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Critiques de Christophe Gaultier (204)
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La désolation

Séquencé en 8 chapitres séparés par une page recto unie noire, verso unie blanche.



Initialement attiré par un dessin charbonneux aux traits noirs épais et aux ombres striées, je ne pouvais qu’acheter cette bd quand je découvrais en 4eme de couverture que le titre énigmatique et ténébreux faisait référence aux iles Kerguelen.



Comment le soleil de La Réunion, les bleus de l’océan, le blanc de la neige ou le vert de la végétation des Kerguelen pouvaient si magnifiquement se laisser enserrer dans des noirs si intenses et imposants, renforçant la tension du récit. Le graphisme coloré et contrasté emprunte au comic américain. Les visages expressionnistes surjouent les sentiments, l’exagération des scènes de copulation renvoient à l’œuvre de Charles Burns alors que le remplissage des cases par des stries matérialise les ombres sans nécessité de jouer sur l’intensité de couleurs franches. Notre héros, cafre réunionnais, se voit affubler de lunettes à verres jaunes que l’on suppose correctrices et qu’il ne quitte qu’en de rares occasions.



Evariste Payet, jeune instituteur, fuit une déception amoureuse et appareille au départ de la Réunion sur le Marion Dufresne, entouré de scientifiques ou de fonctionnaires divers, pour les terres australes et antarctiques françaises.



Si la traversée maritime s’avère sans surprise, la découverte des Kerguelen le sera moins : ne vous attendez pas à appréhender les paysages et la vie quotidienne de la base scientifique !! Étonnement garanti pour le meilleur...et parfois le moins bon. A lire !

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La désolation

Cette couv est intrigante, ce personnage étrange … je me demandais bien ce qu’elle cachait…



Ce personnage, c’est Evariste… il part direction les Kerguelen… il fait le choix de disparaître, de fuir, loin d’Amandine, loin d’une humanité sclérosée… vers les terres gelées du bout du monde.

Puis c’est le débarquement à Port-aux-français….



Le récit bascule alors dans un guet-apens surréaliste, Evariste est capturé par une tribu de gaillards indéterminés, peuplade descendante des derniers norvégiens de l’île.



Le graphisme est très sombre, épais et puissant. Un peu décontenancé au départ, je l’ai très vite adopté… contrairement au scénario qui, sensé nous faire réfléchir sur la présence envahissante de l’homme, son impact sur l’environnement, m’a perdu en route…



Au final, un album contrasté au dessin puissant … un récit d’abord intéressant puis franchement déroutant... j’ai peur d’être passé à côté !



Tu l’as lu ? Tu peux me remettre dans le droit chemin ? N’hésite pas !



Merci @netgalley et @dargaud pour cette lecture.

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Le suédois

Je me suis interrogé à la fin sur l'utilité d'une telle œuvre. On suit l'ensemble avec un certain plaisir grâce à une atmosphère pesante très bien retranscrite mais on arrive à un résultat tout de même très décevant. L'auteur a voulu reprendre une nouvelle d'un jeune auteur américain du XIX ème siècle de l'époque de la conquête de l'Ouest. Il aurait mieux fait d'imaginer une histoire originale ou de l'adapter d'une autre manière.



Par ailleurs, je n'ai guère aimé ce graphisme trop brouillonné avec des couleurs trop sombres. Le blue hôtel n'a jamais aussi mal porté son nom par exemple. Je veux bien qu'il y ait du blizzard qui empêche de belles vues très photographiques mais tout de même !



Au final, c'est trop quelconque pour convaincre vraiment. Il est rare que je note mal un titre de la collection Futuropolis. On ne pourra pas dire que je ne suis pas objectif...
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Tombé du ciel, tome 1

Les éditions Futuropolis nouvelle version m'avaient habitué à beaucoup mieux. Cela reste néanmoins sympathique mais si peu probable et si prévisible dans l'intention et dans l'action.



Au stade actuel, je n'a pas envie vraiment de lire la suite pour connaître les aventures de ce chanteur d'un groupe de rock dont la carrière semble s'être arrêtée un certain 21 juin 1982 à la fête de la musique quelque part en Bretagne. Un extra-terrestre y serait sans doute pour quelque chose.



