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Citations de Alain Le Ninèze (42)


Les funérailles qu'il a organisé pour Lepeletier de Saint-Fargeau ont été l'occasion d'un défilé, m'a-t-il raconté, qui est parti de la place des Piques où le corps du député avait été exposé sur le piédestal de l'ancienne statue de Louis XIV, détruite il y a un an. De nombreux membres de la Convention étaient présents. Le cortège a remonté en silence la rue Saint-Honoré, puis il a franchi la Seine et a gagné le Panthéon où Robespierre a prononcé un discours d'hommage au défunt.
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Grand, vêtu d'un habit à longues basques qui était celui d'un gentilhomme plutôt que d'un artiste, David avait un visage agréable en dépit d'une sorte de gonflement de la mâchoire qui déformait sa joue droite et qui, je m'en aperçus bientôt, le gênait dans son élocution.
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Oui, je comprends. Les dirigeants de votre ville ont utilisé ta beauté, ils t'ont envoyée dans notre camp pour séduire notre chef et l'assassiner par surprise. Et tu as réussi ! Tu as fait ce que personne d’autre que toi n'aurait pu faire. Tu n'es pas seulement une belle femme, Judith, tu es une forte femme !
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Mes yeux blessés ne reverront plus jamais la lumière du jour vibrer sous le soleil de midi, l'or éclatant des blés avant la moisson, le vert argenté des oliviers ou la blancheur d'une maison de berger découverte au détour d'un chemin. [...]
La seule chose qui me reste est la mémoire de la beauté du monde. C'est un trésor qui m'empêche de tomber lorsque mon pied trébuche sur une pierre ou qu'un passant à qui je tends ma sébile refuse de me faire l'aumône.
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Autrement dit, ce n'est pas une "dormition" en tant que prélude à la vie éternelle : c'est un dernier sommeil, celui de la mort.
(La Mort de la Vierge 1606)
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Il s’agit, à ce titre, d’un roman sur le témoignage. Si l’auteur prend la posture de l’historien — historien qu’il n’est pas, et n’a pas la prétention d’être —, c’est pour explorer le champ d’une problématique propre au roman historique en tant que genre littéraire : que peut-on savoir d’un personnage de l’Histoire à partir de ce qu’il a écrit sur lui-même et de ce que les témoins ont écrit sur lui ?
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En même temps, je me disais que, à cause de ce qui s'était passé dans ce musée, justement, je n'avais pas tout à fait perdu ma journée. J'avais au moins résolu l'énigme du fiacre. J'avais découvert la vérité. La vérité, c'était qu'il ne s'était rien passé... Non, Léon n'avait pas réussi à faire l'amour avec Mme Bovary dans ce fiacre. Il n'avait pas réussi parce que, objectivement, c'était impossible. Si, dans le roman de Flaubert, la promenade en fiacre durait toute une journée, ce n'est pas parce que Léon était un surmâle ; c'est parce qu'il luttait avec l'acharnement du désespoir pour parvenir à ses fins ! Et les exclamations de colère qui parvenaient aux oreilles du cocher chaque fois qu'il faisait mine de s'arrêter n'étaient pas les vociférations d'un homme en rut : c'étaient les cris de rage d'un pauvre diable qui, malgré tous ses efforts, ne parvenait pas à baiser.
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- Gregorio, que penses-tu de ma poire ? dit le peintre en tournant vers son ami un dessin crayonné sur un panneau de bois. Ce fruit, vois-tu, ce sera le nez de Rodolphe. Un nez épaté, long, aussi long que celui de Ferdinand, que celui de Maximilien... à croire que c'est la marque de fabrique de la famille !
Au lieu de l'aigle, c'est la poire qui devrait figurer sur le blason des Habsbourg !
Gregorio Comanini éclata de rire.
Ainsi donc, Giuseppe, tu vas peindre l'empereur en poire...
- Parfaitement ! En poires, en pommes, en courges, en melons... enfin, tu connais ma manière. 
- Voilà qui ne sied guère à la dignité impériale. 
Tu ne crains pas de t'attirer des ennuis ? 
- Des ennuis ? Peut-être. Ou peut-être pas. Je ne suis pas devin, mon cher chanoine-poète ! Rodolphe m'a commandé un portrait de lui, il me l'a même payé d'avance. Je le lui ferai envoyer à Prague quand je l'aurai fini. Évidemment, je ne l'appellerai pas Portrait de l'empereur Rodolphe II. Non, je l'appellerai Vertumne. De Vertumnus, l'ancien dieu latin des vergers et des potagers. Un dieu mineur, certes, mais quand même un dieu. 

