyable, et j'en passe... Mendoza profite de ses personnages extra-terrestres pour faire une satire de l'espace temporel où il pose son histoire... Vraiment une lecture très divertissante, mais qui donne aussi à réfléchir... j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          191
Sans nouvelles de Gurb

Deux extra-terrestres débarquent sur terre et pour se fondre dans la foule, l'un transforme l'autre, Gurb, en une représentation d'humain contenue dans sa base de données, à savoir, la chanteuse Madonna, puis, il perd sa trace.



C'est amusant et prête souvent à sourire. La présentation est toutefois ennuyeuse et vite lassante. En effet, l'auteur nous propose sous la forme d'un horaire journalier ce qu'entreprend l'extra-terrestre pour retrouver son comparse Gurb.



Ce n'est certainement pas une oeuvre majeure chez cet auteur, même si son humour est bien présent.



Commenter  J’apprécie          190
Sans nouvelles de Gurb

Ce petit livre est déjanté, drôle, caustique, acide et acerbe.

Sous ses apparences de légèreté, c'est une magnifique critique des humains et de la société contemporaine.

Je suis ravie d'avoir lu, par hasard, ce livre d' Eduardo Mendoza, grand romancier espagnol contemporain que je ne connaissais pas. J'en relirai d'autres c'est sur !

Si jamais vous voulez compléter votre pile à lire de vacances, foncez!
Commenter  J’apprécie          180
Sans nouvelles de Gurb

Génial! Un petit roman déjanté qui prête à rire, à sourire et à penser!

Écrit à la manière d'un journal qui reprend heure par heure les déplacements et les découvertes d'un jeune extraterrestre parti à la recherche de son collègue, Gurb, qui a disparu dans la circulation terrestre dissimulé sous les traits de Madonna, ce court roman est un petit bijou! C'est drôle à souhait et j'ai vraiment ri beaucoup mais ce n'est pas que son humour dévastateur qui rend ce petit roman si délectable, c'est surtout à vrai dire, la justesse et le cynisme avec lesquels Eduardo Mendoza nous fait redecouvrir Barcelone, les espagnols et l'espèce humaine en général, dans le yeux de cette créature venue d'ailleurs, qui sont jouissifs! Ça se lit vite et bien, ça fait plaisir et ça incite à méditer : que du bon! Jetez-vous dessus sans hésiter!

Commenter  J’apprécie          180
Trois vies de saints

Un court roman et deux nouvelles sont rassemblés dans ce volume. Comme s'en explique Eduardo Mendoza dans un prologue intéressant les convergences entre ces trois narrations ne sont pas évidentes à repérer. Ses trois personnages principaux auront un destin hors du commun, d'une certaine façon exemplaire, mais en dehors de tout critère moralisateur.



« La baleine » est celui des trois textes qui m'a le plus convaincu. C'est le plus long mais de mon point de vue le plus romanesque. Il se passe à Barcelone en 1952. Se tient dans la ville cette année là un congrès eucharistique mondial. le narrateur est un jeune garçon dont la riche tante Conchita héberge à son domicile, pour cette occasion, un évêque d'Amérique du sud. Mais rien ne se passera comme prévu et l'évêque devra rester en Espagne…



« La fin de Dubslav » met en scène un homme proche de la trentaine qui, entretenu par sa mère qui est un médecin renommé, passe sa vie à voyager après avoir fait des études jamais terminées. Il ira en Afrique. Il a souffert de deux crises, de nature indéterminée, mais qui l'ont amené aux portes de la mort.



« Le malentendu » dont il est question dans cette dernière nouvelle est de nature littéraire. Antonin Cabrales Pellejero, jeune délinquant, se retrouve en prison. Pour obtenir une remise de peine il s'inscrit à un cours de littérature dispensé par une jeune mère de famille en mal d'emploi, Inès Fornillos. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'est guère brillant. Pourtant il se fera un nom dans le monde littéraire…



L'écriture d'Eduardo Mendoza est toujours aussi ensorcelante, ici peut être parfois un peu verbeuse tant ses personnages ont de raisons de devoir se justifier. Mais ça reste de l'excellente littérature, audacieuse et prenante.

Commenter  J’apprécie          170
Les égarements de Mademoiselle Baxter

Les nouvelles aventures du détective fou de Mendoza.



