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Critique de Enroute


Pour expliquer l'orthodoxie, Meyendorff commence par insister sur les pratiques chrétiennes des premiers siècles : les évêques sont chargés d'enseigner les textes canoniques et de résoudre les hérésies dans leur diocèse. Ils n'ont pas de hiérarchie et ne s'accordent pas toujours entre eux. Les témoins que sont les apôtres ne sont que l'attestation de la réalité du mystère chrétien. C'est l'Esprit qui forme la communauté chrétienne et inspire la vérité. Pour preuve, les évangiles de Marc et Luc qui ne sont pas apôtres et n'ont sans doute pas connu Jésus-Christ, comme l'Apocalypse et l'épitre aux Hébreux, sont intégrés au Canon. Seul suffit qu'ils aient mis par écrit la prédication de Pierre et Paul. L'eucharistie assemble les fidèles qui communient ensemble et partagent ainsi leur foi à égalité de statut les uns des autres. Ainsi, dans l'Église primitive, l'Esprit prime sur les témoins oculaires et la révélation est une question de « communion », de communauté : l'Église, c'est une communauté, c'est Jésus-Christ en tant que communauté, rassemblée par l'Esprit saint. « Nettement hiérarchisée, la société chrétienne primitive reste pourtant, toujours et partout, sacramentelle et communautaire. », p. 20. On lie le local et le global, il n'y a pas une direction et des parties, les parties sont le tout. Les sacrements (eucharistie, baptêmes) sont la manière de la communauté de vivre la foi ; la communion et le partage des repas (cène) ne remplacent pas un culte et des prières individuelles, sans que l'on enfreigne la « nouvelle alliance ».

C'est cette manière communautaire de vivre la foi religieuse que les orthodoxes auraient conservée. En Occident, le mot "catholique" employé pour la première fois par Ignace à Antioche au Ier siècle, désigna très vite l'universalité du message chrétien : l'expression d'"Église catholique" est reprise au Concile de Nicée. Mais les fidèles sont aussi dits "catholiques". Tandis qu'en Orient, on associait le mot "catholique" à Rome, on utilisait préférablement le mot "orthodoxe" pour désigner la manière individuelle de vivre leur foi des fidèles. le mot "orthodoxe" pour désigner l'Église de Byzance, s'impose au Moyen Âge, comme une église de la "continuité", fidèle à l'Église primitive.

L'Église de Rome reconnaît valide 21 conciles tandis que l'Église orthodoxe ne retient que les 7 premiers : Nicée en 325, Constantinople en 381, Éphèse en 431,
Chalcédoine en 451, Constantinople en 553 et 680, et Nicée en 787.

Déjà le Concile de Chalcédoine s'était achevé sur un premier schisme.
Précédemment, au Concile d'Éphèse, Nestor, qui voyait deux personnes dans le Christ, avait déjà été déclaré hérétique, le dogme posant que le Christ a une personne (union hypostatique). Au Concile de Chalcédoine les monophysites acceptent le dogme mais concluent que le Christ alors ne peut avoir qu'une nature. Les Églises coptes, éthiopiennes, des Arméniens et des Syriens-jacobites firent sécession.

Le même sujet occupe le Concile de Constantinople de 680. le monothélisme admet également le dogme des deux natures, mais concluent à l'unicité de la volonté (divine) du Christ. le Concile pose que la nature humaine du Christ n'est pas secondaire et qu'elle mène à une volonté propre : le Christ a donc également deux volontés, l'humaine était librement soumise à la divine.

L'Église de Constantinople avait suivi comme, au Concile de Nicée, la définition des images (icônes), car le Verbe de Dieu s'est incarné et est devenu homme véritable ; il peut donc être représenté, de même que les saints ; les images sont sacrées, mais c'est à Dieu seul qu'est adressé le culte. On distingue la vénération (des images) et l'adoration (de Dieu).

