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Critique de NicolaK


Connaissez-vous le mudlarking ? Non ? Je ne connaissais pas non plus avant qu'un cinquantenaire inconnu propose à Caroline de se joindre au groupe pratiquant cette activité, alors qu'elle s'apprêtait à entrer dans un pub.
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Je salue l'originalité, on ne m'a toujours proposé que de prendre un café, ce que je déteste, au passage.
Il existe quand même des boissons plus affriolantes, quitte à traîner dans un bar.
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Caroline vient d'arriver à Londres pour fêter son dixième anniversaire de mariage lors d'un séjour en amoureux avec James.
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Manque de bol, c'est le cas de le dire, peu avant de partir, elle venait de découvrir que son mari avait trempé son biscuit hors mariage.
Du coup, c'est seule qu'elle fait le voyage.
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Le désespoir la submerge, perdre son James et les bébés qu'ils envisageaient de mettre au monde, tandis qu'elle travaillait comme comptable à la ferme de ses parents, faute de poursuivre des études à Cambridge pour obtenir un doctorat d'histoire britannique, son rêve de toujours, ça fait mal de passer à côté.
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Mais bon, qu'est-ce qu'un poste d'enseignante à l'université à côté d'une mirobolante carrière de comptable à la ferme familiale ?
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Mais revenons au mudlarking, activité que lui propose l'inconnu.
Il s'agit de fouiller dans la boue des rives de la Tamise pour y dénicher d'éventuels trésors pouvant remonter à l'époque victorienne.
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Dès son premier essai, Caroline découvre une petite fiole bleue qui pourrait venir de chez un apothicaire. Seule indication, un petit animal gravé à la main.
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Dans ce roman choral, la seconde protagoniste est Nella, apothicaire.
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Nous faisons sa connaissance à Londres, le 3 février 1791, alors qu'elle vient de découvrir un billet dans lequel une personne lui demande de préparer un poison destiné au mari de la maîtresse pour laquelle elle travaille.
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Nella imagine et concocte de suite un produit adapté et attend que sa cliente vienne chercher la fiole.
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C'est Eliza, 12 ans, qui vient toquer à sa porte...
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J'ai vraiment adoré tous les moments passés avec Nella et Eliza.
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Nella n'était pas destinée à être empoisonneuse, mais un grand malheur l'y a amenée.
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Au départ, elle prenait juste la succession de sa mère, fabriquant des remèdes pour les femmes, ce qui manquait cruellement à l'époque où les médecins ne soignaient que les hommes.
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Par ailleurs, vous l'aurez deviné, la fiole que Caroline a trouvée la pousse à creuser (pas dans la Tamise, mais dans les archives de la bibliothèque) pour découvrir l'histoire du récipient et de l'apothicaire qui l'avait utilisé.
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L'auteure dont c'est le premier livre traduit en français réussit à nous faire plonger dans le Londres de Nella et d'Eliza d'une manière magistrale.
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Nous parcourons les ruelles sombres et sordides, nous traversons des champs, croisons des granges.
C'est magique, je m'y voyais très bien.
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En parallèle, nous suivons avec intérêt les recherches de Caroline, passionnantes aussi.
Le hasard fait souvent bien les choses, quelques faits sont plus qu'improbables, mais ça n'a pas gâché ma lecture.
Je ne vous cacherai pas que le caractère et les tergivresations de ladite Caroline m'ont un peu agacée, mais le plaisir de parcourir le récit l'emporte largement sur ce petit bémol.
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J'ai moi aussi très très envie d'aller patauger dans la Tamise, maintenant.
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