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Excusez-moi de vous avoir arrêtée comme ça,mais il s'agit d'une affaire urgente et assez délicate...
.... cette amie vient d'apprendre quelque chose d'affreux, et peut-être que vous seule pouvez l'aider, vous qui êtes une psycholoque, même si maintenant vous êtes plus... comment... une policière ? Enfin, je veux dire... comme dans les séries télé, une détective, voilà.
- je ne suis pas détective, madame Carla. Seulement, par mon métier, il m'arrive d'assister des personnes qui ont subi des chocs dans un contexte criminel ou lié à la drogue ; pour les aider, j'essaie de découvrir comment les faits se sont réellement passés.
Je continuais à raconter aux autres ainsi qu'à moi-même cette belle histoire : j'étais psychologue, non pas enquêtrice ; je m'occupais d'éducation territoriale ; tout au plus, je tentais de comprendre pourquoi certaines choses se produisent, pourquoi untel disparaît, pourquoi tel autre assassine ; mais je ne pourchassais certainement pas les criminels. Je semblais la seule, toutefois, à croire encore à cette belle histoire ; les autres, ceux qui me connaissaient, et même ceux dont je pensais qu'ils ne me connaissaient pas si bien, étaient persuadés que mon unique métier consistait à retrouver des gens qui s'étaient fourrés dans de gros ennuis, là où il se trouvait toujours quelqu'un prêt à vous faire la peau. N'était-ce pas le cas ?....
Désormais, que je le veuille ou non, ma réputation était celle de quelqu'un qui, avec l'énergie du désespoir, savait dénicher la vérité, peut-être parce que je savais où la chercher : dans la tête des gens. Cela faisait-il de moi une détective ? Probablement pas ; aucune licence, aucun révolver, pas d'arts martiaux. Et pourtant, ceux qui s'adressaient à moi ne le faisaient plus par hasard.
Quittant les appartements mis à sa disposition dans l'humble cháteau de Chiomonte, le juge regretta son bain chaud de la veille, dans le grand baquet. II s'y était plongé tout habillé afin de se purifier de tout ce qui avait pu se déposer d'immonde et de meurtrier sur sa peau et ses vêtements sur le lieu des faits mortifères. Mais pour lui, fils de paysans, le bain complet avait le goût de la victoire, de la libération, et c’est pourquoi il s'immergeait voluptueusement dans l'eau tiède plus souvent que ce qu'un soin normal aurait demandé: jusqu'à quatre ou cinq fois par an.