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Critique de Arakasi


Suite et fin de « La Pierre et le Sabre », « La Parfaite Lumière » nous entraîne pour la seconde fois sur les traces du samouraï errant Miyamoto Musachi. A l'issu du premier tome, une nouvelle étape a été franchi dans l'apprentissage de Musachi : fini la longue errance d'école en école pour affronter les meilleurs hommes d'arme du Japon. Musachi aspire à présent à la paix et à la sagesse pour discipliner ainsi la bête qui est en lui et s'installe dans un village de paysans pour découvrir le travail de la terre. Sur le plan affectif, c'est également un nouveau départ, puisque notre héros s'est séparé de sa dulcinée Otsu et de son apprenti Jotaro – contre son gré certes, mais force est de remarquer qu'il n'en fait pas une maladie…

Pourtant si Musachi souhaite déserter le monde, le monde quant à lui ne montre aucune volonté de le laisser tranquille. Un petit palefrenier, Iori, s'attache à ses pas dans l'espoir de devenir lui-même samouraï et la vieille marâtre Osugi continue sa chasse acharnée à travers le Japon pour ramener la tête de Musachi à son village natal. Au même moment, un jeune samouraï talentueux, Sasaki Kojirö, voyage de ville en ville en disant pire que pendre de Musachi, blâmant sa lâcheté supposée et sa vulgarité. Viendra bientôt le moment où les deux jeunes hommes ne pourront plus s'éviter, l'heure qui départagera leurs deux conceptions de la voie du Sabre, l'une fondée entièrement sur la technique, l'autre sur la pureté de l'âme.

Un affrontement un poil manichéen, me diriez-vous, et vous aurez raison. La construction en miroir des deux personnalités de Kogirö et Musachi n'a jamais laissé de doute sur la supériorité de ce dernier. Brillant homme d'épée, mais doté d'un tempérament ambitieux, sournois et volontiers cruel – y compris vis-à-vis des faibles comme pourrait en témoigner la pauvre Akemi – Kogirö s'affirme clairement comme l'antithèse de Musachi, son double maléfique, condamné à la défaite finale par ses déficiences morales. On retrouve cette construction en miroir chez de nombreux duo de personnages : Otsu et Akemi, Iori et Jotaro, Musachi et Matahachi. Là où le premier membre duo s'avance vers la lumière, le second s'enfonce dans les ténèbres et la déchéance. Je respecte ce parti-pris mais je trouve qu'il laisse peu de place à la surprise, enlevant un peu de ce qui faisait le sel de la première partie des aventures de Musachi.

La rupture de ton avec le volume précédent n'en reste pas moins plaisante et les petites plages de calme par-ci par-là bienvenues – tous ces affrontements cela lasse un peu à la longue… Les nouveaux personnages sont attachants et assez bien typés, même si certains ont un petit goût de déjà-vu. Quelques évolutions de caractères sont un peu trop radicales et on peut regretter la transformation sur le tard de l'acerbe Osugi en gentille vieille femme pleine de bonne volonté. Elle était bien plus amusante quand elle tyrannisait son monde et aboyait sur la moindre innocente victime à sa portée ! Finalement, tout est bien qui finit bien : les amis séparés se retrouvent, les familles brisées se ressoudent, les méchants sont punis et les gentils triomphent. le tout donne une conclusion sans surprise, ni grande complexité, mais assez prenante tout de même et une suite de bonne qualité malgré ses quelques défauts. Dans tous les cas, un must have pour les amateurs de cape et d'épée.
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