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Critique de Musa_aka_Cthulie


Publié en 1975, Villa Triste n'est pas un très bon Modiano à mon sens, mais qui reflète bien les préoccupations littéraires de l'auteur déjà à l'oeuvre dans ce quatrième roman. On reconnaîtra dans l'intrigue pas mal de motifs utilisés par la suite, ainsi qu'un procédé narratif qui lui sera habituel.


Un narrateur de trente ans revient sur les lieux où, à dix-huit ans, il a rencontré deux personnes : Yvonne Jacquet, avec qui il aura une relation amoureuse, et René Meinthe. Ce narrateur est pour autant dire obsédé par les quelques semaines des années soixante passées en leur compagnie, dans une ville du sud-est de la France, et où lui-même s'était réfugié incognito afin, apparemment, d'éviter d'être envoyé en Algérie comme soldat. Malgré quelques allers-retours entre le présent et le passé, c'est ce dernier qui prend largement le dessus, dans une ambiance superficielle et mondaine, comme le sont d'ailleurs Yvonne et Meinthe.


C'est sans doute là le problème : ces deux personnages, qui incarnent des fantômes aux yeux du narrateur, sont un peu trop réels mais tout aussi creux, et manquent cruellement de l'aura mystérieuse censée les entourer. de fait, je me fichais un peu de savoir d'où ils venaient, quelles étaient les activités peu recommandables de Meinthe, ce qu'ils avaient pu devenir, étant donnés que je les trouvais assez inintéressants. Et par conséquent, la quête du narrateur concernant son passé m'a donc paru assez dérisoire, contrairement à celle du narrateur de Remise de peine, où tout une ambiance à la fois nostalgique et inquiétante était en place.


Villa Triste permet toutefois d'observer l'évolution de Modiano dans son écriture. Il y a là une claire (première?) tentative de travailler sur la mémoire, credo de l'auteur. Et comme un Modiano n'est jamais très long, et que le style est loin d'être rebutant, le roman ne m'a pas paru déplaisant, ni franchement ennuyeux. Juste un peu creux, mais il est vrai que c'est un roman de jeunesse, ce qui me rend quelque peu indulgente.



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