Citations de Corinne Maier (206)
Sollers est l'homme de l'infini(c'est aussi le nom de sa revue):ce Frégoli de la pensée traîte de littérature,d'histoire,de moeurs,de télévision,de théologie,de psychanalyse,de pornographie,de philosophie.C'est dire qu'il est avant tout prophète,et il émaille modestement son discours de phrases du genre:"J'ai un peu d'avance sur les évènements,c'est tout".Gourou de la pensée(option XVIII° siècle),il pourfend "la France moisie" et la répression (sexuelle,intellectuelle) qui y règne.Ancien maolâtre devenu ultra-influent,ce tyranneau lutte avec la dernière énergie contre un ordre établi qu'il incarne à merveille.Eh oui,il est bien difficile d'être à la fois un homme évadé et un garde-chiourme.
Toto Logie
-Comment dit-on bonjour dans les colloques,dans les revues dont vous vous occupez? Dans le sociolecte* des intellos,ces gens qui utilisent un langage qui n'est pas toujours accessible à tous,comment se salue-ton?
Anna Coluthe
-Vous évoquez le protocole* de politesse qui code* les interrelations entre locuteurs* et allocutaires*?
*sociolecte:la langue d'un groupe
*protocole:une règle
*coder:organiser
*locuteur:celui qui parle
*allocutaire:un interlocuteur
En fait, la famille moderne est une prison repliée sur elle-même, basée sur l'enfant. La famille, ce sont des engueulades sous le sapin de Noël, des " minutes de vérité " pénibles avec votre belle-mère alors que vous n'avez rien demandé, des haines recuites sur plusieurs générations, des secrets de famille honteux que personne n'ose évoquer mais qui pèsent sur tous. La plupart des meurtres et des actes pédophiles ont lieu dans le cadre familial, c'est tout de même à méditer. Toute famille est un nœud de vipères inextricable.
Je détrônerai Dieu et j'abattrai le capitalisme.
Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.
Maintenant, imaginons que le projet qu'on vous a confié ait sombré dans un océan manifeste d'incapacités, d'incompétences, de gaspillage. Vous avez échoué. Vous resterez serein. Pas d'excuses ni de bafouillages. Candide, parmi des ruines fumantes où rodent chacals et vautours, vous répéterez : "Je ne croyais pas, je n'imaginais pas, je ne prévoyais pas, je ne m'y attendais pas."
Sur le plan géographique le cadre de base n’est pas davantage mobile. Son rêve n’est pas de déménager tous les trois ans, mais plutôt d’acheter un pavillon dans une banlieue résidentielle de Paris, d’abord à Chaville, puis plus tard, grâce à l’ascenseur social, au Vésinet, qui est pour lui le fin du fin de la réussite. Une fois endetté sur vingt ans pour acquérir son « sam suffit », il ne désire plus guère bouger. Par chance son domicile est proche de la Défense, quartier des affaires hideux et sans âme digne du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley : notre esclave du tertiaire pourra donc être « mobile » sans déménager, car la défense lui procure d’innombrables « opportunités » en terme d’emplois. S’il a de la chance, il pourra même limiter la mobilité à des changements de tours ou à des transferts d’étage : il commencera au 7 éme étage de la tour Gan, puis enchaînera sur le 25 éme niveau de la même tour avant d’être muté à la tour Ariane, 32 éme étage ; puis retour au siége, 25 éme étage, avant de prendre une retraite bien méritée. Bouger c’est bien fatiguant.
N’oubliez pas que Freud, mon nom, signifie « joie ».
Avoir des enfants, n’est-ce pas le moyen le plus banal d’être immortel ?
Vouloir à tout prix se reproduire est un souhait d’une banalité consommée. Mais il faut croire que faire comme tout le monde et imiter son voisin sécurise. Etre “inclus” dans la société, aujourd’hui, c’est avoir un emploi et/ou faire un enfant. Engagez-vous, engagez-vous.
Souvenez vous que l'intello aime les livres que l'on ne lit que d'une main,non pas parce qu'il se livre à l'onanisme,mais parce qu'il aime prendre des notes.
