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Citations de Clemens Brentano (18)


Clemens Brentano
Chant des moissons



II

Extrait 8

Ce qui a mûri en ces lignes
Et y sourit en sa supplique
Ne troublera pas l’enfant :
La simplicité l’aura semé,
La douleur l’aura parcouru,
Le languir l’aura porté ;
Et quand le champ sera fauché,
Pauvreté ira par les chaumes
Pour chercher de ces épis,
Amour, qui pour elle a péri,
Amour, qui comme elle est rené,
Amour, qui bien voudra d’elle ;
En ce temps, très seule et très humble,
Qu’elle aura su prier la nuit,
Égrenant grain après grain,
Lorsque le coq aura chanté,
L’œuvre d’amour, la peine enfuie
S’inscriront sur ce calvaire :
Ô étoile et fleur, souffle et chair,
Peine, amour, temps, éternité !


/Revue Temporel N°15 20 Avril 2013
/Traduit de l’allemand par Nicolas Class
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La loi permet que les hommes qui se sont suicidés par mélancolie soient enterrés chrétiennement, tandis que ceux qui ont pris leur vie par désespoir doivent aller sur la table d'anatomie ; et parce que Gaspard a parlé lui-même de son désespoir, on sera forcé de l'envoyer à l'anatomie ; c'est le sort qui l'attend.
- C'est une loi bien extraordinaire, lui dis-je, car on pourrait à chaque cas de suicide entamer un procès sur sa cause : désespoir ou mélancolie, qui durerait si longtemps que le juge et les avocats en tomberaient au désespoir ou à la mélancolie, et seraient eux-mêmes transportés à la salle d'anatomie.
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Clemens Brentano
Chant des moissons



I

Extrait 4

Ne-m’oublie-pas, douce pensée,
Il sait bien ce que dit ton nom ;
Myrte des fiancées,
Abreuvé des soupirs,
Vous aussi, immortelles,
Il vous abattra toutes !
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !



Arme et trésor du vert printemps,
Sceptres d’or, corolles sans nombre,
Ô glaives et sagettes,
Ô lances et carreaux,
Crêtes, porte-drapeaux
D’innombrables ancêtres,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !


/Revue Temporel N°15 20 Avril 2013
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Clemens Brentano
Chant des moissons



I

Extrait 1

Il est un faucheur, c’est la mort,
Il fait les foins quand Dieu le veut ;
Vois-le fourbir sa faux,
Qu’elle brille en fauchant,
Car bientôt il te fauche,
Et tu le dois souffrir ;
Tu composeras sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !



Ce qui fleurit en ce jour d’hui,
Demain déjà sera fauché ;
Et vous, nobles narcisses,
Et vous, douces mélisses,
Liserons languissants,
Jacinthes des douleurs,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !


/Revue Temporel N°15 20 Avril 2013
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Clemens Brentano
Chant des moissons



I

Extrait 7

Avettes, laissez là les champs,
Tôt vos rayons seront brisés !
Et les fonts des délices,
Les regards, les soleils,
Ce miracle des astres

S’éteindront en ce temps
Et composeront sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !



Ô étoile et fleur, souffle et chair,
Peine, amour, temps, éternité,
Tressons cette couronne
Et lions cette gerbe !
Que nulle fleur ne manque !
Le Seigneur sur son aire
Comptera les grains un à un,
Garde-toi, belle fleurette !

/Revue Temporel N°15 20 Avril 2013
/Traduit de l’allemand par Nicolas Class
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Clemens Brentano
Chant des moissons



I

Extrait 6

Conforte-toi, mon cœur, le temps
De la délivrance est venu !
Ô serpents et dragons,
Gueules frangées de dents,
Ô chevilles et cierges,
Les chiffres du martyre,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !



Ô peine intime, apprête-toi !
Le réconfort de ta parure,
Les soupirs qui embaument
Des calices amers,
Les vrilles d’espérance
Des chétives idées
Or composeront sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !


/Revue Temporel N°15 20 Avril 2013
/Traduit de l’allemand par Nicolas Class
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Clemens Brentano
Chant des moissons



I

Extrait 5

Joyau prairial du beau mai,
Couronne ornée et arrosée,
Cœurs qui vous enlacez,
Ô langues et flammèches,
Doigts auxquels on enfile
De ces brillants anneaux,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !



Corselets veloutés des roses,
Ô des lis voilettes soyeuses,
Séduisantes clochettes,
Hélices et aigrettes,
Ô grappes et calices,
Ô palmes et cornettes,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !


