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Citations de Alejandra Pizarnik (346)


J'ai déployé mon état d'orpheline
Sur la table, comme une carte.
J'ai dessiné l'itinéraire
Vers mon pays au vent.
Ceux qui arrivent ne me trouvent pas.

Et j'ai bu des liqueurs furieuses
Pour transmuer les visages
En un ange, en verres vides.

Fête
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dans l’hiver fabuleux
la chanson triste des ailes dans la pluie
dans la mémoire de l’eau des doigts de brume
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Sans toi
le soleil tombe comme un mort abandonné.
Sans toi
je me prends dans mes bras
et m'emmène vers la vie
mendier de la ferveur.
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Seulement

Là je comprends la vérité

elle éclate dans mes désirs

et dans mes détresses
dans mes déceptions
dans mes déséquilibres
dans mes délires

là je comprends la vérité

à présent
chercher la vie
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le silence est lumière
le chant savant du malheur
émane un temps primitif
je cherchais la pierre non le pain
un hymne innocent non les malédictions
la connaissance de mes noms
pour les oublier et m’oublier
mais je ne l’ai pas cherché l’exil
non plus que je ne me suis menti
je n’ai pas adoré le soleil
mais je n’ai pas attendu cette lumière noire
à la pointe de midi
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Chercher. _ Ce n'est pas un verbe mais un vertige. ça n'indique pas pas une action. ça ne veut pas dire "je vais à la rencontre de quelqu'un" mais "je suis gisante parce que quelqu'un ne vient pas".
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un jour
un jour peut-être
je partirai oui sans rester
je partirai comme celui-là qui s’en va
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Alejandra Pizarnik
Quelqu'un entre dans le silence et m'abandonne.
La solitude à présent n'est pas seule.
Tu parles comme la nuit.
Tu t'annonces comme la soif.
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Un regard depuis l’égout
Peut être une vision du monde

La révolte consiste à fixer une rose
À s’en pulvériser les yeux
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La nuit, le poème

Quelqu’un a trouvé sa voix véritable et l’éprouve dans le midi des morts. Ami de la couleur des cendres. Rien de plus intense que la terreur de perdre l’identité. Cette enceinte pleine de mes poèmes témoigne que l’enfant abandonnée dans une maison en ruine, c’est moi.

J’écris avec cet aveuglement sans âme des enfants qui jettent des pierres à une folle comme si c’était un merle. En réalité je n’écris pas : j’ouvre une brèche pour qu’arrive jusqu’à moi, au crépuscule, le message d’un mort.

Et cette affaire d’écrire. Je vois par miroir, en obscurité. Je pressens un lieu que nul autre que moi ne connaît. Chant des distances, j’écoute des voix d’oiseaux peints sur des arbres ornés comme des églises.

Ma nudité te donnait de la lumière comme une lampe. Tu me palpais le corps pour que ne se fasse pas le grand froid de la nuit, le noir.

Mes mots exigent du silence et des espaces abandonnés.

Il y a des mots qui ont des mains ; à peine écrits, ils me cherchent le cœur. Il y a des mots condamnés comme des lilas dans la tempête. Il y a des mots semblables à certains morts bien que je préfère, entre tous, ceux qui évoquent la poupée d’une enfant malheureuse.
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Quelqu’un mesure en sanglotant
l’étendue de l’aube.
Quelqu’un poignarde l’oreiller
en quête de son impossible
place de repos.
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Je veux exister au-delà de moi-même : avec les apparitions.
Je veux exister comme ce que je suis : une idée fixe. Je veux
hurler, non célébrer le silence de l’espace auquel on naît.
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Sens de son absence

si moi j’ose
regarder et dire
c’est par son ombre
unie si douce
à mon nom
là-bas loin
dans la pluie
dans ma mémoire
par son visage
qui brûle dans mon poème
et répand magiquement
un parfum
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Alejandra Pizarnik
Chercher - ce n'est pas un verbe mais un vertige. Ça n'indique pas une action. Ça ne veut pas dire : "aller à la rencontre de quelqu'un" mais "être gisante parce que quelqu'un ne vient pas".
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NUIT



extrait 2

Mais il y a quelque chose qui déchire la peau,
une furie aveugle
qui coule dans mes veines.

Je veux sortir ! Cerbère de l’âme :
Laisse, laisse-moi traverser ton sourire !

Je pourrais être si heureuse cette nuit !
Il reste encore des rêveries tardives.

Et tant de livres ! Tant de lumières !
Et mes années si brèves ! Pourquoi pas ?
La mort est loin. Elle ne me regarde pas.
Tant de vie, Seigneur !
Pourquoi tant de vie ?
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comme un poème averti
du silence des choses
tu parles pour ne pas me voir
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Je pourrais être si heureuse cette nuit!
Il y a encore des rêves en retard
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cette nuit j'ai vu
mais non.

nul n'est de la couleur
du désir le plus profond.
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Un philosophe connu place les cris dans la catégorie
du silence. Cris, halètements, imprécations, forment
une « substance silencieuse ». Celle de ce sous-sol est
maléfique. Assise sur son trône, la comtesse regarde
torturer et écoute crier. Ses vieilles et horribles servantes sont des figures silencieuses qui apportent
le feu, les couteaux, les aiguilles, les tisonniers; qui
torturent des jeunes filles qu’ensuite elles enterrent.
Comme le tisonnier ou les couteaux, ces vieilles
sont les instruments d’une possession. Cette sombre
cérémonie n’a qu’une seule spectatrice silencieuse.
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7 septembre (1962)

Cette voix s'accrochant aux consonnes. Ce soin à bien prononcer chaque lettre. Tu parles littéralement. Pourtant, on te comprend mal. Comme si l'extrême précision de ton langage révélait, dans chaque mot, un chaos de plus en plus évident au fur et à mesure que tu essaies d'être comprise.
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