Citations de Carlo Collodi (155)
Dis-moi, Grillon, qui es-tu ?
– Je suis le Grillon-qui-parle, et je vis dans cette pièce depuis plus de cent ans.
– Ouais, mais maintenant c’est ma maison à moi – dit la marionnette – et si tu veux vraiment me faire plaisir, va-t-en tout de suite et ne reviens pas.
– Je ne partirai d’ici – répondit le Grillon – qu’après t’avoir dit une vérité essentielle.
– Bon, alors grouille-toi de me la dire.
– Malheur aux enfants qui se révoltent contre leurs parents et abandonnent par caprice la maison paternelle ! Jamais ils ne trouveront le bien en ce monde et, tôt ou tard, ils s’en repentiront amèrement.
Chapitre 4
On rentre. Et quand on sera rentrés, on règlera nos comptes !
A ces mots, Pinocchio se jeta par terre et ne voulut plus marcher. Immédiatement, curieux et badauds se rapprochèrent et commencèrent à former un cercle autour d’eux. Chacun donnait son avis.
Certains disaient : – Pauvre marionnette, elle a raison de ne pas vouloir rentrer. Qui sait si elle ne serait pas battue par ce diable de Geppetto ! Et les autres, malicieusement, en rajoutaient : – Ce Geppetto semble un brave homme ! Mais, en vérité, c’est un vrai tyran avec les enfants ! Si on lui laisse cette marionnette, il est capable de la mettre en pièces !
Ils firent et dirent tant et si bien que le carabinier libéra Pinocchio et conduisit en prison le pauvre Geppetto. Incapable de trouver les mots pour se défendre, il pleurait comme un veau et, tout au long du chemin, murmurait en sanglotant : – Sale gamin ! Et dire que je me suis donné toute cette peine pour fabriquer une marionnette bien comme il faut ! Tout reste à faire ! J’aurais dû y penser plus tôt !
Ce qui arriva ensuite est une incroyable histoire. C’est cette histoire que je vais vous raconter maintenant.
Chapitre 3
Mais Pinocchio avait les jambes raides et ne savait pas encore s’en servir. Geppetto le prit alors par la main et lui apprit à mettre un pied devant l’autre. Une fois ses jambes dégourdies, Pinocchio commença à marcher tout seul puis il se mit à courir à travers la pièce. Finalement, il passa la porte de la maison, sauta dans la rue et s’enfuit. Et le pauvre Geppetto de courir derrière lui sans pouvoir le rattraper parce que ce polisson de Pinocchio filait en bondissant comme un lièvre. Ses pieds de bois frappaient le pavé de la rue en faisant autant de tapage que vingt paires de sabots.
Chapitre 3
- ... De tout les métiers du monde, un seul me conviendrait vraiment tout à fait.
- Et lequel ?
- Celui de manger, boire, dormir, m'amuser et vivre du matin au soir une vie de vagabond.
La même tornade qui me fit chavirer coula aussi un navire marchand. Son équipage parvint à se sauver mais le requin, qui avait ce jour-là bon appétit, avala aussi le bâtiment. [...] Il n’en fit qu’une bouchée [...]. Il ne rejeta que le mât principal qui s’était coincé dans ses dents comme une vulgaire arête de poisson. Ma grande chance fut que ce navire était chargé de viande conservée dans des caisses étanches, de pain grillé, de bouteilles de vin, de raisin sec, de fromage, de café, de sucre, de bougies et de boîtes d’allumettes en cire. Grâce à ce véritable don de Dieu, j’ai pu survivre durant deux ans mais aujourd’hui, cela touche à sa fin.
Nageant au hasard, Pinocchio aperçut un rocher blanc comme du marbre sur lequel béguetait gentiment une jolie petite chèvre qui lui faisait signe d’approcher. La chose étonnante était que cette chèvre n’était ni blanche, ni noire, comme le sont d’habitude la plupart des chèvres, mais sa laine était d’un bleu nuit éclatant qui rappelait beaucoup la couleur des cheveux de la jolie petite fée. Évidemment, le cœur de Pinocchio se mit à battre très fort. Redoublant d’effort, il se dirigea vers le rocher blanc. C’est alors que surgit une tête horrible, celle d’un monstre marin qui venait à sa rencontre. Sa bouche grande ouverte
était un gouffre et découvrait trois rangées de dents à faire peur même en dessin.
Avant de devenir un âne, j’étais une marionnette sur le point de devenir un petit garçon comme les autres. Mais mon peu de goût pour le travail et les mauvais conseils de petits camarades me firent quitter la maison. C’est ainsi que, un matin, en me réveillant, je me suis retrouvé changé en baudet, avec les oreilles, la queue et tout. Quelle honte fut la mienne ! [...] Emmené pour être vendu au marché des ânes, je fus acheté par le directeur d’une compagnie équestre qui se mit dans la tête de faire de moi un grand danseur et un sauteur de cercles hors pair. Or, au beau milieu du spectacle, je fis une chute et me retrouvai estropié. Comme le directeur du cirque ne voulait pas s’encombrer d’un âne boiteux, il me revendit et c’est vous qui m’avez acheté.
Mon avis est que le pantin est bel et bien mort ; mais, si par hasard il n’était pas mort, ce serait un indice certain qu’il est encore vivant !
[...]
Pour moi, au contraire, le pantin est toujours vivant : mais, si, d𠆚venture, il ne vivait plus, il faudrait alors en conclure qu’il est véritablement mort.
Moi non plus, je ne voudrais pas être digéré, songea le Thon. Mais je suis philosophe et je me console en pensant que lorsqu'on nait poisson, il est plus digne de mourir sous l'eau que sous l'huile !
Les ânes ne manquent pas dans ce monde !
L'homme, soit dit pour ta gouverne, qu'il soit riche ou pauvre, est toujours obligé de faire quelque chose, de s'occuper, de travailler. Malheur à ceux qui se laissent prendre par l'oisiveté. L'oisiveté est une très vilaine maladie, et il faut la soigner rapidement dès l'enfance, car lorsqu'on est grand, on n'en guérit plus.
Quand les enfants ont bon cœur, même s'ils sont un peu méchants et s'ils ont l'habitude du mal, il reste toujours un peu d'espoir.
Seuls les vieillards et les infirmes ont le droit de demander l'aumône. Les vrais pauvres en ce monde, ceux qui méritent l'aide et la compassion sont uniquement ceux qui, par raison d'âge ou de maladie, se trouvent condamnés à ne pouvoir gagner eux-mêmes le pain nécessaire à leur subsistance. Tous les autres ont le devoir de travailler. Et s'ils ne travaillent pas et souffrent de la faim:tant pis pour eux !
Les gens affamés ne sont ni gourmets ni capricieux...
À quoi bon accuser les morts ?... Les morts sont bien morts et ce qu'on peut faire de mieux c'est de les laisser en paix !
La faim, mon enfance, n'est pas une raison pour s'approprier le bien d'autrui.
À désobéir, les enfants ne gagnent jamais rien...
- Nous autres, les enfants, nous sommes tous les mêmes ! les remèdes nous font plus peur que le mal.
- C'est honteux ! Les enfants devraient savoir qu'un bon médicament pris à temps peut les sauver d'une grave maladie et même de la mort...
- Quand le mort pleure, dit solennellement le Corbeau, c'est qu'il est en voie de guérison.
- Je regrette d'avoir encore à contredire mon illustre confrère et ami, ajouta la Chouette. Mais, à mon avis, quand le mort pleure, c'est qu'il n'a pas envie de mourir.
Lorsqu'un médecin prudent ne sait que dire il fait mieux de se taire.