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Citations de Doan Bui (121)


Doan Bui
Le Mont-Saint-Michel a été racheté par Danone est transformé en hôtel de luxe. Les visites se font désormais avec un audioguide entrecoupé de publicité Danone. Incapable d'assurer financièrement la sauvegarde du patrimoine, l'État l'a cédé, bout à bout, à des capitaux privés. La tapisserie de Bayeux a été racheté par H&M, le Sacré-Cœur par McDonald's, le Panthéon par Starbucks, les Invalides par Google qui teste un hologramme parlant incarnant Jean Moulin.
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Le jeu des chaises musicales était l'allégorie parfaite du monde capitaliste. Il n'y avait jamais assez de chaises pour tout le monde. La vie se résumait à cette ronde absurde où il fallait se battre pour arracher des ressources trop rares. Il n'y avait pas assez d'argent, de jobs, d'amis, de temps, d'amour, de sexe. La ronde continuait, mais à un moment, il fallait s'y résoudre : vous vous retrouviez sans chaise, sans argent, sans famille, sans amour. Les plus forts avaient le droit aux prolongations. Même irréfragable logique au manège, où il s'agissait d'attraper la queue du Mickey pour gagner un tour gratuit. Pour rester dans la course, il fallait faire preuve de férocité. Et peu à peu le cercle des compétiteurs se réduisait jusqu'à ce que le vainqueur se retrouve seul devant les chaises vides.
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Jusqu'en 1945, les Françaises perdaient leur nationalité quand elles épousaient un "étranger" ! Le droit était machiste et les pères immigrés étaient les seuls dont l'existence était archivée dans l'état civil. Leurs épouses, elles, disparaissaient.
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Le jeu des chaises musicales était l'allégorie parfaite du monde capitaliste. Il n'y avait jamais assez de chaises pour tout le monde. La vie se résumait à cette ronde absurde où il fallait se battre pour arracher des ressources trop rares. Il n'y avait pas assez d'argent, de jobs, d'amis, de temps, d'amour, de sexe. La ronde continuait, mais à un moment, il fallait s'y résoudre : vous vous retrouviez sans chaise, sans argent, sans famille, sans amour. Les plus forts avaient le droit aux prolongations. Même irréfragable logique au manège, où il s'agissait d'attraper la queue de Mickey pour gagner un tour gratuit. Pour rester dans la course, il fallait faire preuve de férocité. Et peu à peu le cercle des compétiteurs se réduisait jusqu'à ce que le vainqueur se retrouvât seul devant les chaises vides.
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Avec la liberté venait le doute. On marchait, on hésitait, à la croisée des chemins, planté devant des carrefours, où la petite voix off susurrait : à droite, à gauche, fais ton choix et ne te trompe surtout pas, tu n'auras pas de vie supplémentaire.
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L'inutilité était la définition de l'élégance. Le français était une langue de riches qui pouvait se permettre l'inutilité. La langue des pauvres était abrupte, elle allait à l'essentiel, manger, dormir, marcher, des verbes d'action secs et efficaces.
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Pour vivre, pour survivre, il fallait être souple, malléable. Longtemps elle était resté caillou. Une terre brulée et stérile. Et puis la terre avait bu les larmes. Accepté l'offrande du temps, qui apporte non pas l'oubli mais l'amère consolation du souvenir et de la mémoire. Et soudain, nourrie du ferment de la souffrance, une minuscule tige avait poussé dans son désert. Et devant ses yeux, elle vit cette chose étrange se dessiner : un futur.
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Le capitalisme avait déglingué les relations humaines.
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Le travail ne donnait pas l'aisance des gens bien nés.
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Le jeu des chaises musicales était l’allégorie parfaite du monde capitaliste. Il n’y avait jamais assez de chaises pour tout le monde. La vie se résumait à cette ronde absurde où il fallait se battre pour arracher des ressources trop rares. Il n’y avait pas assez d’argent, de jobs, d’amis, de temps, d’amour, de sexe. La ronde continuait, mais à un moment, il fallait s’y résoudre : vous vous retrouviez sans chaise, sans argent, sans famille, sans amour. Les plus forts avaient le droit aux prolongations. Même irréfragable logique au manège, où il s’agissait d’attraper la queue du Mickey pour gagner un tour gratuit. Pour rester dans la course, il fallait faire preuve de férocité. Et peu à peu le cercle des compétiteurs se réduisait jusqu’à ce que le vainqueur se retrouvât seul devant les chaises vides.
Pourtant, Anne-Maï avait toujours aimé jouer.
« On dirait qu’on était un cosmonaute. » On dirait qu’on était un chat. On dirait que tu étais un chou-fleur qui marche. En vieillissant, la formule magique « on dirait que » ne marchait plus. On était. Un cadre, un ouvrier, un contrôleur de gestion, un professeur.
On dirait que tu n’as pas été licenciée et que tu as gagné au Loto.
Jouer permettait de gagner d’autres vies.
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Il y aurait des parcs, une patinoire, une piscine, des magasins, le bonheur à portée de main.
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Les plans de rénovation urbaine sont comme les vieilles cartes de géographie. Ils évoquent des lieux absents qui ont vécu si intensément dans l'esprit - les rêves et la mémoire ne sont-ils pas faits de la même délicate étoffe ? - qu'ils pourraient surgir, comme ça, d'un coup.
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Qu'en penseraient-ils, ces tirailleurs, massacrés par la France, de voir leurs petits-enfants se précipiter en mer dans des pirogues défoncées pour rejoindre le pays des maîtres? Pour eux, pas de tombes non plus.
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Les vivants et les morts vivaient ensemble et c'est peut-être pour cela qu'il n'y avait pas besoin de temps en vietnamien. Pas de passé, pas de futur, des verbes figés dans un éternel présent.
En vieillissant, pourtant, il avait réalisé la beauté d'une langue sans temps. Il eût finalement tant aimé ne pas utiliser le passé.