/Revue Temporel N°15 20 Avril 2013
/Traduit de l’allemand par Nicolas Class
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La rue devint plus calme. Pensif, je déambulai sous les arbres de la place qui était vide devant moi. le génie de la paysanne, son sérieux et sa détermination, sa sécurité dans la vie, dont elle avait vu revenir les saisons quatre-vingt-huit fois, et qui n'était à ses yeux qu'une salle d'attente dans une maison de prière, m'avaient ébranlé de diverses façons. « Que sont les souffrances et désirs dans ma poitrine ? Les étoiles cheminent sans s'en soucier – pourquoi je cherche à apaiser ma soif, auprès de qui, et pour qui ? Tout ce que je cherche et aime et obtiens de haute lutte ici, cela m'amènera-t-il jusqu'à savoir passer la nuit sur le seuil de la maison aussi calmement comme le fait cette bonne âme pieuse, jusqu'au point du jour, et trouverai-je alors l'ami, comme elle ? »
(ma propre traduction)
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« Vous avez conduit ce monsieur de l'autre côté de la frontière ? »
─ Oui ! dit le paysan.
─ Comment se retrouve-t-il ici, en cet endroit qu'il n'a jamais quitté de tout ce temps ? » opposa Lury. « Il faut que vous l'ayez bien mal accompagné de l'autre côté, comment pouvez-vous réclamer un salaire pour une mission aussi mal accomplie ! Conduisez-le à nouveau au-delà de la frontière, mais cette fois, de sorte qu'il ne reste plus trace de lui ici en Croatie, et faites-vous payer le double. »
Le paysan répondit :
« Je veux bien, mais la chose est louche ; qui des deux est le diable, ce monsieur-ci, sauf son respect, ou l'autre ? »
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Clemens Brentano
Chant des moissons



I

Extrait 3

Tulipes des champs colorés,
Et toi, merveilleux floramour,
Et vous, de sang parentes,
Très rouges amarantes,
Vous, tendres violettes,
Pieuses camomilles,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !



Ô pied-d’alouette orgueilleux,
Ô coquelicots dans les blés,
Ô roses d’Adonis,
Et vous, sceaux de Salomon,
Et vous, bleuets bleutés,
Vous faut-il l’avertir ?
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !


/Revue Temporel N°15 20 Avril 2013
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Clemens Brentano
Chant des moissons



I

Extrait 2

Nombres infinis, mille et cent,
Qui sous sa faux devrez périr !
Hélas ! roses et lis,
Basilics crépelus !
Même vous, fritillaires,
Ne serez épargnées :
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !



Et toi, véronique azurée,
Pavot rêveur, jaune, rouge ou blanc,
Renoncule, auricule,
Œillets étincelants ;
Et vous, nards, malvacées,
Qui n’attendrez long temps,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !


/Revue Temporel N°15 20 Avril 2013
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Clemens Brentano
par Nicolas Class

Es ist ein Schnitter…

Es ist ein Schnitter, der heißt Tod,
Er mäht das Korn, wenn’s Gott gebot ;
Schon wetzt er die Sense,
Daß schneidend sie glänze,
Bald wird er dich schneiden,
Du mußt es nur leiden ;
Mußt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !
Was heut noch frisch und blühend steht
Wird morgen schon hinweggemäht,
Ihr edlen Narzissen,
Ihr süßen Melissen,
Ihr sehnenden Winden,
Ihr Leid-Hyazinthen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Viel hunderttausend ohne Zahl,
Ihr sinket durch der Sense Stahl,
Weh Rosen, weh Lilien,
Weh krause Basilien !
Selbst euch, Kaiserkronen,
Wird er nicht verschonen ;
Ihr müßt zum Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Du himmelfarben Ehrenpreis,
Du Träumer, Mohn, rot, gelb und weiß,
Aurikeln, Ranunkeln,
Und Nelken die funkeln,
Und Malven und Narden
Braucht nicht lang zu warten ;
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Du farbentrunkner Tulpenflor,
Du tausendschöner Floramor,
Ihr Blutes-Verwandten,
Ihr Glut-Amaranthen,
Ihr Veilchen, ihr stillen,
Ihr frommen Kamillen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Du stolzer, blauer Rittersporn,
Ihr Klapperrosen in dem Korn,
Ihr Röslein Adonis,
Ihr Siegel Salomonis,
Ihr blauen Cyanen,
Braucht ihn nicht zu mahnen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Lieb Denkeli, Vergißmeinnicht,
Er weiß schon, was dein Name spricht,
Dich seufzerumschwirrte,
Brautkränzende Myrte,
Selbst euch, Immortellen,
Wird alle er fällen !
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Des Frühlings Schatz und Waffensaal,
Ihr Kronen, Zepter ohne Zahl,
Ihr Schwerter und Pfeile,
Ihr Speere und Keile,
Ihr Helme und Fahnen
Unzähliger Ahnen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Des Maies Brautschmuck auf der Au,
Ihr Kränzlein reich von Perlentau,
Ihr Herzen umschlungen,
Ihr Flammen und Zungen,
Ihr Händlein in Schlingen
Von schimmernden Ringen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Ihr samtnen Rosen-Miederlein,
Ihr seidnen Lilien-Schleierlein,
Ihr lockenden Glocken,
Ihr Schräubchen und Flocken,
Ihr Träubchen, ihr Becher,
Ihr Häubchen, ihr Fächer,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Herz, tröste dich, schon kömmt die Zeit,
Die von der Marter dich befreit,
Ihr Schlangen, ihr Drachen,
Ihr Zähne, ihr Rachen,
Ihr Nägel, ihr Kerzen,
Sinnbilder der Schmerzen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