(INCIPIT)
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— Comme tu l’as écrit, le portrait que je fais de Rodolphe dans mon Vertumne n’est pas beau. Soyons francs : il est grotesque, je dirais même qu’il est laid. N’est-ce pas ?
— Il est à la fois beau et laid, Giuseppe. C’est son côté grotesque, justement, qui en fait la beauté.
— Peut-être. Mais je voudrais être sûr que, à ses yeux, le beau l’emporte sur le laid.
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Mon tableau illustre cette phrase de la Vulgate où il est écrit que Jésus « écrasera la tête du serpent ». Jésus ou bien Marie, il y a une incertitude sur ce point dans le texte latin de Jérôme : selon le choix qui est fait entre l’un ou l’autre, on est jugé bon catholique ou, au contraire, partisan caché de ceux qui ne vénèrent pas la Vierge Marie, je veux dire les réformés. J’ai contourné le problème en leur faisant poser tous deux en même temps le pied sur la tête du serpent. Mais cela n’a pas suffi aux cardinaux de Saint-Pierre, ils ont jugé que je n’avais pas tranché assez nettement en faveur de Marie. Autrement dit, pour eux, je fais des concessions aux luthériens, je suis de leur côté…

- à propos du tableau "Madone aux serpents"
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C'est une malédiction, [...] Toutes mes œuvres sont refusées par ceux qui les ont commandées [...].
Voici donc, reprit-il, où nous en sommes arrivés avec cette guerre menée par le Vatican contre le Réforme. Aujourd'hui, il faut être catholique aussi en peinture !
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Olympia n'a pas quitté l'atelier de Manet jusqu'à sa mort, en 1883. Suzanne Manet, propriétaire du tableau après le décès du peintre, tenta de le vendre à un collectionneur américain. Mais le projet n'aboutit pas. En 1890, Monet lança une souscription à laquelle répondirent favorablement, entre autres, Fantin-Latour, Degas, Renoir, Pissaro, Toulouse-Lautrec, Rodin, Mallarme (mais pas Zola qui, curieusement, refusa de participer). Les vingt mille francs qui furent rassemblés permirent d'acheter le tableau à Suzanne et d'en faire donation au Louvre qui le fit accrocher dans ce qui était alors son annexe ou son antichambre, le Musée du Luxembourg.
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Rien à voir avec le regard vide des touristes qui ne fait que glisser sur moi comme il a glissé, ce regard, sur les divers monuments qu'il est d'usage de visiter quand on vient à Paris. Ces gens pourront dire en rentrant dans leur pays qu'ils m'ont vue, oui, comme ils ont vu Notre-Dame et la tour Eiffel. Ils m'ont vue, mais ils ne m'ont pas regardée.
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Dans le Rouge et le Noir, Julien Sorel se heurte aussi à l'obstacle du mari. Mais Louise de Rênal n'a pas la vertu farouche d'Henriette de Mortsauf. L'obstacle est vite contourné : Julien couche avec Mme de Rênal pendant que le mari "ronfle" dans une chambre voisine...

