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Citations de Christiane Veschambre (58)


Ma crainte, le jour où la parole me reviendra, de me retrouver devant un nouveau vide. Le vide des mots m'emplissant la bouche avant de s'expulser vers le monde extérieur et que je ne pourrais plus filtrer dans l'intérieur de mon silence.
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"J'ai tout de suite paré à l'inconnu. J'ai toujours parlé.
Même quand je ne parlais pas encore.
J'ai toujours su que les mots existaient pour conjurer les peurs".
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Extrait 3
 
 
Figurines sur tumulus


sur le seuil
d’aujourd’hui

m’ont incarnée
la non-née
et le joyeux

que faire
sinon
du bout ignorant
de mes dix doigts
les deux figures
petites
à poser
au-devant de moi
dans l’espace
qui m’échappe

et m’attend
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"Mais lire nous aide et nous aliène. Nous voyons surgir les mots qui donnent forme à une exigence à peine germée en nous, mais nous les enchâssons dans trop de lumière : à nouveau, nous sommes aveuglés."
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"À présent, je n'ai plus besoin d'invoquer l'exceptionnel pour saisir que dans chaque être, aussi démuni soit-il pour oser vivre, il y a cela qui le noue au vivant, cela qui n'est pas toujours à l'image du fleuve généreux, qui n'est souvent que la pierre noire enfouie dans la boue du sous-sol".
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Il repensa à sa voisine…



Il repensa à sa voisine de palier devenue écrivaine publique. Elle lui avait expliqué comment elle était devenue autoentrepreneuse (on avait le droit à présent d’ajouter le « e » sur les déclarations de revenus, grâce au combat mené par la nouvelle ministre du Droit des femmes startupantes), et gagnait ainsi sa vie, certes modestement, avec les rétributions de ceux pour qui elle écrivait. Ceux qui voulaient écrire et n’y parvenaient pas.
Hé bien, la voilà la solution ! s’exclama-t-il. Il y a ceux qui ne rêvent jamais et moi qui rêve chaque nuit. Ceux qui n’arrivent pas à rêver, et moi qui ne sais faire que ça.
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Je te vois et ne te vois pas. Tu as la présence des fantômes qui n’ont pas besoin de se rendre visibles
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Extrait 3
 
 
      Dans la chambre à Naples, disloquée par le tremblement de terre de ma lecture, l’envol et le cri ne m’apaisent pas, ne me rendent pas à une tranquille perception — me font savoir que par basse langue, ma langue de taupe, si elle m’advenait, c’est à une puissance inconnue de ma vie divisée que je serais soumise.
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Hé bien, la voilà la solution ! S’exclama-t-il. Il y a ceux qui ne rêvent jamais et moi qui rêve chaque nuit. Ceux qui n’arrivent pas à rêver, et moi qui ne sais faire que ça
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Les rêves avaient toujours été…



Les rêves avaient toujours été ce qui intéressait le plus Julien. C’était justement ce qui ne s’effaçait pas de l’autre côté de la page. Il s’endormait le soir avec l’espoir d’être traversé par la vie imprévisible des rêves, même les plus douloureux, et il craignait par-dessus tout l’insomnie totalitaire qui vous enclôt entre les barbelés de la conscience.
Il aimait dormir.
(Moi aussi. D’ailleurs je compte un peu là-dessus, dormir, rêver, pour savoir ce que Julien va dire, faire, penser.)
Il traînait le matin, à table, à cause des rêves qui, comme celui de Nathalia, revenaient de la nuit et s’invitaient sans qu’on sache toujours quel mot, quelle odeur, quel geste, quelle pensée mal réveillée ils avaient pris au vol. C’était un peu triste de n’avoir personne à qui les confier. La voisine ? Il s’imaginait sonnant à sa porte, « vous avez rêvé cette nuit ? » Souvent des gens lui avaient confié ne jamais rêver, ou ne pas s’en souvenir, ce qui les avait toujours surpris Nathalia et lui. Ceux-là enviaient, parfois secrètement, ce qui l’animait tout entier, lui, au souvenir de ses rêves. Certains s’attristaient d’avoir des nuits de sommeil aussi ternes, des nuits qui les engloutissaient dans le néant.
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L'histoire de nos parents nous est obscure. C'est de cette obscurité que nous venons. Et celle de leurs parents l'était encore plus. Les enfants sont le fruit d'un engendrement continu d'énigmes.Telle est la genèse.
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Je viens de faire une découverte : ce qui se passe à l'intérieur de moi n'intéresse pas autrui. Découverte emboîtée dans celle-ci : j'ai toujours cru que ce qui se passait à l'intérieur de moi pouvait intéresser autrui.
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Vous nourrissez à présent une haute idée de votre silence. Par moments, vous l'exhibez à vos propres yeux. Mais la parole brûlante ne s'acquiert pas, fût-ce au prix du silence.
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Il me semble que si je savais demeurer dans l'attente juste, si je savais demeurer, et me préparer, la parole un jour me reviendrait.
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Parfois je ré-écoute le message d'accueil de notre répondeur téléphonique : c'est moi qui l'avais enregistré, avant mon mutisme, et tu ne l'as pas remplacé. J'écoute ma voix comme si je regardais une photo de moi déjà un peu ancienne.
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Je ne m’habitue pas à ne plus pouvoir parler,
à ce qu’aucun son ne sorte de ma bouche.
J’attends que cela revienne, je souffre.
Mais mon silence me fait du bien.
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Extrait 4


Écrire n’est pas un humain, il s’invite chez des humains
et des humains, sous des formes qui parfois (souvent)
leur sont étrangères (celles de leur disposition subjec-
tive infiniment secrète). Ainsi Lucy Muir écrit-elle en
capitaine Gregg, Gustave Flaubert en saint Antoine,
Franz Kafka et Clarice Lispector en cloporte, Stéphane
Mallarmé en ours, Arthur Rimbaud en autre, et Emily
Dickinson en Emily Dickinson (étrangère qui écrit en
étrangère).
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Ici je vais insérer un cahier de rêves, comme dans les livres qui parlent de peintures, de films, d’éléments visuels, on trouve au centre un cahier de reproductions, photos ou images des œuvres citées. Il s’agit bien sûr de quelques-uns des rêves que Julien fait pour l’une ou l’autre personnes dont il sa fait le rêveur.
Cahier que le lecteur curieux peut lire, feuilleter, et que le lecteur blasé peut délaisser.
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Un rêve amaigri est un rêve qui n’aura bientôt plus la force d’accompagner le rêveur dans son passage de la nui au jour. Un rêve mort-né, englouti par la marée nocturne
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Ce semblant d’abondance qu’un agenda rempli donne à une vie. On se sent propriétaire du temps à venir, on y dispose ses meubles.(Cela me fait sentir autrement l’expression « meubler son temps ».)
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