O heimlich Weh, halt dich bereit !
Bald nimmt man dir dein Trostgeschmeid,
Das duftende Sehnen
Der Kelche voll Tränen,
Das hoffende Ranken
Der kranken Gedanken,
Muß in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Ihr Bienlein, ziehet aus dem Feld,
Man bricht euch ab das Honigzelt,
Die Bronnen der Wonnen,
Die Augen, die Sonnen,
Der Erdsterne Wunder,
Sie sinken jetzt unter,
All in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

O Stern und Blume, Geist und Kleid,
Lieb, Leid und Zeit und Ewigkeit !
Den Kranz helft mir winden,
Die Garbe helft binden,
Kein Blümlein darf fehlen,
Jed Körnlein wird zählen
Der Herr auf seiner Tenne rein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Was reif in diesen Zeilen steht…

Was reif in diesen Zeilen steht,
Was lächelnd winkt und sinnend fleht,
Das soll kein Kind betrüben,
Die Einfalt hat es ausgesäet,
Die Schwermut hat hindurchgeweht,
Die Sehnsucht hat’s getrieben ;
Und ist das Feld einst abgemäht,
Die Armut durch die Stoppeln geht,
Sucht Ähren, die geblieben,
Sucht Lieb, die für sie untergeht,
Sucht Lieb, die mit ihr aufersteht,
Sucht Lieb, die sie kann lieben,
Und hat sie einsam und verschmäht
Die Nacht durch dankend in Gebet
Die Körner ausgerieben,
Liest sie, als früh der Hahn gekräht,
Was Lieb erhielt, was Leid verweht,
Ans Feldkreuz angeschrieben,
O Stern und Blume, Geist und Kleid,
Lieb, Leid und Zeit und Ewigkeit !
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Clemens Brentano

Autant le monde,
aussi puissant que l'esprit,
autant étranger qu'il embrasse,
autant la maison est son gain.
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Clemens Brentano
Simphonie

Calmer! - les tombes tremblent ;
Calmer! - et se
précipite violemment hors de la vie calme, jaillit
d'elle-même vers
le haut, la foule, isolée en chœur.
Le maître ouvre les
tombes de manière créative - Danse née Faites
flotter les esprits retentissants;
Scintille dans sa propre splendeur
La couronne de tons vifs et changeants.

Tous entrelacés en un seul,
chacun avec son propre son
,
puissamment balancé à travers l'ensemble, les fantômes chantant se précipitent le
long de la scène.

Les vagues rugissantes sacrées, le
sérieux et les braises voluptueuses
coulent en arcs chatoyants,
saupoudrent de la fureur sonnante de la
marée argentée de la danse fantôme.

Tous ressuscités en un,
Ne se rendent-ils pas compte
Qu'ils se sont unis individuellement ; Chacun ressent le plaisir de l'ensemble
dans sa propre poitrine
.

