Être attentif, mission impossible?
Les parents sont au coeur même de ce qu'est le métier de pédagogue, en devenant conscients de leurs propres habitudes de raisonnement, de communication, de leur façon de traiter les sujets et les problèmes, en identifiantce qu'ils préfèrent, ce qu'ils évitent.
C'est en s'interrogeant sur d'autres façons de faire et d'autres cheminements de la pensée, en multipliant les approches et les illustrations, et en donnant l'exemple, qu'ils permettent à l'enfant de créer ses propres outils d'acquisition des connaissances.
Ce n'est qu'à ce prix que l'enfant avance vers son autonomie.
Le langage intérieur est essentiel à l'apprentissage: on comprend, réfléchit, imagine en parlant dans sa tête. On apprend à l'enfant à ne pas se précipiter, à donner à sa pensée le temps nécessaire pour fonctionner avec efficacité.
La mémoire est d'autant plus complexe qu'elle n'est pas une mais plusieurs. Distinctes et complémentaires. Il y a celle qui enregistre les habitudes et permet de savoir toujours nager ou faire du vélo, une autre spécialisée dans les concepts et les connaissances sur le monde - grâce à elle on peut comprendre, raisonner. Et la mémoire autobiographique, celle des événements de sa vie, des situations chargées en émotion.
Je dis toujours aux parents que culpabiliser les empêchent d'être libres dans leur tête et qu'ils ne peuvent alors agir avec efficacité.
Un enfant heureux en classe arrive à se projeter dans un futur proche ou lointain. Il se raconte une histoire, crée des images, leur donne de la texture. Valorisez ses rêves, encouragez-le, même si l'enfant sait que tout ne se passera pas exactement comme il l'imagine.
Quand l'information n'est pas recréée en soi (il peut s'agir d'un cours d'histoire, d'une leçon de grammaire, d'une démonstration mathématique...), elle reste extérieure et inerte.
Pas plus l'intelligence de l'enfant que sa mémoire ne peuvent s'y exercer.