Je n'ai jamais pensé que répandre l'ignorance a quelques avantages que ce soit, excepté pour ceux qui sont en position de pouvoir et veulent ôter les autres de leurs droits en étendant l'ignorance dans le but de les garder dans une position subalterne.
En butte à l’hostilité de l’Eglise catholique, les juifs hésitaient à se lancer dans l’impression du Talmud. En 1520, cependant, le pape Léon X autorisa sa publication, et l’impression de la première édition complète du Talmud commença à Venise.
Le Talmud ne tomba pas seul sous la coupe de la censure ; mais de par sa taille, son volume et le nombre de modifications imposées siècle après siècle (des milliers finalement), il en fut si profondément affecté qu’il ne fut pas possible d’en corriger toutes les mutilations même dans les éditions effectuées dans des pays libres.
Nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont, nous les voyons telles que nous sommes.
Chaque jour, il faut danser, fût-ce seulement par la pensée"
A l’époque du Premier Temple, la prière était totalement spontanée : quiconque ressentait le besoin d’implorer ou de remercier Dieu, s’adressait à Lui dans ses propres termes et sur le lieu de son choix […]. […]
C’est au début du Second Temple que le besoin d’un rituel de prières reconnu se fit réellement sentir. Nombre des exilés revenus de Babylone n’avaient plus qu’une connaissance fragmentaire de la langue hébraïque et des notions de base du judaïsme. Lorsqu’ils voulaient prier, la langue comme le contenu leur manquaient. La Grande Assemblée décida alors de composer une prière type qui exprimerait les vœux et les aspirations du peuple tout entier.
L’évocation du roi astrologue est un moyen d’exprimer la coexistence paradoxale de la prescience de Dieu et du libre arbitre de l’homme. Dieu connaît tout d’avance et néanmoins il donne à l’homme la faculté de choisir. Or le roi insiste tout particulièrement sur un point qui constitue un aspect essentiel de la doctrine hassidique : même dans sa chute, l’homme ne doit pas se laisser aller à la tristesse, car c’est le plus grand des péchés.
En effet, elle retire à l’homme ses forces vitales et lui ôte la possibilité de changer. La tristesse et la culpabilité se nourrissent mutuellement à l’infini. La tristesse plonge l’homme dans la passivité : il s’abandonne aux péchés pour oublier et il en arrive à un point de non-retour. Isaac Luria affirme même avec force que si l’homme est puni, c’est parce qu’il n’est pas suffisamment joyeux et content.
Même après la déchéance et la chute, il est interdit de désespérer et il faut demeurer dans un sentiment de joie perpétuelle, car c’est le seul moyen de remonter. (pp. 358-359)
Le Talmud note avec amertume que « Jérusalem fut détruite uniquement parce qu’on y suivait scrupuleusement la loi de la Torah ». Cette formule embarrassante est complexe : le peuple de Jérusalem a été puni parce qu’il ne jugeait qu’en stricte conformité avec les lois de la Torah et ne prônait pas l’indulgence.
Bien que la majorité des membres de la communauté n’ait pas été tenue de se maintenir en état de pureté, il en était parmi eux qui observaient néanmoins les règles de purification rituelle dans la perspective de vivre des vies plus pleines, car la purification était perçue comme un état de perfection.
La finalité initiale de la loi orale fut donc de transmettre le sens des mots. […]
Dans les Dix Commandements, par exemple, il est dit : « Le septième jour est la trêve de l’Eternel ; tu n’y feras aucun travail. » (Exode 20 :10). Ce commandement a, de tout temps, posé immédiatement une question très concrète : qu’est-ce que le concept de travail ? Que recouvre-t-il ? Qu’exclut-il ? La Torah fournit une liste de tâches qui sont interdites durant le Chabbath : labourer et récolter, allumer un feu, cuisiner et cuire au four. Mais chaque génération s’est trouvée confrontée à des activités inconnues de la génération précédente.