Mais dans la vie intérieure,
le Maître lie l'être ;
Alors laissez-les lutter et lutter ;
En agissant, la série se précipite à travers l'
ensemble dans des apparitions individuelles.
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Clemens Brentano
Es ist ein Schnitter…

Es ist ein Schnitter, der heißt Tod,
Er mäht das Korn, wenn’s Gott gebot ;
Schon wetzt er die Sense,
Daß schneidend sie glänze,
Bald wird er dich schneiden,
Du mußt es nur leiden ;
Mußt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !
Was heut noch frisch und blühend steht
Wird morgen schon hinweggemäht,
Ihr edlen Narzissen,
Ihr süßen Melissen,
Ihr sehnenden Winden,
Ihr Leid-Hyazinthen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Viel hunderttausend ohne Zahl,
Ihr sinket durch der Sense Stahl,
Weh Rosen, weh Lilien,
Weh krause Basilien !
Selbst euch, Kaiserkronen,
Wird er nicht verschonen ;
Ihr müßt zum Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Du himmelfarben Ehrenpreis,
Du Träumer, Mohn, rot, gelb und weiß,
Aurikeln, Ranunkeln,
Und Nelken die funkeln,
Und Malven und Narden
Braucht nicht lang zu warten ;
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Du farbentrunkner Tulpenflor,
Du tausendschöner Floramor,
Ihr Blutes-Verwandten,
Ihr Glut-Amaranthen,
Ihr Veilchen, ihr stillen,
Ihr frommen Kamillen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Du stolzer, blauer Rittersporn,
Ihr Klapperrosen in dem Korn,
Ihr Röslein Adonis,
Ihr Siegel Salomonis,
Ihr blauen Cyanen,
Braucht ihn nicht zu mahnen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Lieb Denkeli, Vergißmeinnicht,
Er weiß schon, was dein Name spricht,
Dich seufzerumschwirrte,
Brautkränzende Myrte,
Selbst euch, Immortellen,
Wird alle er fällen !
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Des Frühlings Schatz und Waffensaal,
Ihr Kronen, Zepter ohne Zahl,
Ihr Schwerter und Pfeile,
Ihr Speere und Keile,
Ihr Helme und Fahnen
Unzähliger Ahnen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Des Maies Brautschmuck auf der Au,
Ihr Kränzlein reich von Perlentau,
Ihr Herzen umschlungen,
Ihr Flammen und Zungen,
Ihr Händlein in Schlingen
Von schimmernden Ringen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Ihr samtnen Rosen-Miederlein,
Ihr seidnen Lilien-Schleierlein,
Ihr lockenden Glocken,
Ihr Schräubchen und Flocken,
Ihr Träubchen, ihr Becher,
Ihr Häubchen, ihr Fächer,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Herz, tröste dich, schon kömmt die Zeit,
Die von der Marter dich befreit,
Ihr Schlangen, ihr Drachen,
Ihr Zähne, ihr Rachen,
Ihr Nägel, ihr Kerzen,
Sinnbilder der Schmerzen,
Müßt in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

O heimlich Weh, halt dich bereit !
Bald nimmt man dir dein Trostgeschmeid,
Das duftende Sehnen
Der Kelche voll Tränen,
Das hoffende Ranken
Der kranken Gedanken,
Muß in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Ihr Bienlein, ziehet aus dem Feld,
Man bricht euch ab das Honigzelt,
Die Bronnen der Wonnen,
Die Augen, die Sonnen,
Der Erdsterne Wunder,
Sie sinken jetzt unter,
All in den Erntekranz hinein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

O Stern und Blume, Geist und Kleid,
Lieb, Leid und Zeit und Ewigkeit !
Den Kranz helft mir winden,
Die Garbe helft binden,
Kein Blümlein darf fehlen,
Jed Körnlein wird zählen
Der Herr auf seiner Tenne rein,
Hüte dich, schöns Blümelein !

Was reif in diesen Zeilen steht…

Was reif in diesen Zeilen steht,
Was lächelnd winkt und sinnend fleht,
Das soll kein Kind betrüben,
Die Einfalt hat es ausgesäet,
Die Schwermut hat hindurchgeweht,
Die Sehnsucht hat’s getrieben ;
Und ist das Feld einst abgemäht,
Die Armut durch die Stoppeln geht,
Sucht Ähren, die geblieben,
Sucht Lieb, die für sie untergeht,
Sucht Lieb, die mit ihr aufersteht,
Sucht Lieb, die sie kann lieben,
Und hat sie einsam und verschmäht
Die Nacht durch dankend in Gebet
Die Körner ausgerieben,
Liest sie, als früh der Hahn gekräht,
Was Lieb erhielt, was Leid verweht,
Ans Feldkreuz angeschrieben,
O Stern und Blume, Geist und Kleid,
Lieb, Leid und Zeit und Ewigkeit !
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Clemens Brentano
Il est un faucheur…

