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Citations de Clarice Lispector (280)


"Et moi, pensa Victoria, qui sait tout, et tout ce que je sais a vieilli dans ma main et est devenu objet."
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Quand un homme tombe et qu'il est tout seul dans un champ, il ne sait pas à qui dédier sa chute.
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"Tout en étant libres, les hommes sont habitués à être obligés, ne fût-ce que par la manière d'être des autres."
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Ecoute, il faut que je parle parce que je ne sais que faire de ce que j'ai vu. Pire encore: ce que j'ai vu, je n'en veux pas. Ce que j'ai vu fait voler en éclats ma vie de tous les jours. Pardonne-moi pareil cadeau, je préférerai tellement avoir vu une chose agréable. Prends ce que j'ai vu. Délivre-moi d'une vision qui ne me sert à rien, délivre moi de mon péché inutile.
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Oui je veux la parole ultime qui est aussi tellement première qu'elle se confond déjà avec la partie intangible du réel. J'ai peur encore de m'éloigner de la logique parce que je tombe dans l'instinctif, dans le direct et dans le futur. Déjà est déjà futur, et toute heure est l'heure dite. Quel mal y a-t-il pourtant à ce que je m'éloigne de la logique ? Je travaille la matière première. Je suis derrière ce qui est derrière la pensée. Inutile de vouloir me classifier : je me dérobe simplement, sans le permettre : le genre ne me saisit plus
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Ainsi va la vie : on appuie sur un bouton, et la vie s’allume. Malheureusement, elle ignorait sur quel bouton appuyer.
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Clarice Lispector
Il m'est arrivé de cacher un amour par peur de le perdre

Il m’est arrivé de cacher un amour par peur de le perdre,
Il m’est arrivé de perdre un amour pour l’avoir caché.
Il m’est arrivé de serrer les mains de quelqu’un par peur,
Il m’est arrivé d’avoir peur au point de ne plus sentir mes mains.
Il m’est arrivé de faire sortir de ma vie des personnes que j’aimais,
Il m’est arrivé de le regretter.
Il m’est arrivé de pleurer des nuits durant, jusqu’à trouver le sommeil,
Il m’est arrivé d’être heureuse au point de pas parvenir à fermer les yeux.
Il m’est arrivé de croire en des amours parfaites,
Puis de découvrir qu’elles n’existent pas.
Il m’est arrivé d’aimer des personnes qui m’ont déçue,
Il m’est arrivé de décevoir des personnes qui m’ont aimée.
Il m’est arrivé de passer des heures devant le miroir pour tenter de découvrir qui je suis,
et d’être sure de moi au point de vouloir disparaître.
Il m’est arrivé de mentir et de m’en vouloir ensuite, de dire la vérité et de m’en vouloir aussi.
Il m’est arrivé de faire semblant de me moquer de personnes que j’aimais
avant de pleurer plus tard, en silence dans mon coin.
Il m’est arrivé de sourire en pleurant des larmes de tristesse
et de pleurer tant j’avais ri.
Il m’est arrivé de croire en des personnes qui n’en valaient pas la peine,
et de cesser de croire en ceux qui pourtant le méritaient.
Il m’est arrivé d’avoir des crises de rire quand il ne fallait pas.
Il m’est arrivé de casser des assiettes, des verres et des vases, de rage.
Il m’est arrivé de ressentir le manque de quelqu’un sans jamais le lui dire.
Il m’est arrivé de crier quand j’aurais dû me taire, de me taire quand j’aurais dû crier.
De nombreuses fois, je n’ai pas dit ce que je pensais pour plaire à certains,
d’autres fois, j’ai dit ce que je ne pensais pas pour en blesser d’autres.
Il m’est arrivé de prétendre être ce que je ne suis pas pour plaire à certains,
et de prétendre être ce que je ne suis pas pour déplaire à d’autres.
Il m’est arrivé de raconter des blagues un peu bêtes encore et encore,
juste pour voir un ami heureux.
Il m’est arrivé d’inventer une fin heureuse à des histoires pour donner de l’espoir à celui qui n’en avait plus.
Il m’est arrivé de trop rêver, au point de confondre le rêve et la réalité…
Il m’est arrivé d’avoir peur de l’obscurité, aujourd’hui dans l’obscurité
“je me trouve, je m’abaisse, je reste là“
Je suis déjà tombée un nombre innombrable de fois en pensant que je ne me relèverais pas.
Je me suis relevée un nombre innombrable de fois en pensant que
je ne tomberais plus.
Il m’est arrivé d’appeler quelqu’un pour ne pas appeler celui que
je voulais appeler.
Il m’est arrivé de courir après une voiture parce qu’elle emmenait
celui que j’aimais.
Il m’est arrivé d’appeler maman au milieu de la nuit en m’échappant d’un cauchemar.
Mais elle n’est pas apparue et le cauchemar fut pire encore.
Il m’est arrivé de donner à des proches le nom d’amis et de découvrir qu’ils ne l’étaient pas.
D’autres en revanche, que je n’ai jamais eu besoin de nommer m’ont toujours été et me seront toujours chers.
Ne me donnez pas de vérités, parce que je ne souhaite pas avoir
toujours raison.
Ne me montrez pas ce que vous attendez de moi parce que je vais
suivre mon cœur !
Ne me demandez pas d’être ce que je ne suis pas, ne m’invitez pas à être conforme, parce que sincèrement je suis différente !
Je ne sais pas aimer à moitié, je ne sais pas vivre de mensonges, je ne sais pas voler les pieds sur terre.
Je suis toujours moi-même mais je ne serais pas toujours la même !
J’aime les poisons les plus lents, les boissons les plus amères, les
drogues les plus puissantes, les idées les plus folles, les pensées les plus complexes, les sentiments les plus forts.
Mon appétit est vorace et mes délires sont les plus fous.
Vous pouvez même me pousser du haut d’un rocher, je dirai :
– Et alors ?
J’adore voler !


