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Critique de Le_chien_critique


Un livre bruyant, frénétique et survolté, certes.
Un page turner efficace sans aucun doute.
Mais un roman non destiné aux amateurs de SF.

Une nouveauté biomédicale fait son apparition : il est désormais possible de renforcer le lien empathique entre deux amoureux via une intervention chirurgicale. Les deux tourtereaux peuvent dès lors connaitre intimement leurs émotions.
Un pitch qui m'a laissé assez dubitatif car cela ressemble étrangement à de la chick lit, la couverture renforçant mon impression.
Mais le résumé a aussi un petit goût de la série Black mirror et j'ai pu bénéficier de ce livre via un service de presse. Et l'auteure derrière ce roman n'est autre que Connie Willis, une petite dame qui a gagné onze fois le prix Hugo, sept fois le prix Nebula et douze fois le prix Locus excusez du peu. D'elle, j'avais déjà lu Sans parler du chien qui m'avait emballé et son diptyque Blitz dont j'ai lu le dernier opus en diagonale ! Alors...

On entre dans le livre en pleine furie : des personnages en veux tu en voilà, des dialogues sans interruption. Bref, on est dans le bain de suite pour dénoncer le trop de communication.
Cela rend bien l'idée d'un des maux du siècle : entre les sms, les coup de fils, facebook, twitter, difficile d'avoir un peu d'intimité. La personnage principale est prise dans un engrenage de choix, de décisions, de tentatives d'échappatoires entre son travail et une famille pour le moins invasive. le lecteur entre dans l'histoire rapidement, mais on est sur les rotules.
L'immersion est d'autant plus forte que l'auteure parsème son récit de banalités de notre quotidien comme ce chirurgien qui tapote le lit du patient avant de partir. Dès le début, l'auteure nous indique que l'amour entre les deux protagonistes est fondé sur des bases assez meubles. On a envie de connaitre le fin mot de l'histoire, les pages se tournent très rapidement. le récit, bien que "sérieux", est ponctué de touches d'humour, c'est ce que j'ai le plus apprécié.

Cependant,
Les dialogues participent certes au rendu, mais trop c'est trop, le livre étant composé essentiellement de dialogues. Résultat, j'étais épuisé à la fin de ma lecture. Ajouter qu'aucun personnage ne dort plus de 3 heures par nuit, vous êtes rincé.
En outre, l'action se déroule sur quelques jours seulement, rendant peu vraisemblable certaines choses, tel cet apprentissage express pour contrer les voix télépathiques.
L'auteure a fait le choix d'ancrer son récit dans le réel et dans le présent, mais ici ça coince. Elle cite des people abonnés aux pages Voici, comme Brad et Angelina qui ont fait l'opération. Pas de bol, l'actualité nous a tristement apprit (j'en pleure encore) que leur histoire était terminée. Un des écueils du réel... le résumé parle d'un futur proche, mais au vue du nom des people et des marques, j'avais plus l'impression d'être dans notre présent. Dès lors, difficile de croire à la possibilité d'un lien empathique chirurgical.
Pour finir, l'auteure tire à la ligne assez régulièrement, les révélations sont sans cessent repousser aux calendes grecques du fait de l'irruption d'un personnage ou d'un coup de téléphone. cela arrive régulièrement et m'a très vite énervé.
La romance n'est pas trop présente, mais l'happy end que l'on voit venir depuis le début est bien sûr de la partie

Connie Willis, c'est la SF pour tout public. Les explications scientifiques, même si fondées historiquement, sont reléguées à la portion congrue et/ou relèvent de la suspension de l'incrédulité à son apogée. Bref, à réserver aux lecteurs aimant le style dialoguiste de l'auteure, et à ceux qui voudraient s'interroger, brièvement, sur la thématique de la communication
Bref, pas un roman pour moi, ni pour les amateurs de SF, mais cela se lit toutefois vite et bien.

Roman chroniqué dans le cadre d'un service de presse.
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