Il est un faucheur, c’est la mort,
Il fait les foins quand Dieu le veut ;
Vois-le fourbir sa faux,
Qu’elle brille en fauchant,
Car bientôt il te fauche,
Et tu le dois souffrir ;
Tu composeras sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !
Ce qui fleurit en ce jour d’hui,
Demain déjà sera fauché ;
Et vous, nobles narcisses,
Et vous, douces mélisses,
Liserons languissants,
Jacinthes des douleurs,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Nombres infinis, mille et cent,
Qui sous sa faux devrez périr !
Hélas ! roses et lis,
Basilics crépelus !
Même vous, fritillaires,
Ne serez épargnées :
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Et toi, véronique azurée,
Pavot rêveur, jaune, rouge ou blanc,
Renoncule, auricule,
Œillets étincelants ;
Et vous, nards, malvacées,
Qui n’attendrez long temps,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Tulipes des champs colorés,
Et toi, merveilleux floramour,
Et vous, de sang parentes,
Très rouges amarantes,
Vous, tendres violettes,
Pieuses camomilles,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Ô pied-d’alouette orgueilleux,
Ô coquelicots dans les blés,
Ô roses d’Adonis,
Et vous, sceaux de Salomon,
Et vous, bleuets bleutés,
Vous faut-il l’avertir ?
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Ne-m’oublie-pas, douce pensée,
Il sait bien ce que dit ton nom ;
Myrte des fiancées,
Abreuvé des soupirs,
Vous aussi, immortelles,
Il vous abattra toutes !
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Arme et trésor du vert printemps,
Sceptres d’or, corolles sans nombre,
Ô glaives et sagettes,
Ô lances et carreaux,
Crêtes, porte-drapeaux
D’innombrables ancêtres,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Joyau prairial du beau mai,
Couronne ornée et arrosée,
Cœurs qui vous enlacez,
Ô langues et flammèches,
Doigts auxquels on enfile
De ces brillants anneaux,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Corselets veloutés des roses,
Ô des lis voilettes soyeuses,
Séduisantes clochettes,
Hélices et aigrettes,
Ô grappes et calices,
Ô palmes et cornettes,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Conforte-toi, mon cœur, le temps
De la délivrance est venu !
Ô serpents et dragons,
Gueules frangées de dents,
Ô chevilles et cierges,
Les chiffres du martyre,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Ô peine intime, apprête-toi !
Le réconfort de ta parure,
Les soupirs qui embaument
Des calices amers,
Les vrilles d’espérance
Des chétives idées
Or composeront sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Avettes, laissez là les champs,
Tôt vos rayons seront brisés !
Et les fonts des délices,
Les regards, les soleils,
Ce miracle des astres
S’éteindront en ce temps
Et composeront sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Ô étoile et fleur, souffle et chair,
Peine, amour, temps, éternité,
Tressons cette couronne
Et lions cette gerbe !
Que nulle fleur ne manque !
Le Seigneur sur son aire
Comptera les grains un à un,
Garde-toi, belle fleurette !

Ce qui a mûri…

Ce qui a mûri en ces lignes
Et y sourit en sa supplique
Ne troublera pas l’enfant :
La simplicité l’aura semé,
La douleur l’aura parcouru,
Le languir l’aura porté ;
Et quand le champ sera fauché,
Pauvreté ira par les chaumes
Pour chercher de ces épis,
Amour, qui pour elle a péri,
Amour, qui comme elle est rené,
Amour, qui bien voudra d’elle ;
En ce temps, très seule et très humble,
Qu’elle aura su prier la nuit,
Égrenant grain après grain,
Lorsque le coq aura chanté,
L’œuvre d’amour, la peine enfuie
S’inscriront sur ce calvaire :
Ô étoile et fleur, souffle et chair,
Peine, amour, temps, éternité !

Une signature poétique
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Clemens Brentano
Parle, voix lointaine, monde secret,
Qui nouas cette chaîne
Si tendre entre nous deux !

Quand la rougeur du crépuscule croule en cendres,
Une à une quand les couleurs ont tu leur chant de joie,
Quand la nuit tresse et tord autour des tempes d'ombre
Le pur scintillement des couronnes d'étoiles ;

A moi, secrets et saints,
S'en viennent de l'espace,
Silencieux essaim,
Tous les pensers des astres.

