L'Europe est une construction à allure technocratique et progressant sous l'égide d'une sorte de despotisme doux et éclairé.
Le Figaro, 27 juin 2016.
Que le système éducatif français conduise à des performances moyennes ou médiocres en termes de compétences, de dynamisme et de confiance en soi des jeunes justifierait à soi seul un réexamen en profondeur de sa structuration. Il y a plus grave, à savoir l'incapacité à réduire les inégalités des chances provoquées par les conditions socio-économiques des familles, voire l'existence de mécanismes internes qui les renforcent.
Certains laisseraient entendre que les succès du Front national viennent en partie d'une sorte d'oubli du sentiment national dans le plaidoyer et le combat pour l'Europe.
Tout d'abord, ce raisonnement télescope des données complexes de la fracture et des processus d'exclusions liés à la modernisation et à la mondialisation de l'économie. On comprend que, dans ce contexte, nombreuses catégories sociales se tournent vers ce qui a toujours été le lieu de leur défense et de leurs conquêtes : la communauté nationale.
Mais le point crucial est que celle-ci ne peut plus remplir isolément cet office. Les conséquences de la mondialisation seraient beaucoup plus lourdes en l'absence de la construction européenne. C'est cela qu'il faut faire comprendre et c'est une bataille essentielle.
La crise actuelle est, comme toute crise, porteuse de risques et d'opportunités. Risques de voir la solidarité se replier en raison des contraintes financières et d'un renforcement des comportements individuels des mieux nantis; risques que les éléments les plus apparents et les plus médiatiques (les grands plans sociaux de grandes entreprises et leur traitement social) masquent les précarités plus diffuses mais plus profondes.
Le niveau de formation de la population en âge de travailler est l'un des facteurs le plus importants de la croissance et de l'élévation du niveau de vie.
On ne tombe pas amoureux d'un grand marché.