C'est ensuite que s'opère, lentement, la rupture. Meyendorff ne retient pas la date de 1054 comme pertinente. La rivalité entre Constantinople et Rome est originelle, même si personne ne conteste véritablement la primauté de Rome, ville apostolique puisque les tombeaux de Pierre et Paul s'y trouvent. Mais cette primauté est de fait et non de droit divin. Par le rôle de Constantin, Constantinople est très vite considérée comme la deuxième Rome. Viennent ensuite deux villes majeures par leur importance : Antioche et Alexandrie. L'absence, originellement, de Jérusalem s'explique par son influence politique alors relative. Elle devient cependant la quatrième ville du Christianisme dans l'ordre d'importance.

C'est le fidèle catholique qui voit dans les conciles des premiers temps des organisations structurées mises en place pour résoudre avec autorité les controverses. En vérité, les conciles ne sont pas toujours acceptés par les contemporains. Les conciles rassemblent les évêques, comme autant de fidèles, qui « se réunissaient non pas pour ajouter quelque chose à la grâce que chacun d'eux possédait en totalité – 𝑖𝑛 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑢𝑚 – selon une expression de saint Cyprien de Carthage -, mais pour témoigner de leur unanimité dans la vraie doctrine. […] il ne s'agissait pas en effet de faire triompher l'avis d'une majorité, mais de faire adopter par tous la vraie doctrine révélée. » p. 30. Ce qui n'empêche pas les « faux conciles » : mais de toute façon « les conciles oecuméniques […] emportèrent rarement l'adhésion immédiate de toute l'Église », p. 31 et immédiatement : « le premier concile, celui de Nicée (325), fut rejeté pendant près d'un demi-siècle, avant d'être finalement accepté par tous et de devenir le symbole idéal du concile oecuménique par excellence. […] Une fois, à Éphèse en 449, un concile, réuni formellement comme « oecuménique », fut rejeté et entra dans l'Histoire sous le nom de « brigandage ». Quant au concile oecuménique de Chalcédoine (451), réuni dans des conditions exceptionnelles de liberté, particulièrement représentatif des divers courants théologiques et apte, semblait-il, à en faire une synthèse cohérente, il ne fut jamais accepté par les parties grecques de l'Empire d'Orient. », p ; 31. C'est Constantin qui initie les conciles « oecuméniques ».

Il vaut donc mieux retenir que les Conciles sont des lieux qui assemblent les fidèles par l'Esprit ; et non comme le croient les catholiques aujourd'hui qu'il s'agit de l'expression réitérée d'une autorité pour « dégrossir » un problème, ou les protestants qui considèrent les conciles comme perturbants et hétéroclites puisque l'écriture est la référence seule. L'orthodoxe, lui, voit la continuité miraculeuse du Christ à l'Église tout au long de ces conciles. L'infaillibilité des conciles est certes décrétée mais signifie plutôt celle de l'Esprit.

À Constantinople, dans les premiers temps, les empereurs sont « tolérés » par les autorités religieuses et les populations chrétiennes, comme une survivance des temps anciens. Il n'existe pas de place dans la théorie chrétienne pour un pouvoir « temporel » séparé. Dès lors que les empereurs sont eux-mêmes chrétiens, ils font partie de l'Église. le terme de césaro-papisme appliqué aux empereurs byzantins est infondé. Les empereurs savaient eux-mêmes leurs limites. Léon III et Constantin V (725-843) ont tenté de s'accaparer le pouvoir spirituel, sans doute sous l'influence des califes musulmans, mais sans succès.

C'est plutôt du côté de Rome que le césaro-papisme s'établit, après Constantin, comme un équilibre entre Église et État. Après lui, les notions de « communion » et de « communauté » changent de taille et de statut : autrefois opprimés et rassemblés en cercles restreints, les chrétiens communient maintenant dans les immenses basiliques que Constantin leur a construites et avec la conscience d'être membres de la religion du monde. le risque pour l'Église dans ces conditions aurait été de perdre la valeur du mystère, l'Esprit, remplacé par un culte visuel et pratique. Pour l'évincer, l'évêque devient un officiant du culte dont les fidèles deviennent spectateurs : des interdictions d'entrée sont formulées, la liturgie se déroule dans un choeur fermé comme un sanctuaire : « le culte chrétien était le mystère de la communauté réunie. À partir du IVè siècle, progressivement, il devint un culte de sanctuaire. », p. 28.