De jeunes thésards en sont réduits à vendre leur cervelle sur internet;le site eBrain fait étalage de dizaines de chercheurs à prix bradé.On solde, tout doit disparaître,même l'intelligence;faute de trouver preneur,celle-ci ne manquera pas de s'autodétruire.
[Le terme employabilité] ne signifie rien d'autre que l'aptitude à convaincre les autres qu'on peut et qu'on doit être employé! Pourquoi faut-il les convaincre? Parce que dès lors que tout le monde est interchangeable, le cadre moyen s'efforce de se démarquer par rapport aux autres. Comment? Eh bien, par sa personnalité. La règle d'or du recrutement des cadres tient en une phrase: aujourd'hui on recrute les gens sur ce qu'ils sont et non sur ce qu'ils savent faire.
- D'où viennent mes nevroses... du sexe...
- Assez de ragots, occupez-vous de vos oignons, c'est moi qui suis payé pour m'occuper des votres.
Je m'appelle Karl Marx,
J'ai jadis été surnommé ... le Diable
Car j'ai voulu mettre à mort le capitalisme
Le rêve ne juge pas, ne calcule pas : il transforme.
J'ai voulu rivaliser avec le dieu des forces de la Nature. Epuisant ! j'ai du passer plusieurs semaines au lit tant j'étais... à la masse.
Le bonheur qu'on souhaite aux enfants, et qu'on leur promet, est une drôle de chose. D'abord, nul ne sait ce qu'est le bonheur. Est-ce le bien matériel? La réussite sociale? De la picole et des partouzes? A chacun de répondre comme il peut, car personne ne sait. Le bonheur est apparu au moment des Révolutions française et américaine, et est même inscrit comme droit dans la constitution américaine. "Le bonheur, une idée neuve en Europe", disait Saint-Just; ce quie st sûr, c'est qu'il est un produit de la démocratie, de la massification des modes de vie, et que chacun pense avoir droit à une part du gâteau. Dans un monde d'incertitude, pour reprendre la formule consacrée par les futurologues, il est normal de vivre dans le présent et de se regarder le nombril, c'est ce que Michel Onfray conseil à ses nombreux lecteurs.
L'expansion du mot a longtemps été soutenue par le progrès, puisqu'on croyait que le lendemain chanterait davantage que le présent. Mais aujourd'hui, promettre le bonheur à un enfant est la preuve d'une mauvaise foi caractérisée. Je ne vais pas vous faire un petit couplet sur l'état de la planète, mais il n'y a pas de quoi se réjouir. Trou dans la couche d'ozone, réchauffement climatique, ressources maritimes et forestières surexploitées, nous voilà bien. Et surtout vous voilà bien, vous les générations futures, car c'est vous qui aller payer l'addition. On vous refile un bâton merdeux, débrouillez-vous avec, et dites merci: vox parents ont tout fait pour que vous soyez heureux. Certes, ils n'ont pas essayé de changer le monde: ils étaient trop occupés à changer vos couches.
Les parent se démènent pour le bonheur de leurs enfants. Heu-reux. En fait les parents ne promettent pas le bonheur aux enfants, ils l'exigent d'eux. "Sois heureux" est une injonction féroce et obscène, à l'image du surmoi décrit par Freud, qui à la foi donne des ordres et impose de jouir. Jouir, déjà, c'est suspect: dans un système capitaliste, toute liberté aboutit toujours au même point, l'obligation universelle de jouir et de se donner en jouissance. "Profite de la vie, jouis, mon fils" est une injonction piégée. Car le parent dit en même temps à son enfant: "Fais pas ci, fais pas ça, fais plaisir à tes parents." Si quelqu'un vous assure qu'il ne veut que votre bonheur, méfiez-vous, car cette personne va forcément se sentir en droit de vous sermonner, vous donner des conseils, et tenter de vous faire faire ce que vous ne souhaitez pas. C'est du reste pour cette raison qu'éduquer est une mission toujours vouée à l'échec, ...
"Il est dangereux de laisser la psychanalyse aux mains des médecins."
"Le rêve ne juge pas, ne calcule pas : il transforme."