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Critique de AnitaMillot


Théo Pereira (alors âgé de vingt ans) a perdu le contrôle de son véhicule par une nuit pluvieuse (et sous l'emprise de l'alcool) Une nuit un peu trop festive, où il a tué Manon, réfugiée sous un abribus. C'était il y a deux ans, il était en troisième année de Lettres. Depuis, Théo Pereira apprend à éviter le pire dans la prison Pieter Brueghel.

Hélas, ce qu'il ne parvient pas à éviter (chaque mois) c'est le tabassage en règle de la part de Marco Minotti … Au moins, personne d'autre ne le touche ! « Chasse gardée » d'un des prisonniers qui fait la loi dans ce milieu carcéral …

Ni d'ailleurs les (insupportables) visites de Pierre Moulins (le mari inconsolable de Manon) instaurées dans le cadre d'un projet de « justice restaurative » et rapidement devenues un véritable supplice …

Alors, pour tromper le temps, Theo donne des cours de français à ses co-détenus. Ça ne peut faire de mal à personne …

Nicolas Lebel signe ici un roman percutant. Ou plutôt une tragédie, puisqu'il le présente non pas en chapitre mais en Actes et Scènes, comme une pièce de théâtre. Parfaitement bien documenté, on y retrouve la violence, le désespoir et les codes de la prison. Ainsi que les conditions de détention invivables, pour les plus faibles ou les têtes de turc …

Des personnages plus vrais que nature. Un mari devenu veuf, qui devient un harceleur plus cruel encore que certains délinquants. À l'extérieur, des femmes amoureuses et vraiment déterminées, toutes prêtes à abréger – quel qu'en soit le prix – ce cauchemar éveillé que représentent l'enfermement de leurs hommes et la douleur de l'absence … C'est noir, c'est triste, c'est émouvant, parfois légèrement teinté d'humour …

Bref, le lecteur a juste une certitude : celle de ne pas avoir envie (mais alors pas du tout !) d'aller y faire un séjour – aussi court soit-il – à un moment de sa vie … Un très beau récit.
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