Déborah Ducasse

«Les relations, ça a toujours été compliqué pour moi, et j'ai tellement été déçue...»
Julie se décrit comme une personne très entière, en tout ou rien, blanc ou noir. Elle s'investit souvent rapidement et intensément dans les relations, donne beaucoup d'elle- même et attend que la relation soit complice et fusionnelle.
Et malheureusement, après une période merveilleuse, l'autre personne déçoit, n'est pas à la hauteur de l'investissement de Julie. La relation prend alors généralement fin, ou se poursuit avec de nombreux hauts et bas. Les relations sont une vraie source de souffrance chez Julie, elle y consacre énormément de temps et d'énergie (souvent en ruminations !). Les relations proches sont si importantes que la peur qu'elles s'arrêtent est tout aussi importante. La peur de l'abandon... cette peur de l'abandon qui conduit parfois Julie à faire des choses qu'elle se reproche par la suite, qui diminuent son estime d'elle-même.

Or, comment avoir la vie que l'on veut quand on ne sait pas la vie que l'on veut ? Comment saisir des opportunités quand on ne sait pas ce qu'est une opportunité pour soi ?
Brownie Ware, une infirmière australienne, travaillait dans une unité de soins palliatifs. Elle passa plusieurs années à interroger les personnes en fin de vie au sujet de leurs plus grands regrets. Et savez-vous ce qui revenait le plus ? 95 % des personnes en fin de vie déclarent : «Je regrette de ne pas avoir vécu une vie en accord avec moi-même, en accord avec ce qui est vraiment important pour moi.»

Une personne vient vers vous, épuisée, emplie de déception, en vous expliquant qu'elle marche depuis des années, sans avoir réussi à se diriger vers l'endroit où elle voulait se rendre.
«Où veux-tu aller ?», lui demandez-vous.
À votre grande surprise, elle vous répond : «Je ne sais pas.»
Réponse surprenante ? Et pourtant...
Nous ressemblons, pour la plupart d'entre nous, à cette personne. Nous sommes insatisfaits de la vie que nous vivons, mais nous ne savons pas quelle vie nous voulons vivre, ce qui est vraiment important pour nous.

L’émotion n’est pas un problème, c’est le sentiment d’identité à partir duquel cette émotion est vécue qui peut être problématique (et rendre l’expérience émotionnelle problématique, perturbée). Par exemple, ce n’est pas la peur qui est un problème. La peur est simplement une émotion désagréable qui indique qu’il y a un danger, et qui implique de changer quelque chose, car elle signale une menace sur quelque chose, qu’on considère comme précieux et important !