Et si on pouvait remonter le temps pour changer tout cela ? Voilà pour le thème central archi vu par ailleurs. Et puis, c'est trop loufoque et absurde pour me convaincre et accentuer le plaisir de lecture ...
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La tragédie brune

Thomas Cadène et Christophe Gaultier adaptent le livre du reporter français Xavier de Hauteclocque, qui a suivi l'évolution de l'Allemagne dans les années 1930.



C'est un reportage très intéressant dont le sujet n'est pas le plus abordé. La montée du nazisme, l'emprise sur les masses, la menace qui pèse sur les autres pays, tout cela, Xavier de Hauteclocque l'aura très bien cerné. Trop bien peut-être car c'est ce qui lui coûtera la vie, empoisonné en 1935.



Thomas Cadène et Christophe Gaultier apportent un vrai dynamisme au texte de l'auteur en l'adaptant sous le format de la bande-dessinée. Ils mettent en lumière l'essentiel et montrent parfaitement les dégâts de l'endoctrinement et de la peur.
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Kuklos

Je n'ai pas passé un agréable moment avec ce titre sans doute à cause de la cruauté de certaines scènes. Par ailleurs, on suit un protagonistes qui a épousé la cause du Ku Klux Klan. On n'aura d'ailleurs aucune sympathie pour ce dernier. On va assister à un jeu de massacre avec des personnages d'ailleurs plus abjects les uns que les autres. Bref, on n'éprouve aucun plaisir à moins d'être sado.



Les auteurs ont certainement atteint leur objectif pour dépeindre la bêtise humaine née du racisme. Trop de brutalité gratuite, trop de violence: cela en devient effrayant à haute dose. Comme dit, ce titre est certainement bien fait mais il n'est pas pour moi. Je préfère sans doute la subtilité du message à faire passer.
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La tragédie brune

Xavier de Hauteclocque est journaliste et témoin de son époque de la montée du nazisme dans l’Allemagne d’avant-guerre.

À travers son reportage de l’Allemagne des années 30, il alerte sur les dérives du peuple allemand : emprisonnement des opposants, oppression des juifs, militarisme, encadrement de la jeunesse... il alerte ses compatriotes et les politiques sur la revanche que les Allemands veulent avoir en provocant une seconde guerre mondiale. Personne ne l’écoutera, sauf les Nazis qui l’empoisonneront, eux qui ont compris qu’informer c’est lutter pour la liberté.

Cette BD revient en image sur un de ses reportages en octobre 1933, lors des législatives allemandes où l’on voit un pays marché au pas de son tout nouveau gourou.

On y voit le travail du journaliste, son travail de terrain pour rencontrer les personnes qui lui ouvriront les portes de lieux ou d’interview qui lui permettront de sonder l’opinion et le peuple.

En guise de conclusion à la BD, on retrouve un extrait de l’article qu’il a publié lors de son retour en France.

Un formidable témoignage de l’époque qui permet de voir les prémisses de la seconde guerre mondiale d’une manière différente.
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Gauguin, loin de la route

Les dernières années de la vie de Gauguin, exilé aux Marquises après avoir vécu quelques temps à Tahiti. Malade et révolté contre les institutions, ces derniers moments faits de colère, de folie et d'addictions nous sont contés en parallèle avec l'arrivée de Victor Segalen arrivé après la mort de l'artiste dans ces mêmes îles, et grâce à qui ses dernières œuvres ont été récupérées.



La façon dont les auteurs appréhendent le personnage principal est originale même si parfois un peu décousue. On comprends dans les grandes lignes ce que Gauguin voulait défendre ou représenter, parfois au travers de vignettes entièrement consacrées au silence, le tout complété par un dossier en fin d'ouvrage qui comporte essentiellement des photos des personnages croisés dans la BD.



Le trait et la couleur sont très bien pensés car le style rappelle celui qu'utilisait Gauguin, certaines images sont magnifiques et ce sont ces images et l'esprit qui s'en dégage qui me resteront en tête, des lignes fortes, des couleurs puissantes qui évoquent pourtant la fragilité de ces îles et de leur culture et celle de cet homme perdu qui n'attendait plus rien de personne.
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La tragédie brune

La Tragédie brune est inspirée d'une histoire vraie, celle du reporter Xavier de Hauteclocque et de ses écrits à la suite de plusieurs voyages en Allemagne avant la seconde guerre mondiale. Ses écrits relatent la montée en puissance du nazisme et ses dangers sur une probable guerre à venir, ils furent publiés en 1934 un an avant sa mort. Ce courageux reporter fut empoisonné par les nazis alors qu'il n'avait que trente-huit ans, peut-être se doutait-il du danger de parler librement ou espérait-il que la liberté lui sauverait la vie.

