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Critique de PedroPanRabbit


Après nos deux précédentes lectures de cet auteur, on était extrêmement curieux de le voir à l'oeuvre dans un registre fantastico-horrifique. La couverture (qui n'est pas sans évoquer les visuels promotionnels de "Stranger Things") donne le ton : des ados, un manoir et des fantômes. En résumé : de réjouissantes perspectives. On tombe très vite sous le charme de la narration, assurée par Algie, l'un des protagonistes de l'histoire. le second degré du personnage et le ton avec lequel il s'adresse au lecteur le rend immédiatement très attachant, d'autant que le jeune garçon laisse volontairement dans l'ombre une part de lui-même qui attise la curiosité. A travers lui, on fait connaissance avec le reste de la bande : les personnalités sont bien dessinées et on se surprend à se rêver membre de ce petit groupe aussi drôle qu'intelligent, dont la complémentarité se révélera bien sûr une force dans la suite de l'intrigue.

Le décor du pensionnat aménagé dans un ancien manoir familial sujet aux rumeurs morbides et aux légendes urbaines n'est pas forcément une grande nouveauté dans le genre, mais l'auteur l'utilise à bon escient. Ici comme dans ces précédents romans, les archétypes sont davantage propices à rendre des hommages qu'à nous servir du réchauffé. Aussi, on pense ici et là à quelques livres ou films lus / vus par le passé : la bâtisse labyrinthique aux demi-étages et couloirs incurvés nous rappelle "The Hauting of Hill House" ("Maison hantée") de Shirley Jackson et le manoir/internat pris d'assaut par des revenants n'est pas non plus sans évoquer "Down a dark hall" ("Blackwood, le pensionnat de nulle-part") de Lois Duncan. D'autres références ? "Les spectres de Draven School" nous a également fait penser à nos lectures d'enfance, la collection des "Chair de poule" en tête, et à certains films horrifico-familiaux de Disney comme "Hocus Pocus" ou "Fantôme pour rire", où les codes du récit d'horreur sont rejoués à hauteur d'adolescent.

"Les spectres de Draven School" aurait ainsi pu n'être qu'un simple succédané de ces différents titres, mais voilà : si le synopsis et les clins d'oeil laissent à penser à quelque chose de très classique, l'auteur dynamise le tout. A l'anglaise, bien entendu. On l'avait vu avec "A la recherche de Mrs Wynter" : Eric Senabre est un anglophile pur jus (on ne serait pas surpris, en vérité, qu'il ait du sang anglais ou quelques Britanniques dans les branches de son arbre généalogique). Aussi, ce livre emprunte à la Perfide Albion ce qu'elle a de mieux : ses histoires de fantôme et son humour (un peu de sa cuisine, également ; on vous laisse découvrir par vous-même). On frissonne autant qu'on rit, le roman alternant des passages franchement terrifiants avec des rebondissements aussi barrés qu'aurait pu les écrire Lewis Carroll himself. Les différents spectres qui s'invitent dans cette aventure sont également l'occasion pour l'auteur d'opérer un mélange des genres assez fun : musique, littérature, politique... tous les registres y passent dans une sorte de réjouissant bazar au cours duquel nos personnages se lancent dans une course aux artefacts pour renvoyer les spectres d'où ils viennent avant le lever du jour.

En bref : Une nouvelle pépite d'Eric Senabre ! Au programme de ce roman, vous trouverez des ados et un pensionnat, auxquels on ajoute ce que l'Angleterre a de mieux : ses histoires de fantômes et son humour ; le tout est copieusement arrosé de sauce worcester (et de lemon curd). L'auteur nous promène entre frissons et rires dans une chasse aux revenants aux côtés d'une bande de collégiens auxquels on s'attache très vite. On adore !
Lien : https://books-tea-pie.blogsp..
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