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Critique de colimasson


Qui serait mieux placé qu'un jeune pour parler de la jeunesse ? Timothé le Boucher, du haut de ses 23 ans, s'empare du phénomène inspiré par la série Skins. Les fêtes sans limites qui font tout le piquant de cette série ont été transposées à la réalité et inspirent fêtards et dessinateurs puisque c'est de ce phénomène des skin parties que Timothé s'est inspiré pour donner un nom à son album.


Quel meilleur contexte pour laisser libre cours à son imagination ? Puisque ces fêtes sont sans limites, Timothé le Boucher se permet tout et lâche les brides de ses personnages. Il divise l'album en une demi-douzaine de chapitres qui se concentrent chacun sur un personnage en particulier, et le déroulement de la soirée progresse, de l'après-midi jusqu'au lendemain matin, à travers différents regards. Comme au relais, chacun passe la prise en charge du récit au suivant, et l'histoire s'enrichit de la complémentarité de ces différents points de vue. La personnalité de chacun est bien définie et cohérente. le ton souvent railleur dissimule la lassitude générale mais Timothé le Boucher apporte souvent des contributions qui, dérivées du détail, apportent des nuances majeures dans les différentes façons de considérer les rapports humains. le contexte de la soirée, au sein de laquelle se réunit un grand nombre de personnes, est particulièrement propice au traitement de ce thème tout en permettant de se faire le reflet de la société. de manière voilée, on comprend le sentiment d'absurdité qui pousse la plupart de ces jeunes à se laisser aller à des comportements autodestructeurs. de manière générale, les valeurs superficielles sont parfaitement illustrées et s'expriment mieux que jamais au cours de la Skin Party qui nous est présentée.
L'ambiance visuelle, à base de lignes claires et de couleurs très vives –à la limite du fluo, tendance psychédélique- complète ces impressions et ne dépare pas au thème de l'album.


Malgré de petites touches d'humanité qui émaillent Skin Party, on retient surtout une vision désespérée voire apocalyptique de la jeunesse en général –car rien ne nous indique dans l'album que ce phénomène relativement peu répandu ne concerne qu'une certaine catégorie de population. Cette manière de traiter le sujet serait convaincante si on ne sentait pas en même temps cette fascination que le phénomène paraît exercer sur Timothé le Boucher. Comme les personnages de son album, il semble tiraillé lui aussi entre l'envie de s'intégrer et de contribuer aux phénomènes de société, sans pouvoir s'empêcher de ressentir l'attrait de l'autodestruction. En ce sens, il fournit un témoignage particulièrement vivace et sincère, mais qui ne réussit pas à décoller de son
sujet et à lui donner une autre dimension.



Lien : http://colimasson.over-blog...
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