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Critique de clio29


'Harlem, une histoire de la gentrification' est une publication de géographie de Charlotte Recoquillon qui fait suite à sa thèse de géographie et qui se base sur une enquête de terrain s'étalant de 2004 à 2018 pendant laquelle l'autrice a parcouru les rues de Harlem et a interrogé les différents acteurs de ce quartier mythique de New York. Cet ouvrage se base donc à la fois sur des travaux de géographes, de sociologues, d'urbanistes, d'économistes ayant étudié New York et Harlem, mais aussi sur un certain nombre de témoignages d'habitants du quartier qui ont été les 1ers témoins des transformations à l'oeuvre depuis les années 1980.
Après un entrée en matière épistémologique rappelant les différents débats autour de la notion de gentrification, l'ouvrage s'organise en 3 parties : les évolutions qu'a connues Harlem qui ont joué sur l'image que le quartier renvoyait ; les politiques publiques qui ont oeuvré à la transformation du quartier et enfin, les mobilisations citoyennes face à ces transformations par des citoyens qui se sont sentis exclus et dépossédés de ce qu'ils estimaient être leur quartier. En un peu moins de 300 pages, Charlotte Recoquillon s'attache à nous montrer les spécificités de la gentrification de Harlem, et elle place notamment au coeur du processus la question raciale (et non plus seulement la question de classe) et questionne le rôle actif des pouvoirs publics et politiques.
Cet essai, richement documenté et étayé de nombreux chiffres, nous dresse donc le portrait d'un quartier en plein bouleversement et nous expose de façon claire les enjeux qui s'y jouent. le système états-unien étant très différent de l'organisation que nous pouvons connaître en France, il est parfois difficile de s'y retrouver parmi tous les acteurs mentionnés dans l'ouvrage (administrations, organismes publics, associations de citoyens...) et leurs rôles respectifs. Il n'empêche que l'écriture est accessible et qu'il n'est en rien nécessaire d'avoir fait des études de géographie ou de sociologie pour comprendre la problématique exposée dans cet essai.
Une remarque cependant sur les références aux sources intégrées au texte qui ne me paraissent pas très explicites (Exemple : Gill 2011 : 184, de quel titre s'agit-il ? et j'ai supposé que 184 se référait à la page dans laquelle la citation a été tirée...) mais peut-être est-ce des normes universitaires auxquelles je ne suis pas habituée... Dans tous les cas, ces références obligent à consulter la bibliographie en fin d'ouvrage et pour ma part, j'aurai préféré qu'elles renvoient plutôt à des notes de bas de page.
En bref, une lecture instructive.
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