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Critique de Sharon


Les livres avec le mot « librairie » ont le vent en poupe, et je reconnais que c'est l'objet-livre qui m'a séduite, plus que le sujet du livre. Je crois d'ailleurs que j'ai acheté le roman sans même lire le résumé, et que j'ai commencé à le lire en me disant : « bon, de quoi parle-t-il ? »
Pour moi, ce roman comporte deux parties, parce qu'il comporte un coup de théâtre au beau milieu du récit. Certains trouveront peut-être le terme un peu fort, mais alors que Takako semble enfin apaisée, prête à reprendre sa vie en main, un événement vient modifier drastiquement la vie de la librairie.
Mais revenons au début du récit. Takako est une jeune fille des plus ordinaires, presque transparentes. Elle est fille unique, elle n'est pas très proche de ses parents. Elle exerce un métier, oui, mais il n'est pas un métier-passion. Elle est amoureuse d'un collègue de travail, ils sortent ensemble depuis un an. Seulement, lui vit avec une autre, et lui annonce qu'il se mariera en juin de l'année prochaine. Cynique, il lui dit pourtant qu'ils pourront continuer à se voir, et pas en tout bien tout honneur. Comme souvent dans les romans, quand une jeune femme est victime d'une relation toxique, c'est elle qui quitte les lieux, la « zone de conflit » et l'homme poursuit sa vie. Takako démissionne, quitte son logement. Elle est incapable de réagir, et même si le mot n'est pas prononcé, elle est en pleine dépression. Son oncle, qui l'appelle « par hasard » (en fait, Takako se doute bien que ce sont ses parents qui lui ont suggéré cet appel) et la convie à venir habiter et travailler avec lui dans la librairie familiale.
Ce qui a fait pour moi l'intérêt de ce roman est de nous montrer tout un pan de la littérature japonaise, et le rôle des bouquinistes, qui se spécialisent dans un domaine particulier (Satoru est spécialisé dans la littérature japonaise contemporaine). Il nous montre que gagner sa vie en exerçant ce métier n'est pas simple, même s'il fait bon vivre dans ce quartier, même s'il y a des habitués qui achètent régulièrement des livres, et tant pis si leur femme proteste, si elle menace de tout jeter, ce n'est qu'un moment à passer au retour de la maison. Takako vit au milieu des livres, découvre les livres, elle qui n'a jamais vraiment fait attention à la lecture, et s'ouvre un peu plus aux autres, fait des rencontres dans ce quartier de Jinbôchô, vit quelques déceptions aussi.
La seconde partie du récit aborde des thèmes plus graves, comme si Takako, finalement, avait vécu toutes ces années en étant préservée. Cela ne l'empêche pas d'éprouver de l'empathie pour les personnes qui souffrent, et d'autres sentiments aussi, parce qu'il n'est jamais facile d'être dépositaire des secrets d'autrui.
La librairie Morisaki est un roman tendre, plus grave qu'il n'y paraît.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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