Emma Bovary peut vivre l'adultère en toute liberté intérieure. Ce qu'elle fait, d'ailleurs, et non sans cynisme : le soir, elle laisse Charles s'endormir, puis elle quitte discrètement la chambre conjugale pour rejoindre Rodolphe qui l'attend sous une tonnelle au fond du jardin. Une fois la chose faite avec l'amant, elle revient se coucher auprès du mari qui ronfle paisiblement. A croire que tous les maris ronflent ? Peut-être. Mais si les amants ne ronflent pas, c'est surtout parce que l'on ne passe pas toute la nuit avec eux...
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Que faut-il en conclure ? Peut-être ce simple constat, en forme de paradoxe : si la jalousie est la vérité de la passion amoureuse - de ce désir insensé de posséder l'autre - elle en est, en même temps, la limite.
Le seuil critique où tes choses s'inversent : L'amoureux sait que son désir est vain (qui pourrait prétendre posséder autrui ?), mais il ne peut, en aucune façon, y renoncer. D'où une impasse dont il ne peut sortir qu'en faisant en sorte, inconsciemment, que cet amour soit détruit. C'est pour cela que te jaloux se rend odieux, insupportable : il désire se faire haïr pour en finir avec ce désir impossible. N'en pouvant plus d'aimer, il fait en sorte que cela cesse enfin...

Ce qui ne manque pas de se produire.
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L'armée des Goths défilait triomphalement sur la voie Appienne. Elle envahissait le Sénat, installait son commandement sur le mont Palatin. Oui, Jérôme, ce lieu sacré, symbole de la grandeur de Rome, voilà qu'il est désormais aux mains des Goths, voilà qu'il sert de casernement à la soldatesque barbare ! Maxime m'a dit avoir pleuré de douleur et de rage à cette vie.

p. 104
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L’escalier nous conduisit dans une enfilade de pièces qui devaient occuper presque tout le sous-sol du palais. La première salle était celle des pierres précieuses. Je demeurai muet d’étonnement à la vue des innombrables joyaux qui brillaient derrière les vitrines. Diamants de toutes tailles, rubis, agates, lapis-lazulis, topazes, saphirs, perles de Golconde, obsidiennes d’Égypte, émeraudes de Perse, toutes ces pierreries scintillaient d’éclats multicolores sous les lustres à girandoles de cristal qui descendaient du plafond, déversant une faible lumière dans la pénombre. C’était une véritable caverne d’Ali Baba.
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Le peintre aveugle hocha la tête en signe de remerciement. Puis il se mit à l’interroger sur certains détails du tableau, comme s’il le voyait réellement. Il lui demanda d’abord pourquoi il n’avait pas choisi deux pommes pour les deux joues, puisque les joues sont des éléments semblable dans un visage, et pourquoi pas deux cerises pour les deux yeux… Arcimboldo lui répondit de façon évasive, disant qu’il avait suivi son inspiration, autant dire son caprice. Il précisa néanmoins qu’il voulait peindre le plus grand nombre possible de fruits différents afin de créer un effet de surcharge. Cet effet, selon lui, donnait une impression d’abondance propre à exalter la puissance impériale, maîtresse de la nature et de ses productions. Il ajouta enfin que le foisonnement et l’exubérance, tout simplement, étaient des traits propres à son style.
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Je veux une grande variété de fruits dans ce tableau. Vertumnus, après tout, était le dieu de l’abondance, de la fécondité de la terre, il faut montrer cela.
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C'est au lever du jour que mon angoisse s'apaisa. Je me préparais à partir lorsqu'une idée me traversa l'esprit. Puisque j'étais bien le fils du roi, comme l'avait sit la sybille, il me suffirait de ne jamais retourner à Corinthe pour que la prédiction ne puisse pas se réaliser. Oui, c'était le seul moyen de contourner mon destin, et je me fis aussitôt ce serment : jamais de ma vie je ne remettrai les pieds à Corinthe, jamais de ma vie je ne reverrai mes parents. Il n'y aurait ni parricide ni inceste puisque, tout simplement ce serait impossible.
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