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Le premier des mouvements dits khârijites dont on puisse dire quelque chose fut celui d’Ibn al-Azraq (Rubinacci : « Azârika »). Refusant, d’un côté, l’autorité du calife Yazîd et de ses éphémères successeurs, ce chef rebelle ne voulut pas non plus se rallier à l’anti-calife Ibn al-Zubayr installé à La Mecque. Il fut tué en 65/685 par une armée de ce dernier ; ses fidèles continuèrent cependant à sévir, et de façon particulièrement sauvage, rapportent les chroniques, par le brigandage et le pillage. Mais les événements eux-mêmes importent moins ici que ce qui est dit de la manière de vivre du groupe. Et tout d’abord, de ceux qui constituaient ces bandes apparemment débridées.

Seuls les combattants et leur suite (famille restreinte, affranchis, esclaves) pouvaient se considérer comme membres de celles-ci ; le critère unique d’appartenance au groupe était la pratique de la guerre. La discrimination s’établissait très clairement sur le fait de partir au combat : ceux qui ne partaient pas, les assis, malgré leur origine arabe, s’excluaient, par là même, du groupe et pouvaient être considérés comme les ennemis. Le départ à la guerre devait se vivre comme un détachement de liens sociaux anciens, et particulièrement de ceux qui, plus largement que la stricte lignée, concernant l’ensemble tribal.

Pour sanctionner le passage au statut de guerrier, il y avait une sorte d’épreuve (mihna) qui consistait en un meurtre : il fallait simplement montrer que l’on était capable de tuer. Un prisonnier était désigné, il était tué froidement. Quelquefois même, il arrivait que la victime fût choisie parmi les hommes de la propre tribu de son meurtrier. Savoir tuer, savoir combattre, savoir rompre par le sang la solidarité de la tribu, cette initiation marquait bien le domaine de l’activité de la recrue et les frontières du groupe – la guerre, rien qu’elle, et brisant la loi de la segmentarité continue.

La frontière était tellement affirmée que hors du groupe tout être, à la limite, se voyait devenir adversaire : ainsi femmes et enfants, mêmes arabes, pouvaient en toute logique être tués, la guerre n’épargnant personne. (pp. 110-111)
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