En ville, on fait tellement de choses qui peuvent sembler absurdes quand on ne les connaît pas. Faydé est à la fois éblouie par le confort et le luxe qu’elle découvre et effrayée à l’idée de ne pas faire les choses correctement.
Toutes les personnes de ce village ont subi les mêmes dommages. Chrétiens, animistes ou musulmans. Les bandits ne font aucune différence ! Envoie-moi ta fille, que je la bénisse et que je lui donne mes derniers conseils. Et toi, prie ! Prie pour que le Seigneur entende tes plaintes, pour le bonheur de tes enfants et pour la tranquillité de ton esprit. Celui qui fait confiance à Dieu ne sera jamais égaré !
Le cœur d’une mère peut-il avoir ne serait-ce qu’un instant de répit ? Mais même avoir peur est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. Laisse partir ta fille, Kondem. De toute façon, que tu le veuilles ou non, elle s’en ira. Et ne pleure pas. Il faut souvent en sacrifier un pour que les autres survivent.
Laisse partir ta fille. Tu as besoin de son salaire. Comme nous tous. Nous dépendons de ce que nos enfants peuvent rapporter de ces emplois en ville. Cesse d’ignorer la réalité. Même les aveugles, à un moment donné, sont obligés d’ouvrir les yeux.