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Critique de Gwen21


Il y a une semaine j'ai terminé la relecture de ce chef-d'oeuvre de la littérature américaine, dans le cadre d'une lecture commune réunissant près d'une trentaine de lecteurs. Et j'ai eu envie de rapporter ici une anecdote qui m'est arrivée et qui me lie encore plus, en quelque sorte, à ce grand roman.

J'ai d'abord découvert "Autant en emporte le vent" à travers l'adaptation cinématographique de 1939 signée Victor Fleming et servie par d'excellents acteurs dont les inoubliables Vivien Leigh, Clark Gable, Leslie Howard et Olivia de Havilland. Enfant, puis adolescente, puis adulte, j'ai rêvé devant mon écran et je suis toujours très attachée à cette oeuvre.

Ce n'est qu'adulte que j'ai découvert le roman de Margaret Mitchell, en trois tomes dans la collection Folio (traduction originelle Gallimard de 1938 donc). J'ai été fascinée une première fois par la richesse de l'univers d'"Autant en emporte le vent". Ma relecture du mois dernier m'a permis de découvrir la nouvelle traduction en deux tomes proposée par l'éditeur Gallmeister qui m'a moins convaincue. Pendant ma lecture, j'ai eu besoin de dénicher au fond de ma bibliothèque un trésor : l'édition originale Gallimard grand format en un seul tome de 1938. Là commence mon anecdote.

Par un 14 juillet 2021 bien pourri, sous un déluge de pluie et par 15°, mes pas m'ont menée dans un lieu improbable : un monastère de femmes orthodoxe niché au coeur de l'Yonne, à Bussy-en-Othe. Invités par un ami, mon mari et moi voulions découvrir ce lieu de spiritualité situé à quelques dizaines de kilomètres de notre domicile.

Nous avons reçu un très bon accueil de la part des moniales et nous avons été invités à passer la journée sur les lieux, entre liturgie, agapes fraternelles et découverte du parc et des bâtiments conventuels. A un moment donné, il pleuvait tellement que je me suis réfugiée seule dans la bibliothèque du monastère. Deux soeurs, chiffon à la main, étaient noyées sous les cartons d'une donation, occupées à déballer les livres d'une collection privée que le monastère venait de réceptionner. Désoeuvrée, j'ai proposé mon aide. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir au milieu des traités théologiques austères et des encycliques plutôt poussiéreuses, un exemplaire intact d'"Autant en emporte le vent" daté de 1938 !

Surprise, je me suis assise, les mains presque tremblantes, très émue, et j'ai commencé à feuilleter le roman dont certaines pages n'étaient pas encore découpées. J'ai oublié le lieu, le temps, la pluie, le froid et au bout de quelques instants difficiles à déterminer, l'une des soeurs m'a demandé ce qui attirait autant mon attention. J'ai expliqué la chose. Les deux femmes ont échangé un regard entendu et m'ont proposé de conserver ce volume qui ne trouverait certainement pas sa place dans leur fonds.

A présent, cet exemplaire - tombé du ciel ! - constitue la pépite de ma bibliothèque, moi qui ne conserve que très peu des livres que je lis. Et c'est toujours avec émotion que j'en tourne les pages un peu fragilisées par le temps.
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