AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Banana Yoshimoto (149)


C'était une nuit de solitude tellement silencieuse qu'on aurait presque pu entendre au creux de ses oreilles la rumeur des étoiles qui se déplaçaient dans le ciel.
Kitchen.
Commenter  J’apprécie          100
"Ici au Japon, tout est parfaitement en ordre, le bien et le mal sont définis une bonne fois pour toutes, et on se soucie constamment du regard des autres. "
p.122
Commenter  J’apprécie          90
Tout ce que je désirais, c'était que les impressions étincelantes de ce moment, la saveur du thé pris en tête à tête, la lumière et la chaleur de cet endroit, puissent lui apporter un peu de réconfort.
Les mots sont toujours trop abrupts, ils éteignent ce qu'il y a de plus précieux dans ces fragiles étincelles.
Commenter  J’apprécie          90
Je n’aime pas beaucoup ce « plus jamais », sa résonance terriblement sentimentale, son coté définitif. Pourtant quand elle m’est venue à l’esprit à cet instant, cette expression, avec sa pesanteur écrasante, son pessimisme, avait une puissance que je n’oublierai jamais.
Commenter  J’apprécie          90
Et puis, il y avait un point commun entre cette mère et ce fils qui se ressemblaient si peu : quand ils riaient, leurs visages rayonnaient d’une lumière qui rappelait les statues du Bouddha. Et ça, c’était ce qui me plaisait beaucoup en eux.
Commenter  J’apprécie          90
On ne succombe pas aux circonstances ou aux forces extérieures, c'est de l'intérieur de soi que vient la défaite, me suis-je dit en moi-même.
Kitchen
Commenter  J’apprécie          80
Je suis capable bien sûr de me souvenir des conversations banales que nous avions à l'époque où mon père était encore à la maison. Je m'en souviens de façon presque palpable, et pourtant je ne sais plus comment renouer le dialogue avec lui. C'est comme quand on recommence à faire du patin ou du ski après une longue interruption : le corps ne suit pas.
Commenter  J’apprécie          80
Je crois que j'aime les cuisines plus que tout autre endroit au monde. [...] Quand je suis épuisée, je songe avec enchantement qu'au moment où la mort viendra, j'aimerais pousser mon dernier soupir dans une cuisine. Seule dans le froid, ou au chaud auprès de quelqu'un, je voudrais affronter cet instant sans trembler. Dans une cuisine ce serait idéal.
Commenter  J’apprécie          80
Quand j'attrapais un rhume, ma mère me faisait toujours boire une tasse d'eau bouillante dans laquelle elle faisait fondre du miel, versait une larme de whisky et ajoutait pour finir quelques gouttes de citron. Quand je suis devenue lycéenne, c'était la même chose. Pendant que ces garçons et es filles versaient leur sang, étaient torturés, ces soirs-là aussi, je me faisais dorloter par ma mère. Est-ce que c'est ça justement qu'on appelle le monde ? Je ne sais pas pourquoi, mais ma mère appelait cette boisson "honey-miel". "Ce ne serait pas plutôt un miel-citron ?" lui disais-je souvent, mais elle prétendait que le nom qu'elle avait choisi convenait mieux et elle n'en a jamais changé. J'ai eu l'impression que le goût sucré et chaud emplissait ma bouche. Le monde est pareil. L'odeur maternelle. Légèrement amère, lourde, sucrée, entêtante. Maintenant, sur cette place qu'elle a remplie à ras-bord, elle n'a plus d'endroit où aller, et elle tourne en rond.

"Honey miel"
Commenter  J’apprécie          80
Tu crois que je suis amoureux de toi ?
Arrête
On attendra l'automne pour y penser.
Oui, je préfère...On en reparlera à l'Automne
J'ai regardé Otohiko. Et les yeux brouillés de larmes, j'ai vu le ciel, la mer, le sable et le feu qui dansait. Tout s'est rué en moi à une allure vertigineuse, j'en avais la tête qui tournait. C'était beau ce qui s'était passé, si beau...D'une beauté violente, à en perdre la raison
Commenter  J’apprécie          80
Son appartement se trouve au premier étage d'un immeuble qui donne sur la rivière, et quand on ouvre les vitres, on entend le bruit du courant. Si on se met à la fenêtre, on sent le souffle du vent, et aussi une vague odeur de vase.
On voit les maisons construites sur l'autre rive se refléter dans l'eau, et la lune qui flotte au-dessus.
Au début, j’empruntais chaque jour le chemin qui, longeant les berges, mène vers sa maison. Comme si j'avais besoin de m'assurer que je ne reviendrais plus jamais en arrière. Nous ne pouvions nous voir qu'une fois par semaine, mais parfois il m'arrivait de débarquer chez lui en pleine nuit et de rester dormir. Et de plus en plus souvent, je me rendais ensuite directement au bureau. J'entendais sans cesse murmurer la rivière. "Toi aussi, tu t'écoules et vas de l'avant, de l'avant", semblait-elle me dire. Sa voix résonnait avec force et certitude à mes oreilles, c'était une berceuse qui rassurait mon cœur toujours inquiet de l'avenir de cet amour.

