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3.75/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Autriche
Né(e) à : Graz , 1978
Biographie :

Né à Graz (Autriche) en 1978, Andreas Unterweger a terminé en 2004 des études d’allemand et de français.

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Rencontre avec Guillaume Métayer autour de son livre A comme Babel, traduction, poétique aux éditions La rumeur libre. avec l'Association Franco-Hongroise de Midi-Pyrénées. Guillaume Métayer, est né en 1972. Poète, traducteur et chercheur au CNRS, il a publié des ouvrages d'histoire de la littérature et des idées (Voltaire, Anatole France, Nietzsche) et des traductions notamment de l'allemand (poésie de Nietzsche, Andreas Unterweger), du hongrois (Attila József, István Kemény, Krisztina Tóth), et du slovène (Aleš Šteger). A comme Babel C'est dans son atelier que Guillaume Métayer nous invite, en nous proposant de partager avec lui des expériences singulières de traduction. La formule « traduction, poétique », sous-titre du présent essai, doit s'entendre : une première fois, au titre de la riche tradition de réflexion théorique dans laquelle il s'inscrit, et une deuxième fois, au sens où l'effort de la traduction apparaît ici sous sa forme la plus vivante et la plus incarnée. Les douze chapitres de cet essai, forment autant de rebondissements réflexifs et poétiques, qui se lisent comme le récit d'une traversée : traversée des langues, des espaces - notamment des champs centre-européen, allemand, slovène et hongrois dont l'auteur est un des meilleurs connaisseurs actuels. À l'horizon de ce parcours parfois périlleux, la catastrophe heureuse par quoi la poétique de la traduction se fait, purement et simplement, poésie. -- 06/04/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.

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FAUNE DU PAYS JAUNE /LE CÉTACÉ DES NUAGES/et quatre autres animaux


Extrait 3

La grenouille

La grenouille, disait Castor, était comme lui, Castor, un être qui habite deux mondes : elle est chez elle sur terre et dans l'eau, dans la rivière et dans la prairie, dans l'eau de la rivière baignée par la lumière jaune du soleil matinal et dans le jaune des renoncules des marais qui poussaient dans la prairie entre la maison et la rive, et qu'il traversait, lui, Castor, en été, tous les matins, pour aller à la rivière.
Effectivement, continuait Castor, ils partageaient, les grenouilles et lui, matin après matin, le même chemin. Chaque fois que lui, Castor, arrivait au bord de la rivière, il y avait là déjà plusieurs grenouilles qui, à peine était-il arrivé à la rivière, plongeaient dans la rivière, et un jour, continua Castor, lui qui, jour après jour, sans la moindre hésitation, sautait à la suite des grenouilles, il en avait même, en plongeant dans l'eau, avalé une.

Aujourd'hui encore, disait Castor, il pouvait sentir au plus profond de lui-même, cette grenouille, cet animal qui, dans son existence clivée, avait avec lui, Castor, beaucoup d'affinités : il pouvait encore la sentir, oui, plus vigoureusement que jamais, – « avec la régularité d'une horloge ! » – disait-il, la sentir garder son rythme de grenouille quand elle faisait ses mouvements de brasse ; sentir la grenouille, pour qui le corps de Castor était devenu la rivière dans laquelle Castor plongeait lui-même matin après matin, nager dans son cœur, à lui, Castor.
Et en vérité : quiconque n'accordait pas de crédit aux paroles de Castor, quiconque doutait de l'existence de cette deuxième âme dans la poitrine de Castor, n'avait qu'à poser la main sur la poitrine de Castor, de préférence un peu au-dessous du téton gauche de Castor, entre le téton et la tache de naissance jaune argile qui luisait à gauche au-dessus du nombril de Castor...

Quiconque posait la main à cet endroit, pouvait la sentir.

//traduction de l’allemand (Autriche) par Laurent Cassagnau.
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Extrait 1

« Ah »,

soupira Castor un après-midi, comme il traversait la route des fourmis qui passait autour de la maison jaune, « il faudrait être minuscule ! Une fourmi comme ça, par exemple », poursuivit-il en s'accroupissant vers une comme ça, « vit les plus grandes aventures à chaque pas qu'elle fait... Un caillou »,

dit-il, lui qui était installé sur le chemin caillouteux, « c'est un rocher pour elle... le plant de pommes d'amour, là : un arbre gigantesque... Et là, ce peu d'eau qui coule d'un arrosoir, pour elle qui est si petite, c'est vraisemblablement véritable lac de baignade... – Mais quelle est ennuyeuse »,

se lamenta-t-il en se relevant et en s'appuyant sur la vieille meule qui délimitait la plate-bande, « quelle est ennuyeuse », répéta-t-il comme, encore dans l’ombre des sapins, il pénétrait dans la forêt humide, « mais quelle est ennuyeuse », conclut Castor alors qu'il se dirigeait, les palmes sous le bras, vers la rivière,

« cette vie que nous menons !»


//traduction de l’allemand (Autriche) par Laurent Cassagnau.
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Extrait 5

La baleine

« C'est une occupation étonnamment agréable », dit Castor un midi, alors que nous venions, nous, les garçons, de nous allonger dans la mousse à l'ombre des sapins, « d'être allongés sur le dos sous un arbre comme ça et de regarder en l'air. On a l'impression de regarder dans une mer aux profondeurs abyssales. » – « Oui », soupirai-je, et « Oui », soupirèrent tous les autres ; et lorsque nous vîmes que

loin au-dessous de nous, loin même des coraux verts sapin qui se balançaient dans les vagues du ciel transparentes comme du verre, une baleine des nuages glissait, blanche, à travers les profondeurs, nous fermâmes, sans hésiter plus longtemps, les yeux et inspirâmes profondément : et, poussant vigoureusement des pieds sur notre bouée de mousse pour prendre notre élan en direction de son gigantesque corps qui suivait paisiblement le doux courant,

nous plongeâmes.

//traduction de l’allemand (Autriche) par Laurent Cassagnau.
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Extrait 2

Les poissons

Quand nous descendions vers la rivière, nous discutions : quand nous nous baignions, nous parlions les uns avec les autres ; quand nous ressortions de la rivière, quand nous étions assis ensemble dans les hautes herbes, et que, dégoulinant, tremblant, soufflant, nous regardions l'eau, nous avions, nous, les garçons de la maison jaune, toujours quelque chose, et plus que ça même, à nous dire.

Mais quoi que nous ayons eu à nous dire après la baignade, c'était toujours moins qu'avant la baignade ; après, nous étions toujours moins nombreux à prendre la parole qu'avant ; et plus nous allions nous baigner, plus nous restions sur l'herbe, mouillés, et plus rares se faisaient nos remarques, plus longues les pauses entre les phrases, plus nombreux étaient ceux qui parmi nous : se taisaient.

C'était bien comme Grand-Père, qui avait toujours raison, avait l'habitude de le dire : « L'eau fatigue ».

Et c’est pourquoi, selon Castor, les poissons étaient aussi : muets.


//traduction de l’allemand (Autriche) par Laurent Cassagnau.
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Longtemps on ne put comprendre "qui (ou ce qui) séjournait la nuit dans le grenier.
Certains disaient : un vieux raton laveur.
D'autres, par contre, supposaient que c'était l'esprit d'un chef indien (pas mort) répondant au nom de : "Vieux Raton Laveur". (p. 9)
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Le livre de l'homme des bois n'était pas un livre, mais une feuille de papier que l'homme des bois, comme il nous la présenta un jour fièrement, avait pliée au milieu, dans le sens de la largeur. (p. 139)
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