Des milliers de chrétiens refusent cette nouvelle Église et s'enfuient dans le désert, reproduisant le geste de Jean-Baptiste, modèle d'ermite et des monastique et de la retraite de Jésus. C'est la fondation du monachisme, qui devient une institution permanente (célibat, chasteté, etc) et la source exclusive de l'épiscopat.
C'est une première évolution de l'exercice de la foi par rapport aux temps primitifs.

Par la suite, ce serait la politique qui serait responsable de l'introduction d'un point théologique clivant qui finit par séparer les Églises.

L'Empire romain légitime est à Constantinople. Charlemagne voudrait pourtant accéder au titre d'empereur. Un mariage avec l'impératrice Irène échoue. Alors Charles « décida de ruiner l'autorité de Constantinople », p. 41. Il reprend le geste d'Espagne qui avait interpolé dès le VIème siècle le crédo des conclusions des conciles de Nicée-Constantinople en « credo… in spiritum sanctum… qui ex patre 𝑓𝑖𝑙𝑖𝑜𝑞𝑢𝑒 procedit »). Or le "Filioque" ne s'y est jamais trouvé. Mais au VIIIème siècle en Gaule, on avait repris. Donc Charlemagne, en 792, dans ses 𝐿𝑖𝑣𝑟𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑟𝑜𝑙𝑖𝑛𝑠 adressés au pape, attaque Constantinople sur ce point : leur credo n'a pas le mot "filioque", leur Église est illégitime. Des évêques et théologiens suivent la cour d'Aix la Chapelle. Alcuin fait de Charlemagne l'héritier du trône de Pierre.

Les papes Adrien Ier et Léon III, depuis Rome, s'opposent : Constantinople a raison. Mais les intérêts des Francs s'opposent à Rome – qui entreprend de se réformer pour prendre son indépendance : les papes sont formés à Cluny, dans le nord : une uniformité culturelle réunit les fidèles d'Occident ; ce faisant, Rome s'éloigne de Constantinople – qui refusent ces réformes, jugées anticléricales.

Des incidents surviennent : Constantinople demande son jugement à Rome sur une histoire de nomination du patriarche, Rome croit le moment venu pour imposer ses réformes et réagit très autoritairement : Constantinople ne répond plus.

En Bulgarie, Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves se confrontent à des liturgies avec le filioque et un rituel occidental ; le khan bulgare ne parvient pas à obtenir l'indépendance de son église de Constantinople et entre sous l'orbe de Rome – qui obtient de nommer le chef de l'Église bulgare plutôt que l'empereur germanique Louis II (866) et autorise les chants avec le filioque : Constantinople s'insurge (soutien à ses opposants et filioque).

Jean VIII (872-882) pape à Rome s'avise du risque de scission et donne raison à Constantinople qu'il soutient. Apaisement. Rien au Xème siècle. Mais en 1014, Henri II empereur germanique obtient du pape Benoît VIII de se faire couronner empereur à Rome au chant du filioque – qui, en acceptant, se soumet au saint Empire, contre Byzance. Personne n'y prête alors attention. Mais critère ecclésiologique commun rompu entre Byzance et Rome.

Michel Cérulaire à Byzance veut que les usages des Églises latines de Constantinople soient alignées sur celles des églises grecques – elles refusent – il les supprime. Les prêtres à Byzance se marient. Cluny et Léon IX, ancien évêque de Toul, au Nord, les veut célibataires. Encore des litiges. Elles ne chantaient de tout façon pas le filioque.

La cristallisation s'opère en 1054. Michel Cérulaire invitent les évêques d'Occident afin de régler les litiges. C'était sans doute déjà trop tard. Les esprits ne parviennent pas à s'accorder et les occidentaux « déposèrent sur l'autel de Sainte-Sophie la fameuse sentence d'excommunication qui élevait contre les Grecs les accusations les plus invraisemblables », p. 50 (comme l'absence de filioque, le mariage des clercs, par ex).

