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Critique de isajulia


On continue les présentations avec les protagonistes du clan Mouret. Après avoir vu à l'oeuvre François et Marthe dans La Conquête de Plassans, Serge dans La faute de l'abbé Mouret et Hélène dans Une page d'amour, on a matière à penser que ces braves gens ont autant un grain dans la tête que les illustres membres de la famille Rougon-Macquart.

Heureusement il y a Octave. Ah Octave ! Voilà de quoi ramener un peu d'air frais au milieu de cet arbre généalogique perturbé à souhait.
Fils de François et Marthe Mouret, le jeune homme a tout de l'ambitieux qui possède un fort potentiel commercial. Tout juste arrivé à Paris pour conquérir la ville et le coeur des femmes, Octave est logé dans l'immeuble des Vabre, par l'intermédiaire de Campardon, locataire de longue date et vieil ami de Plassans.
Rapidement, Octave prends ses marques auprès des occupants de l'immeuble et dans le quartier ou Campardon lui trouve une place dans le petit magasin des Hédouin, Au Bonheur des Dames. N'oubliant pas ses projets d'ascension sociale, notre héros sait que sa réussite passera par les femmes et met tout en oeuvre pour les séduire les unes après les autres. Seulement, dans cette "marmite ou mijotent toutes les pourritures", Octave ne sait pas encore dans quoi il a mis les pieds...

Avec Pot-Bouille, Zola se lâche et on aime ça !
Sa cible? La bourgeoisie, qu'il n'hésite pas à mettre plus bas que terre en décrivant le mode de vie de ces gens qui mettent tout en oeuvre pour avoir l'air chic alors que l'envers du décor est loin d'être reluisant. A chaque fois que j'ouvre un Zola je sais que je peux m'attendre à des surprises, à passer un bon moment et Pot-Bouille n'a pas dérogé à la règle. Je crois que ce que j'ai préféré dans ce volume des Rougon-Macquart, c'est les personnages. Malgré une intrigue centrée sur Octave, c'est avec tout les locataires de l'immeuble que nous faisons connaissance et il y a vraiment de quoi rire. Ils se veulent tous bourgeois mais en réalité, comme on dirait dans ma Provence natale, ce ne sont que des mange-merde qui font des économies de bout de chandelle pour faire croire à une richesse quasi inexistante. Quand à leur sens moral , il ne vaut mieux même pas en parler! Tant pis si ils font les pires saloperies entre les quatre murs de leur foyer, tant qu'en extérieur ils gardent un pseudo luxe de façade, les apparences sont sauvées!
Ce cher Emile sait mettre sa patte pour donner du style à une histoire qui pourrait agacer à certains moments et qui finalement s'avère très drôle. Il nous dépeint des personnages à la mentalité pitoyable avec une ironie et une finesse dont lui seul a le secret.
D'ailleurs, je lui accorde une fois de plus une mention spéciale pour la garce de service qui sévit dans tous ses romans et qui ici répond au doux nom de Madame Josserand. On a affaire à une vraie matrone qui mène son petit monde à la baguette et qui clame haut et fort "quand j'avais vingt sous, j'ai toujours dit que j'en avais quarante, il vaut mieux faire envie que pitié!". Toute façon, même avec quarante sous elle fait quand même pitié cette brave dame... Bref, vous l'aurez compris, c'est une vipère comme on peut les aimer chez Zola alors si vous n'avez pas encore eu l'occasion de croiser tout cette bande de joyeux drilles, n'attendez-plus, foncez sur ce 10ème opus des Rougon-Macquart, il est excellent.
A lire !
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