« Tous les violonistes jouent faux, mais il y en a qui exagèrent » David Oïstrakh
« La cadence est ce moment de bravoure du soliste. […] (Beethoven, par exemple, à écrit lui-même les cadences pour ses concertos de piano, mais pas pour le violon). […] les grand interprètes […] (Fritz Kreisler, Jascha Heifetz, David Oïstrakh, Joseph Joachim, Sam Franko, etc.) ont chacun écrit eux même leur propre cadence. […] J’ai moi-même souvent improvisé mes propres cadences en public. […] Souvent, le chef vous lance des regards apeurés quand vous improvisez, car il n’a pas la partition de la cadence sous les yeux. Quand donc va t'il revenir à la tonique ? […] Il lève la baguette, non ça ne ramène pas à ré majeur. Il rabaisse discrètement sa baguette […] tout de même, il ne faut pas rater l’entrée de l’orchestre...»
« Mozart disait : qu’est-ce qui joue plus faux qu’une flûte ? Deux flûtes ! On pourrait dire : qu’y a-t-il de plus bête qu’un ténor ? Un ténor ému. »
« Il n’y a rien de spirituel, ni dans la compassion, ni dans la souffrance, ni dans la pauvreté. […] ma vrai conscience politique provient de cette expérience là : la haine pour cette pauvreté, pour les inégalités, pour la faim des autres. Comment croire en la beauté, faire de la musique, quand on assiste à cela ? »
« L’anacrouse étant une note qui précède la note principale ou le temps fort, ce n’est pas technique, c’est plutôt comme quand, juste avant de boire son thé […] on croque dans un sucre pour que ce soit encore meilleur. »
« Il y a fort longtemps […] comme souvent après le dîner, nous avons commencé à lire de la musique, pour le plaisir, et pour découvrir des œuvres. […] Christian au piano : tu connais bien sûr ce Lied de Schubert, Nacht und Traüme.
-Non, pardon !
Aucune chanteuse ne se trouvant parmi nous, je pris mon violon pour jouer la partie de chant avec lui. Je crois que je ne m’en suis jamais remis. Une telle douceur, une telle pureté, une telle émotion. […] quatre minutes d’une difficulté inouïe. »
« Je suis à peu près persuadé […] qu’une grande partie de la névrose des violonistes […] vient du fait de jouer tout le temps sur le même violon. À force de connaître le moindre détail de son instrument, on amplifie incroyablement des différences minimes que presque personne n’entend, qui peuvent cependant nous plonger dans des états de doute énormes. »
« Je suis tombé sur les lettres de Beethoven à son éditeur. On venait d’inventer le métronome, son éditeur le tannait pour insérer des numéros métonymiques […] Beethoven s’y refusait […] il expliquait que ça ne servait à rien, puisque de toute façon, on commençait dans un tempo qui changeait déjà au bout de quelques mesures. »
« La main gauche est la carte de visite, le bras droit est l’identité profonde du violoniste. »
« Il faut expliquer que les Violons français ont tendance à sonner très fort de prés, mais plutôt moins quand on s’éloigne. Pour les Violons italiens et particulièrement les crémonais, c’est exactement le contraire. »