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Critique de raton-liseur


Merci aux éditions Delcourt de m'avoir permis de découvrir ce livre, via netgalley.

Un livre qui oscille entre didactique (avec des double pages qui pourraient sortir directement d'un documentaire) et fiction (avec un pays du Golfe de Guinée non identifié, un bateau qui ressemble à un de ceux de Sea Sheperd mais qui est ici rebaptisé et appartient à une ONG fictive, les Ocean Defenders, un personnage qui incarne les victimes, et a une trajectoire qui nous permet de voir différentes facettes du problème, c'est Marius). Ce n'est pas toujours un mélange des genres que j'affectionne beaucoup, parce que l'on n'a pas la richesse d'un véritable documentaire et que l'on a une histoire guidée par un souci didactique plutôt que par un intérêt pour la trame ou pour les personnages. Il m'a donc fallu accepter les défauts inhérents à ce format, et une fois fait, je me dis que le scénariste s'en sort plutôt pas trop mal : le livre donne beaucoup d'éléments intéressants (j'ai appris que la France était un très gros consommateur de poisson, avec 35 kg par habitant et par an, je ne l'aurais pas cru !) et le partage d'une campagne de surveillance à hauteur d'équipage est bien rendue (j'ai eu un peu plus de mal avec le personnage de Marius, un peu trop téléguidé et improbable).
Le livre décrit bien le problème, sa complexité (et cela je l'ai apprécié), il ne cache pas non plus le fait que ce que peut faire une ONG comme Ocean Defenders (Sea Sheperd dans la vraie vie) est une goutte d'eau dans l'océan, c'est bien le cas de le dire, que ce qu'il faut, c'est bien un changement systémique. Et sans donner de leçons ou dicter de comportement, il tente de nous faire réfléchir à nos propres comportements et comment, même si nous ne nous engageons pas pour une campagne de surveillance, nous pouvons peut-être penser à nos actes individuels, pour nous aussi ajouter notre goutte d'eau à l'océan, pour qu'il retrouve le goût de la mer, plutôt que celui des larmes.

Oh, et un mot quand même des dessins, puisqu'il s'agit tout de même d'une oeuvre graphique. Je m'excuse auprès du dessinateur que cette mention arrive si tard dans ma note de lecture, parce que c'est son dessin sur la couverture qui m'a d'abord attirée vers ce livre, et pendant toute ma lecture, j'ai passé du temps à juste profiter des dessins. le découpage varie, souvent un trois ou quatre bandes par page très dynamique, mais avec parfois des dessins en pleine page comme des respirations dans l'histoire. Les cadrages alternent, entre plans très rapprochés et vues d'ensemble, entre attention au détail et contemplation des paysages. Et les couleurs, le plus souvent très vives donnent de l'énergie au livre. Les bleus intenses de la mer, bien sûr les rouges du sang des animaux, c'est à la fois le massacre et la vie. le travail du dessinateur fait beaucoup pour le succès de cette bd. Il lui donne son relief et sa profondeur, il accompagne et souligne le propos, et il donne lieu à de très belles planches dans lesquelles on aimerait se promener, rêvant d'un monde plus idéal que le nôtre.
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