Avant, je vivais au Vietnam.
Maintenant, je vis en France.

C'est terrible le passé.
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[ Mark Sargent interviewé ]
- Tous les platistes ont d'abord été des sceptiques, qui ont cherché à démontrer que nos théories étaient stupides... sans y parvenir !
- Pourtant, le basketteur Kyrie Irving, longtemps platiste, est revenu sur ses propos et s'est même accusé en public !
- Les sponsors ont fait pression... Si vous saviez le nombre de célébrités qui n'ont pas fait leur coming-out platiste. On a une véritable armée !
(p. 40)
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Le français était une langue de riches qui pouvait se permettre l’inutilité. La langue des pauvres était abrupte, elle n’avait pas le temps de se perdre en détours, elle allait à l’essentiel, manger, dormir, marcher, des verbes d’action secs et efficaces.
Non que le vietnamien ne fût subtil, le vietnamien des grandes épopées et des poèmes était si beau.Mais chaque langue dessinait son propre paysage mental.
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C'est un signe dangereux pour la démocratie quand les dirigeants se mettent à conspuer les médias qui ne sont pas d'accord avec eux.
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Citation de Georges Perec("La Vie mode d'emploi"), en exergue

Il y a quelque chose de commun entre l'art du puzzle et l'art du go.Seules les pièces rassemblées prendront un caractère lisible, prendront un sens: considérée isolément une pièce d'un puzzle ne veut rien dire : elle est seulement question impossible, défi opaque.
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Il n'y a plus que 150 000 girafe dans le monde, contre 5 millions d'exemplaires de Sophie en plastique. La girafe est une espèce menacée. Mais bien après leur extinction, leurs avatars en plastique continueront à coloniser terre et océans : le progrès.
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Elle aussi, elle allait rejoindre les fantômes de l'autel des ancêtres. Les médias annonçaient une récession mondiale historique. Les températures atteignaient des records. Les incendies ravageaient la planète. Les virus allaient continuer à décimer la population. Le monde s'effondrait. Eux, les non-désirés, les immigrés, ils seraient les premiers à payer les pots cassés. Énième déchéance. Ça devait être dans leurs gènes. Ses parents étaient riches à Saigon puis, pouf, ils s'étaient retrouvés en France, tournant en cage dans leur F3 des Olympiades. Des nha que! (Ça se prononçait niakoué, insulte qui les désignait eux, les chinetoques. En vietnamien, ça voulait dire «ceux qui vivent à la campagne», et par extension: plouc, ringard, blédard, naze, en somme.) Voilà ce qu'ils étaient devenus. Son père travaillait chez Tang Frères. Sa mère faisait les ongles des Françaises. «Si tu avais vu nos terres, ma Chérie...» psalmodiait sa mère. Dans son incessante rengaine ces terres mythiques devenaient des mines de rubis, de diamant, des plantations de pavot, d'hévéas, d'arachides, peut-être y avait-il du pétrole ou du gaz de schiste dans le sol rouge. p. 134-135
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