Si vous avez aimé "Le Mystère de la crypte ensorcelée" ou "Le Labyrinthe aux olives", vous devriez apprécier pareillement ce livre-ci. C'est désaltérant et savoureux comme à l'accoutumée.



Seul bémol, Mendoza divise son histoire en deux séquences séparées de plusieurs années et ce n'était guère utile, cela fait perdre le rythme.



Mais pour le reste, avis aux amateurs du genre susdit, c'est un très bon cru.
Commenter  J’apprécie          170
Une comédie légère

Monsieur Prullas, auteur de pièces de théâtre, je vous aime bien, vous avez évolué au fil des pages et ce fut agréable de vous suivre et de rencontrer vos amis, notamment votre metteur en scène et votre comédienne fétiche, premier rôle dans chacune de vos pièces. Mais voilà une page se tourne et votre théâtre n'est plus dans l'air du temps.

Vous avez fait un beau mariage, avez de beaux enfants et ce qui ne gâte rien, votre belle famille assure votre aisance financière, vous permettant ainsi d'écrire en toute quiétude et de profiter de la vie... dès que l'occasion se présente ! Une belle rousse pendant les vacances estivales... Alors que vous rentrez à Barcelone, laissant la famille en vacances, une petite débutante de la troupe ! Coquin !

Il n'empêche, vous avez un bon esprit et êtes fidèle (en amitié).

Mais voilà, vous allez être confronté à un ennui de taille : une de vos connaissances a été assassinée et vous êtes l'un des suspects. Alors vous allez découvrir d'autres visages, moins avenants, et tenter de résoudre ce meurtre avant que les portes des geôles ne se referment sur vous.

Ce roman dresse un portrait de la vie des espagnols à la fin des années 40 sous le franquisme (corruption, marché noir, pénurie...). En outre, l'auteur évoquera divers sujets au travers du roman : le procès Krupp qui s'est tenu à Nuremberg, le rôle du clergé, les avancées de la psychanalyse, le nouveau théâtre français de l'absurde, l'avancée du cinéma _comme annonçant la mort du théâtre ?

J'ai bien apprécié toutes ces évocations. Et finalement, je regrette peut-être cette énigme policière, car elle ne m'a pas convaincue. Mais tout le reste était fort agréable, alors que nous assistions aux répétitions de votre pièce, je me disais que votre vie Monsieur Prullas, était digne d'une pièce de théâtre à mi-chemin entre la comédie, l'absurde et le drame.
Commenter  J’apprécie          170
Sans nouvelles de Gurb

Genre : Roman humoristique tenu sous la forme d’un journal - A la recherche du Gurb perdu



Le narrateur est un extra terrestre, en mission sur Terre.

Il a atterri dans son vaisseau spatial avec son subordonné (le Gurb du titre)

Il envoie celui ci en mission pour découvrir la terre et surtout les moeurs de ses habitants.

Ces extraterrestres ont la particularité de pouvoir prendre une apparence humaine

Il faut donc vous imaginer Gurb sous les traits passe-partout de Madonna :-)

Quant au narrateur, il va prendre des traits différents tous les jours (car il se lance à la recherche de Gurb qui disparaît des le début de sa mission)

Le narrateur n’ a aucune idée du fonctionnement des humains et cela donne des situations pétillantes et inattendues du fait de sa naïveté et de son franc parler.



C’est un livre qui m’a bien fait rire par son comique de situation et de répétition.

Je pense être passée à côté de pas mal de gags (car je n’ai pas fait espagnol et il me manque des références culturelles autour de l’histoire espagnole)

Sur ce je vous quitte, j’ai des beignets à finir et Madonna m’attend...
Commenter  J’apprécie          160
Les aventures miraculeuses de Pomponius Fla..

Gonflé ! Et fortement érudit.

Je ne veux pas trop vous en dévoiler sur l’intrigue, pour ne pas vous gâcher l’effet de surprise de cette intrigue remarquablement construites, où chaque péripétie est à sa place, sans excès. Le propre de la véritable érudition est de passé tout seul, sans effet de manche, avec une écriture limpide, drôle, qui appelle un chat un chat, et une hétaïre, une hétaïre.

