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Citations de Antoine Wauters (544)


J’étais un vieux bonhomme et l’âge, tu le sais, fait
qu’on est moins enclins à se laisser berner
par les fanaux des rêves de liberté.
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Vieillir, c’est devenir l’enfant que plus personne ne voit.
L’enfant dont on dit qu’il a les cheveux gris.
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La nostalgie, c’est un applaudissement du passé. Dans une main, il y a des larmes. Dans l’autre, beaucoup de joie.
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Je ne peux que fermer les yeux et me souvenir,
une main dans mon amour de toi et l'autre dans
le regret.
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Est-ce cela vieillir ?
Mieux voir hier qu’aujourd’hui ?
Mieux voir jadis que maintenant ?
Chercher à oublier mais voir tout revenir ?
Le passé est une bombe. Il explose.
Eux, c’est cela qu’ils nomment oubli, qu’ils nomment vieillir.
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Mais qu’est-ce que le vouloir d’un père
contre la soif de liberté d’un enfant ?
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Il s'efforçait de rire.
Et eux aussi riaient, ne se doutant pas un seul
instant du gouffre que cache parfois le rire d'un père.
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D’un autre côté, elle se faisait un sang d’encre à la
moindre occasion.
Encore maintenant (il fixe le ciel). Ainsi sont faites les
mères : taillées dans le bois du souci.
Inquiètes, toujours, de ce qui va nous tomber dessus.
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Nos enfants aussi sont partis aux quatre coins du pays.
Se battre.
Être le père d’enfants partis se battre n’est pas
seulement étrange.
C’est une chose insensée.
Comme l’est le fait de ne plus voir celles
et ceux que l’on a un jour aimés.
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Avant d’être un acte d’expression, écrire est un acte d’écoute. Il faut longtemps se taire et apprendre à entendre, puis seulement parler.
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Peu respirer.
Peu dire.
Peu penser.
Je regarde la vie contenue dans un seul brin d’herbe,
L’architecture d’une fleur dont j’ignore le nom,
la perfection de ses pétales, un scarabée courant
se réfugier dans l’espace clos
d’une pomme de pin.
Je converse avec le pin qui abrite une nuée d’oiseaux.
Et avec les balles qui sifflent et envoient leur plumage
au ciel.
D’où viennent-ils ?
Qu’ont-ils vu ?
Et toi, vieux pin, que ferais-tu à ma place ?
Reprends ton souffle, idiot.
Et cesse de te tourmenter.
Qui te tuerait, hein ? Qui tuerait le vieil Elmachi
assis sur sa souche ? Face au ciel. Face à rien.
Avec un peu de chance, tu n’es même plus visible. (p.107)
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Je ressens comme une certitude que l’écriture n’est pas une activité. C’est un pays, un lieu qui me devance et vers lequel je tends. Le seul endroit où l’on peut me trouver – et le seul où je me trouve. Partout ailleurs, je n’y suis pas. Je n’ai lieu que là.
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Je revois mon enfance, la barbe verte et drue
de mon père, piquante comme dix oursins,
maman, qui m’affolait beaucoup, belle à tomber,
avec ses nerfs toujours en pelote et en débordement.
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L’écriture m’a beaucoup donné et elle m’a beaucoup pris. Ce qu’elle m’a donné de meilleur ? Une voix parallèle. Ce qu’elle m’a pris de plus précieux ? La voix principale, celle qui menait aux autres.
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Peu de souvenirs restent.
Seuls quelques mots, que j’ai écrits.
Mais qu’importe les mots.
Qu’importe ce que j’ai pu écrire.
Les mots ne sont que les bras armés du silence.
Et je n’ai plus envie de me battre.
C’est fini.
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Et puis un jour, ils sont venus remplir le lac.
Et tous, nous avons vu nos maisons sombrer
les unes après les autres, emportant nos souvenirs.
La mosquée.
Le café Farah.
Nos arbres et nos jardins.
Rien n’y a survécu.
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Je n’étais pas destiné à écrire, mais à flotter. Simplement, je me suis aperçu que l’écriture était un excellent moyen pour ça, sans ennuyer personne, en plus. Je veux dire : je ne fore pas, je ne disque pas, je ne parle pas dans un micro, je n’ai pas d’avis à donner, ou à défendre, d’idées à faire valoir, je ne prends pas ma voiture le matin, ni mon vélo, je n’emmerde aucun collègue et n’oblige personne à me parler, encore moins à me téléphoner, je n’ai pas besoin de bureau, de fax, de logistique, le confort ne m’intéresse pas, ou très peu, je n’ai pas besoin d’être propre, d’acheter des costumes, de me coiffer, de m’habiller, non, je m’assieds gentiment à ma petite table, et j’écris.
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Vieillir, c’est devenir l’enfant que plus personne ne voit.
L’enfant dont on dit qu’il a les cheveux gris.
Dont on attend des choses, promesses, gloires et
accomplissements, alors que tout ce qu’il souhaite,
c’est rester à jouer avec son bâton en regardant tomber la
pluie, les mains couvertes de boue.
Vierge de paroles et de tout clinquant.
Je suis vieux, Sarah-de-mon-cœur,
parce que j’ai sept ans tous les jours depuis sept
décennies, mais que personne ne le voit. (p.46)
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Une vie placée sous le signe d’un Dieu représenté par des curés, omnipotents et profiteurs, qui mangeaient indifféremment sur le dos des morts, des jeunes mariés, des communiants, des baptisés. Et des morts et des morts encore. Une vie placée sous le signe d’une nature immense, de kermesses à répétition, d’alcool et de ce bienheureux ennui dont je me sens si souvent orphelin aujourd’hui. Tout vient de là. Du silence des plaines. De tout ce qui se tramait en nous pendant que, objectivement, il ne se passait rien.
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À l’époque, je n’avais jamais vu autant de force chez
quelqu’un. Tu ne reculais devant rien. Un miracle,
la liberté n’ayant rien d’un sport national
par chez nous.
Ailleurs, elle est sur toutes les bouches.
Chez nous, elle coud les lèvres de ceux
qui en parlent.
Car telle fut la devise de nos dirigeants :
nous changer en moutons doublés de pauvres ignares,
afin de pouvoir nous manipuler à leur guise,
qu’il pleuve ou qu’il vente.
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