Traduit du portugais par Aurélie Tyszblat
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Quel mal y-a-t-il pourtant à ce que je m'éloigne de la logique ?
Je travaille la matière première. Je suis derrière ce qui est derrière la pensée.
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Clarice Lispector
Guimarães Rosa m’a dit une chose que je n’oublierai jamais
: [...] il a dit qu’il me lisait ‘non pour la littérature, mais pour la vie’
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Não entendo, apenas sinto. Tenho medo de um dia entender e deixar de sentir.

Je ne comprends pas, je sens seulement. J'ai peur d'un jour comprendre et de ne plus pouvoir sentir.
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Todas as manhãs ela deixa os sonhos na cama, acorda e põe sua roupa de viver.


Chaque matin elle laisse dans son lit ses rêves, se réveille et enfile sa robe de vivre.
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J’écris parce que je suis désespérée et que je suis fatiguée et ne supporte plus la routine que je suis pour moi-même. S’il n’y avait pas cette nouveauté toujours neuve qu’est l’écriture, je me mourrais symboliquement chaque jour.
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Il y a le futur. Qui est aujourd'hui même.
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Toi qui me lis, aide-moi à naître.
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En ce monde tout a commencé par un oui. Une molécule dit oui à une autre, et la vie naquit. Mais avant la préhistoire , il y eut la préhistoire de la préhistoire et il y eut le néant et il y eut un oui. Toujours il y eut - quoi, je ne sais, mais je sais que jamais l'univers n'eut de commencement.
Que nul ne se méprenne : je n'atteins à la simplicité qu'au terme d'un long travail.

(...)

N'oublions pas qu'en ce moment c'est la saison des fraises.
Oui
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Ne souffre jamais de ne pas être une chose, ou de l'être.
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Mon chien me revigore toute. Sans parler qu'il dort parfois à mes pieds en emplissant la chambre de sa chaude vie humide. Mon chien m'apprend à vivre. Il est seulement "étant". "Être" est son activité. Et être est ma plus profonde intimité. Quand il s'endort sur mes genoux, je veille sur lui et sa respiration bien rythmée. Et - lui immobile sur mes genoux - nous formons un seul tout organique, une vivante statue muette.

p. 71
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Etait-il intelligent ? Il ne le savait pas. Etre ou ne pas être intelligent dépendait de l'instabilité des autres. Parfois ce qu'il disait suscitait soudain chez les adultes un regard satisfait et malin. Satisfait parce qu'ils gardaient secret le fait de le trouver intelligent et de ne pas le gâter ; malin parce qu'ils prenait part, plus que lui-même, à ce qu'il avait dit. Ainsi donc, quand il était considéré comme intelligent, il avait en même temps l'inquiète sensation de l'inconscience : quelque chose lui avait échappé.
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L'horloge sonne neuf heures. Un coup fort, sonore, suivi d'un tintement doux, un écho. Puis le silence. La tache claire du soleil s'étend peu à peu dans l'herbe du jardin. La voilà montant au mur rouge de la maison, en y faisant briller mille gouttes de rosée parmi le lierre. Elle trouve une ouverture, la fenêtre. Elle y pénètre. Et s'empare soudain de la pièce, en se jouant de la protection du rideau léger.
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Clarice Lispector
Rater sa vie c'est s'en servir ou ne pas s'en servir ? Qu'est-ce que je cherche à savoir, exactement ?
Si je reçois un cadeau donné avec affection par une personne que je n'aime pas comment s'appelle ce que je ressens ?
Je ne peux rien te garantir - je suis la seule preuve de moi - et ainsi je t'explique ce que les autres ne comprennent pas et qui m'envoie à l'hôpital
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