Très aux faits des événements en Allemagne, ce journaliste averti, s'y rendit donc souvent à la demande de journaux français pour rendre compte de ce qui s'y passe réellement et pour parler de cet homme prenant tant de pouvoir: Hitler.



L'album relate les faits survenant en novembre 1933 alors que Xavier de Hauteclocque tente via ses articles d'alerter la population et les pouvoirs publics sur les dérives du gouvernement allemand. Il va ainsi mené une enquête sur les groupuscules nazis, les camps de concentration, la police hitlérienne, les changement radicaux de position de ses anciens interlocuteurs, les jeunesses hitlériennes et ces inquiétantes disparitions d'opposants au régime.

Un très bon roman graphique qui rend hommage à cet homme et au métier difficile de reporter.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Gauguin, loin de la route

Paul Gauguin arrive à Hiva Oa en 1901 après avoir vécu 7 ans à Tahiti. Déserteur de la "société de consommation", anti-colonialiste, anti-militariste, l'homme vient s'installer dans une petite maison pour profiter du calme, de la nature qui l'inspire, à travers ses peintures, sculptures mais aussi ses écrits.



La BD au graphisme très agréable, au trait marqué, aux couleurs chatoyantes, révèle un Gauguin, loin des "cartes postales" lisses habituelles. Fort en gueule, boiteux, cynique, jouisseur par la bringue et les femmes (parfois très jeunes...), porté sur la bouteille, Gauguin luttera jusqu'au bout contre deux représentants d'une société qu'il haïssait : le curé et le gendarme. Défendant les autochtones, il fut l'aimé de toutes celles qui pouvaient l'approcher même si "ogre d'égoïsme" qu'il était, il se gardait bien de se donner complètement, "ayant son oeuvre à poursuivre".

Parallèlement aux derniers mois de Gauguin, les auteurs, à travers un jeu de retours dans le passé, relatent la mission du médecin et ethnographe Victor Segalen aux Marquises, homme qui "n'aurait pas pu comprendre cette terre sans être confronté aux croquis de Gauguin ».



Fan des peintures de Gauguin, j'ai eu plaisir à découvrir cette BD qui décrit un homme fatigué, torturé mais aussi colérique et égoïste, hypersensible aux choses qui l'entourent, un homme qui a peur de la Vie qui déboule devant lui...finalement si humain. Les artistes de cette trempe ne sont jamais tout blancs ou tout noirs, non ? ;)
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Gauguin, loin de la route

Le 08 mai 1903, Paul Gauguin meurt à Atuona dans les îles Marquises.

Le 02 septembre 1903 à Papeete, Tahiti, des peintures sont mises aux enchères.



Deux ans plus tôt…



Le peintre Gauguin a quitté la France pour la Polynésie française, vers 1891, après avoir connu la misère, puis une belle réussite sur la vente de quelques toiles.

En 1901, lorsqu’il décide de quitter Tahiti pour l’île de Hiva-Oa, Gauguin est un homme déjà fatigué par sa blessure à la jambe et très déprimé. Un petit coin de terre, "entre une mission catholique et une église protestante", lui paraît être le meilleur des refuges pour construire sa maison qu’il dessinera et parera d’un fronton sculpté "La maison du jouir". Il cherche son paradis.

Peindre, boire, souffrir, aimer, se mettre en colère, Gauguin fait tout intensément ; sa vie est colorée, passionnée. La bouteille, dont la fée verte (absinthe), l’accompagne dans tous ses états, elle anesthésie son mal de vivre et la douleur qui le taraude.

Homme violent et révolutionnaire dans l’âme, il se conduit comme un sauvage et se heurte à l’administration européenne. Le clivage entre les deux civilisations, polynésienne et française, le remplit de ressentiment et le rend querelleur. Il ne supporte plus les autorités, la tutelle coloniale, qu’elles soient cléricales ou administratives. Il devient alors le plus indigène des indigènes.



