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Critique de Biblioroz


Dans la famille brestoise, je demande la grand-mère, celle qui a aidé le vieux monsieur à descendre les marches au sortir du restaurant le Cercle Marin, et qui s'est vu offrir 18 millions, en échange d'une compagnie rassurante durant les derniers jours du vieil homme fortuné.

Je demande ensuite la mère, avec son serre-tête rivé sur ses cheveux grisonnants, son sac en plastique à portée de main pour calmer ses crises de rage, sa froideur et son sans-coeur brandis comme un étendard pour, avant tout, sauver les apparences. Et sa désopilante haine du Languedoc-Rousillon !

Il me faut aussi le père, ex vice-président de l'équipe de foot de Brest, accusé d'un trou de 14 millions dans la caisse du club et de l'usage d'un faux passeport pour un footballeur brésilien.

Et enfin, restent les deux fils, l'un devenu footballeur professionnel et l'autre, l'intellectuel, celui-là même qui rumine son histoire familiale et qui nous sert son roman, justement familial, à l'intérieur du roman.
« … mais tout le monde s'en fout des histoires de famille » dixit le fils Kermeur. Parce qu'il va falloir aussi composer avec le fils Kermeur dans cette histoire, le fils de la femme de ménage de la grand-mère, accessoirement le soi-disant vieil ami du fils écrivain qui ne l'épargne pas avec ses sarcasmes et ses réflexions ironiques.

Vous suivez toujours ? En fait, tout est simple. C'est un tableau de famille pas très reluisante avec au beau milieu une histoire d'argent qui alourdit incontestablement le climat familial.

Tanguy Viel nous livre ici un monologue d'une puissance dévastatrice. Le narrateur nous parle en martelant ses propos qui rentrent avec force dans notre esprit. J'ai adoré cette prouesse littéraire hors du commun. Tout en lisant, c'est la voix du narrateur que l'on entend et qui fait son chemin, irrémédiablement, vers cette version non expurgée de son histoire familiale.
En filigrane, le boulevard qui domine la rade de Brest, la mer, le vent. La brume étonnamment absente avant Noël, une mer d'un calme surprenant en fin d'année et une houle qui semble essentiellement contenue dans les cent soixante-quinze pages du roman familial du fils intellectuel !
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