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Critique de Malivriotheque


Le Dr Knock vient d'arriver dans la petite bourgade de Saint-Maurice où il rachète le cabinet du Dr Parpalaid. Ce dernier lui explique qu'il y a peu d'âmes à soigner dans le coin, mais le nouveau lui fait part d'une stratégie pour remplir son cabinet. Dès le premier jour, Knock met à exécution cette méthode, laquelle est très peu conventionnelle...

Voilà une pièce sympathique, très critique, se moquant en partie de la médecine qui se veut grande, plus grande que l'homme. Jules Romains couvre sur l'ensemble de sa pièce les différentes visions que peut générer cet "art" de la santé : du charlatanisme embobineur et voleur qui abuse de l'incrédulité des patients, au médecin de campagne considéré comme ne servant à rien par ces mêmes patients qui ne voient la médecine que par l'application de grands procédés mystérieux censément scientifiques à leurs yeux d'ignorantes petites brebis puisqu'il ne prescrit même pas de médicament coûteux pour parvenir à bout de petits bobos. Est-ce au final une critique seule du métier de médecin ? Pas si sûr. On a bien affaire à un examen accablant de la perception de la médecine par les hommes, leurs représentants (les médecins) ne surfant que sur les vagues du bon vouloir et des interprétations de ces derniers. Que dit Jules Romains au final ? Que ce n'est pas le docteur qui fait le médecin, mais bien le patient. La manipulation qu'exerce Knock donne en outre une image négative de l'homme-médecin, et pervertit l'art qui tend pourtant à aider autrui (de manière égoïste ou dans l'abnégation il s'entend). Knock ne fait pourtant que répondre à une demande, et voir un médecin s'affairer fait toujours mieux, pour l'image de la communauté et dans ses yeux, qu'un docteur qui se tourne les pouces et recommande des remèdes faciles et gratuits.
Le fameux 'triomphe de la médecine' en sous-titre est en soi non-négligeable, car même si le patient détermine l'existence de la médecine, c'est bien elle qui domine, au final, toute décision, toute perception de la santé. La médecine a ENORMEMENT évolué depuis l'apparition des premiers apothicaires et compagnie, depuis la saignée et les humeurs du sang. Jules Romains, certainement, appelle également à une modernisation de l'activité, aussi bien dans le temps que dans l'espace, avec les malades plus dociles car sans doute moins éduqués de la campagne.
Sans doute voyons-nous aussi l'idée de faire du chiffre sur l'ignorance, voire la vraie maladie, thème toujours d'actualité un siècle plus tard, les soins étant inaccessibles pour encore bon nombre d'êtres humains sur Terre.
Cette médecine au final tient un rôle à elle seule. Elle ne parle pas mais elle est là.
En résumé, c'est une pièce à plusieurs niveaux d'entendement, qui se laisse lire et certainement bien apprécier en représentation.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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