"Il avait vraiment tout dépouillé de l’étranger… Il marchait à nu sur ses pieds, mieux que nous, il montait dans la montagne, mieux que nous… Quand il allait par les sentiers des monts, les chants de joie autour de lui se transposaient en chants de bienvenue et d’hommages…"



L’artiste est un original qui déborde de vitalité. Il est aussi dans la lignée des créateurs maudits. Son impulsivité peut séduire comme déranger et ses tableaux aux couleurs éclatantes témoignent du feu de ses ardeurs.

Fantasque, être torturé, versatile, il n’est pas toujours compris ; il peint le soleil, la volupté des femmes, la beauté, mais happé par la spirale douloureuse de la maladie, il devient un fauve grossier et barbare.

Il meurt le 08 mai 1903, dans son isolement, entouré de ses dessins, ses sculptures et ses écrits, "banni" par la justice française après un procès qu’il a jugé de "traquenard" et qui l’a condamné à trois ans de prison et 500 francs d’amende…



En août 1903, nous découvrons aussi Gauguin à travers la quête d’un médecin de marine, Victor Segalen, venu retrouver le peintre dans les traces qu’il a laissées ; écrits, dessins, réputation.

"Quatre cents milles marins nous séparaient… Mais que n’ai-je pas entendu ?! Qu’il était fou et qu’il peignait des chevaux roses ! On m’a dit qu’il rendait la vie impossible à l’administration d’Hiva-Oa ! Ou qu’il passait ses journées, prosterné, à vénérer le soleil…". Il questionne, prend notes, se rapproche de l’artiste qu’il admire et le fait revivre…

Son regard rend à l’artiste son humanité et son talent.



Cet album est un bel hommage à Gauguin. Je m’aperçois que je ne connaissais rien de l’homme. J’aime ses peintures et la chaleur qu’elles dégagent. J’aime cette ligne qui va de l’impressionnisme vers le symbolisme, la rupture d’un temps pour un autre siècle. J’ai des appréciations naïves et je constate qu’elles sont chaperonnées par une sotte ignorance. C’est alors avec plaisir que j’ai ouvert ce livre et découvert ses dernières années. L’homme ne paraît pas très sympathique, sa personnalité est trop animale et le mal qui le dévore le rend encore plus capricieux et déraisonnable. Étrangement, je l’imaginais bien plus sage ! Ses œuvres paraissent si douces, si sereines, dans leurs glorieuses et flamboyantes tonalités.

Les trois auteurs, texte, dessin, couleurs, s’accordent parfaitement à rendre cette biographie légitime. Les personnages, Gauguin, Tohotaua, Tioka, Ky Dong, Victor Segalen, l’évêque Martin, sont très ressemblants (des photos sont dans la dernière page) et les dessins rendent l’âpreté de sa vie. On perçoit le génie, son intelligence, sa force, mais aussi son mal qui se gangrène et la solitude qu’il noie.

Une très belle rencontre…
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Gauguin, loin de la route

BD reçue dans le cadre d’une opération Masse Critique de Babélio que je tiens à remercier d’avoir pensé à moi et merci également aux éditions Le Lombard.

L’envie et l’attente étaient très fortes car j’aime beaucoup Gauguin, le peintre, en particulier sa période aux Marquises.

Si bien, que je ne sais pas ce que j’attendais, mais sans doute pas au récit et aux dessins de cette BD.

Bon, il faut avouer que je ne suis pas une grande habituée des BD. J’en ai lu quelques unes plus jeune, ado… très peu étant adulte… donc j’ai rarement été confrontée aux différents styles de dessins. A la première lecture de la BD, je n’ai pas aimé. Soyons claire. Ni le dessin, trop brutal à mon goût, ni le récit qui décrivait la fin de vie du peintre, mais en fait, parlait très peu de son art, de sa peinture.

Je l’ai donc mise de côté, quelques semaines, et je viens de la relire.

Tout cela avait fait son chemin dans mon esprit, et je l’ai un peu plus appréciée, sans en devenir fan tout de même.

