Je tenais à dire que malgré ce qu'il s'est passé, il est important de ne pas tout mélanger, les musulmans ne sont pas tous des terroristes, et les terroristes ne sont pas tous musulmans.
— Pourquoi j'ai un suppositoire, là ?
— C'est la balle, madame.
Une fois dehors, j'ai été livrée à moi-même. On se souvient de nous lors des commémorations, mais la douleur est là toute l'année. La peur n'arrive pas le 12 novembre à 23h59 pour repartir vingt-quatre heures plus tard. (p.128)
Je m’appelle Sophie, et les deux balles que vous venez d’entendre, elles étaient pour moi.
La peur n’évite pas le danger.
Vendredi 13 je n'ai pas eu de chance, j'ai pris une balle.
Mais c'était aussi la journée de la gentillesse alors on m'a laissée vivre.
- Soit on ne fait rien et vous vivez avec cette balle et dans quelque temps vous allez pouvoir remarcher.
- Soit ?
- Soit on vous enlève la balle.
Pour cela, on vous brise le bassin puis on le retire. Mais la rééducation va être beaucoup plus longue. Si vous gardez la balle, vous ne pourrez plus passer d'IRM, bien entendu, et vous allez sonner dans les portiques d'aéroport.
- Sonner à l'aéroport ou me faire briser le bassin...
Je vais garder la balle.
J'espère juste que c'est pas le début d'une collection !
Haha !
Bientôt cette conne va me dire que je suis une alcoolique boulimique et que c'est parce que mes parents ont divorcé que le Bataclan a été attaqué. (p.102)
C’est faux, ça ne va pas aller. Y a un mec qui a dit : « Aujourd’hui est le premier jour du reste de ta vie. » C’est ça, ma vie est à zéro. Je ne sais pas quoi faire, où aller. Et puis, de toute façon je suis tétanisée par le présent. Je dois me réinventer.
La peur n’évite pas le danger.