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Citations de Charles Wright (173)


« A mon retour des Hautes-terres, la décision s’est imposée comme une évidence….
Un ordre sacerdotal de l’église ? La traversée des hautes terres m’a définitivement converti à la religion buissonnière. Pendant ce mois d’observance, ma religion , ma lithurgie, ce furent les vaches, les moutons, les arbres, les pierres et la rencontre des autres dont les visages ouvrent sur une autre scène, sur un autre monde. Les clercs n’ont pas le monopole du sacré.Ce dernier se débusque partout, notamment sur les chemins de traverse. » …
« De retour à Lyon, il nous a paru étrange de de dormir dans de lits , de prendre une douche…
De mêm jamais les mœurs qui sévissent en ville nous ont paru aussi étonnantes. Avec tous ces adultes en trottinettes, les centres ressemblaient à d’immenses nurseries qui imposaient leur dictature rigolote du fun et du sympa. Dans les journaux, on parlait sans cesse de harcèlement, mais on omettait de mentionner celui de la publicité, de la laideur, du bruit, des notifications des écrans, de la musique des ascenseurs et des mille autres dispositifs qui sollicitent continuellement l’attention. Les conversations dans les cafés ne roulaient que sur les déclarations d’Adèle Haenel et de Marion Cotillard, dont les gens guettaient les avis comme des oracles. Pour moi, la mort d’un arbre était plus triste que la déchéance d’une star…
Dans les livres, il n’y avait pas un livre où un sociologue ne se proposât de démonter la fabrique de ceci ou cela. Il y avait la fabrique de la France, des identités, de la famille, des femmes, des hommes, des chiens...Cette promotion de l’artifice m’étonnait. Il faut dire que je sortais d’un mois en compagnie des choses qui ne se fabriquent pas : la beauté, le silence, les arbres, le vent »...
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En écoutant les malheurs de cet hercule, je songe au vers de Baudelaire dans L'Albatros : " ses ailes de géant l'empêchent de marcher. "Clairement, cet ogre doux et humble de cœur est inadapté à la violence de la société. La bonté ne sert à rien dans la guerre économique.
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Ce silence qui est la plus haute forme de communion, comme le savent les amants et les ounes. (p. 181)
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Le refus des louanges est un désir d'être loué deux fois.
(citant La Rochefoucauld, p 58)
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Ce flash aveuglant que toute Parole d'Ecriture est capable de déclencher dans un cœur d'homme est de la plus haute importance dans un parcours spirituel. Aussi longtemps que cet homme n'a pas connu l'expérience d'une simple Parole de la Bible, la plupart du temps déjà souvent entendue et réentendue sans aucun résultat apparent, et qui tout d'un coup explose, rayonnant d'éclat et de sens, il lui sera difficile de percevoir l'espace intérieur où les choses de Dieu ont leur place en lui. C'est à ce moment seulement qu'il "sent" son coeur, et c'est à partir de ce moment qu'il sera désormais capable, par simple comparaison de ses différents souvenirs, de discerner ce qui vient plus particulièrement de Dieu.
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Décidemment, le bonheur se résume à quelques instants fugaces; une menace constante pèse sur ce à quoi nous tenons le plus. (p. 79)
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C'est le neuvième jour du voyage. Je sens que le chemin opère peu à peu en moi un travail de métamorphose. La longue marche n'est pas seulement un sport, c'est une ascèse, une hygiène du cœur, un chemin de transformation. Elle éclaire le regard, débarrasse des scories, débroussaille notre fouillis intime, fait venir la vérité. Et puis elle est le lieu où s'éprouve intensément la liberté, "la liberté libre", selon la belle expression de Rimbaud.
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Depuis une semaine, j'avance tendu par l'effort, éperonné par le désir des sommets qui m'ont injecté de la vitalité et soulevé au-delà de mes ornières habituelles. Maintenant que la conquête est passée, je ressens de nouveau, dans cette ambiance ténébreuse, le fardeau de moi-même. L'énergie brusquement défaite, les vieilles questions, que l'ivresse des hauteurs avait occultées, reviennent me frapper en plein visage: faut-il rester au noviciat, au risque de perdre mon âme? Ou tracer ma propre voie, quitte à me perdre ? Et puis n'est-ce pas complètement fou de se soumettre à une règle religieuse et de s'agréger à un corps à l'identité aussi affirmée que celui des jésuites lorsqu'on est un irrégulier comme moi, absolument jaloux de sa liberté, et rétif à toutes les figures imposées? Ma vocation n'est-elle pas plutôt d'honorer ce que je porte de singulier, et de m'inventer une existence dans les marges des institutions, ces marges où, dans nos cahiers d'écoliers, on pouvait déployer une écriture plus libre, moins contrainte par les rigueurs de la page ?