Disons qu’à la seconde lecture, les traits du dessin m’ont moins heurté. Ils sont en fait, assez en adéquation avec la violence du personnage. Gauguin, en effet, est sous l’emprise de l’alcool, et ensuite de la morphine, due à une blessure à la jambe qui le fait atrocement souffrir. Il est également un homme à femmes, pour ne pas dire plus….

Bien sur, je connaissais un peu certains de ces aspects, mais il est vrai que dessiné ainsi, mis sous nos yeux de manière assez violente, est perturbante… en tout cas, moi ça m’a perturbé. Par contre j’ai découvert qu’il avait une certaine idée des droits de l’homme, du respect du aux populations à leur culture, à leur liberté d’expression, et aussi le droit des femmes à disposer de leur vie, de leurs corps. Il exprime tout cela de manière assez confuse, peu efficace, désordonnée et provocatrice, mais il y croit.

En parallèle, on suit Victor Segalen qui arrive à Hiva Oa peu de temps après la mort de Gauguin, et tente de se faire une idée de l’homme, de l’artiste en rencontrant les personnes qui l’ont connu, en lisant ses écrits, en sauvant certaines de ses œuvres, en allant sur ses traces.

Alors je ne regrette pas la découverte de cette BD qui m’a donné une vision de Gauguin différente de celle que j’avais jusqu’à aujourd’hui… en tout cas, l’homme dans sa fin de vie. Cela ne m’a pas apporté grand-chose sur son rapport à son art…

Ceci dit, j’aime toujours autant la peinture de Gauguin !



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Tombé du ciel, tome 1

C'était bien. ça m'a plu.

Certes, mais encore.

Relevé des impressions éprouvées au fur et à mesure de la lecture.



Bien plus qu'un roman, une BD est objet beau, un bel objet. Celui-ci l'est particulièrement. L'édition est ultra-soignée, la couverture, que dis-je, les couvertures sont superbes, la quatrième non pas verbeuse mais illustrée de quelques zooms extraits des cases de l'album. Le format est agréable, le livre épais, les feuilles épaisses, pas tout à fait blanches, granuleuses; la lecture est tactile.



Le rouge de la couverture tranche avec le noir et blanc du dessin. Qui ne l'est pas. Noir et blanc. Plutôt, pas en couleur. Du noir profond, moucheté, rayé, du gris sombre, ou moins, du blanc, toute une palette d'ombres et surtout de la lumière, blafarde du clair de lune ou rougeoyante du crépuscule (si, c'est possible, sur la dernière planche).



la suite sur

http://sfetal.blogspot.com/2011/02/tombe-du-ciel-christophe-gaultier-et.html
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La désolation

Le personnage principal Evariste quitte la Réunion et sa copie Amandine. Il fuit pour passer à autre chose, ne prévient personne et prend le bateau « Marion Dufresne », destination les Îles Kerguelen. Seulement, ce bateau est la plupart du temps utilisé par des scientifiques qui cherchent à étudier la conservation de ces îles sur le plan écologique. Evariste, après avoir fait des économies, emprunte ce bateau et se retrouve au milieu de ces scientifiques mais aussi avec quelques touristes, tout comme lui.

Arrivé sur place, au cours d'une expédition, Evariste se fait enlever par une tribu locale qui a des rites anciens. Il se retrouve à vivre tel un homme préhistorique. Il se sent alors piégé et ne sait pas comment s'en sortir.



Cette bande dessinée est très prenante. Evariste est attachant. On suit Evariste pendant la longue traversée et on commence à comprendre les enjeux de cette traversée pour les scientifiques. A un moment donné, j'ai été un peu perdue et j'avoue que je n'avais pas compris la fin. Il m'a fallu relire les dernières pages pour le comprendre. Non pas qu'elle ne soit pas compréhensive une première fois mais cette fin est très surprenante et avec du recul, elle me convient bien.



J'ai apprécié les images. J'ai été voir la bande dessinée en magasin. Les pages sont en papier glacé, ce qui fait ressortir davantage les dessins. le choix de couleur appuie sur le côté dramatique de cette histoire.



En bref, une vraie surprise. On ne lâche pas le livre tant qu'on ne connaît pas la fin. Un très bonne lecture.



Je remercie Netgalley et les éditions Dargaud pour cette lecture.

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La désolation

J'ai été attiré par la couverture de cette bande dessinée, car à la première vue, j'avais du mal à m'imaginer l'histoire derrière cette couverture.