Pomponius écrit donc une lettre à son meilleur ami pour lui raconter ses tribulations en Palestine, et il n’est pas déçu de son voyage. Philosophe, mais pas passif, il est amené à enquêter pour innocenter un intègre charpentier, à la demande du jeune fils de celui-ci. Comme il n’est pas juif, il n’a pas les mêmes scrupuleuses règles que le condamné et peut se permettre quelques libertés dans son enquête, y compris celle de faire tourner en bourrique un humble porte-enseigne aussi baraqué que naïf. Comme il est romain, de l’ordre équestre qui plus est, il bénéficie d’une certaine impunité face à ses démarches un peu hasardeuse. Je me permets tout de même un petit spoiler : il bénéficie aussi d’aides en haut lieu.

Drôle et réaliste, émaillé de mythe et de récits érudits, les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus est un roman policier non conventionnel, un roman historique pas barbant, une biographie non pontifiante, qui compose une oeuvre majeure, d’un écrivain qui ne l’est pas moins.
Commenter  J’apprécie          160
Bataille de chats : Madrid, 1936

Anthony Whitelands est un anglais expert en peinture espagnole, en voyage à Madrid sur la requête d'une famille d'aristocrate. Nous sommes en 1936, l'Espagne se déchire, une révolution se prépare, sans savoir si elle sera fasciste ou communiste, et Franco pointe le bout de son nez. Le duc de la Igualada espère revendre sa collection à l'étranger et obtenir une somme d'argent suffisante pour s'expatrier. Anthony est chargé de l'expertise de la collection, travail légal sur le fond, mais mal vu par les autorités qui refusent de voir les œuvres d'art quitter le pays. La discrétion est donc de mise.



C'est sans compter sur le caractère d'Anthony : d'une naïveté désespérante, il se laisse entraîner dans toutes sortes d'intrigue sans s'en rendre compte. Il devient ainsi ami avec le chef de la Phalange, un groupe fasciste, reçoit sur les bras une jeune prostituée et son enfant, sera en ligne de mire des renseignements espagnols, et attirera l'attention des services communistes, persuadés que cet individu fourré dans tous les mauvais coups doit forcément cacher quelque chose. Ses amours, humaines ou artistiques, l'empêcheront de quitter l'Espagne au plus vite, comme le bon sens le lui recommande.



Le personnage d'Anthony devient vite agaçant, et l'intrigue est un peu confuse. Mais l'intérêt du roman tient dans les sujets traités, qui compensent largement ces défauts : la situation politique de l'Espagne à l'aube de la guerre civile, et la vie du peintre espagnol Velazquez au XVIIè siècle. À lire plus pour s'instruire que pour se divertir.
Commenter  J’apprécie          160
Sans nouvelles de Gurb

Un vaisseau extra-terrestre se pose dans une ville de Catalogne. Gurb, parti sous des traits humains explorer la faune locale, tarde à revenir. Après vingt-quatre heures d'attente, il décide de partir à son tour découvrir les merveilles humaines, et, accessoirement, retrouver son coéquipier, mission qu'il oublie cependant assez rapidement.



Ce petit roman alterne des passages d'humour délicieusement absurde, d'autres beaucoup plus faciles et sans grande originalité, et des « private jokes » espagnoles que je n'ai, faute de connaissances appropriées, pas vraiment pu apprécier. Un livre distrayant, mais avec un intérêt qui a joué les montagnes russes.
Commenter  J’apprécie          150
Le Mystère de la crypte ensorcelée

Si vous avez envie de lire un polar classique, passez votre chemin.

Par contre si vous cherchez dépaysement et surprise ce roman est peut être fait pour vous.

Il s'agit bien d'un polar : il y a une disparition inquiétante puis un meurtre et une enquête mais l'enquêteur n'est pas comme les autres : il s'agit d'un homme qui depuis cinq ans est enfermé dans un hôpital psychiatrique. (Il n'a pas de nom)

Le policier offre un marché au narrateur : sa liberté contre une enquête sur la disparition d'une jeune fille de 15 ans dans un lycée tenu par le clergé.

On comprend rapidement que le narrateur n'est pas fou du tout (juste un peu spécial, ce qui lui a suffit de se retrouver en hôpital psychiatrique, sous le règne de Franco)

L'intrigue policière n'est pas le plus intéressant, c'est l'opinion des personnages qui vaut le détour dans cette Espagne qui vient d'enterrer Franco (l'action se passe à Barcelone en 1977).

D'abord la gouaille du narrateur est très prenante, il est débrouillard (même si les situations rapportées sont fantaisistes, voire absurde), ensuite il rencontre des dizaines de personnages qui ont tous un avis sur Franco et son régime. Ils peuvent parler maintenant : le tyran est mort ! N’empêche c’était mieux avant !