Un orthodoxe, est-il écrit, ne soulèverait pas de mauvaise intention de la part de Rome : seulement elle est « infiltrée » par le filioque depuis 4 siècles et la culture du monde franc. Il ne relèverait que les erreurs théologiques et ecclésiologiques dans lesquelles elle s'est enfermée. Rien n'est encore vraiment rompu cependant.

Ce sont les croisades qui ruinent toute union, surtout la quatrième, celle de 1204, qui pille Constantinople. Mais ce n'est toujours pas définitif.

Constantinople, à partir de Michel VIII (1259-1282) appellent régulièrement Rome à l'aide contre la menace turque. Malgré le long refus des papes d'un concile entre les deux Églises, il est accepté pour Florence (1438-1439). Mais Rome n'est pas prête à revenir sur son filioque. Maintien des désaccords qui se traduisent en politique : Constantinople reste seule face aux Turcs, qui y entrent en 1453. Alors, vraiment, on peut dire que l'éloignement des deux Églises l'une de l'autre, qui depuis 6 siècles ne cesse de s'accroître, a mené au schisme.

L'évolution de l'Église de Byzance est ensuite une longue extinction. Depuis 4 siècle, elle résistait aux Turcs. La présence grecque n'était pas bienvenue chez les Syriens, les Coptes et les Perses, ce qui facilité l'installation ottomane - qui pousse jusqu'à Athènes, la Bulgarie, la Serbie. Bientôt, il ne reste de fidèle à l'orthodoxie que la Russie.

La conquête musulmane n'est pas une catastrophe : la patriarche de Byzance devient le représentant de la nation chrétienne et surclasse indéniablement l'influence de ceux des trois autres villes moins importantes, déclassées (Antioche, Alexandrie et Jérusalem). Il obtient un surplus de pouvoir - ce qui le rend parfois despote. Mais pour autant, les chrétiens se tiennent à carreau. Ils n'évangélisent plus. Comme ils sont isolés, la spécificité de la foi orthodoxe se perd. le patriarche ne peut refuser de participer à la corruption importante de l'Empire ottoman.

La confusion théologique s'observe dans la réaction à la Réforme. La Confession d'Augsbourg en 1573-4 provoque une réponse de refus des dogmes protestants proposés. Mais en 1629, le patriarche Cyrille Loukaris publie ses 𝐶𝑜𝑛𝑓𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 en latin à Genève : qui sont très conformes au Calvinisme et plaisent tant qu'elles sont traduites en nombre (français, allemand, etc.). Les Catholiques obtiennent sa destitution tandis que pas moins de six conciles orientaux désapprouvent : à Constantinople en 1638, 1672 et 1691, à Kiev en 1640, à Jassy en 1642, à Jérusalem en 1672.

En réaction, Pierre Moghila publie ses 𝐶𝑜𝑛𝑓𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑜𝑟𝑡ℎ𝑜𝑑𝑜𝑥𝑒𝑠 mais, pour contrecarrer le calvinisme de Loukaris, recopie... les plus belles phrases de la contre-réforme....Une correction est apportée à Jassy en 1642, sans rapprocher de manière convaincante le texte de l'orthodoxie.

Il faut attendre une troisième publication, qui fera office de référence jusqu'au XIXème siècle, celle de Dosithée, approuvée à Jérusalem en 1672, pour qu'à nouveau soit réaffirmée un texte conforme à l'Église de Byzance. Mais pour le coup, un durcissement s'opère vis-à-vis des chrétiens : au synode de Constantinople en 1755, seuls les baptêmes à trois immersions sont désormais valides, il faut donc rebaptiser les chrétiens qui prétendaient relever de la communauté d'Orient sans en avoir suivi les pratiques de baptême.

Dès lors, les tensions paraissent rigides. le pape en 1848 en appelle à l'union : il est déclaré à Byzance hérétique. En 1894, Léon XIII réitère, sans succès.

