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Citations de Czeslaw Milosz (40)


Confession

Seigneur Dieu, j'ai aimé la confiture de fraise
Et la sombre douceur du corps féminin.
Comme aussi la vodka glacée, les harengs à l'huile,
Les parfums : la cannelle et les clous de girofle.
Quel prophète puis-je donc faire ? Pourquoi l'esprit
Aurait à visiter quelqu'un de pareil ? Tant d'autres
A bon droit furent élus dignes de confiance.
Mais moi qui me croirait ? Car ils ont vu
Comme je me jette sur la nourriture, vide les verres,
Et regarde avidement le cou de la serveuse.
En défaut et conscient de l'être. Désireux de grandeur,
Sachant la reconnaître où qu'elle soit,
Et pourtant d'une vue pas tout à fait claire.
Je savais ce qui reste pour les moindres comme moi :
Le festin des brefs espoirs, l'assemblée des fiers,
Le tournoi des bossus, la littérature.
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" Est-il vrai que les Américains sont tellement bêtes ? " m'a-t-on demandé souvent à Varsovie.... Cette question montre assez clairement l'attitude qui règne dans les démocraties populaires en ce qui concerne l'Occident : elle se caractérise par une grande somme de déceptions et un reste d'espoir.

(page 49).
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Czeslaw Milosz
Don


Jour si heureux.
Le brouillard était tombé tôt, je travaillais au jardin.
Des colibris s’arrêtaient au-dessus de la fleur du chèvrefeuille.
Il n’y avait rien sur terre que j’aurais voulu posséder.
Je ne connaissais personne qui aurait valu d’être envié.
Le mal qui était advenu, je l’oubliais.
Je n’avais pas honte d’être celui que je suis.
Je ne sentais dans mon corps nulle douleur.
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Czeslaw Milosz
Solitude, ma mère, redites-moi ma vie.
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Mais parfois, il est hanté par cette pensée que le diable à qui l'on vend son âme tire sa force des hommes eux-mêmes, et que le déterminisme de l'histoire est une création des cerveaux humains.
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Czeslaw Milosz
LES SECRÉTAIRES



je ne suis que le secrétaire d’une chose invisible,
Qui m’est dictée, et à quelques autres avec moi.
Inconnus les uns des autres, nous parcourons la terre,
Sans comprendre grand-chose. On commence à mi-phrase,
On s’arrête aussi sec. L’ensemble un jour constitué
N’est pas notre affaire, aucun de nous ne le déchiffrera.
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Ce qui fut grand paraît petit.
Les royaumes se fanent comme bronze enneigé.

Ce qui nous atteignit cesse de nous atteindre.
Les terres célestes tournent et resplendissent.

Étendu dans l'herbe sur la berge d'un fleuve,
Comme il y a bien longtemps, je lance mes navires d'écorce.
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Les gens, on ne les voit pas dans ma lunette de campagne.
On entend le crépitement, en rafales, des armes légères.
Mais je sais ce que nous détruisons. Les petites choses personnelles.
Des générations de tapis. L'antiquité des confitures.
L'odeur des médicaments pour la bronchite. Les consoles. Les peignes,
Les tasses et les vases. Les robes dans la naphtaline.
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«Je rêvais toujours la neige et les bois de bouleaux.
Là où il n'y a pas de saisons, on ne sent pas s'écouler le temps.
Ici c'est - vous verrez - la montagne magique.»
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[...] le véritable opium du peuple, c'est de croire au néant après la mort. L'idée que nous ne serons pas jugés pour toutes nos saloperies, nos déchéances, nos lâchetés, nos crimes est une immense consolation.
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BEAUVOIR, Simone de. – Je ne l’ai jamais rencontrée, mais mon antipathie n’a pas faibli après sa mort, alors qu’elle est en train de glisser rapidement dans les notes en bas de page de l’histoire de son temps.
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- Pourquoi les autres sont-ils heureux, et moi non ?
- Parce que, mon cher, il est donné à chacun un certain fil - son destin. Ou bien ou en attrape le bout, et alors on se réjouit parce qu'on fait ce qu'il convient de faire. Ou bien on ne l'attrape pas. Toi, tu n'as pas réussi. Tu n'as pas cherché ton propre fil, tu as regardé autour de toi, celui-ci, celui-là, pour être comme eux. Mais ce qui est le bonheur pour eux, pour toi c'est le malheur.
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La peur dans Varsovie occupée par les Allemands connut différentes phases et différents degrés (…) Mais j’étais le plus souvent secouru par l’idée que j’avais un pacte secret avec une Force qui me protégerait (…) La décence ordonne qu’épargné par des épreuves qui eussent dépassé mes forces, je croie en Dieu. Par gratitude.
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La connaissance suffit-elle?

Il fut un temps où je croyais qu'i suffit d'être conscient pour éviter la répétition, autrement dit, pour éviter de connaître le même destin que celui des autres mortels. Quelle absurdité! Et pourtant, séparer la connaissance du corps, lui attribuer un pouvoir magique - il suffirait de savoir pour métamorphoser le destin - n'est pas une idée si stupide.
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Les mouchetures de la lumière sur le sous-bois, le bruissement dans les hauteurs l'apaisaient, il cessait de penser à lui. Là, il n'avait plus d'examen à passer devant personne, personne n'attendait rien de lui, il ne cherchait rien, il avançait le plus doucement possible, s'arrêtait et se réjouissait de voir que diverses créatures ne remarquaient pas sa présence.
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Me suis-je trompé de maison ou de rue
Ou peut-être d'escalier ? Pourtant c'est bien ici
Qu'autrefois je venais chaque jour.
Je regardai par le trou de serrure
La cuisine - semblable et dissemblable.
Et je portais, serré sur un rouleau,
Un ruban de plastic, étroit comme un lacet ;
C'étaient tous mes écrits de ces longues années.
Je sonnai, incertain si j'entendrais ce nom.
Elle se tint devant moi, dans sa robe safran,
Inchangée, me saluant d'un sourire, sans une larme du temps.
Au matin, les mésanges bleues chantaient dans le cèdre.
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Savoir que des enfants lisent dans des manuels scolaires des poèmes de moi qui ont été sélectionnés de manière à dissimuler le pessimisme que renferme ma poésie me donne des remords.
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En voulant justifier des actes considérés jusque-là comme blâmables, on changea le sens ordinaire des mots.
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Czeslaw Milosz
Toi qui as fait tant de mal à un homme simple
En éclatant de rire à la vue de sa souffrance
Ne te crois pas sauf
Car le poète se souvient
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Et maintenant, remarquons un trait de son caractère : il se mettait à dessiner des arcs, mais tout d'un coup il s'arrêtait et déchirait son papier. C'est que ses arcs, il les aimait, et il lui était en quelque sorte venu à l'esprit que ce qu'on aime, il ne faut pas le représenter, que cela doit rester absolument secret.
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