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Critique de piyushb


La biographie de Franz Kafka écrite par Reiner Stach (traduite en français par Régis Quatresous) est monumentale. Des années de travail, sans doute acharné, ont abouti à un texte dense (de plus de 800 pages) qui ne couvre qu'une petite partie de la vie de l'auteur tchèque (1910-1916). Un deuxième tome est prévu. C'est passionnant de bout en bout, impressionnant. Troublant aussi tant Franz Kafka était un être singulier.

Dans l'introduction, Reiner Stach prend soin d'évoquer les difficultés inhérentes à la rédaction d'une biographie. Est-il possible de percer l'énigme que recèle en lui chaque être humain ? « L'empathie calme la douleur de ne pas savoir » écrit-il. Pour l'auteur effet, l'empathie est le sésame du biographe. Une biographie doit donner à ressentir et à comprendre. Quelle était la personnalité de Kafka, dans quel milieu évoluait-il, par quels faits son époque a t-elle été marquée et dans quelle mesure ont-ils eu un impact sur l'écrivain ? La biographie repose aussi évidemment sur des sources, un savoir, des connaissances. Certains moments de son existence sont mieux connus que d'autres. La volumineuse correspondance de Kafka est, de ce point de vue, une mine incroyable d'informations. Reiner Stach la cite abondamment (notamment celle qu'entretient Kafka avec Felice Bauer, la femme qu'il a voulu épouser).

Le travail réalisé témoigne d'un amour profond pour l'auteur et son oeuvre. La reconstitution proposée est vivante, magnifiquement construite, écrite avec style. le défi de rendre intelligibles les forces et les faiblesses de Kafka (son indécision chronique par exemple), ainsi que les enjeux psychiques complexes qui sous-tendent tous ces textes, est largement relevé. C'est en allant dans les profondeurs de son être que Kafka a tenté de débusquer la vérité et de la traduire en mots.

Kafka est considéré comme un génie de la littérature. Lui-même a pourtant passé un temps infini à s'auto-flageller, à considérer sa personne et son travail comme dérisoires, inutiles, inintéressants. Ecrire était toutefois sa planche de salut, sa raison d'être, il en avait conscience. Son perfectionnisme, son haut degré d'exigence avec lui-même ont été sources de beaucoup de souffrances (son journal et ses lettres en témoignent avec force), mais c'est le chemin qu'il a du prendre pour trouver sa place dans le monde.

Lien : http://inthemoodfor.home.blog
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