Pendant ce temps, l'Église orthodoxe, depuis Kiev, qui dépend de Byzance, après les baptême de Sainte Olga et de Saint Vladimir, se développe. le fils de Vladimir, Iaroslav édifie l'Église Sainte-Sophie à Kiev. Sa fille Anne devient reine de France.
Les métropolites de Kiev (dépendant d'un patriarche) sont des Grecs venus de Byzance. L'invasion mongole en 1240 n'est pas sévère. Les Mongols sont tolérants et même, sont nombreux à se convertir. le siège épiscopal est même établi dans la capitale de la horde d'or, Saral. Pour preuve, Alexandre Nevsky combat, en pays mongol, les Croisés suédois et teutons. Meyendorff fait remarquer que l'on préfère à Kiev les Mongols aux latins comme on leur préfère à Byzance les Ottomans...

Au XIVème siècle, l'épiscopat abandonne Kiev pour Moscou, "troisième Rome", le première étant hérétique et la seconde sous joug ottoman. Après le Schisme, la primauté de l'Église en Orient, est à Byzance. Antioche, Alexandrie et Jérusalem suivent toujours : Moscou est donc la cinquième ville en ordre d'importance. Ici aussi on se met à rêver de nouveau à l'Empire : les princes chrétiens prennent le titre de "tsar", dérivé de "césar" en slave et se considèrent comme les héritiers légitimes de ceux de Byzance.

Deux partis s'opposent : l'un qui veut une Église indépendante et une alliance avec le pouvoir temporel ; l'autre qui promeut une Église pauvre et contrôlé par lui. À partir du XVIème siècle, c'est ce qui se passera.

Le patriarche Nikon est plus énergique que ses prédécesseurs. Il parvient à se faire obéir de son ami, le tsar Alexis. Mais pas à imposer ses réformes pour conformer le culte de l'Église de Moscou à celui de l'Église de Byzance : les moscovites ne portent pas les Grecs dans leurs coeur, qui, de plus, n'ont pas la dignité d'avoir su rester indépendant puisqu'il sont sous le joug des Ottomans. Il sera déposé en 1660.

Pierre le Grand supprime la fonction de Patriarche qu'il remplace, pour contrôelr l'Église, par un synode auquel participe un prince laïc. Mais durant ce temps, les missions ont repris - et les orthodoxes ne sont pas malchanceux, surtout au Japon.

La fonction de patriarcat est rétablie en 1918 - mais bien sûr l'oppression communiste est sévère... le métropolite est assassiné. le culte est interdit. L'Église est mise hors la loi. le patriarche écrit à Lénine, excommunie "les ennemis du Christ"... En 1943, l'Église réapparaît.

L'ouvrage date de 1960 - l'histoire s'arrête là.

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Les principales différences avec le catholicisme serait donc le refus de tous les dogmes postérieurs à la fin du premier millénaire, la manière très vivante de vivre la foi par une participation active à la communauté (le prêtre n'a pas l'obligation de dire la messe, qui est une manifestations collective), la transcendance absolue de Dieu qui ne se révèle que par la trinité.

Tandis que la Trinité est comprise comme un concept au travers des relations qu'entretiennent les trois hypostases, la question du filioque s'est imposé à Rome comme une nécessité logique. Pour les orthodoxes, la Trinité est vivante, et non apparente par ses relations exclusivement entre les hypostases. L'Esprit est bien consubstantiel au Père et au Fils, mais il ne procède que du père, et non du père et du fils. L'Esprit saint y est moins un concept qu'un principe actif unifiant les membres de la communauté.

Une erreur de traduction en latin a mené à une autre différence d'importance. le texte latin étudié à Rome menait à comprendre que les hommes avaient péché "en Adam". S'est ensuivi une manière complexe de justifier comment la responsabilité du péché originel pouvait être de la responsabilité de tous les hommes. La solution sera le dogme de l'immaculée Conception de la Vierge qui,
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