Commenter  J’apprécie          140
Le roi reçoit

Comme le temps passe ! La ville des prodiges, le livre qui a imposé Eduardo Mendoza, date de 1988 (parution française) et depuis, l'auteur catalan nous a régalé régulièrement de ses histoires parfois loufoques, dans un style élégant où l'humour n'était pas le moindre de ses atouts. Mais sans nouvelles depuis 2015 et l'âge aidant (78 ans), il y avait à craindre que Mendoza n'ait plus le feu sacré et ne produise plus rien de neuf. Sauf que, sans crier gare, Le Seuil nous offre enfin Le roi reçoit, premier volet d'une trilogie qui devrait nous téléporter par la suite vers Tokyo puis Moscou. En attendant, l'opus qui vient de paraître se partage entre Barcelone et New York, de la fin des années 60 à 1973, dans les pas d'un journaliste devenu fonctionnaire, dont les aventures s'inspirent beaucoup de la jeunesse d'Eduardo Mendoza, sans qu'il s'agisse d'une autobiographie, stricto sensu. Le héros du livre, plutôt du genre contemplatif et passif, n'est pas le plus flamboyant parmi ceux que le romancier a imaginé dans sa longue bibliographie mais son caractère "d'éponge" en fait un observateur avisé de l'évolution des sociétés américaine et surtout espagnole. C'est un livre en creux, qui passionnera en priorité ceux qui aiment l'écrivain depuis toujours, même si l'humour grinçant a fait place à une ironie un peu triste, qui est celle d'une certaine nostalgie. Pour quelques moments absurdes (les épisodes avec le "roi" de Livonie), les errements sentimentaux de son personnage principal et toujours cette écriture limpide, Le roi reçoit ne doit pas être négligé par les aficionados de la littérature espagnole, avec l'espoir que son éditeur français ne tarde pas trop à traduire son prochain roman au titre alléchant : El negociado del yin y el yang.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
Commenter  J’apprécie          140
Sans nouvelles de Gurb

Tiens un bouquin au titre étrange avec un petit dessin de Keith Harring sucite mon intérêt!





Un rapide coup d'œil sur le 4eme de couv suffit attiser ma curiosité au point de me plonger dans le bazar.. 





''C'est ti-par Bernard'' comme dirait l'autre! 





Fraîchement débarqués sur notre planète, je retrouve donc Gurb et son chef, enfin Gurb pour pas longtemps puisque sitôt métamorphosé en Madonna, il file dans la bagnole d'un autochtone décrite ainsi ''moyen de locomotion d'une grande simplicité structurelle mais d'une grande complication de maniement, dénommé Ford Fiesta dispose de quatres roues parallèles remplies d'air fétide.''





 Son supérieur, héros non nommé, va consigner sous forme d'entrées dans son journal le rapport de sa mission d'exploration, et l'absence de Gurb, va être propice à la découverte de cette super ville qu'est Barcelone. 





La découverte de la ville et observation de notre mode de vie par l'extra terrestre va faire l'objet de réflexions très amusantes sur notre quotidien, petite chronique martienne satirique de notre société, c'est habile et bien pensé. Ajoutons à cela un comique de situation qui rend le premier tiers de la lecture très jouissif, mais la redondance du comique de répétition fait faiblir un peu le sourire et  rend le reste du récit un peu mouligasse. 





Comique de répétition un peu fatiguant  et surabondance de personnages espagnols auxquels je ne suis pas familier ont encore un peu alourdi la lecture jusqu'à une troisième partie plus légère qui va clore ce récit assez rapidement et ce d'une bien belle façon, on retrouve le panache du début !





J'ai reposé ce bouquin avec la babine légèrement retroussée mais que d'un côté, genre demi sourire modeste après le passage par chez nous de ces deux allumés de la soucoupe. 











Commenter  J’apprécie          140




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Eduardo Mendoza Voir plus

Quiz Voir plus

Découvrez Eduardo Mendoza en vous amusant

Je commençais à m'inquiéter, j'étais sans nouvelles de ...?... depuis maintenant plusieurs jours. Pas de lettres, pas de SMS, pas d'appels. Rien, Nada !

Blurb
Gurb
Glub
Glurb

10 questions
19 lecteurs ont répondu
Thème : Eduardo MendozaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}