AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Cigismonde


Manuela Parra donne corps et voix à des femmes ayant fui la dictature de Franco. Les mots et la poésie ne suffisent pas pour exprimer ce qui ne peut être traduit, alors le livre se parsème de dessins et de gravures.
D'une plume sensible, l'autrice cherche et cisèle la forme qui parviendra le mieux à suggérer l'empreinte de ce qui a été vécu, traversé. Elle tente de dessiner les contours du flou et de la nuit qui recouvrent la mémoire traumatique.
Récits de femmes sur les routes sombres et dangeureuses de la guerre et de l'Histoire, toutes habitées d'espoir et meurtries par la séparation, la déchirure, qui laisse chez chacune de nouvelles cicatrices. Habitantes du pays d'exil, amputé de toutes racines.
Nous rencontrons ces grand-mères sublimes et lumineuses et les voilà qui rajeunissent soudain, transportées dans le temps de l'enfance. Il a perdu son incouciance. Nous cheminons un bref instant à leur côté, abandonnées dans la cabine d'un navire en partance pour la Russie, ou tremblantes sous un pont de bois sur lequel passe la Guardia civil avec son chien-loup qui pourrait nous renifler. La peur et le courage, le souffle de la liberté fouettent notre sang de femme.
Alors merci pour la transmission de l'histoire et la vibration dans mes entrailles.
"Caminante, no hay camino, se hace camino al andar" A. Machado. (Voyageur, il n'y a pas de chemin, le chemin on le trace en marchant.)
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}