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En guise de télévision, la fenêtre de ma chambre découpe un bout de montagne et de ciel bleu. L'avantage, c'est qu'on ne se lasse jamais de ce programme.
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Ne partageant pas le credo actuel selon lequel une vie réussie est une vie remplie, je prends plaisir à me délecter du vide, à écouter le silence.
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J’ai l’impression d’avoir rejeté tous les soucis derrière moi et que, enfin, je vais me perdre de vue
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J'ai peu d'argent mais beaucoup de temps libre, et le luxe de mener une existence affranchie des sanctions de l'utilité, du rendement, de l'économie. La virée au Massif central m'a enseigné qu'avoir peu de biens procure une paix imperturbable, une tranquillité souveraine, une allégresse continuelle. (p. 351-352)
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Je vis pauvrement dans une immense maison d'un délabrement sublime déposée dans une vallée escarpée, âpre, belle sans ostentation. Pour passer le temps, je gratte la terre, je remonte des murs en pierre sèche, je fends des bûches, je cultive des tomates rouges comme les joues des filles amoureuses, je lis un livre par jour.
Ne partageant pas le credo actuel selon lequel une vie réussie est une vie remplie, je rends plaisir à gaspiller les heures, à me délecter du vide, à écouter le silence. (p. 351)
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Des amis m'ont prêté une vieille baraque en pierre de grès dans les Cévennes ardéchoises. Je suis retombé dans les bras du Massif central qui m'a miséricordieusement offert le pardon de mes adultères. Je vs là-bas depuis un an. Chaque jour, je célèbre des noces festives avec ce coin de France, renouant avec une vie simplifiée, resserrées l'essentiel. Je ne suis pas malheureux de m'être débarrassé des trottinettes, des amis Facebook, des mondanités et déboucles de BFM TV. J'ai quitté les éclairages artificiels pour chercher la lumière qui ne décline pas. (p. 351)
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- Les gens ont une vision un peu magique de ce phénomène, observe Benoît. Comme si tout était sombre avant ce coup de grâce, et tout rose après.
- Moi aussi, mon vieux, j'ai succombé à cet imaginaire. Je pensais que ma conversion allait me libérer de mes défauts, de mes limites, qu'un homme nouveau allait advenir dont je me disais qu'il serait parfaitement charitable, et qu'il aimerait le fromage... Comme s'il s'agissait d'une refonte de la personnalité ! Mais non, on ne change pas, on reste tragiquement, désespérément le même...Si je ne crois pas être devenu un "autre" homme, j'ai toutefois le sentiment d'être devenu plus moi-même. C'est peut-être cela une conversion : le lent exhaussement de la personne.
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Cela fait presque un mois que nous vivons sans Internet, ni radio, ni télé, ni journaux, sevrés des vaguelettes de l'actualité. Les bienfaits de cette cure d'inactuel sont incalculables. Quand on se coupe du vacarme ambiant, qu'on se dégage de l'écume, l'âme s'allège et se dilate. (p. 283)
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Pour moi, cette vie au seuil de l'instant me procure une allégresse continuelle. La joie crépite par tous les pores de ma peau. Les cellules de mon corps me font savoir qu'elles sont heureuses. (p. 171)
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Comme le héros de Balzac, les êtres normalement constitués aspirent à grimper à l'échelle sociale, à monter en grade. Parsac et moi faisons partie des rares farfelus à prendre le chemin inverse. Trente jours durant, nous allons suivre la voie de l'abaissement. Vagabonds, mendiants, voyageurs sans bagage, nous allons expérimenter une vie sans appui avec, pour seule fortune, l'heure présente, le bel aujourd'hui. (p. 37)
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P 167 – je crois qu’on finit par ressembler à ce qu’on regarde, que les objets, les paysages contemplés moulent notre visage. D’ailleurs, au lieu de les entasser dans le béton des prisons, on devrait immerger les délinquants dans la beauté du massif central : la vue des grands horizons désarmerait leur violence et apaiserait les cœurs.
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P 91 – dans un voyage, les rencontres sont intenses sans doute parce qu’elles sont sans lendemain. Elles sont aussi marquées par l’absence de précédents et l’ignorance du passé des uns et des autres. Sur cette trame de l’instant présent, chacun se donne sans retenue, intensément, conscient que la relation ne sera suivie d’aucun attachement. Et puis, en arrivant chez les gens les mains nues, on réveille en eux ce qu’il y a de meilleur : la générosité, la bonté, l’acte de donner.
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