C'est un roman assez bizarre, une fable satirique dans laquelle la protagoniste, une artiste ayant délaissé sa carrière pour prendre soin de son enfant, se transforme peu à peu… en chien! Malgré la prémisse un peu loufoque et le ton humoristique du roman, l'autrice parvient à dépeindre avec beaucoup de finesse l'aliénation qui peut être ressentie par les mères au foyer, confrontées à une charge de travail exponentielle et une routine abrutissante.
Le ton est parfois déroutant, un peu difficile à cerner. Par exemple, le retour au "féminin sauvage" suggéré par l'histoire fait très "féminisme essentialiste ésotérique des années 70", mais simultanément, on sent que ce courant de pensée est un peu moqué. Certains passages sont très drôles, absurdes, et d'autres, plutôt gore. Bref, ce roman embrasse joyeusement les contradictions!
La fin est très différente de celle à laquelle je m'attendais. Au fil du récit, la vie stable et ordonnée de la protagoniste s'effrite peu à peu et je m'attendais à ce que tout ça finisse très mal. J'ai été presque déçue de ne pas voir la catastrophe annoncée se produire mais, finalement, je crois que la conclusion est parfaite, puisque la mère parvient à réconcilier les deux facettes d'elle-même : l'artiste et la mère. Ce que le roman raconte en fait, c'est une quête identitaire, la recherche d'une nouvelle façon de vivre la maternité. Ce n'est pas parfait, mais c'est divertissant, original et étonnamment pertinent!
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