Un lien d'amitié douce unit toute choses,
Elles se tendent dans leur deuil des mains consolatrices ;
Aux gouffres de la nuit, guirlandes, les feux luisent,
Au fond du coeur, chaque être à jamais se sent proche.

Parle-moi, voix lointaine,
Monde secret
Qui nouas cette chaîne
Si tendre entre nous deux !

( Trad.G.Roud )
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Clemens Brentano
Il est un faucheur…

Il est un faucheur, c’est la mort,
Il fait les foins quand Dieu le veut ;
Vois-le fourbir sa faux,
Qu’elle brille en fauchant,
Car bientôt il te fauche,
Et tu le dois souffrir ;
Tu composeras sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !
Ce qui fleurit en ce jour d’hui,
Demain déjà sera fauché ;
Et vous, nobles narcisses,
Et vous, douces mélisses,
Liserons languissants,
Jacinthes des douleurs,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Nombres infinis, mille et cent,
Qui sous sa faux devrez périr !
Hélas ! roses et lis,
Basilics crépelus !
Même vous, fritillaires,
Ne serez épargnées :
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Et toi, véronique azurée,
Pavot rêveur, jaune, rouge ou blanc,
Renoncule, auricule,
Œillets étincelants ;
Et vous, nards, malvacées,
Qui n’attendrez long temps,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Tulipes des champs colorés,
Et toi, merveilleux floramour,
Et vous, de sang parentes,
Très rouges amarantes,
Vous, tendres violettes,
Pieuses camomilles,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Ô pied-d’alouette orgueilleux,
Ô coquelicots dans les blés,
Ô roses d’Adonis,
Et vous, sceaux de Salomon,
Et vous, bleuets bleutés,
Vous faut-il l’avertir ?
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Ne-m’oublie-pas, douce pensée,
Il sait bien ce que dit ton nom ;
Myrte des fiancées,
Abreuvé des soupirs,
Vous aussi, immortelles,
Il vous abattra toutes !
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Arme et trésor du vert printemps,
Sceptres d’or, corolles sans nombre,
Ô glaives et sagettes,
Ô lances et carreaux,
Crêtes, porte-drapeaux
D’innombrables ancêtres,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Joyau prairial du beau mai,
Couronne ornée et arrosée,
Cœurs qui vous enlacez,
Ô langues et flammèches,
Doigts auxquels on enfile
De ces brillants anneaux,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Corselets veloutés des roses,
Ô des lis voilettes soyeuses,
Séduisantes clochettes,
Hélices et aigrettes,
Ô grappes et calices,
Ô palmes et cornettes,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Conforte-toi, mon cœur, le temps
De la délivrance est venu !
Ô serpents et dragons,
Gueules frangées de dents,
Ô chevilles et cierges,
Les chiffres du martyre,
Vous composerez sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Ô peine intime, apprête-toi !
Le réconfort de ta parure,
Les soupirs qui embaument
Des calices amers,
Les vrilles d’espérance
Des chétives idées
Or composeront sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Avettes, laissez là les champs,
Tôt vos rayons seront brisés !
Et les fonts des délices,
Les regards, les soleils,
Ce miracle des astres
S’éteindront en ce temps
Et composeront sa couronne,
Garde-toi, belle fleurette !

Ô étoile et fleur, souffle et chair,
Peine, amour, temps, éternité,
Tressons cette couronne
Et lions cette gerbe !
Que nulle fleur ne manque !
Le Seigneur sur son aire
Comptera les grains un à un,
Garde-toi, belle fleurette !

Ce qui a mûri…

Ce qui a mûri en ces lignes
Et y sourit en sa supplique
Ne troublera pas l’enfant :
La simplicité l’aura semé,
La douleur l’aura parcouru,
Le languir l’aura porté ;
Et quand le champ sera fauché,
Pauvreté ira par les chaumes
Pour chercher de ces épis,
Amour, qui pour elle a péri,
Amour, qui comme elle est rené,
Amour, qui bien voudra d’elle ;
En ce temps, très seule et très humble,
Qu’elle aura su prier la nuit,
Égrenant grain après grain,
Lorsque le coq aura chanté,
L’œuvre d’amour, la peine enfuie
S’inscriront sur ce calvaire :
Ô étoile et fleur, souffle et chair,
Peine, amour, temps, éternité !
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