Extrait de : "Histoire curieuse des bords de la rivière", du recueil de nouvelles "Lézard"
Commenter  J’apprécie          80
Aujourd'hui je respirais un peu plus facilement qu'hier. Pourtant, la perspective d'autres nuits solitaires, oppressantes, me décourageait profondément. C'était donc ça, la vie ? Ces éternelles répétitions ? J'en avais le frisson. Mais en même temps, c'était déjà énorme de pouvoir se dire que vient immanquablement un moment où on respire mieux. Si énorme que mon coeur en frémissait d'espoir. Un espoir toujours prêt à renaître.
Commenter  J’apprécie          80
Banana Yoshimoto
C'était une nuit tellement silencieuse, qu'on aurait presque pu entendre au creux de ses oreilles la rumeur des étoiles qui se déplaçaient dans le ciel.
Commenter  J’apprécie          70
C'était une nuit tellement silencieuse qu'on aurait cru entendre au creux de ses oreilles la rumeur des étoiles qui se déplaçait dans le ciel. Les gorgées d'eau imprégnaient lentement mon coeur desséché.
Commenter  J’apprécie          70
J'allais sur le sentier luisant d'humidité, pataugeant dans des flaques aux reflets d'arc-en-ciel.
Commenter  J’apprécie          70
Penser au décalage horaire, ça me fait toujours une sensation curieuse. & cette ligne téléphonique si ténue, si précaire qui nous relie, je la trouve particulièrement précieuse.
Commenter  J’apprécie          70
Je crois que j’aime les cuisines plus que tout au monde.
Peu importe où elles se trouvent et dans quel état elles sont, pourvu que ce soient des endroits où on prépare des repas, je n’y suis pas malheureuse. Si possible, je souhaiterais qu’elles soient fonctionnelles, et lustrées par l’usage. Avec des tas de torchons propres et secs, et du carrelage d’une blancheur éblouissante.
Mais une cuisine affreusement sale me plaît tout autant.
Ce lieu où trainent des épluchures de légumes, où les semelles des chaussons deviennent noires de crasse, je le vois étrangement vaste. Un énorme réfrigérateur s’y dresse, rempli de provisions suffisantes pour tenir facilement tout un hiver, et je m’adosse à sa porte argentée. Parfois je lève distraitement les yeux de la cuisinière tachée de graisse ou des couteaux rouillés : de l’autre côté de la vitre brillent tristement les étoiles.
Restent la cuisine et moi. Cette idée me semble un peu plus réconfortante que de me dire que je suis toute seule.
Quand je suis vraiment épuisée, je songe avec enchantement qu’au moment où la mort viendra, j’aimerais pousser mon dernier soupir dans une cuisine. Seule dans le froid, ou au chaud auprès de quelqu’un, je voudrais affronter cet instant sans trembler. Dans une cuisine, ce serait idéal.
Avant d’être accueillie par les Tanabe, je dormais tous les jours dans la cuisine.
Où que je me mette, j’avais le sommeil agité, et en me laissant dériver de ma chambre vers le reste de la maison, à la recherche d’un endroit plus confortable, j’ai découvert un matin à l’aube, que c’était près du frigidaire que je dormais le mieux.
Je m’appelle Mikage Sakurai, mes parents sont morts jeunes l’un et l’autre. Et j’ai été élevée par mes grands-parents. A l’époque où je suis entrée au collège, mon grand père est mort. Ensuite nous nous sommes débrouillées toutes les deux ma grand-mère et moi.
Et puis l’autre jour, voilà qu’elle est morte à son tour. Ça m’a fait un choc.

Commenter  J’apprécie          70
On tombe amoureux, on se sépare ou la mort vous sépare, et à mesure que les années s'accumulent, tout ce qui défile devant soi finit par paraitre interchangeable. On n'arrive plus à distinguer le bien du mal;,à juger de la valeur des choses. simplement, on a peur de voir se multiplier les mauvais souvenirs. Alors on voudrait que le temps s'arrête, que l'été ne finisse jamais; soudain, on devient lâche.
Commenter  J’apprécie          70
C'était une nuit tellement silencieuse uqu'on aurait cru entendre au creux de ses oreilles la rumeur des étoiles qui se déplaçait dans le ciel. Les gorgées d'eau imprégnaient lentement mon cœur desséché .
Commenter  J’apprécie          70
Souvent, les gens croient que dans un couple, on se quitte par lassitude, ou à la suite d'une décision à sens unique. Mais ce n'est pas vrai. C est simplement un cycle qui se termine, comme une saison succède à l'autre. Rien de plus. Et la volonté humaine ne peut rien y faire. Voyons donc les choses autrement : pourquoi ne pas vivre le mieux possible jusqu au jour de la séparation ?
Commenter  J’apprécie          72



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Banana Yoshimoto (915)Voir plus

Quiz Voir plus

Kitchen

Lorsque Mikage emménage chez les Tanabe, Eriko lui demande d’accomplir une tâche en échange du toit qui lui est offert. Quelle est cette tâche ?

Veiller à ce que Yûichi s’applique dans ses travaux universitaires
Préparer de temps en temps de la bouillie de riz
Nettoyer la cuisine tous les matins
Travailler à devenir la plus grande cheffe du Japon

4 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Kitchen de Banana YoshimotoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}