On aurait pu tout aussi bien être dans du survival, du thriller apocalyptique, de l'aventure....et la 4ème de couverture a fini de me convaincre d'acheter cette bande dessinée.

En effet, on suit Evariste, jeune homme qui souhaite échapper au conformisme de son quotidien et décide pour cela de fuir le plus loin possible du monde auquel il est attaché en montant sur le "Marion Dufresne", le bateau qui assure les liaisons jusqu'aux Iles Kerguelen.

On découvre alors une galerie de personnages différents, du chercheur qui a une bonne raison professionnel d'être là, à des spécialistes du tourisme extrême et à des gens comme Evariste à la recherche de réponses intérieures. Cette mise en place des protagonistes, cette arrivée sur Kerguelen, la rudesse du décor qui se fond dans les angoisses d'Evariste mais qui correspond aussi à tout ce qu'il est venu chercher, tout est en place pour "l'aventure" que va vivre Evariste et son compagnon d'expédition.

Ils vont en effet, être confronté à une groupe de personnages mystérieux, dont nous, lecteurs auront un mal fou à déterminer à déterminer ce qu'ils sont sensés représenter au cœur de l'histoire avant que l'on aborde les dernières pages.

La quête mené à la fois par Evariste sur ses bourreau (comprendre qui ils sont, ce qu'ils lui veulent, ou ils l'emmènent), sur le sens de ce qu'il est venu faire (sa perte de repères, sa perte d'identité et l'anonymat de sa mort si elle devait venir) nous tient en haleine pendant de très nombreuses pages.

Je ne veux pas en dire plus pour laisser découvrir au lecteur une bande dessinée dont j'ai aimé à la fois l'aspect graphique (on ressent cette désolation, cet aspect austère, solitaire) et le scénario plutôt bien ficelé qui amène le lecteur à lui même se poser beaucoup de questions sur la place que l'on occupe dans ce monde.
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La tragédie brune

Un témoignage historique de la montée insolente du nazisme courant des années 30 (et de l'indifférence mortifère, lâcheté proverbiale et silences complices qui lui ont profité). La manipulation d'un peuple et son engagement, volontaire ou forcené, dans ce qui est l'une des plus grande catastrophe de notre Histoire.



Une bd importante pour toutes les générations et un témoignage d'époque qui contraste avec l'idée du "surprenant caractère belliqueux du IIIème Reich" quand un journaliste dressait déjà en 34 une funeste prophétie à venir.



Je vais être honnête, j'ai plus apprécié cet ouvrage pour la publication de la première partie du livre de Xavier de Hautecloque que pour le travail de BD opéré par Cadène et Gaultier. Si l'effort de vulgarisation est bien rendu côté BD, il manque la force de l'auteur original.



Ceci dit, sans BD, je n'aurais jamais connu ce texte qui m'a secoué les tripes. Félicitations les Arènes !
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Donjon Potron-Minet, tome 5 : - 83 Sans un ..

» Accro à Donjon , je continue. Arankou de Cavallere se sent vieillir et part en tournée pour revoir ses anciens compagnons chevaliers . Alexandra l’ophidienne sexy l’accompagne pour l’empêcher de faire des bêtises et bien lui en prend. On découvre une manière originale de tuer les trolls en enflammant leur suc gastrique mais du côté des amis ça craint : disparus , raides dingues , ou passé du côté obscur (celui là a la tête de Pat Hibulaire) . Bref ça finit mal , pour beaucoup de monde.
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La tragédie brune

Très belle mise en image d'un témoignage d'un journaliste français décrivant la montée du nazisme en Allemagne dans les années 30.

Propos glaçants, terriblement prémonitoires qui malheureusement ne permirent pas aux hommes politiques de l'époque de mieux anticiper les dérives de cette Allemagne.

Ouvrage nécessaire pour se rappeler mais aussi pour mettre en valeur le travail de ce journaliste qui (comme beaucoup) au péril de sa vie (il la perdra à cause de cela d'ailleurs) essaya de nous prévenir...

Glaçant.....
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La tragédie brune

Un album saisissant dans la veine de Matin brun de Franck Pavloff.

