AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de michelblaise


“En plein désert, j'ai trouvé bien de l'eau, mais il s'agissait surtout de trouver du sens".(Albert Camus).

Le roman "Camera obscura" de Gwenaëlle Lenoir (Éditions Julliard, 2024) aborde un sujet important de l'actualité en Syrie : la guerre civile, plus particulièrement, et ses répercussions sur la population civile.

L'auteur s'inspire de l'histoire vraie de César, pseudonyme d'un ancien photographe légiste de la police militaire syrienne, qui a risqué sa vie pour documenter les crimes du régime de Bachar el-Assad (1).

Gwenaëlle Lenoir a une écriture précise et efficace qui permet de plonger le lecteur dans l'univers du roman. Elle utilise un style sobre et direct qui donne force au récit.

Les personnages du roman sont, par hypothèse crédibles ; l'on s'identifie facilement à leurs douleurs et à leur combat pour la liberté. Doit-on y saisir un message d'espoir, même dans les moments les plus sombres ?

En revanche, le rythme du roman est un peu lent, ce qui peut ennuyer parfois.

Contrairement aux propos indiqués sur la quatrième de couverture, les comportements et réactions du personnage narrateur, inspiré de "César", ne s'inscrivent pas toujours, du début à la fin du récit, dans une énergie féroce. Son opposition sincère, prend trop souvent la forme d' "actions passives" (oxymore volontaire). Mais dès lors que l'histoire est inspirée de la réalité, il est difficile de reprocher à Gwenaëlle Lenoir d'avoir négligé l'arc narratif du récit.

Quant à la fin du roman , celle-ci est un peu abrupte et laisse le lecteur sur sa faim.

Malgré tout "Camera obscura" est un roman important et poignant qui mérite d'être lu. Il nous donne à voir la réalité de la guerre en Syrie et nous incite à réfléchir sur les valeurs de liberté (2).

Bonne lecture.

Michel

(1) En 2020 et 2021 au "procès de Coblence (centre-ouest de l'Allemagne) le célèbre dossier "César" a été présenté comme élément de preuve devant un tribunal, pour la première fois. Un expert médico-légal a témoigné dans le procès Al-Khatib, qui a analysé les cadavres photographiés sur plus de 50 000 clichés. Sa conclusion : la torture et les meurtres étaient systématiques dans tous les centres de détention des services de renseignement.

Ce premier procès contre des membres du régime syrien accusés de crimes contre l'humanité s'est achevé le 13 janvier 2022 par une décision de culpabilité et d'une condamnations à la détention criminelle du principal accusé.

Au-delà du cas de celui-ci, c'est le système Assad pratiquant la torture systématique contre ses opposants qui figure sur le banc des accusés.

(Source France Diplomatie).

(2) "Les âmes perdues" est, également un excellent film documentaire franco-allemand réalisé par Garence le Caisne et Stéphane Malterre, sorti en 2023.

Il relate le long combat judiciaire que mènent des proches de victimes syriennes, disparues forcées ou mortes sous la tortures, pour que le régime Bachar el-Assad réponde de ses crimes devant la justice.





Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
Commenter  J’apprécie          171



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}