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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Maria Cristina Väätonen n'est pas née avec une cuiller en argent dans la bouche. L'étoile sous laquelle elle a vu le jour n'est pas si mauvaise que ça, mais Maria Cristina devra patienter 17 ans avant de rencontrer sa « bonne fée » dans un manoir sur les hauteurs de Los Angeles, qui la propulsera dans une autre dimension spatio-culturelle.
Entretemps, Maria Cristina grandit à Lapérouse, Canada, c'est-à-dire pas exactement au centre de l'univers. Son enfance est plutôt « compliquée », entre une soeur aînée jalouse et tapageuse, vaguement complice à ses heures, un père taiseux et mélancolique, et une mère bigote et aussi timbrée qu'un colis à destination de la planète Mars. Aucune destinée autre qu'étriquée ne peut advenir dans cet endroit.
Heureusement, Maria Cristina a une passion, coupable (aux yeux de sa mère) mais salvatrice (selon son père) : les livres, et l'écriture. Maria Cristina, « docile et finaude », douée à l'école, joue profil bas. Elle sait, elle sent que son heure arrivera : « l'apparente docilité de Maria Cristina était en fait un type de résistance. Mais une résistance tranquille et adaptée au contexte. Une résistance à ce que sa mère pensait faire d'elle, une résistance à son milieu. Une sécession silencieuse, en quelque sorte ».
La bouée de secours de Maria Cristina prend la forme d'une bourse pour UCLA, qu'elle décroche à 16 ans. Elle s'envole vers la Cité des Anges pour atterrir par le plus grand des hasards (mais il fait bien les choses) dans les bras de Rafael Claramunt, brillant écrivain à succès. Jouant les Pygmalion (pas tout à fait désintéressé), celui-ci fait publier le premier roman de Maria Cristina alors qu'elle n'a que 17 ans. Amour, gloire et beauté, strass, paillettes et illusions, la jeune fille est lancée dans la « vraie » vie…
Débutant en 1989 alors que Maria Cristina a la trentaine, et s'arrêtant le 17 janvier 1994 à 4h31 du matin, le récit remonte le temps pour retracer la genèse de la famille Väätonen, la vie (et la survie) de Maria Cristina et son adaptation (tant bien que mal) de provinciale godiche en uniforme de collégienne à L.A., ville de toutes les libertés dans les années 70.

Première fois que je lis Véronique Ovaldé, et c'est une bonne surprise.
Beau portrait de femme sauvée de la chape de plomb familiale par les livres (un thème qui me parle…), ce récit raconte drames et violences avec une apparente légèreté, porteuse d'espoir et qui empêche de sombrer dans le pathos. Si les événements sont douloureux pour la plupart, l'humour est néanmoins présent à travers une galerie de personnages décalés. Fluide, le roman vaut aussi pour son écriture faite de phrases tourbillonnantes qui envoûtent, aspirent et emportent dans un monde qu'on voudrait fait uniquement de grâce et de fantaisie.
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