De retour en Allemagne pour un second reportage sur le pays ("L'Allemagne est un grand pays qui prend une direction inquiétante."), le reporter Xavier de Hauteclocque est choqué par l'évolution de la situation : "En moins de six mois, tout a changé." La répression est partout et la plupart de ceux qui lui parlaient librement il n'y a pas si longtemps n'osent plus "raconter autre chose que la gloire de la nouvelle Allemagne" car sinon "c'est la promesse d'ennuis...". D'ailleurs, "ceux qui m'avaient parlé ont été sanctionnés par la dictature gammée"...



Ce qui le choque en premier lieu, dans la rue, c'est de découvrir "un peuple uni dans la haine". Partout, on "exalte l'esprit de revanche" et les discours d'Hitler, qui autrefois "cherchait à convaincre", ne sont plus que "orgueil, haine, besoin de dominer" : "Maintenant, il ordonne." On encourage à voter pour le plébiscite* : "Gare à ceux qui ne voteront pas oui. Ils risquent gros. On les a avertis". Il s'agit évidemment d'une "parodie de vote" dans laquelle "on vote pour son bourreau"... Le journaliste est également surpris de voir si peu de monde dans les rues : "Les femmes de mauvaise vie sont envoyées dans les champs, les mendiants dans des camps de travail "volontaire" ou des camps de concentration... Solution humaine ? J'en doute".



Car les camps existent déjà : on y parque les prisonniers politiques, ceux considérés comme ennemis du parti nazi. Le dessin marque bien le contraste entre la beauté des paysages ("Que la campagne est belle") et l'ignominie de ce qui se déroule, déjà, dans les camps "pour opposants". L'illustrateur utilise des couleurs uniformes, sans aucune nuances (avec beaucoup de brun forcément, vu le titre et le sujet) rehaussées d'un trait noir épais, ce qui donne une drôle d'allure aux personnages (pauvre Hauteclocque affublé d'un nez de Cyrano!) mais évoque bien l'atmosphère du pays à l'époque (elle aussi sans nuances).



Et cela continue comme ça, entre les arrestations pour motif fallacieux (par exemple les tracts communistes glissés sous la porte), la détention illégale ("Et personne ne dit rien? - Bien sûr que non. Personne n'a envie d'aller y faire un tour."), l'enrôlement forcé dans les jeunesses hitlériennes, etc. Et toujours l'absence de libre parole de tous ces gens vivant dans la peur...

Xavier de Hauteclocque, lui, osera publier ce qu'il a vu (les curieux trouveront la première partie du texte original à la fin de la bande dessinée). Il en mourra le 3 avril 1935, "empoisonné par les nazis après un ultime reportage en Allemagne"...
Lien : https://www.takalirsa.fr/la-..
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Kuklos

Kuklos, c'est le récit sans fards, sans mièvrerie, sans complaisance d'une certaine Amérique, celle du Klan et de ses séides.



Les auteurs nous plongent dans le quotidien des gens du Klan. Racistes, mais aussi bons pères de famille. Violents, mais soucieux de certaines règles de conduite. Attention, le Klode d'honneur, si je puis utiliser la manière de parler du Klan, n'en fait pas des gens fréquentables. Ce sont de pâles types, qui noyautent la société américaine, on y trouve des policiers, des avocats, des juges, et pour un regard en coin, on retrouve ces "strange fruits" sur les arbres, comme les chantait Billie Holliday.



Le personnage central est complexe. Fasciné par son père et le Klan, il s'enrôle adolescent. Puis il développe une vision du KKK qui l'amène à s'imaginer s'élever au-dessus des "gros porcs" qui veulent juste casser du "négro"... Mais il est comme les autres, au final. Et quand il entend parler d'un match de boxe, qui servira de prélude à un meeting des activistes noirs, il fonce avec ses sbires... Et tout dérape. Je n'en dis pas davantage.



Mais là réside quand même la grande intelligence des auteurs. On est aux prémisses des Black Panthers. Et la lutte est sans merci de part et d'autre. Le lecteur frémit lorsque des activistes noirs appliquent les mêmes traitements aux Klanistes, que ceux réservés aux noirs par le KKK.



Ce livre, didactique, pédagogique, très bien mené, prend une dimension encore plus grande en 2017, alors que la Maison Blanche abrite un conseiller de premier plan, qui ne cache pas ses accointances avec le Klan.
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